Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg et autres poèmes dramatiques

Muriel Pic

À propos

Muriel Pic s'était déjà approchée du théâtre en donnant la parole à
d'illustres défunts sur une scène imaginaire, dans ses récents Dialogues
des morts sur l'amour et la jouissance,
Rosa Luxemburg (dont Muriel Pic
a récemment édité L'Herbier de prison, accompagné d'un
choix de lettres) y faisait d'ailleurs une apparition. On sait que Bertolt
Brecht désirait écrire une pièce sur le destin tragique de la révolution-
naire allemande et Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg pourrait
donc apparaître comme la réalisation de ce souhait. Or Muriel Pic a
eu la bonne idée de faire du dramaturge allemand un personnage, mais dans
une pièce qui prend le contre-pied de celle qu'il aurait souhaitée, et
qui réintroduit l'amour (« car seul l'amour est révolutionnaire ») et
donc la vie dans ce qui n'aurait été que propagande, autant dire lettre
morte (pour Brecht, « une bonne révolutionnaire est une révolution-
naire morte »). Outre Mathilde Jacob, la secrétaire à qui l'on doit la
préservation des archives de Rosa, et Brecht, les deux protagonistes
sont Rosa Luxemburg elle-même, au printemps de 1918 alors qu'elle
est emprisonnée à Breslau, et Arthur Gertel, le jeune soldat qui a été
chargé de veiller sur elle (et qui a laissé, écrit en français, un émou-
vant témoignage de son expérience). À partir d'une admirable lettre
de Rosa placée en épigraphe, la pièce imagine l'amour qui naît entre
la prisonnière (qui sait que ce sera pour elle la dernière occasion de
rejouer l'histoire de Phèdre et Hippolyte) et son gardien (qui, malgré son refus des illusions, se demande si elle ne
l'a pas ensorcelé). Elle se termine de façon merveilleuse par un escamotage d'illusionniste, triomphe d'une imagination capable, Brecht lui-même finit par en convenir, de changer le cours immuable de l'histoire et de transformer la
tragédie en comédie. Le choix de faire parler ses personnages dans un vers libre d'un grand naturel contribue aussi à
l'impression que nous avons d'assister à la représentation d'un « conte scintillant ».


Sommaire

Trois poèmes dramatiques : « Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg », suivi de « Le coeur dévoré » et « Les preneurs d'astres ».

Rayons : Littérature > Théâtre


  • Auteur(s)

    Muriel Pic

  • Éditeur

    Le Bruit du temps

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    05/03/2025

  • EAN

    9782358732086

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    80 Pages

  • Longueur

    17 cm

  • Largeur

    11.7 cm

  • Épaisseur

    1.1 cm

  • Poids

    138 g

  • Diffuseur

    Belles Lettres - Textes

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Muriel Pic

  • Naissance : 1-1-1974
  • Age : 51 ans

Docteur de l'EHESS, Muriel Pic (née en 1974) vit et travaille entre Zurich et Paris. Professeur FNS à l'université de Berne, elle a mené ses recherches sur le montage littéraire à l'université libre de Berlin puis a enseigné la littérature française du XXe siècle à l'université de Neuchâtel. Elle a publié plus d'une dizaine d'ouvrages sur P. J. Jouve, W. G. Sebald, G. Bataille, W. H. F. Talbot, W. Benjamin, H. Michaux. Récemment, l'édition critique Edith Boissonnas, Henri Michaux, Jean Paulhan Mescaline 55. (2014, éditions Claire Paulhan) et la traduction (en coll. avec Lukas Bärfuss) de W. Benjamin, Les Lettres sur la littérature (Zoé, 2016).

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