De Paris au Japon, du Japon au plateau ardéchois, une nonne bouddhiste zen nous adresse des lettres d'éveil et de réveil, pour apprendre l'art du vagabondage créatif à travers les saisons de la nature et les âges de la vie.
Voici cinquante chroniques qui se lisent comme des fables, des contes, des nouvelles. Chacune, chacun y trouvera une leçon sans pesanteur et sans moralisme sur le sens de l'existence.
Ce traité de la méditation simple par l'exemple, ouverte à toutes et à tous, initie à l'éveil de soi non pas coupé du monde mais au contraire attentif à tout ce qui s'y présente, à commencer par les pierres et les plantes.
Loin des grandes villes, loin des réseaux sociaux, loin des rumeurs assourdissantes du bougisme permanent, voici comment, de l'aube du printemps au crépuscule de l'hiver, renouer avec le regard émerveillé de l'enfance.
Pour enfin vivre les richesses du présent.
Après une présentation dans leurs sources chinoises ou indiennes des traditions confucianistes, taoïstes et bouddhistes, ces traditions sont analysées dans leur développement historique et dans la considération de leurs valeurs religieuses et philosophiques.
Dans une seconde partie, l'auteur expose diverses tentatives de la mission chrétienne en Chine à partir du XVIIe siècle. Elle se fait humaniste avec les jésuites, qui comprennent que la Chine est une terre d'ancienne civilisation, mais elle tend à devenir tranchante et fanatique avec les ordres mendiants, qui ne voient qu'idolâtrie dans les croyances et les rites chinois, provoquant une réaction au niveau intellectuel et des persécutions.
La " querelle des rites " empoisonne l'esprit de la mission et les rapports avec la papauté. Il y a beaucoup d'incompréhension et d'ignorance de la civilisation chinoise et de ses valeurs religieuses dans l'Église romaine. L'invasion des forces armées européennes au XIXe siècle parachève le désastre et cause la ruine de l'Empire. L'auteur s'intéresse avec sympathie et objectivité, sans parti pris, aux valeurs " éternelles " des traditions morales et religieuses chinoises, et les trouve même dans les critiques que leurs représentants adressaient au christianisme.
Il y a ici une grande leçon à méditer pour le christianisme qui veut et doit être une religion universelle.
La tradition bouddhique de langue palie a conservé une collection de 547 Jâtaka ou récits de quelques incarnations antérieures du Bouddha de notre ère : comme animal, comme dieu, comme homme. Pour devenir un Eveillé, le Bouddha a dû acquérir des perfections au nombre de dix, et les dix derniers Jâtaka rapportent l'histoire de ces acquisitions. Le plus long de la collection (plus d'un millier de strophes, enrichies de développements en prose), le J 547, raconte comment le roi Vessantara a conquis la perfection du don : non seulement en offrant de donner, comme son ancêtre Sibi, son propre corps, mais son royaume, sa femme, ses enfants. Surmontant les résistances de sa sensibilité, triomphant des épreuves du changement de condition qui le mène du trône à la vie d'ascète forestier, d'abord accompagné de sa famille, puis bientôt privé de celle-ci par la convoitise d'un brahmane aussi couard que libidineux et avare, il sort grandi de l'épreuve qui le restitue triomphalement dans sa situation de roi et lui permettra, dans l'existence suivante, de parvenir à la perfection de l'Eveil comme Bouddha. Poignant (' on lit le Vessantara pour pleurer ', dit un proverbe mongol), extrêmement vivant (une succession de dix tableaux se prêtant à des peintures comme à des spectacles de théâtre et de marionnettes), politique par sa mise en question de la royauté et des normes de la société hindoue, poétique par son écriture, le VJ peut être lu comme une mini-épopée bouddhiste dont l'épopée indienne du Râmâyana pourrait bien être le répondant, voire la réplique. Traduit en français pour la première fois, ce texte est le dernier d'une collection de dix considérée en Asie du Sud-Est par les religieux ou même par les politiques (par exemple, les rois de Thaïlande) comme les ' classiques de la politique et de l'éthique bouddhistes '.
Depuis plus de cent cinquante ans, l'oeuvre d'Orient est au service des chrétiens d'une région du monde où se concentrent d'importants défis de notre temps. Le dialogue oecuménique y dévoile toute sa nécessité, tout comme la poursuite de la coexistence entre les trois religions monothéistes. Dans les entrechocs actuels, bien que minoritaires là où le christianisme est né, les chrétiens y restent des acteurs significatifs par leur ouverture culturelle et le sens du dialogue qu'ils puisent dans l'Évangile. Leurs Églises, comme l'écrit dans sa Préface le cardinal Vingt-Trois, « ne sont ni repliées sur elles-mêmes ni accablées par l'épreuve ». À la faveur d'une émigration, pas toujours volontaire, de leurs fidèles, elles rayonnent même jusqu'en Occident.
Les contributions de deux colloques tenus à Paris et à Rome en 2006, entre historiens, théologiens, sociologues et religieux de terrain, ont donné jour à cet ouvrage qui intéressera autant le grand public que le monde savant. Le grand public, solidaire des chrétiens d'Orient, y trouvera des informations précises et claires sur la naissance de l'oeuvre d'Orient et le contexte de son action aujourd'hui, comme naguère. Il y verra aussi : la part étonnante prise par les congrégations religieuses françaises, masculines et féminines ; l'évolution de l'oeuvre d'Orient, de ses solidarités latines initiales à l'unionisme, puis à l'oecuménisme ; ce que peut être le dialogue doctrinal avec l'islam. Le statut de Jérusalem s'y voit consacrer un chapitre spécial. La raison de l'émigration des chrétiens comme leur démographie sont éclairées. Les chercheurs trouveront dans ce livre un instrument de travail dans un champ actuellement très vivant de la recherche, notamment grâce à ses index très détaillés.
La troisième religion du monde est encore aujourd'hui mal connue. Dans les années 1960, Alain Daniélou s'est fait le porte-parole d'un hindouisme essentiellement polythéiste, du « linga » comme phallus et de Shiva comme dieu de l'extase. Mais ne se démarquait-il pas ainsi des enseignements de Swâmî Karpâtrî qu'il revendiquait comme maître ? Ne présentait-il pas à tort ce grand sage comme le fondateur d'un parti politique ultra nationaliste, le Jana Sangh ? Et comment comprendre la façon dont son livre célèbre « Shiva et Dionysos » utilise à son profit les écrits de René Guénon ?
L'auteur de cet essai revisite l'héritage laissé par Alain Daniélou. Il s'appuie non seulement sur l'oeuvre de l'orientaliste mais aussi sur des traductions nouvelles, des documents inédits et des recherches approfondies auprès des représentants autorisés de la tradition hindoue. Avec précision et clarté, il raconte sa découverte de l'hindouisme traditionnel. Il met en rapport la spiritualité indienne et l'interprétation qu'en donne Daniélou, l'hindouisme orthodoxe et le fondamentalisme sanglant de l'« hindutva ». Il tente enfin de comprendre les implications à la fois religieuses et politiques - inaperçues depuis un demi-siècle - de la démarche d'Alain Daniélou : l'auteur du « Polythéisme hindou » n'a-t-il pas développé une vision personnelle de la religion, distanciée du christianisme de sa mère et de son frère, et de l'hindouisme orthodoxe par un cheminement dans un shivaïsme ésotérique cherchant à ranimer les cendres du paganisme gréco-romain ?
La présence de la femme est capitale dans la civilisation bouddhique du sud et du sud-est de l'Asie (principalement ici en Birmanie et en Thaïlande), tant dans les textes fondateurs que dans la pratique quotidienne. L'un de ses aspects les plus fascinants est certainement le rôle des nonnes et, plus généralement, des femmes célibataires.
À partir de ce constat, Steven Collins propose une série d'analyses et de réflexions qui feront découvrir au lecteur français un monde très différent de celui auquel l'a habitué la civilisation occidentale : monde dans lequel la religion ne cesse de se construire et où l'on voit émerger, y compris ces toutes dernières années, des figures qui acquièrent pratiquement une stature de déesses - vedettes de cinéma converties ou directrices d'établissements monastiques. Ces femmes sont l'objet d'une vénération étonnante et ont dans la société un rôle aussi important que, dans d'autres contextes, une Mère Teresa ou une Soeur Emmanuelle, quelle que soit la controverse autour du rétablissement de l'ordre monastique pour les femmes. Une autre ligne directrice est l'interrogation sur les privilèges dont jouissent ascétisme et chasteté dans les civilisations traditionnelles, et pas seulement dans le bouddhisme : en rupture avec des systèmes qui mettent au premier plan des valeurs visant à l'enrichissement, à une production intensive et à la jouissance immédiate, l'ascétisme fait pourtant l'objet d'une valorisation très consensuelle.
Le point de vue est celui de l'anthropologue et du sociologue. Il permet de nous livrer non seulement une contribution passionnante à l'histoire religieuse du monde contemporain mais également l'une des rares études de genre, « Gender Studies », dont nous puissions disposer en français, à travers l'analyse de la définition du sexe / genre dans la pensée bouddhique.
En 1994, Raimon Panikkar et Milena Carrara partent pour le mont tibétain du Kailash. Ils en rapportent ce journal à deux voix qui relate un double pèlerinage, à la fois intérieur et extérieur. L'enjeu est de vivre, à chaque pas, la Vie. Ce voyage vers la montagne sacrée devient ainsi un parcours initiatique d'ouverture du troisième oeil et du coeur. S'y noue aussi une délicate et profonde relation de disciple à maître, qui conduit Milena à s'abandonner avec confiance au Mystère.
En août 2010, Raimon, revenu dans sa Catalogne natale, meurt. Milena est à ses côtés. Ce récit s'achève ainsi sur le retour à la Source : Milena disperse les cendres de Raimon dans le Gange, là où, quelques années plus tôt, elle fut plongée par Raimon pour recevoir le baptême de la renaissance.
Tous ceux qui s'intéressent quelque peu à la Chine savent combien les artistes chinois ont trouvé leur inspiration dans le taoïsme et dans le bouddhisme.
On sait moins la place extrêmement importante que la pensée des Lettrés, c'est-à-dire le confucianisme, réserve à la pratique de certains arts : la musique, la calligraphie, la peinture et la poésie. En Chine classique, ces disciplines sont loin d'être considérées comme des passe-temps et c'est seulement en les pratiquant qu'il est possible d'atteindre le fond des choses. Plus qu'au langage et au raisonnement discursif, c'est en effet à l'art qu'il revient, en Chine, de rendre présent l'impalpable, de montrer l'invisible, d'approcher ce qui, au coeur de toutes choses, permet aux souffles de circuler, à la vie de se manifester.
Pour appréhender cela, il faut remonter à la source de la pensée chinoise en égrenant des notions suffisamment fondamentales pour être communes aux penseurs, aux stratèges, aux artistes, aux gouvernants et aux médecins. Le yin et le yang, la Voie, les cinq agents, le vide et le plein, qui sont les clefs de la pensée chinoise, sont au même titre et pour les mêmes raisons les clefs de l'art chinois. La première partie de l'ouvrage consiste donc en une approche théorique destinée à donner aux lecteurs des éclaircissements sur un certain nombre de références qui ne cesseront d'être invoquées par la suite.
La deuxième partie est consacrée à l'examen plus détaillé de chacune des quatre disciplines artistiques reconnues comme telles par les Lettrés chinois. Dans la troisième partie, l'auteur s'est penché sur le statut de l'art et des oeuvres d'art et sur les critères de jugement esthétique chinois.
Etude de la sagesse en dix diagrammes présente la traduction, inédite en français, d'un texte écrit au XVIe siècle par Yi Hwang, qui est considéré comme le confucianiste le plus important de Corée.
Homme d'étude en quête de sagesse et serviteur de l'Etat ayant accédé aux plus hautes fonctions, Yi Hwang a rédigé ce traité en dix diagrammes destinés à être inscrits sur des paravents pour soutenir la méditation du jeune roi sur la " bonne gouvernante ". Mais il s'adresse aussi à tout homme qui doit diriger sa vie comme un souverain gouverne son royaume. Cet ouvrage offre une remarquable synthèse du confucianisme de Corée et d'ailleurs.
L'intérêt en est multiple. D'une part, il donne accès à une pensée qui, témoin d'un débat en Corée sur certains fondements du confucianisme, a fait école jusqu'à l'époque moderne, ce qui permet de comprendre les lignes de force de la culture coréenne d'hier et d'aujourd'hui. D'autre part, il rappelle par son objet les Miroirs des princes rédigés en Europe à la même époque, en prenant le contre-pied de l'esprit de Machiavel qui inspirait certains de ces livres.
Enfin, par la place centrale qu'il accorde au respect de la nature et des hommes, il se révèle étonnamment moderne, comme un appel au monde d'aujourd'hui. Cette pensée connaît actuellement un renouveau en Corée auquel cette traduction entend s'associer.
Pour la première fois dans l'histoire de la Chine, toutes les écoles de pensée, toutes les disciplines de la connaissance se trouvent réunies en un seul ouvrage, lequel porte le nom de son illustre commanditaire : ce sont " les Printemps et automnes de Lü Buwei ", inlassablement lus et commentés depuis vingt-trois siècles.
Somme des connaissances de l'époque, source irremplaçable d'informations en tout genre, témoignage unique de la vie intellectuelle de la fin de l'époque dite " des Cent Ecoles ", cet ouvrage encyclopédique a vraisemblablement été achevé en 238 avant notre ère. Il constitue un véritable testament philosophique de l'Antiquité chinoise et aborde, outre la politique et la morale qui sont les thèmes favoris des lettrés chinois, des sujets aussi divers que la musique, l'agriculture, l'astronomie, les rites, la cosmologie, l'histoire, la cuisine, la géographie, la médecine, la stratégie, l'art du raisonnement, la divination...
Dans sa jeunesse, tout naturellement, Ramakrishna (1836-1886) adhéra à la religion que sa famille pratiquait.
Dès qu'il obtint le cordon sacré des brahmines, il accomplit en son foyer les cultes de Rama avec une grande sincérité. Plus tard, lorsqu'il devint prêtre de Kali, il chercha à recevoir l'initiation appropriée afin de l'adorer, et il en obtint une vision quasi permanente. Cette foi fut sans doute pour lui la plus importante, il voyait en Kali la Mère de l'univers et la Mère de toutes les religions ou croyances.
Avec l'arrivée de la nonne Bhayravi Brahmani, il s'adonna entièrement aux pratiques tantriques. Il adora ensuite Dieu selon la ragatmika bhakti et les panchabhavas, approches vishnouites prônant cinq relations d'amour envers Dieu. Quand Ramakrishna rencontra Tota Pouri, ce moine errant qui connaissait Brahman, il fit table rase de toutes les conceptions de Dieu qu'il avait épousées jusqu'alors, conceptions de Dieu avec noms et formes, pour se plonger dans la méditation sur l'Absolu qui n'a ni nom ni forme, selon l'antique enseignement des Vedas développé par les Oupanishads ; méditation qui selon ses propres dires était un réel défi.
Il fut, quelque temps, envahi par la foi islamique, il pratiqua assidûment la Namaz, et il déclara qu'aussi par cette foi, il atteignit le Suprême. Un peu malgré lui, il eut une vision de Jésus. En effet, c'est en regardant une représentation de Marie et de Jésus qu'il eut une révélation concernant le Christ. Il ne pratiqua pas, à proprement parler, de disciplines religieuses liées au christianisme, mais son esprit, demeurant toujours en un haut plan de conscience, s'enflammait à toute suggestion de Dieu, et cette image du Christ lui en fit avoir la vision.
l'un des trois grands dieux de l'hindouisme, siva, est un dieu vivant.
le plus sacré et le plus ancien des livres de l'inde, le rg veda, l'évoque dans ses hymnes. les mythes védiques, les rituels, et jusqu'à l'astrologie, attestent de son existence depuis la nuit des temps.
dans sa méditation sur siva - fondée sur des textes sanskrits originaux, dont beaucoup n'ont pas été traduits -, stella kramrisch se penche sur la métaphysique, l'ontologie et les mythes où il entre en scène, depuis les veda jusqu'aux purana.
qui est-il ? qui est ce dieu dont l'être englobe et transcende toute chose ? aucun des couples d'opposés qui lui sont attribués ni l'ensemble de ses noms innombrables ne permettent de le saisir vraiment.
depuis l'aube de la création, le dieu sauvage, l'antique rudra, personnifie la conscience. il est le grand yogi, le gardien de l'absolu, et les mythes qui retracent ses actions illustrent le développement de sa nature complexe. les reprenant et les reliant entre eux, stella kramrisch permet d'en éclairer en partie le mystère et, un grand jalon dans l'étude de l'hindouisme... riche en documents de grand intérêt pour les historiens des religions, les indianistes et les étudiants en mythologie.
il n'existe rien de comparable.