En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu'ils intitulent The Limits to Growth et qui établit, pour la première fois, les conséquences dramatiques d'une croissance exponentielle dans un monde fini.
En 2004, quand les auteurs enrichissent leur analyse de données accumulées durant trois décennies d'expansion sans limites, l'impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.
En 1972, la problématique centrale était : « comment éviter le dépassement » ; en 2004, l'enjeu est alors : « comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ? » ; désormais, les limites sont dépassées : que nous reste-t-il à envisager ?
Ce livre explore des voies concrètes vers une plus grande équité sociale à l'aune d'un triple défi. D'une part les dernières décennies ont vu un enrichissement des couches les plus aisées sans contreparties pour les plus défavorisées. D'autre part les crises à répétition, économiques, sanitaires, climatiques, mettent cruellement à jour le manque de filets de sécurité pour les plus faibles, forçant souvent les gouvernements à agir dans l'urgence et sans grande efficacité.
Enfin, la révolution numérique exacerbe les problèmes existants. Construire un monde plus équitable c'est éliminer les rentes anticoncurrentielles, les prix excessifs qui s'apparentent à un véritable impôt privé et le free-riding. C'est aussi internaliser les externalités, ce que nous appelons la « super-valeur ». C'est aussi réorienter l'aide sociale vers une plus grande égalité des chances et un bouclier anticrise, notamment par le biais du revenu universel. Un bilan pluridisciplinaire et multidimensionnel des inégalités.
Une partie de la finance devient « verte », censée favoriser la transition écologique et énergétique, voire sauver le monde pour les plus audacieux de ses défenseurs.
Impressionnante transformation quand la raison d'être de la finance reste... de faire de l'argent avec de l'argent !
Comment les mêmes acteurs financiers pourraient d'une part, faire ce qu'ils font normalement, c'est-àdire maximiser le rendement de leurs investissements et, d'autre part, accepter de le réduire pour limiter la dérive climatique, dépolluer ou rendre l'air respirable ?
« Obligations vertes », « green bonds », titres mirifiques, slogans prometteurs...
Certes tout le monde ne prend pas pour argent comptant ce storytelling généralisé. Mais le fonctionnement des marchés financiers est opaque et mal connu (y compris de nombre de banquiers « responsables » !). Une grande variété d'acteurs et d'observateurs ont l'intuition que le récit proposé par la finance verte ne colle pas à la réalité mais n'arrivent pas à voir exactement où le bât blesse.
Les auteurs le montrent : ce récit ne résiste pas à l'analyse. Ces produits ne constituent pas une nouvelle classe d'actifs qui favoriseraient la transition.
La finance ne fait ni mieux ni pire que ces entreprises qui se sont mises au « vert », au « durable » ou à « l'éco-responsable » de manière superficielle, exploitant une nouvelle forme de suggestion commerciale, un nouveau business. Malgré les belles promesses, la solution au financement de la transition ne viendra pas du marché lui-même car la transition implique un changement de modèle économique.
L'humanité est aujourd'hui confrontée à deux défis existentiels majeurs : éviter l'effondrement écologique, et apprendre à vivre avec la super-intelligence numérique. Face à ces profonds changements sociétaux, et alors qu'il apparaît que le rêve hyper-capitaliste d'une croissance infinie pour tous ne se réalisera pas, quel nouveau modèle inventer ?
Anders Indset nous invite à passer à l'économie quantique. Une économie de l'interdépendance qui repose sur le dialogue, la collaboration et la co-création. Une économie où collectivement nous réduisons notre consommation, redéfinissons radicalement la façon d'éduquer nos enfants et construisons de nouvelles institutions mondiales. Une économie où l'humain sera de nouveau au centre.
« Un livre d'une grande actualité qui nous amène à repenser notre manière de vivre [...] Une lecture indispensable ! » Martin Lindstrom, auteur best-seller du New York Times.
Le néolibéralisme entend triompher partout dans le monde comme la norme unique d'existence des êtres et des biens.
Il n'est pourtant que la pointe émergée d'une conception anthropologique globale qu'au fil des siècles l'Occident a élaborée. Celle-ci pose que l'univers social est régi par la préférence que chacun s'accorde à lui-même, par l'intérêt qui l'anime à entretenir les relations avec autrui, voire l'utilité qu'il représente pour tous. La définition de l'homme comme «machine à calculer» s'étend bien au-delà de la sphère étroite de l'économie, elle fonde une conception complète, cohérente, de l'homme intéressé, ambitionnant même un temps de régir jusqu'aux formes correctes de la pensée, à l'expression juste du langage, à l'épanouissement droit des corps.
Cette anthropologie utilitariste, fondement spécifique de la morale et de la politique en Occident, fait retour avec le néolibéralisme contemporain sous des formes nouvelles.
En retraçant, dans un vaste tableau d'histoire et de philosophie, les racines du néolibéralisme, Christian Laval donne à voir la forme, le contenu, la nature de la normativité occidentale moderne telle qu'elle s'affirme aujourd'hui dans sa prétention à être la seule vérité sociale, à se poser en seule réalité possible.
Alors que le Web 2.0 et les réseaux sociaux ont favorisé l'émergence de communautés d'intérêt, le crowdfunding, ou « financement participatif », connaît un essor important en France comme à l'étranger. Complémentaire aux financements traditionnels, il revêt différentes formes (don, don avec contreparties, prêt et apport en capital) qui relèvent de dynamiques et de pratiques hétérogènes. Utilisé comme outil d'étude de marché ou d'animation de communautés, il peut être considéré comme une forme de crowdsourcing.
S'appuyant sur des témoignages de professionnels du secteur et sur de nombreux exemples, puisés notamment dans le secteur culturel, cet ouvrage propose une synthèse du crowdfunding. Il présente ses acteurs, les différents types de plateformes, la réglementation en vigueur, et aborde les enjeux de ce modèle collaboratif, entre autres la désintermédiation, la création de valeur sociale ou encore le fléchage de l'épargne vers l'économie réelle.
Un ouvrage couvrant en 50 débats un grand nombre des thèmes faisant l'actualité économique (système productif et allocations de ressources, croissance et développement, emploi et chômage, politiques économiques, monnaie et finances, inégalités et politiques sociales). Des fiches synthétiques et problématisées pour bien appréhender les épreuves des concours. Des fiches accessibles et fondées sur les dernières données.
Cet ouvrage fait le point en 100 fiches sur les thèmes majeurs qui font l'actualité économique et sociale de la France d'aujourd'hui : économie générale, budget et dépenses publiques, appareil productif, politiques économiques et sociales, travail, relations professionnelles et mouvements sociaux, stratifications sociales et inégalités, école, citoyenneté, culture, famille, démographie et population active...
Un ouvrage indispensable pour les étudiants des classes préparatoires et de premier cycle universitaire et le grand public curieux de comprendre les enjeux contemporains.
La question de la gouvernance des ressources naturelles utilisées conjointement par de nombreux individus revêt une importance croissante pour les analystes politiques. Tant la nationalisation que la privatisation ont été mises en avant mais ni l'État ni le marché n'ont été uniformément en mesure de résoudre les problèmes liés aux ressources communes.
Remettant en question les fondements de l'analyse politique telle qu'appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d'étudier les conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été résolus, de manière satisfaisante ou non.
Le Dr Ostrom décrit d'abord les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements pour préconiser des solutions se basant sur l'État ou le marché. Elle passe ensuite en revue les alternatives théoriques et empiriques à ces modèles afin d'illustrer la diversité des solutions possibles. Dans les chapitres suivants, elle fait appel à l'analyse institutionnelle en vue d'examiner diverses stratégies - fructueuses ou infructueuses - de gouvernance des biens communs.
Contrairement à ce qu'affirme l'argument de la « tragédie des biens communs », les problèmes de ressources communes peuvent être résolus par des organisations volontaires plus efficacement que par un État coercitif. Parmi les cas considérés figurent la tenure communale de prairies et de forêts, des communautés d'irrigation, des droits relatifs à l'eau ainsi que des sites de pêche.
La gouvernance des biens communs apporte une contribution majeure à la littérature analytique et à notre conception de la coopération humaine.
Pour la première fois, l'économie sociale et solidaire vue sous l'angle territorial.
La crise sanitaire de 2020 réactive les idées et comportements d'entraide de proximité pour répondre aux besoins essentiels; ce sont là les fondements des associations, mutuelles, coopératives et fondations qui constituent l'Economie Sociale et Solidaire (ESS).
L'ESS propose ainsi des manières de produire, distribuer, échanger, consommer qui engagent les citoyens dans un autre mode d'entreprendre non lucratif, collectif et démocratique.
Cet ouvrage est le premier du genre consacré à l'ESS sur un territoire particulier. Il montre, sur la métropole Alpes Grenoble, comment, au cours des cinquante dernières années, l'ESS s'y est déployée :
Centres de santé, mutuelles, accompagnement des personnes les plus fragiles, innovations écologiques.
Un nouveau regard sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, à l'heure de la révolution numérique, du changement climatique et des nouvelles routes de la Soie.
Cet essai révèle comment accélérer la transition vers ce nouveau modèle et comment surmonter les inerties héritées du passé. Les implications de ces évolutions sont considérables pour la France et l'Europe. Si ces dernières ne révisent pas leurs visions et leurs politiques vis-à-vis du monde arabe, elles risquent de passer à côté d'une opportunité historique, comme ce fut le cas en 2011.
Sujet de fascination ou d'inquiétude, la puissance industrielle et commerciale de la Chine est un thème incontournable non seulement pour comprendre le monde contemporain, mais aussi pour anticiper ses prochaines évolutions.
Animé d'un souci de clarté et dans un esprit didactique, l'ouvrage s'appuie sur des résultats de recherches récents permettant de jeter un regard neuf sur le développement de la Chine au cours des soixante dernières années.
Contrairement au lieu commun, la réussite économique de la Chine ne date pas des années 1980. Elle est le résultat d'efforts colossaux et de stratégies mises en oeuvre dès la prise de pouvoir par les communistes. Tissu industriel, agriculture, infrastructures, éducation, services publics, autant de défis titanesques auxquels la Chine a dû faire face dans un contexte national et international parfois chaotique.
Modèle de développement singulier, dont l'issue politique et économique reste incertaine.
"La mondialisation est idéalisée par les uns, vouée aux gémonies par d'autres. Cet essai n'est pas un plaidoyer contre la mondialisation ni une déclaration d'amour. Elle est née d'une utopie. Tous devaient être vainqueurs. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Sont analysés le pourquoi et le comment de cette marche de l'Histoire avec ses gagnants et ses perdants. Quant à la France, elle est un des grands vaincus de la mondialisation. Elle a perdu son rang éminent au sein de l'Union européenne. Pourtant, une partie de l'élite nationale rêve encore. Mais ses habitants en vivent douloureusement les conséquences. Le pays est fracturé et démobilisé. Il n'a plus confiance en ses dirigeants. Le pays va-t-il sortir de l'Histoire ? La mondialisation est une guerre brutale. Elle est aussi une étonnante épopée."
Cet ouvrage est écrit à deux mains par Serge Latouche et Anselm Jappe. Durant toute sa carrière universitaire, Serge Latouche a enseigné l'épistémologie des sciences économiques. En se penchant de manière critique sur ces fondements, il s'est rendu compte que l'ensemble des présupposés de l'économie était très mal assuré. Anselm Jappe, quant à lui, est arrivé à une conclusion très proche à travers une relecture des catégories de l'économie, telles que la marchandise, le travail, l'argent ou la valeur, qui sont en même temps des formes de vie sociale.
La vie économique qui nous apparaît comme la base naturelle de toute vie humaine et le fondement de toute vie sociale existait-elle dans les sociétés précapitalistes ?
L'objet même de la réflexion des économistes n'est-il pas plutôt une « trouvaille de l'esprit », une invention, un imaginaire qui a désormais colonisé notre esprit et nos vies ?
Si l'économie est une création historique finalement assez récente, comment fonctionnaient les sociétés pré-économiques ? Comment s'est inventée, au fil du temps, cette économie dans la pratique comme dans la réflexion ?
Réfléchir à un futur différent pour notre société implique de penser l'impensable, de réaliser l'improbable, pour enfin selon le mot de Serge Latouche « sortir de l'économie ».
Un enjeu majeur pour notre avenir.
L'Afrique a de nombreux défis à relever : la reconstruction des économies après la crise de la Covid-19, la sécurité, le terrorisme, la stabilité politique, l'indépendance du continent africain par rapport aux États et pouvoirs éco- nomiques extérieurs, etc. Cependant, tous ces défis ne peuvent être relevés en même temps.
Comme l'a remarqué Achille Mbembe : « À l'heure où nous sommes, nul ne peut dire avec exactitude comment finira cette tragédie. Ce qui va en sortir est encore plus flou.
Nonobstant l'incertitude, on sait au moins une chose : c'est un autre ordonnancement du monde et d'autres rapports de force qui se mettent en place. D'autres failles géopo- litiques vont bientôt se cristalliser. L'Afrique doit organiser au plus vite une "grande transition" si elle veut assurer sa survie, sa sécurité et la prospérité de ses habitants. » Au-delà de l'analyse du contexte actuel, L'Afrique en pers- pective expose les facteurs clés, les tendances, les forces et les faiblesses d'un continent pour lequel la crise de la Covid-19 représente une opportunité de réveil sans précé- dent. À l'écoute des aspirations des Africains, l'auteur ima- gine cinq scénarios d'avenir pour l'Afrique, région par région, et répond aux interrogations stratégiques, aux défis et aux besoins de réforme de cette période charnière. Cet ouvrage a pour ambition d'alimenter un large débat afin que tous les bâtisseurs de l'avenir de l'Afrique puissent trouver un déno- minateur commun pour réaliser la vision de l'Agenda 2063.
« Il aura fallu traverser la douloureuse épreuve de la crise sanitaire pour qu'une évidence - qui justifiait déjà le lancement de cette revue - saute aux yeux : c'est le dévouement d'innombrables travailleuses et travailleurs qui a permis de faire front, bien loin des récits rances sur l'individualisme irrépressible ou l'inutilité sociale de ceux qui ne seraient rien », écrit Patrick Le Hyaric dans l'éditorial de ce numéro. Cette crise aura fonctionné comme un puissant révélateur des fractures, des non-sens et dévastations imposés par le capitalisme financiarisé à nos sociétés, à l'écosystème, aux travailleuses et travailleurs, au sens même du travail.
Début d'une réflexion d'ampleur pour repenser le travail, ses implications, ses rapports au réel et ses évolutions nécessaires.
Cet ouvrage propose une réflexion sur la notion de développement en économie, dans le contexte de la mondialisation. Il étudie les enjeux des controverses théoriques auxquelles le développement a donné lieu. Il explore les différentes dimensions du processus de développement :
Démographie, question agraire, inégalités, dimension de genre.
Il prend la mesure de l'évolution contemporaine des politiques de développement, à travers la mise en place des Stratégies de réduction de la pauvreté, et les nouveaux défis posés du développement durable.
Chaque chapitre de synthèse est assorti de textes historiques ou contemporains ou de documents statistiques portant sur différents aspects du développement.
Pour mettre en oeuvre les exigences de réduction de gaz à effet de serre, les commanditaires de travaux de rénovation énergétique ont besoin d'outils et de méthodes pour garantir non seulement une performance énergétique théorique, mais des résultats constatés précis (chiffrés en kWh d'énergie finale ou énergie primaire ou en équivalent CO2).
La garantie de résultat énergétique (GRE) fait l'objet d'un contrat qui permet de dédommager le client en cas de non-atteinte de l'objectif de consommation contractuel.
Ce guide fournit la méthodologie qui permet d'exploiter toutes les ressources techniques, financières et organisationnelles pour mettre en oeuvre cette GRE dès le plan de travaux, y compris dans le cadre d'une politique de développement patrimonial.
Une première partie expose les fondements et les étapes du projet de garantie de résultats énergétiques (GRE), et en analyse les risques, le financement et l'assurabilité.
Une deuxième partie détaille les outils de la GRE : la démarche d'audit énergétique approfondie (audits, analyse et gestion des risques), le commissionnement et le suivi qualitatif des phases d'études et de travaux, le plan de mesure et vérification de la performance énergétique.
Une troisième partie fait la synthèse de la mise en oeuvre de cette méthodologie à travers des études de cas récentes (les services industriels de Genève, une opération de bâtiments d'habitation collectifs à Schiltigheim, la ville de Nîmes, les lycées de la région Centre).
Les principes proposés dans cet ouvrage sont applicables dans la grande majorité des cas de rénovation (immeuble de bureaux, établissement de santé, d'enseignement, logement, centre administratif ou commercial), que le décideur soit un gestionnaire ou le propriétaire occupant. Il concerne aussi la construction neuve.
L'économie du développement est-elle toujours légitime et nécessaire après l'émergence et le décollage de nombreux pays du tiers monde ? Les indépendances en Asie et en Afrique, les succès et les échecs des politiques de développement proposées aux trois quarts de la population mondiale ont, en leur temps, renforcé l'importance de cette discipline. Le passage au XXIe siècle, marqué par la mondialisation des économies, les changements politiques et la croissance rapide de pays du Sud, n'a pas rendu obsolète l'économie du développement. Malgré la réduction sans précédent de la pauvreté dans le monde depuis 1990 et le phénomène de rattrapage du Nord par le Sud, les inégalités tendent à s'accroître au sein des nations et près de la moitié des Africains restent pauvres.
Il est donc indispensable, pour que l'économie serve au mieux les aspirations des êtres humains, de continuer à s'interroger sur les causes et les caractéristiques du sous-développement, ainsi que sur les différents modèles et théories du développement.
C'est ce que propose ce livre, à jour des données les plus récentes et illustré de nombreux graphiques.
Comment ne pas voir que toutes les « crises » économiques, environnementales et démocratiques, ainsi que les dérives identitaires - du terrorisme à l'extrême droite -, ne sont que le résultat d'un seul et même processus : celui de la mondialisation et de la financiarisation de l'économie, provoquant un désastre économique, social, culturel et verrouillant l'ordre international ?
Partout dans le monde, les luttes sociales se heurtent au libre échange, au chantage aux délocalisations et à la fuite de capitaux. En l'absence de perspective de sortie « par la gauche » de cet engrenage, les nombreuses victimes de cette mondialisation se résignent ou choisissent la stratégie du pire.
Pour ne pas sombrer petit à petit dans le chaos et redonner de l'espoir, il faut démondialiser. Non pas pour défendre un capitalisme national, mais pour mettre en oeuvre un projet politique de rupture qui repose sur trois piliers : la démondialisation pour rompre avec le capitalisme, la décroissance pour répondre aux crises environnementales et la coopération internationale pour renouer avec l'idée de justice sociale au sens le plus global.
Ce livre contribue à engager une nouvelle bataille des idées pour lutter contre l'extrême droite et le terrorisme, mais aussi pour combattre le fatalisme qui conduit à la soumission, à l'abstention et au désengagement.
Il vise également à dépasser le débat opposant à gauche nation et internationalisme.
Boom, Bust, Boom est une enquête documentaire fascinante sur un métal dont nous dépendons tous : le cuivre.
Après être passé près de la mort en cultivant son potager, Bill Carter a voulu comprendre les tenants et aboutissants du métal responsable de l'empoisonnement des sols de son jardin. Il se lance alors dans une enquête au long cours sur le cuivre, ses propriétés, son rôle dans l'évolution des civilisations, les conséquences environnementales, sociales et financières de son exploitation, et surtout de son omniprésence dans notre vie quotidienne.
Car en effet, sans cuivre, pas d'électricité, d'internet, de téléphonie... ni même d'alternative aux énergies fossiles !
De l'ancienne Égypte jusqu'à l'Arizona d'hier ou l'Alaska d'aujourd'hui, Bill Carter découvre comment l'extraction et l'exploitation de ce métal ont façonné nos sociétés. D'assemblées générales d'actionnaires à Londres jusqu'aux montagnes d'Indonésie, Bill Carter remonte le fil d'une bobine qui enserre le monde dans des liens étroits. En chemin, il fait témoigner un prospecteur aux faux airs de chercheur d'or, un chef de réserve indienne tiraillé par des conflits d'intérêt, des mineurs de père en fils, des communautés de pêcheurs du grand nord inquiets pour leur survie, des patrons de multinationales rarement loquaces ou des traders cachés derrière leurs écrans. Ce faisant, il livre une analyse passionnante sur un métal qui est partout autour de nous et dont pourtant nous ignorons presque tout, à commencer par les dangers imminents et les dommages irréversibles que l'exploitation de cette ressource naturelle peut causer à la planète.
Lever le regard sur le monde est la seule façon de saisir le véritable horizon des luttes de la classe ouvrière. Nous publions une étude de la bataille sidérurgique mondiale au moment où un chapitre concernant les grands processus de restructuration en est à peine à ses premières page en Chine. D'autre part, sur le Vieux Continent, la bataille européenne pour ILVA, que se disputent le regroupement autour du colosse ArcelorMittal et l'ensemble AcciaItalia, ou même l'intérêt exprimé par ThyssenKrupp pour les installations britanniques et néerlandaises de Tata Steel, ne sont que les épisodes les plus récents de la longue concentration sidérurgique en Europe. C'est un processus long de plus d'une décennie, accéléré par la crise de restructuration des années 1970, et qui s'est poursuivi en relation avec l'unification politique de l'impérialisme européen, aiguillonné à son tour par l'ascension de la Chine.
Restructuration européenne et restructuration chinoise, donc. En réalité, ce sont deux chapitres qui se complètent réciproquement, parce que la Chine entreprend, dans des proportions différentes et avec des caractères spécifiques différents, un processus que les vieilles puissances - et donc l'Europe - ont traversé il y a une quarantaine d'années.
Il y a un fait crucial, et c'est peut-être la principale réflexion à laquelle ce livre peut contribuer : même la bataille de défense des intérêts immédiats de la classe ouvrière dans la sidérurgie européenne ne peut avoir pour point de départ qu'une vision mondiale. Une indication d'Arrigo Cervetto, dans une école de parti du 14-15 août 1970 (aujourd'hui disponible dans les oeuvres récemment publiées en Italie), s'avère utile : « Voir les rapports de production comme étant limités à l'usine ou au pays signifie ne pas comprendre la situation de la classe ouvrière par rapport aux autres classes. C'est en ce sens qu'il faut apporter la conscience de l'extérieur des masses ouvrières. » Si les liens mondiaux ne sont pas expliqués en termes internationalistes, « on prépare l'utilisation de la classe ouvrière par une fraction de la bourgeoisie dans la lutte inter-impérialiste, ouvrant ainsi la voie au social-impérialisme ».
Sans une solide vision internationaliste, les travailleurs sont enrôlés dans un combat entre capitalistes européens et capitalistes chinois, et ne peuvent même pas organiser leur propre défense de façon réaliste. L'Europe a engagé une bataille sur la compétitivité pour être en mesure de soutenir la lutte internationale entre les capitaux, et la politique impérialiste contre les salaires en fait partie intégrante. La simple défense des intérêts immédiats de notre classe n'est même pas possible sans une opposition énergique à l'impérialisme européen.
"Le coronavirus a mis les puissants à genoux et le monde à l'arrêt comme rien d'autre n'aurait su le faire. Nos pensées se précipitent encore dans un va-et-vient, rêvant d'un retour à la normale, tentant de raccorder le futur au passé, de les recoudre ensemble, refusant d'admettre la rupture". Arundhati Roy L'économie du confinement a mis le monde à l'arrêt. Le Covid-19 a purifié l'air de nos villes et fait chuter les émissions de CO2 comme aucune politique auparavant.
Dans l'urgence, il a imposé des réorganisations drastiques de la production, des échanges, du travail. Il a creusé les inégalités, mais a catalysé de nouvelles formes de solidarité. Un choc ayant touché simultanément des milliards d'humains ne peut constituer une simple parenthèse avant le "retour à la normale" . Dans cet essai, Christian de Perthuis nous incite à ne pas chercher à "recoudre ensemble le futur et le passé" , suivant la belle formule d'Arundhati Roy.
Il suggère d'opérer "un va-et-vient" entre l'un et l'autre pour éclairer les ruptures qui vont structurer le monde de demain. Il nous révèle ce que la catastrophe sanitaire peut changer pour l'action climatique. Le monde post-Covid-19 sera plus numérisé et moins carboné. La redistribution des flux de personnes et des marchandises ouvre la voie d'une accélération de la transition énergétique. La tarification carbone distributive, celle de sociétés plus solidaires.
La lutte contre l'émergence de nouveaux virus nous oblige à mieux respecter la nature : à protéger les écosystèmes qui stockent le CO2 de l'atmosphère et éloignent les attaques de nouveaux virus. L'économie post- Covid-19 devra reposer sur de nouveaux rapports au milieu naturel et à la multitude des êtres vivants le composant.
Occupant au début du XXIe siècle moins de 250 000 actifs pour l'ensemble du bassin méditerranéen, les activités halieutiques ont marqué l'histoire des sociétés littorales depusi l'Antiquité, conférant aux rivages de la mer Intérieure une identité spécifique. Ces activités ont connu d'importantes mutations à partir du XVe siècle, lorsque l'avènement d'innovations techniques radicales s'est conjugué avec une intégration croissante aux marchés urbains et au monde marchand. Réunissant de nombreux auteurs spécialistes de ces thématiques, cet ouvrage propose un éclairage sur les dynamiques qui ont marqué le monde de la pêche depuis la fin du Moyen Âge, mais aussi sur la nouvelle modernité que peuvent incarner les pêches artisanales face aux défis actueles de préservation de la ressource marine.