Le Tannisho est considéré aujourd'hui comme l'une des meilleures introductions à l'enseignement de Shinran (1173-1263), ce religieux bouddhiste japonais qui est à l'origine de l'École véritable de la Terre pure (Jodo-Shinshu). La tradition de la Terre pure - parfois connue sous le nom d'amidisme - est la forme du bouddhisme la plus répandue en Asie, mais elle demeure mal connue en Occident, malgré l'engouement que l'on peut y constater pour le zen ou le bouddhisme tibétain. L'enseignement de Shinran était révolutionnaire à bien des égards, puisqu'il offrait à tout un chacun - même le plus démuni - la possibilité de s'affranchir de la souffrance plus facilement qu'en ce bas monde, en allant naître dès la vie prochaine auprès d'un bouddha - connu sous le nom d'Amida - pour réaliser l'éveil auprès de lui dans sa " Terre pure ". Objet de diverses interprétations au cours des siècles, notamment en Chine et au Japon, la doctrine de la Terre pure a été reformulée par Shinran en un enseignement qui l'a fait comparer à Luther, en raison de son insistance sur la foi. Souvent présenté à travers des sources de seconde main, son enseignement est ici rendu accessible à travers ses textes originaux, pour que le lecteur francophone puisse en apprécier directement la vraie saveur.
' Sais la rencontre avec l'Occident, dans trois cents ans ou dans mille ans, la Chine serait encore sans électricité ni chemins de fer. ' Pourquoi la modernisation de la Chine devait-elle être beaucoup plus dramatique que ne le pensait Mao Zedong ? En 1949, après trente ans d'engagement politique, Liang Shuming (1893-1988) dresse son propre bilan : une société sans classes sociales, sans véritable Etat, sans développement politique. L'éthique confucéenne d'obligations réciproques avait fini par tout bloquer de haut en bas de la société. Les Idées maîtresses de la culture chinoise est tout le contraire d'une apologie nostalgique du passé de la Chine. C'est une étude critique des institutions et des valeurs confucéennes qui rejoint souvent celle de Max Weber dans Confucianisme et taoïsme. Familier de Montesquieu, de Henri Pirenne ainsi que des historiens japonais et anglo-saxons, Liang a aussi lu les travaux récents de ses collègues chinois. Ce livre constitue ainsi un remarquable document sur la vie intellectuelle en Chine juste avant 1949. Ce livre est l'occasion unique d'écouter un grand penseur chinois relire son passé et poser, au sujet de la modernité, des questions qui sont devenues celles de la Chine du XXIe siècle.
Mou Zongsan (1909-1995) est l'une des ligures majeures Cie la pensée chinoise contemporaine et peut être considéré comme l'un des représentants les plus marquants de ce qu'il a été convenu d'appeler le " néo-confucianisme contemporain ", mouvement de pensée qui a commencé à se développer au tournant du XXe siècle.
Au sein de ce mouvement, la démarche de Mou Zongsan est double : prendre ses distances, mais aussi se réapproprier une tradition chinoise qui a été ébranlée par le choc de la modernité provoqué par l'Occident. Il s'agit donc de rechercher une voie proprement chinoise capable d'intégrer, à travers une méditation morale qui se veut confucéenne, des données nouvelles comme la philosophie occidentale, la science moderne et la démocratie.
Ce qui fait la force et l'originalité de la pensée de Mou Zongsan, c'est que le travail de réappropriation qu'il opère se fait non seulement en recourant - de façon souvent problématique - à la pensée occidentale qui assure, en quelque sorte, une légitimité philosophique à la pensée chinoise contemporaine, mais également en procédant à une réévaluation du bouddhisme et du taoïsme servant à féconder sa réflexion sur les rapports entre sa propre tradition de pensée et la philosophie occidentale.
Lecteur de Hegel, de Russell, de Wittgenstein et de Kant dont il a traduit les trois Critiques en langue chinoise, Mou Zongsan est un penseur vigoureux qui a produit une oeuvre considérable jamais traduite en langue occidentale.
Spécificités de la philosophie chinoise, dont nous donnons ici la première traduction en français, comprend douze conférences prononcées à Hong Kong en 1973 dans lesquelles Mou Zongsan nous livre une puissante réflexion portant sur la tradition chinoise en faisant appel non seulement à son propre horizon intellectuel, mais aussi à la philosophie et à la religion occidentales.