A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et se convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle.
Alors que l'Europe, jadis triomphante, se trouve ravagée, appauvrie et divisée au sortir de la Première Guerre mondiale, un concept prometteur se diffuse dans les milieux dirigeants et intellectuels du Vieux Continent : l'Eurafrique !
Faire du continent africain le ferment de l'unité européenne : tel est le projet de Richard Coudenhove-Kalergi, chantre du mouvement paneuropéen, et de nombre de ses contemporains dans l'entre-deux-guerres. Le salut de l'Europe, affirment-ils, repose sur sa capacité à exploiter en commun les richesses des colonies africaines. Rivalisant avec la puissance montante des continents américain et asiatique, l'Eurafrique deviendra ainsi le pôle dominant de la géopolitique mondiale.
Le projet eurafricain, un temps caressé par les régimes fascistes, renaît de ses cendres après 1945 et inspire les « fondateurs » de l'Europe : Jean Monnet, Robert Schuman, Paul Henri Spaak, Konrad Adenauer. La France, principale puissance coloniale d'Europe continentale, joue alors un rôle essentiel. Malmené en Indochine puis en Algérie, Paris s'accroche à ses possessions africaines et fait de leur inclusion dans le marché commun européen une condition sine qua non à sa participation à la construction européenne.
C'est ce dossier qu'ouvrent Peo Hansen et Stefan Jonsson. Proposant une analyse inédite des négociations qui aboutiront à la signature du traité de Rome en 1957, ils dévoilent un pan méconnu de l'histoire de l'Union européenne : ses origines coloniales.
Après l'accumulation d'horreurs de la première moitié du XXe siècle qui avaient conduit « l'Europe en enfer », les années 1950 à 2018 apportèrent la paix et une prospérité relative à la majeure partie de l'Europe.
Malgré d'immenses progrès économiques, l'Europe était désormais un continent divisé, vivant sous une menace nucléaire. Ses habitants perdirent la maîtrise de leur destin, dicté par la guerre froide qui opposait les États-Unis et l'URSS, et se trouvèrent « précipités » dans une série de crises qui menaçaient de les faire basculer dans la catastrophe. Il y eut aussi des succès éclatants : la dissolution du bloc soviétique, la disparition des dictatures et la réunification de l'Allemagne. L'accélération de la mondialisation, la dérégulation financière, la naissance d'un monde multipolaire, la révolution des technologies de l'information ont fait entrer l'Europe dans une nouvelle ère de fragilités et d'incertitudes.
Puisant ses exemples à travers tout le continent, ce livre remarquable éclaire puissamment l'histoire du temps présent et jette un regard prudent sur notre futur.
11 novembre 1630 : à l'issue d'une journée mouvementée, Louis XIII choisit de maintenir sa confiance en Richelieu pour s'engager, à ses côtés, dans une politique dominée par les préceptes de la raison d'État. 1&ersup; septembre 1715 : Louis XIV meurt au terme du règne le plus long et le plus brillant de l'histoire de France. D'une date à l'autre, ce siècle fut le temps des rois absolus, qui portèrent à son comble la sacralité du pouvoir monarchique en mobilisant toutes les ressources littéraires et artistiques. Les fastes de la religion royale furent mis au service d'une autorité inouïe. Pour en rendre compte, les contemporains regroupèrent sous le terme générique d'« Extraordinaire » les impôts nouveaux, les tribunaux exceptionnels, les pouvoirs confiés aux intendants, etc.La guerre, avec son cortège de malheurs et de nécessités impérieuses, fut la manifestation la plus sensible de l'autorité royale. Elle exigea une mobilisation toujours croissante de la société et de l'État, dont elle fut la matrice. Pour la financer, le recours au crédit et à la vente d'offices modifia profondé-ment les structures sociales du royaume. Les élites inves-tirent massivement dans ces charges vénales qui, parfois, les anoblissaient en entretenant la confusion entre dignité sociale et service du Roi. Ainsi débutait la longue histoire d'une relation singulière entre la société française et l'État.
La Semaine de Mai, livre publié en 1880, n'a plus été réédité depuis 1889.
Paru d'abord en feuilleton dans le quotidien La Justice, cet ouvrage rend compte de l'enquête et des recherches effectuées par son auteur, Camille Pelletan, sur la semaine du 21 au 28 mai 1871, la « Semaine sanglante ». Dans cette brillante enquête, l'auteur a réuni les souvenirs de témoins, des articles de journaux, des renseignements recueillis dans les cimetières, pour dresser un tableau saisissant de l'incroyable violence des massacres dont ont été victimes des dizaines de milliers de Parisiens de tous âges et de tous sexes lors de la répression de la Commune de Paris.
Ce livre a joué un rôle important dans le vote, enfin, en juillet 1880, de l'amnistie des communards.
De même que le livre n'était pas réédité, les recherches sur la Semaine sanglante sont restées sans suite jusqu'au XXIe siècle. La réactivation de ce champ de recherches rend aujourd'hui indispensable cette réédition, annotée et préparée par Michèle Audin, autrice en 2021 de La Semaine sanglante. Mai 1871, légendes et comptes.
Respectée, souvent adulée, Elizabeth II règne sur le temps. Si la souveraine est la femme la plus célèbre du monde, elle reste pourtant largement secrète et méconnue. Depuis 1952, elle a toujours étonné ses contemporains, évoluant avec son époque tout en restant la même afin de préserver la monarchie dont elle est l'héritière et la garante. Elle incarne un univers qui serait impensable sans elle, sans ses inévitables chapeaux, son sourire de rigueur et sa discrète façon de battre la mesure de son pied droit lorsqu'une fanfare défile devant elle.
Agée de 95 ans, celle que rien ne predistinait à monter sur le trône connait aujourd'hui le plus long règne de la monarchie britannique.
Puisant aux meilleures sources, Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance à son accession au trône en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, mort de son père, rumeurs sur son couple, décès de son mari, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, relation avec son oncle damné, «rebéllion» de son petit-fils Harry, sans oublier sa passion pour ses corgies et ses chevaux...
Puisant aux meilleures sources, Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance à son accession au trône en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, mort de son père, rumeurs sur son couple, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, relation avec son oncle damné, sans oublier sa passion pour ses corgies et ses chevaux... Le maître des cours européennes nous invite dans l'intimité de "The Queen".
À l'heure où la «crise migratoire», parfois qualifiée de «crise de l'asile», n'en finit pas de diviser les États et les sociétés en Europe, cet ouvrage entend redonner une profondeur historique à une question d'actualité. Il interroge les multiples dénominations et représentations relatives aux «migrants» partis sous la contrainte, en allant de l'«exilé», du «proscrit», au «demandeur d'asile» et au «réfugié». On y entend résonner les discours prononcés par des proscrits qui ont marqué leur temps, les échos des oeuvres littéraires que les exilés nous ont laissées en héritage, depuis Les Châtiments de Victor Hugo jusqu'à Persépolis de Marjane Satrapi, mais on distingue aussi le murmure anonyme des «sans-État», souvent dénigrés et rejetés. Le livre donne enfin la part belle aux oubliés de la migration - femmes, enfants et vieillards -, pourtant largement impliqués dans cette histoire en mouvement. Grâce à un parcours chronologique qui commence avec les insurrections et révolutions de la fin du XVIII ? siècle et s'achève avec le temps présent de la migration contrainte, ce récit transnational de l'histoire des réfugiés donne vie et corps aux exilés d'hier et d'aujourd'hui:il restitue leur expérience collective mais aussi la singularité de leurs parcours européens.
L'ironie du destin, pour les dirigeants de l'Empire russe puis soviétique, ce fut de lancer des politiques qui débouchèrent le plus souvent sur des résultats contraires. En huit dates clés, de la guerre de Crimée à l'effondrement de l'URSS, un essai pour comprendre ce qui motive notre plus puissant voisin depuis deux siècles. Une lecture très utile à l'heure de la "nouvelle guerre froide" et de l'alliance de la Russie avec la Chine ; et une question au programme des prépas ENS (Ulm et Lyon) 2022-2023.
Pourquoi la naissance de Louis XIV a-t-elle consacré le 15 août comme un jour férié? Pourquoi une reine de France a-t-elle laissé son nom à la plus célèbre variété de prunes? Pourquoi Rio de Janeiro a-t-elle été durant treize ans la capitale du Portugal? Pourquoi les bordels ont-ils été institués par Saint Louis? Pourquoi un attentat manqué a-t-il poussé Napoléon au divorce? Pourquoi l'anesthésie a-t-elle été popularisée par la reine Victoria? Pourquoi le bikini doit-il son nom à la bombe atomique? Pourquoi la Grosse Bertha a-t-elle provoqué le premier divorce de Sacha Guitry?...Dans ce nouveau tome des Pourquoi de l'Histoire, Stéphane Bern dévoile avec passion 100 nouveaux mystères aussi étonnants que captivants!
Elles étaient les soeurs les plus proches qu'on puisse imaginer. En décembre 1936, lorsque leur oncle, le roi Edward VIII, décide d'abdiquer, la relation entre Elizabeth et Margaret est changée à jamais. Margaret n'aura d'autre choix que de s'incliner face à sa soeur aînée Lilibeth, 10 ans, première dans la l'ordre de succession du trône britannique.
La difficulté qu'a éprouvée Margaret à trouver sa place au sein de la famille royale britannique a été source de tensions, jusqu'à sa mort en 2002. Notamment lorsque la reine dut l'informer que ni la Couronne ni le gouvernement ne pourraient consentir à son union avec Peter Townsend, un officier divorcé, la forçant ainsi à choisir entre son titre d'altesse royale et son amant.
Jeunesse protégée, années de guerre douloureuses, mariage d'amour d'Elizabeth avec Philip Mountbatten, avant son accession au trône, mariage de Margaret avec le photographe Tony Armstrong-Jones, tabagisme, alcoolisme... : cet ouvrage explore l'évolution de la relation de deux soeurs unies aux tempéraments opposés. Un regard intime sur une relation douloureuse.
D'abord, des petites communautés d'habitants s'installent au fond du golfe Adriatique, au milieu d'eaux salées et de terres humides. Déjà, elles se livrent à des échanges.
Puis commence la construction d'une ville et d'une puissance marchande capable de dominer le commerce méditerranéen et de mettre en scène sa gloire dans le spectacle de la place Saint-Marc, de ses palais et de ses églises.
L'histoire de Venise se confond aussi avec celle d'une république qui, de modèle pour la pensée politique, s'est transformée, à la veille de sa brutale disparition en 1797, en un triste exemple d'État aristocratique et autoritaire.
Ce grand entrepôt du négoce international, cette métropole animée au XVIe siècle par un rebond industriel, devient encore, à l'heure des redimensionnements de son rôle économique, une capitale culturelle et la cité du Carnaval.
Toutes ces vies successives de Venise se prolongent et se renouvellent après la chute de la République. L'ouvrage les ressaisit dans un récit inscrit dans la longue durée, jusqu'aux défis que doit relever la Venise d'aujourd'hui, vidée de ses habitants, confrontée aux périls de son site fragile et à ces autres risques liés au tourisme de masse.
De la lagune à la Méditerranée orientale, de la ville aux campagnes de la Terre Ferme, sur ces territoires se jouèrent les mille et une existences vénitiennes, celles des acteurs, connus et surtout inconnus, d'une histoire totale.
Prenant appui sur une intime connaissance des archives, sur une bibliographie internationale et une familiarité nouée de longue date avec Venise, Élisabeth Crouzet-Pavan retrace mille cinq cents ans d'une histoire profondément renouvelée, éclairée par une somptueuse iconographie.
Oeuvre la plus puissante que nous ait léguée le Moyen Âge scandinave, l' Histoire des rois de Norvège fut composée vers 1230 par l'auteur de L'Edda, le poète et historien islandais Snorri Sturluson. L' Histoire du roi Olaf le Saint, qui en constitue la deuxième partie, est entièrement consacrée au souverain norvégien Olaf Fils Harald (995-1030), qui commença sa carrière en viking, en allant ravager plusieurs pays étrangers, du golfe de Finlande au détroit de Gibraltar (en passant par l'Angleterre et la France), avant de rentrer dans son pays en 1015. Élu roi de toute la Norvège, il entreprit de poursuivre l'action missionnaire de son prédécesseur, Olaf Fils Tryggvi, en imposant par le fer et par le feu le christianisme aux derniers fidèles de l'ancienne religion scandinave. S'il remporta un succès dans sa politique à l'égard du royaume de Suède, Olaf Fils Harald fut bientôt en butte aux prétentions que le roi d'Angleterre et de Danemark, Knut le Grand, émettait sur la Norvège. Face à tel concurrent, face aussi à la révolte de nombreux chefs locaux qui ne supportaient plus son gouvernement tyrannique, Olaf fut contraint à la fuite et alla trouver refuge en Russie. Deux ans plus tard, il tenta de reconquérir son trône, mais à l'annonce de son retour, ses adversaires décrétèrent la mobilisation générale en Norvège. Au cours de la bataille qu'ils lui livrèrent à Stiklestad pendant l'été 1030, Olaf fut mortellement blessé et son armée défaite. Les miracles de guérison qui lui furent attribués peu après sa mort conduisirent le clergé à le faire proclamer saint l'année suivante ; dès lors son culte se répandit rapidement en Norvège et en Suède, comme dans l'ensemble de l'Europe du Nord. Reposant sur une vaste connaissance des sources orales et écrites qui conservaient le souvenir de ce règne tumultueux, le sommet de la littérature et de l'historiographie norroises qu'est l'ouvrage de Snorri Sturluson sur Olaf Fils Harald se distingue par la méthode critique et par le prodigieux talent narratif de son auteur. Le présent volume en propose une traduction soignée, aussi élégante que fidèle au texte islandais ; elle est accompagnée d'une très riche annotation, qui apporte les explications nécessaires à la compréhension des strophes citées par l'auteur et qui éclaire sous ses différents angles la fascinante civilisation scandinave. De nombreuses annexes (tableaux généalogiques, cartes géographiques, iconographie) rehaussent encore l'intérêt de ce livre appelé à faire date.
Petit rectangle de terre au destin mondial, État aux contours inchangés depuis le XIIIe siècle, le Portugal frappe par son ancienneté et sa stabilité. Son peuple semble installé comme à l'écart du tumulte du monde, fort de sa grandeur passée et de son ancrage atlantique. Des premiers Lusitaniens menés par Viriate, sorte de « Vercingétorix portugais », aux stars du ballon rond, en passant par la geste des grands navigateurs, au premier rang desquels Vasco de Gama, la nation portugaise est riche de héros du passé comme de moments de gloire. Pourtant, l'histoire portugaise ne manque pas non plus de zones d'ombre, entre la brutalité des conquêtes coloniales, la traite atlantique et la dictature de Salazar. Au fil du temps, les questions relatives à l'identité nationale portugaise se sont multipliées, sous les coups de boutoir de crises économiques et sociales qui ont alimenté une émigration importante. Dans cet ouvrage, Yves Léonard analyse la construction progressive de la nation portugaise, ses socles communs, ses références historiques, mais aussi ses fractures politiques et culturelles. Il nous emmène, à travers l'histoire, la vie politique, l'économie, la littérature ou le sport, au coeur d'un pays dont la cohésion agrège une large diaspora.
Savez-vous pourquoi les mois de juillet et août ont tous les deux 31 jours? Pourquoi la devise des rois d'Angleterre est en français? Pourquoi, durant près de mille ans, les prêtres catholiques ont pu se marier? Pourquoi on dit «se battre pour des prunes»? Pourquoi Dracula n'est pas une légende? Pourquoi Christophe Colomb a été sauvé par une éclipse? Pourquoi Charles Quint a assisté à ses propres funérailles? Pourquoi, dans la vie politique française, on parle de « gauche » et de «droite»? Pourquoi le symbole de la République se nomme Marianne? Pourquoi la terrible grippe de 1918 a été appelée «grippe espagnole»? Pourquoi, en 1956, la reine d'Angleterre aurait pu être le chef de l'État français?...Après le succès de ses premiers Pourquoi de l'Histoire, Stéphane Bern nous fait découvrir plus de 100 nouvelles énigmes historiques, aussi passionnantes qu'inattendues.
L'histoire des ducs de Bourgogne est une véritable aventure militaire, politique et artistique, qui relève autant du conte de fées que d'un Game of Thrones. La raconter est un joli défi dont Bart Van Loo s'est emparé et qui nous entraîne sur les routes médiévales, de la Scandinavie des Burgondes à Dijon, en passant par Bruxelles, Gand, Bruges et Lille.
D'une plume enjouée et érudite, Bart Van Loo fait revivre avec passion ces grands ducs téméraires et ambitieux, dont la puissance et la splendeur firent l'admiration et l'envie de toute l'Europe et surtout de Paris. À leur apogée, les ducs voyageaient de Mâcon à Amsterdam sans passer une seule frontière. Ils unifièrent d'immenses territoires, dont la partie septentrionale devint le berceau de la Belgique et des Pays-Bas. De cette époque glorieuse, il reste désormais les témoignages d'artistes de génie tels Claus Sluter, Rogier Van der Weyden ou encore Jan Van Eyck, dont les oeuvres ont laissé à jamais l'empreinte de cette prestigieuse famille sur le patrimoine français.
La Pologne a connu une histoire glorieuse, à l'époque des Jagellons, quand, État multinational et multiconfessionnel, elle accueillait Juifs et protestants. Une histoire unique en Europe aussi, puisque la grande noblesse élisait le roi et qu'elle mit le souverain sous sa tutelle. Les rivalités entre les tout-puissants magnats faisaient le jeu des puissances voisines qui finirent par se partager le pays : en 1795, l'État polonais était rayé de la carte. La république polonaise ne ressuscita toutefois qu'au lendemain de la Première Guerre mondiale. Le pays fut alors soumis à la poigne du maréchal Pilsudski, avant de connaître les heures les plus tragiques de son histoire : l'invasion nazie et les horreurs de l'Holocauste, puis la mainmise de Staline. Les grèves de 1956 marquèrent le début de la lutte contre le communisme. La Pologne rejoint la famille européenne en 2003. Quel rôle y joue-t-elle aujourd'hui ?
Daniel Beauvois.
La radicalité du mal que le nazisme représente, le nombre insensé de ses victimes et la violence hors norme de ses bourreaux interrogent sans fin voire engendrent une forme de scepticisme.
Comment les nazis se sont-ils persuadés que la vie sociale et politique reposait sur la « biologie » ? Comment les barrières mentales ont-elles si facilement sauté ? Comment l'antijudaïsme ancien s'est-il mué en Allemagne en un antisémitisme exterminateur ? Comment les meilleurs juristes en sont-ils venus à récuser la morale et le droit communs ? Comment une part de la population a-t-elle fini par croire qu'elle vivait un moment particulier de malheur et de détresse qu'il fallait conjurer de toute urgence ? En somme, par quelle « révolution culturelle » des hommes ordinaires sont-ils devenus des barbares ?
Toute sa vie, de Gaulle a eu une certaine idée de la Russie. Née avec la visite de Nicolas II à Paris, murie pendant la Première Guerre mondiale lors de son emprisonnement avec Toukhatchevski, vécue à l'occasion de la guerre polono-soviétique (1919-1920), cette idée a façonné les relations du chef de la France libre avec Staline et les communistes français, puis celles du président de la Ve République avec Khrouchtchev et Brejnev.
La relation particulière entre de Gaulle et la Russie ressemble à un miroir dans lequel se découvrent la personnalité du Général, son rapport à l'Histoire, ses réussites et ses échecs. Alexandre Jevakhoff, privilégiant les sources peu connues et fort de témoignages et de documents inédits (correspondance avec l'amiral de Gaulle, entretiens avec le président Giscard d'Estaing, archives soviétiques et de services de renseignements déclassifiées), brosse avec talent l'histoire de cette relation intense qui a façonné la personnalité du fondateur de la Ve République et largement condtionné l'histoire diplomatique des années 1940-1970.
Partant, il donne aux relations entre Charles de Gaulle et la Russie une lecture bien plus ample et plus contrastée que celle admise à ce jour. Que ce soit dans la Russie d'avant 1917 ou dans celle du régime soviétique, inspiré par l'éducation paternelle, de Gaulle a cherché un support et même un renfort pour la grandeur de la France. C'était sans compter sans les spécificités de l'URSS et de ses dirigeants pour lesquels la France représentait un objectif et non un partenaire...
Depuis la chute de l'URSS, les conflits n'ont pas cessé aux frontières de la Russie.
C'est le plus vaste État de la planète, fédéral et transcontinental. Son actualité, violente et complexe, ne cesse de nous interroger. En abordant conjointement les aspects historiques, politiques, internationaux, économiques et sociétaux de la Russie, cet essai accessible et vivant donne des clés de lecture pour aborder ce pays, non seulement à travers sa profondeur historique mais aussi à travers ses paradoxes contemporains. Ainsi, il nous permet de mieux saisir son positionnement actuel sur la scène internationale, les motivations de sa guerre contre l'Ukraine et la nature des relations franco-russes. Derrière la figure polémique de Vladimir Poutine se joue le destin d'une grande puissance en même temps que notre équilibre géopolitique mondial.
Retracer six siècles d'histoire de l'Europe en quelque 120 dates et plusieurs centaines de documents : tel est le défi que relèvent ces Chroniques.
Loin d'inventorier les " grandes dates qui ont fait l'histoire ", cet ouvrage préfère mettre en lumière celles que l'on connaît moins. On y découvre, entre autres, l'adoption de l'écriture romaine dans l'imprimerie dès 1470, l'entrée de la tomate dans la cuisine européenne en 1613, l'exécution de la dernière sorcière en 1782, les luttes pour la diminution du temps de travail en 1817, le vote des femmes en Finlande en 1906, la première victime du mur de Berlin le 22 août 1961, le lancement de la fusée Europa II en 1971.
Les historiennes et historiens - des techniques, du politique, de l'environnement, des idées, du genre, des arts, de l'économie - ici réunis, ont bien voulu se prêter à un exercice original : choisir un événement qui fait sens à l'échelle de l'Europe, puis, documents et repères chronologiques à l'appui, en faire le récit et rendre compte de ses résonances à travers le temps et l'espace.
Une formidable plongée dans l'histoire longue de l'Europe à travers des figures marquantes, la circulation de savoirs, des innovations techniques ou artistiques, des tensions, conflits ou convergences. Une nouvelle façon de questionner ce qui fait date en histoire et de raconter l'Europe.
Dans ce livre, les bateaux naviguent ; les vagues répètent leur chanson ; les vignerons descendent des collines des Cinque Terre, sur la Riviera génoire ; les olives sont gaulées en Provence et en Grèce ; les pécheurs tirent leurs filets sur la lagune immobile de Venise ou dans les canaux de Djerba ; des charpentiers construisent des barques pareilles aujourd'hui à celles d'hier.
Berceau de l'Europe, les Pays-Bas ont une grande et inspirante histoire. Depuis la République des Provinces-Unies au XVIIe siècle, terre d'accueil pour savants et hommes de lettres, les Néerlandais ont fait preuve d'un esprit d'ouverture et d'indépendance. Autant que leurs renommés marchands d'épices et d'étoffes, les maîtres de la peinture du Siècle d'Or ont contribué à la prospérité de cette nation ingénieuse.
Ce delta sans cesse menacé par la mer et les fleuves est devenu un pays conquérant, longtemps détenteur d'un vaste empire colonial de l'Amérique du Sud à l'Asie. Des origines germaniques de ce peuple appelé autrefois les Bataves, en passant par la rivalité entre les « cabillauds » et les « hameçons » ou la guerre des Boers, sans oublier les nombreuses femmes néerlandaises emblématiques, sans qui la société n'aurait pas connu un tel degré de fortune et de bien-être, cette synthèse nous invite à saisir les spécificités d'une nation unique. Un peuple libéral, pionnier dans le domaine des moeurs, pilier de la construction européenne, qui n'a pu s'élever qu'en restant fidèle au traditionnel polder model, idéal de consensus et de solidarité, né de la nécessaire maîtrise de l'eau. Aujourd'hui, face à une indéniable montée populiste, cette société dynamique et multiculturelle se trouve déchirée entre son idéal de tolérance et la crainte de la perte de son identité.
Oeuvre la plus puissante que nous ait léguée le Moyen Age scandinave, l'Histoire des rois de Norvège fut rédigée vers 1230 par l'auteur de l'Edda, le poète et historien islandais Snorri Sturluson.
Elle retrace la vie des fondateurs du royaume de Norvège depuis les origines mythiques de leur dynastie jusqu'à la bataille de Ré en 1177. L'auteur s'est arrêté principalement sur l'époque tumultueuse des IXe-XIe siècles qui vit les Norvégiens tout à la fois se livrer à des raids contre l'Europe occidentale, avant de s'implanter durablement dans plusieurs régions de la Grande-Bretagne et de l'Empire franc ; coloniser îles et archipels de l'Atlantique nord ; se doter progressivement d'un Etat unitaire, après les victoires remportées par Harald à la Belle Chevelure vers la fin du IXe siècle ; puis se rallier, non sans de farouches résistances, à la religion chrétienne que leur imposèrent par le fer et par le feu deux rois évangélisateurs, Olaf Fils Tryggvi, à l'extrême fin du Xe siècle, et Olaf le Gros, qui trouva la mort à la bataille de Stiklestad en 1030 et passa à la passa à la postérité sous le nom de saint Olaf.
Reposant sur une vaste connaissance des sources orales et écrites qui conservaient le souvenir des actes d'éclat accomplis par les souverains de Norvège, ce sommet de l'historiographie norroise qu'est l'ouvrage de Snorri Sturluson se distingue également par la méthode critique et par l'exceptionnel talent littéraire de l'auteur. Le présent volume constitue la première partie de l'Histoire des rois de Norvège, oeuvre qui n'avait jamais été publiée dans son intégralité en langue française.
La traduction est accompagnée de nombreuses notes explicatives, de cartes géographiques, de tableaux généalogiques et de plusieurs documents iconographiques.
Trad. du vieil islandais par François-Xavier Dillmann. Introduction et notes de François-Xavier Dillmann.
La Russie est-elle européenne ? Qu'est-ce qu'être russe ? Depuis le xvie siècle, la Russie entretient un lien complexe et ambigu avec l'Europe occidentale. À la tête d'un véritable État-continent s'étendant de l'Europe à l'Asie, les tsars de Russie puis les leaders soviétiques n'ont cessé de s'interroger sur l'identité de leur pays et les relations à nouer avec l'Europe, tour à tour perçue comme modèle de modernité et d'efficacité ou comme source de danger et de subversion. D'Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, les décideurs russes ont été confrontés à ce « dilemme » : fallait-il imiter l'Europe pour mieux la dépasser, ou bien s'en protéger ? D'une plume alerte, en s'appuyant sur un vaste ensemble documentaire, Marie-Pierre Rey explore les tourments de l'identité russe, à la croisée de l'histoire des relations internationales et de l'histoire des représentations.