Le sol, comme l'énergie, constitue l'une des ressources fondamentales du développement humain. Une indispensable transition des relations que nous entretenons avec lui est engagée. Elle nous conduit du mythe des sols fossiles à la réalité des sols vivants?; du plat de la carte à la verticalité de leurs «?horizons?»?; de la division du cadastre à leur continuité écologique?; de leur artificialisation à leur recyclage et leur restauration. Parce qu'ils sont essentiels à la vie terrestre, prendre soin des sols devient un but en soi. Nos modèles économiques, d'aménagement du territoire, nos choix de vie et de consommation, comme nos décisions politiques, nous ont progressivement fait oublier ce rapport vital aux sols. Face à l'ampleur de la tâche, il faudra s'appuyer sur les expertises, les connaissances et les bonnes volontés de chacun, tout en prenant en compte les contraintes et injonctions, parfois contradictoires, auxquelles nous sommes tous soumis. Nouveau pilier de la transition écologique, la transition foncière est un champ d'immense transversalité dont la filière, aujourd'hui, doit naître et se regrouper autour de chantiers communs, d'outils partagés et d'un espace collectif. C'est à cela qu'appelle ce livre, et il faut le lire pour à la fois saisir la mesure de l'enjeu et comprendre les justes actions à mener.Jean Guionyurbaniste, a dirigé cet ouvrage. Il a travaillé auprès de plusieurs élus et institutions publiques. Il est actuellement directeur adjoint d'Action Coeur de Ville, la politique nationale de revitalisation des villes moyennes françaises.
Ségréguée, paupérisée et vidée, Cleveland est passée du statut de métropole florissante à celui de cauchemar urbain. Massivement démolis, ses quartiers noirs sont progressivement rendus à la nature. Les conservateurs y extraient les dernières richesses tandis que racisme et austérité avancent masqués derrière des algorithmes. De ce paysage dystopique, une vision alternative émerge pourtant : celle d'un futur agricole et coopératif. Dix ans après le crash déclenché par l'effondrement des subprimes, ce livre offre une plongée dans l'épicentre de la dernière crise globale. En donnant la parole à celles et ceux qui sont confrontés au déclin extrême, il cherche à éclairer l'Amérique urbaine abandonnée.
Où est passé le peuple parisien ? Depuis plusieurs décennies, la capitale connaît un processus de gentrification, un embourgeoisement spécifique des quartiers populaires qui passe par la transformation matérielle de la ville (réhabilitation de l'habitat, renouvellement des commerces, embellissement de l'espace public). Que se passe-t-il vraiment et qu'y a-t-il en jeu dans ces transformations à la fois urbaines et sociales ? Voilà qui est le plus souvent laissé dans le flou et présenté comme une évolution « naturelle » des villes.
Ce livre vient éclairer ce processus et permet d'approfondir la connaissance de Paris et de son évolution récente. Il montre que cette transformation est autre chose qu'une simple amélioration du bâti, de l'espace public ou des commerces, et révèle à qui elle profite et qui elle dépossède.
Un livre essentiel pour permettre aux lecteurs, Parisiens ou non, de s'approprier les enjeux sociaux et politiques de l'évolution de la ville.
Tout ce dont l'étudiant a besoin pour le sujet 2022-2023 de Géographie thématique des agrégations d'Histoire et de Géographie, et pour la session 2023 du Capes. Comme tous les Clefs-concours, l'ouvrage est structuré en trois parties :
- Enseigner : le sujet à travers les programmes et leur histoire;
- Repères : les axes majeurs du sujet;
- Espaces : comprendre les enjeux du programme;
- Outils : cartes, graphiques, images, chronologie et glossaire.
Cet ouvrage propose un regard pluridisciplinaire résolument tourné vers un phénomène contemporain : la réactivation des chemins de Saint-Jacques.
Elle témoigne de la revitalisation de l'itinérance sur des sentiers aménagés, de son appropriation par les sociétés du xxie siècle et des multiples initiatives observées dans les territoires traversés. Sa consécration par l'inscription au patrimoine mondial des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » incite, vingt ans après, les chercheurs en sciences humaines et sociales à questionner le processus de construction de cet objet patrimonial.
En interrogeant la valeur exceptionnelle de ce bien commun et la diversité de ses 78 composantes, cette publication met en évidence l'importance des traces et des témoignages historiques en des lieux spécifiques, comme les enjeux aujourd'hui incarnés dans les politiques publiques de développement culturel et touristique des territoires.
Du mur que le président Donald Trump entend ériger à la frontière avec le Mexique au mur de séparation édifié par Israël dans le cadre de son projet colonial en passant par Frontex et les multiples murs de l'Europe forteresse, tout indique que nous assistons à ce que l'auteur appelle le «nouveau cloisonnement du monde».
Ces «murs» érigés le long des frontières internationales représentent aujourd'hui plus de 10% du linéaire mondial de frontières.
Ces murs sont la partie émergée de systèmes de surveillance et de contrôle plus vastes. On trouve aujourd'hui ces dispositifs sur tous les continents. S'ils sont généralement justifiés par la lutte contre les trafics et le terrorisme, la plupart sont en fait des barrières anti-migrants et ont pour objectif de limiter ou contraindre la mobilité des êtres humains.
Les frontières contemporaines tendent ainsi à devenir de nouveaux «rideaux de fer»: des «frontières de fer».
Comment, à la vision «ouverte» et positive des frontières, qui culmina avec la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, a succédé une ère de soupçon, de peur et de violences symbolisée par la multiplication de ces « murs » ?
Au bout du compte, c'est la question du rôle et de l'impact de ces installations qui sera au coeur de cet ouvrage.
Des expérimentations de l'époque coloniale à la création néolibérale d'un vaste marché de la sécurité, l'auteur souligne l'augmentation des décès liée au contournement de ces dispositifs, le coût en vies humaines de ce monde muré.
Les nombreuses cartes qui enrichissent cet ouvrage en font un véritable guide pour comprendre cette nouvelle segmentation de la planète.
Dans un récit évocateur et panoramique de l'enfance urbaine, Colin Ward donne vie à la myriade de façons subtiles dont l'enfant a utilisé la rue dans le passé et le fait encore aujourd'hui.
Dans ce contexte, il se demande s'il est vrai, comme beaucoup le croient, que quelque chose a été perdu dans la façon dont les enfants vivent leur environnement urbain ; pourquoi certains enfants font preuve d'une ingéniosité sans bornes pour exploiter ce que la ville offre alors que d'autres sont isolés et prédateurs ; et que peut-on faire, à un moment où un grand nombre d'enfants de la ville sont en guerre avec leur environnement, pour rendre les liens entre ville et enfant plus fructueux et agréables pour tous.
Une exploration approfondie, attentive et opportune des façons dont la ville peut servir ou laisser tomber les enfants, ce livre soulève des questions urgentes pour les enseignants, les parents et les responsables des politiques.
Destination touristique prisée, tradition culinaire raffinée, développement économique rapide, source d'inspiration de nombreux artistes, mais aussi terrain d'affrontements sanglants pendant des décennies, le Viêt Nam évoque en chacun de nous une multitude d'images, de récits réels, romancés ou fantasmés.
Dépassant les idées reçues, cet ouvrage nous invite à la découverte de l'identité, de la société et de l'économie d'un Viêt Nam qui n'est ni un « syndrome », ni une « leçon », encore moins une « déchirure », mais un pays d'Asie du Sud Est qui s'offre à notre curiosité et à notre sensibilité.
Design des territoires, l'enseignement de la Biorégion est un ouvrage ayant une double vocation :
Présenter ce que la « biorégion » nous enseigne dans un contexte d'urbanisation totale de la Terre et comment il est possible de l'enseigner par le design de manière critique et située. Car le design n'est pas seulement ce qui a accompagné, promu et esthétisé le modèle destructeur de la modernité consumériste à toutes les échelles, mais il est aussi ce qui peut le remettre en question tout en expérimentant des voies divergentes pour changer nos manières de penser et d'agir, et rendre ainsi les territoires de nouveau habitables.
Résultat d'un projet de recherche mené dans l'école d'art et de design de Valenciennes (« Construire la biorégion.
Design situé et territoires soutenables », 2017-2019), cet ouvrage s'inscrit plus largement dans les recherches développées dans cette école sur le design écosocial (Ludovic Duhem, Kenneth Rabin (dir.), Design Écosocial.
Convivialités, pratiques situées, nouveaux communs, It : Éditions, 2018). Il s'adresse autant aux enseignants et aux étudiants du monde du design (design, architecture, urbanisme), qu'à toutes celles et tous ceux qui cherchent à mieux comprendre comment la création peut participer à la lutte contre la catastrophe écologique sans perdre de vue la réalité des territoires et de ses habitants, c'est-à-dire en cultivant le sens du lieu.
Le vieillissement introduit une mutation des rapports des personnes à l'habitat et aux espaces de vie sous la pression de changements physiologiques, cognitifs et sociaux. Si l'amour de son domicile, de son quartier, de sa ville domine, l'horizon résidentiel ne s'y réduit pas. En matière d'habitat, un nouveau souffle est porté par une offre qui se veut plus inclusive dont l'habitat intergénérationnel et participatif sont les fers de lance, proche des besoins des personnes, porteurs de l'envie de faire « société » et de la volonté d'en être un membre actif.
Des formes plus ségrégatives, les résidences services seniors, privilégient des modes de vie en circuit fermé et entre-soi, ressenties comme sécurisantes. Reste les Ehpad, où la dépendance constitue le quotidien, dépendance de son corps et de ses traumatismes irréversibles, dépendance de l'institution qui impose ses modes et ses rythmes de vie.
S'appuyant sur des nombreux entretiens, cet ouvrage questionne la place de ce groupe d'âge dans nos sociétés contemporaines à travers l'offre d'habitat qui lui est proposée. S'il est possible d'identifier des points communs entre les aînés dans l'évolution du rapport à leur lieu de vie, les expériences vécues, les conditions sociales et économiques, le capital santé ou encore les aspirations personnelles témoignent de la grande hétérogénéité de cette catégorie d'âge dans un domaine fondamental de nos sociétés: l'habitat.
Cet ouvrage clarifie la notion de Responsabilité Territoriale des Entreprises (RTE). À quelles évolutions des rapports entre le secteur public, les entreprises conventionnelles et l'ESS répond cette notion? Quelles conséquences et opportunités pour les organisations de l'ESS ? De quel renouveau dans l'appréhension des processus de développement et innovations territoriales est-elle porteuse ? Comment mesurer et engager les entreprises « dans » cette Responsabilité Territoriale ?
Partant du présupposé qu'une pratique esthétique peut renseigner sur des éléments spatiaux, cet ouvrage se base sur l'étude du mouvement graffiti palestinien pour interroger les frontières qui traversent les camps de réfugiés situés dans les Territoires palestiniens occupés.
L'ouvrage propose une réflexion sur les conditions de réalisation d'une recherche au sein de l'espace israélo-palestinien.
Il accorde ainsi une large place à la méthode de recherche, innovante, car basée sur des méthodes visuelles (photographie et documentaire). L'impératif de déconstruction de la position surplombante du chercheur trouve ici une application concrète dans la coréalisation du film documentaire Les murs de Dheisheh dont la fabrique est largement explicitée.
La crise de la covid-19 a eu des conséquences fortes sur les rapports de genre et les violences au sein du couple. Les mesures de confinement associées en particulier ont rendu impossible à ignorer les logiques spatiales qui les soustendent.
Cet ouvrage propose une géographie sociale et féministe des rapports de genre et des violences au sein du couple. À partir d'une enquête menée de mars 2020 à mars 2021, il montre que les inégalités entre femmes et hommes ont été creusées par la crise et que les politiques de restriction des mobilités sont entrées en résonance avec les logiques de contrôle spatial des auteurs de violence. En outre, si la pandémie a été l'occasion d'une accélération dans la mise en oeuvre de mesures de lutte contre les violences, elle n'a pas constitué de rupture dans l'histoire de l'action publique. La crise sanitaire a fonctionné comme un miroir grossissant des tendances peu perceptibles d'ordinaire, en particulier de leur dimension spatiale.
La société néolibérale a complètement vidé de son sens la notion de style, en faisant de toute esthétique un simple outil de marketing.
L'architecture ne pouvait pas échapper à ce bouleversement, qui a brisé le lien indissoluble que la modernité avait espéré établir entre projet esthétique et projet social. Parmi les différentes mises en récit dont le projet architectural et urbain est devenu à la fois l'outil et la victime, cet ouvrage entend en aborder la déclinaison « paysagère » : la nature constitue désormais l'élément décisif assurant le succès d'un projet, le seul « grand récit » aujourd'hui existant. Nous pouvons observer à l'oeuvre, tant à l'intérieur du milieu spécialisé que dans le cadre du débat public, une série de rhétoriques productrices d'un « paysage réactionnaire ». Une grande partie du marketing structurant le discours architectural se sert d'images nostalgiques à haut potentiel de séduction : une acception « contemplative » du paysage, qui renvoie à la nostalgie d'une « belle intégralité perdue ». Il s'agit d'un phénomène de longue durée dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, qui a néanmoins connu, à partir des années quatre-vingt, une forte impulsion grâce à l'affirmation de la pensée écologiste. La même décennie voit l'affirmation de l'hégémonie culturelle néolibérale. Il ne s'agit vraisemblablement pas d'un hasard : la « réification » du paysage et sa transformation en une image à deux dimensions - le paysage comme un tableau - détermine son intégration dans la dynamique de valorisation et de consommation typique de toute marchandise.
L'ouvrage s'appuie sur une série de cas d'étude paradigmatiques, en Île-de-France et en Italie : l'éco-quartier du Sycomore à Bussy-Saint-Georges et le quartier de Milano San Felice et de Milano 2. Il s'agit de micro-histoires emblématiques de la fin de la « ville réformiste ». Le fait que ces quartiers présentent également une configuration sociale d'auto-ségrégation des classes moyennes est un autre élément qui en fait des cas emblématiques de l'urbanisme « défensif » si typique de la société néolibérale. En vertu de leur « distance chronologique », ils prouvent en outre la longue durée d'un thème centrale pour cet ouvrage : l'existence d'un récit polémique à l'égard de de la ville des « Trente glorieuses ». La Modernité reconnaissait en effet le caractère anti-organique de la ville industrielle. Ce qui a souvent permis de réfléchir à la relation entre éléments naturels et éléments urbains, nature et raison. Au contraire, le régime d'esthétique réactionnaire que nous analysons ici repose sur le refus idéologique de cette opposition. L'objet de notre réflexion consiste donc à critiquer ce refoulement. Il s'agit d'un premier cadre conceptuel, qui dérive de l'analyse de certains choix linguistiques et de conception, et d'une brève reconstruction historico-théorique. Cette dernière porte sur l'identification de noeuds problématiques au coeur de la relation entre architecture et nature, et sur les contradictions du grand récit du naturalisme nostalgique.
Cet atlas présente les multiples facettes de la ville de Caen, à travers plus de 150 cartes en couleur, décryptées par de nombreux spécialistes. Les thèmes d'étude sont divers : logement, transports, éducation, santé, revenus, mais aussi développement durable, vieillissement de la population ou encore les nouveaux modèles d'aménagement et d'urbanisme.
Les espaces ruraux en France ont connu depuis les années 1950 des mutations spectaculaires. Dans une France majoritairement urbaine, les campagnes doivent répondre à des fonctions variées (productives, résidentielles, touristiques...) et à de nouvelles représentations (nature, patrimoine...).Hier répulsifs, les espaces ruraux font aujourd'hui l'objet d'un réel désir. Cette synthèse analyse les raisons de ce changement et ses conséquences sur le territoire. Un ouvrage au premier cycle universitaire et aux enseignants de première.
La figure des "biens communs" est aujourd'hui un paradigme émergent dans de nombreux champs disciplinaires. Elle couvre un spectre très large allant de ressources naturelles comme l'air, l'eau ou la terre à des biens immatériels comme les logiciels libres ou les encyclopédies en passant par l'habitat participatif, le travail ou la santé. Elle constitue un objet d'étude aussi bien pour les économistes ou les juristes que pour les géographes ou les politistes. Parallèlement, elle émerge comme catégorie d'action et de compréhension des territoires dans le champ de l'aménagement ou de l'urbanisme opérationnel. Enfin, différentes initiatives issues de la société civile se réfèrent, explicitement ou non, à cette notion. Mise en valeur par les travaux d'Elinor Ostrom (prix Nobel d'Économie 2009), elle propose une autre manière de concevoir l'organisation des rapports sociaux, économiques ou politiques en dessinant une sorte de troisième voie qui sort de l'alternative dichotomique opposant l'État au marché, le privé au public voire l'homme à l'environnement dans la préservation et la gestion des ressources. Elle offre ainsi la possibilité de dépasser un clivage binaire qui structure encore largement notre rapport au monde.
L'enjeu de cet ouvrage collectif, qui rassemble des contributions interdisciplinaires et croise une réflexion théorique et des expérimentations opérationnelles, est d'éclairer cette notion et de voir en quoi, en tant qu'objet mais aussi par le processus qui l'institut, elle constitue un paradigme opératoire pour comprendre et concevoir les rapports des hommes aux territoires et à l'environnement mais aussi les rapports des hommes entre eux.
Sous l'influence des innovations techniques, des changements sociaux, des aspirations politiques à un développement durable, notre territoire se reconfigure en permanence. Le logement, le bureau, l'usine, l'entrepôt, le centre commercial : ces lieux familiers se transforment rapidement, sans que nous prenions toujours la mesure de ces changements. C'est que tous ces lieux appartiennent à des réseaux. S'y déplacent des personnes, s'y échangent des biens, des informations. Le fret, la logistique, le tourisme, les transports publics viennent modifier la géographie. Apparaît la « ville intelligente » qui pilote les systèmes techniques en quête d'efficacité, d'économie d'énergie, de chasse aux nuisances.
Dans ce livre, praticiens de l'entreprise et experts universitaires sont partis de la connaissance concrète du terrain. Ensemble, ils ont exploré ces nouveaux lieux et les nouveaux flux qui les relient en croisant leurs approches. Alors que le besoin de prospective n'a jamais été aussi fort, ces différents éclairages offrent une vision d'ensemble de notre société et permettent d'anticiper ses mouvements futurs.
L'ouvrage vise à rappeler et à préciser les conditions éthiques de l'exercice des métiers de santé en apportant des faits précis, documentés et référencés à la réflexion de chacun. L'auteur repère que le système de santé doit faire face à trois défis et va montrer que dans ces trois domaines essentiels, c'est l'éducation qui est la clef.
Le premier défi est celui du financement de la santé et de la solidarité. Il est, par conséquent, celui de l'économie générale du système.
L'éducation doit être plus philosophique et morale qu'économique. La formation théorique et critique à l'économie morale et politique est menacée. On lui préfère de plus en plus la formation à des recettes de gestion.
Le deuxième défi est celui des directions que prendra la science : il y a d'immenses progrès à faire dans le domaine de la science : statines, perturbateurs endocriniens, vaccinations, traitement hormonal de la ménopause, vin et santé, etc. Que de débats mal conduits, de preuves mal étayées et combien de dérives coûteuses ! L'éducation scientifique en France est très insuffisante.
Le troisième défi est celui de l'adoption par le système de ces technologies nouvelles reposant sur la numérisation et la miniaturisation.
La seconde moitié du xxe siècle a fait oublier l'importance de l'éducation technique, a négligé la promotion du métier d'ingénieur, en érigeant le marketing et la gestion en « sciences » et en faisant passer la vente avant la production.
En mettant l'éducation au coeur du dispositif de santé, l'auteur soutient une position séduisante et solide. Les exemples traités sont de ceux qui sont aujourd'hui sur le devant de la scène sanitaire. Ils intéressent un large public.
Ancrée dans l'anthropologie de l'ordinaire, cette étude vise à traduire l'économie morale de l'éducation partagée par les paysans khmers et s'organise autour du problème du « vagabondage » des enfants. Ce livre interroge également le devenir des enfants du village en étudiant le parcours de leurs frères et s1/2urs aînés, dont la grande majorité a quitté l'école avant la fin du collège pour privilégier le salariat non qualifié.
Le titre de cet ouvrage pose plusieurs questions. La terre est-elle à l'État représenté par l'Union des Comores ? Aux îles autonomes qui forment l'Union ? Aux Communes ? À celui ou celle qui l'a immatriculée ? À la famille nucléaire ? À la famille élargie ? À ceux qui y ont des droits historiques ? À celui ou celle qui l'occupe ou qui la met en valeur ?... On pourrait allonger indéfiniment la liste des sous-questions sous-entendues par : Les Comores. À qui la terre ? Dans le contexte actuel de l'archipel, le problème est d'autant plus complexe que le système foncier est marqué par la coexistence de « plusieurs droits » : coutumier, musulman et moderne. En dépit de cette complexité, de nombreux intellectuels, politiques, administrateurs et agents de développement comoriens ou représentants de bailleurs de fonds ont tendance à attendre une réponse unique.
Mahamoudou Saïd rappelle l'existence sur notre planète d'une multitude de pratiques et d'expériences de gestion de la terre en commun. Ces dernières invitent à l'abandon de la logique « propriétariste », au profit de celle s'inscrivant dans une perspective de gestion en commun, donc inclusive, de la terre. Aux Comores, cette dernière logique est justifiée par l'existence quasi systématique, sur les mêmes étendues de terre, de « propriétés simultanées » aux limites parfois floues et élastiques, et régies par des régimes juridiques différents.
S'appuyant sur des recherches auxquelles il a eu à participer dans les Cévennes en France et à Madagascar, et sur de nombreuses lectures faites sur le thème de la propriété, l'auteur montre que la réalité des propriétés simultanées et les pratiques de gestion en commun ne sont pas l'apanage de la société comorienne. On trouve en effet des situations quasi identiques dans les régions ou localités du monde telles que Sambava, Andapa, Vohemar et Antalaha dans le nord-est de Madagascar, Los Angeles en Amérique du Nord, le massif des Alpilles et la Cévenne des Hauts Gardons en France. On les trouve aussi dans de nombreux autres endroits, en Suisse et en Espagne notamment.