Soledad Puértolas a choisi le ton de l'intimité.
Fuyant la littérature à effets, d'une voix calme et apaisante où transparaissent les hésitations, elle raconte des histoires. Fresques historiques ou récits policiers, tous ses textes parlent de l'expérience intérieure, en particulier des ces instants de crise où le personnage se découvre lui-même, au risque d'être profondément perturbé. Pour Puértolas, peu importe en réalité le biais littéraire utilisé : l'important est d'amener le lecteur à éprouver ce malaise d'être au monde, cette sorte de " mal moral " (Una enfermedad moral est le titre original du recueil) qui la fascine parce qu'il peut, miraculeusement, déboucher sur les plus belles découvertes.
Au-delà de la frémissante mélancolie dont ces récits sont empreints, on retiendra leur qualité narrative, transparente, précise et absolument moderne dans son sens de l'ellipse et de l'ambiguïté.