Eterotopia
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Poésie urbaine : De Baudelaire à Grand Corps Malade
Thierry Paquot
- Eterotopia
- Rhizome
- 7 Novembre 2023
- 9791093250540
La ville de la modernité captive romanciers et poètes, ils ne savent plus où donner de la rime. Tout en elle les enchante ou les irrite, les exalte ou les révolte. La ville qu'ils poétisent au ras du bitume n'est pas toujours tirée au cordeau, comme la mer elle a sa marée basse et ses tempêtes, elle combine la turbulence de l'écume et le miroitement du soleil. Toute ville suscite mille et une métaphores que les poètes adoptent pour exprimer l'exacerbation de leurs sens et révéler l'esprit des lieux.
Poètes, paroliers, rappeurs, slameurs, inventent leurs villes, leurs mots s'entrechoquent, leurs formules rivalisent d'intensité, leurs phrases se déchaînent, leurs qualificatifs se contorsionnent...Chaque ville est plurielle. Chaque situation possède son ambiance. Chaque sentiment réclame son lieu. -
Dans un récit évocateur et panoramique de l'enfance urbaine, Colin Ward donne vie à la myriade de façons subtiles dont l'enfant a utilisé la rue dans le passé et le fait encore aujourd'hui.
Dans ce contexte, il se demande s'il est vrai, comme beaucoup le croient, que quelque chose a été perdu dans la façon dont les enfants vivent leur environnement urbain ; pourquoi certains enfants font preuve d'une ingéniosité sans bornes pour exploiter ce que la ville offre alors que d'autres sont isolés et prédateurs ; et que peut-on faire, à un moment où un grand nombre d'enfants de la ville sont en guerre avec leur environnement, pour rendre les liens entre ville et enfant plus fructueux et agréables pour tous.
Une exploration approfondie, attentive et opportune des façons dont la ville peut servir ou laisser tomber les enfants, ce livre soulève des questions urgentes pour les enseignants, les parents et les responsables des politiques.
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Paysages réactionnaires ; nostalgie de la nature et projet néolibéral
Federico Ferrrari, Marco Assenato
- Eterotopia
- 2 Août 2016
- 9791093250137
La société néolibérale a complètement vidé de son sens la notion de style, en faisant de toute esthétique un simple outil de marketing.
L'architecture ne pouvait pas échapper à ce bouleversement, qui a brisé le lien indissoluble que la modernité avait espéré établir entre projet esthétique et projet social. Parmi les différentes mises en récit dont le projet architectural et urbain est devenu à la fois l'outil et la victime, cet ouvrage entend en aborder la déclinaison « paysagère » : la nature constitue désormais l'élément décisif assurant le succès d'un projet, le seul « grand récit » aujourd'hui existant. Nous pouvons observer à l'oeuvre, tant à l'intérieur du milieu spécialisé que dans le cadre du débat public, une série de rhétoriques productrices d'un « paysage réactionnaire ». Une grande partie du marketing structurant le discours architectural se sert d'images nostalgiques à haut potentiel de séduction : une acception « contemplative » du paysage, qui renvoie à la nostalgie d'une « belle intégralité perdue ». Il s'agit d'un phénomène de longue durée dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, qui a néanmoins connu, à partir des années quatre-vingt, une forte impulsion grâce à l'affirmation de la pensée écologiste. La même décennie voit l'affirmation de l'hégémonie culturelle néolibérale. Il ne s'agit vraisemblablement pas d'un hasard : la « réification » du paysage et sa transformation en une image à deux dimensions - le paysage comme un tableau - détermine son intégration dans la dynamique de valorisation et de consommation typique de toute marchandise.
L'ouvrage s'appuie sur une série de cas d'étude paradigmatiques, en Île-de-France et en Italie : l'éco-quartier du Sycomore à Bussy-Saint-Georges et le quartier de Milano San Felice et de Milano 2. Il s'agit de micro-histoires emblématiques de la fin de la « ville réformiste ». Le fait que ces quartiers présentent également une configuration sociale d'auto-ségrégation des classes moyennes est un autre élément qui en fait des cas emblématiques de l'urbanisme « défensif » si typique de la société néolibérale. En vertu de leur « distance chronologique », ils prouvent en outre la longue durée d'un thème centrale pour cet ouvrage : l'existence d'un récit polémique à l'égard de de la ville des « Trente glorieuses ». La Modernité reconnaissait en effet le caractère anti-organique de la ville industrielle. Ce qui a souvent permis de réfléchir à la relation entre éléments naturels et éléments urbains, nature et raison. Au contraire, le régime d'esthétique réactionnaire que nous analysons ici repose sur le refus idéologique de cette opposition. L'objet de notre réflexion consiste donc à critiquer ce refoulement. Il s'agit d'un premier cadre conceptuel, qui dérive de l'analyse de certains choix linguistiques et de conception, et d'une brève reconstruction historico-théorique. Cette dernière porte sur l'identification de noeuds problématiques au coeur de la relation entre architecture et nature, et sur les contradictions du grand récit du naturalisme nostalgique.
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Design des territoires ; l'enseignement de la biorégion
Collectif
- Eterotopia
- Parcours
- 10 Septembre 2020
- 9791093250380
Design des territoires, l'enseignement de la Biorégion est un ouvrage ayant une double vocation :
Présenter ce que la « biorégion » nous enseigne dans un contexte d'urbanisation totale de la Terre et comment il est possible de l'enseigner par le design de manière critique et située. Car le design n'est pas seulement ce qui a accompagné, promu et esthétisé le modèle destructeur de la modernité consumériste à toutes les échelles, mais il est aussi ce qui peut le remettre en question tout en expérimentant des voies divergentes pour changer nos manières de penser et d'agir, et rendre ainsi les territoires de nouveau habitables.
Résultat d'un projet de recherche mené dans l'école d'art et de design de Valenciennes (« Construire la biorégion.
Design situé et territoires soutenables », 2017-2019), cet ouvrage s'inscrit plus largement dans les recherches développées dans cette école sur le design écosocial (Ludovic Duhem, Kenneth Rabin (dir.), Design Écosocial.
Convivialités, pratiques situées, nouveaux communs, It : Éditions, 2018). Il s'adresse autant aux enseignants et aux étudiants du monde du design (design, architecture, urbanisme), qu'à toutes celles et tous ceux qui cherchent à mieux comprendre comment la création peut participer à la lutte contre la catastrophe écologique sans perdre de vue la réalité des territoires et de ses habitants, c'est-à-dire en cultivant le sens du lieu.
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Formes et figures du projet local ; la patrimonialisation contemporaine du territoire
Daniela Poli
- Eterotopia
- 5 Juillet 2018
- 9791093250274
Cet ouvrage met en relations et fait dialoguer la littérature française et celle italienne sur la thématique du patrimoine territoriale, de la biorégion urbaine et du projet de territoire avec l'objectif de communiquer, sous une forme légère et discursive, la méthodologie concrète avec laquelle la planification territoriale construit les pierres angulaires de l'analyse du patrimoine territorial. L'approche biorégionale répond aux problématiques territoriales créées par l'industrialisation et l'urbanisation contemporaine qui ont considéré le territoire comme un simple support sans identité ni caractères propres, seulement destiné à porter les infrastructures et les constructions. Chacun des sept chapitres reprend les fondamentaux des théories de référence et les met en relation, par des études de cas (en décrivant par exemple les contours de l'Atlas du Patrimoine territorial où du Plan de Paysage de la Région des Pouilles), afin de les confronter directement avec les élaborations graphiques ou avec la structure des processus participatifs. Le texte montre une méthodologie innovante dans le domaine de la planification, de la représentation et du projet du territoire du territoire, conçu comme une coévolution entre nature et culture. Le livre est destiné au vaste monde des personnes qui s'intéressent aux sciences du territoire (chercheurs, doctorants, étudiantes), mais prétend aussi attirer l'attention des professionnels du secteur, des citoyens actifs et de toutes celles et ceux qui sont intéressés à comprendre dans une manière systématique et applicative la théorie territorialiste déjà connue en France par les oeuvres d'Alberto Magnaghi en particulier par son ouvrage paru en 2014 : La biorégion urbaine. Petit traité sur le territoire bien commun, Eterotopia France, Paris, 2014.
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L'espace produit par la modernité est celui qui fut nommé par Henri Lefebvre « l'espace abstrait ». Produit de l'État moderne, cet espace est structuré par la violence. Violence de prédation : celle de l'accumulation primitive du capital, destructrice de tous les mondes qui ne sont pas compatibles avec ou qui résistent à la logique capitaliste. Violence d'homogénéisation : celle qui nie les différences tout en fragmentant et hiérarchisant les existences. L'espace abstrait est l'espace « neutre » ou neutralisant, qui est assigné aux classes moyennes, mais aussi l'espace de ségrégation (néo-) coloniale et de hiérarchisation.
Ce livre analyse la production violente de l'espace abstrait à partir de l'histoire de la construction d'un dispositif d'intervention spatiale ayant structuré Paris selon une logique cartographique : la rénovation urbaine. Ce dispositif, déployé massivement par Haussmann, trouve sa logique systémique dans la rénovation fonctionnaliste-gaulliste des Trente glorieuses, son origine dans l'histoire coloniale et sa place dans les processus d'accumulation du capital.
Notre analyse se concentre sur Paris et sa banlieue. En effet, si les interventions spatiales de l'appareil d'État ont touché en profondeur la campagne française et l'ensemble du territoire national, la rénovation urbaine a surtout visé Paris et sa banlieue. La rénovation urbaine se présente tout d'abord comme une bataille continue de l'État contre Paris - le Paris populaire, le Paris communal - et comme sa transformation progressive en « capitale », centre du dispositif cartographique. Le Paris populaire, qui s'est souvent manifesté dans l'histoire comme le Paris ingouvernable, était ce qui devait être dominé, domestiqué ou expulsé.