«C'est pas la Corse ici. On te tue pas. C'est plus subtil. C'est sournois. La peur...» Depuis les années 1960, le «système» agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l'asservissement de nombreux salariés de l'agroalimentaire, l'altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s'impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l'impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s'estimer heureux parce qu'ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d'intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? «Féodalité», répondent les uns. «Esclavage moderne», disent les autres. «Oligarchie» ou «mafia», jurent certains... Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.
Dans ce livre, Frédéric Lordon se penche sur le centre nerveux du capitalisme : le rapport salarial. Il l'envisage de manière marxiste, c'est-à-dire comme configuration des structures sociales, et, moins classiquement, d'un point de vue spinoziste : quels sont les affects qui font fonctionner ces structures ? Comment rendre les dominés heureux ? Que veut dire consentir ? Qu'entend l'entreprise par " motivation ", " réalisation de soi ", " épanouissement au travail " ? Comment certains salariés en viennent-ils à faire cause commune avec le Capital ?
Lordon nous le montre avec brio : le projet capitaliste est un projet de possession intégrale des âmes, des intériorités. Le totalitarisme est son stade ultime.
Lordon réouvre une porte vers une réponse communiste à l'entreprise : " une vie humaine ".
Tout commence au début des années 80.
Ils sont encore inconnus ou presque. Leurs noms ? Claude Bébéar, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, David de Rothschild, Serge Kampf, Michel Pébereau, Henri Lachmann, Didier Pineau-Valencienne, Jean-René Fourtou, Thierry Breton...
Leur point commun ? Une petite association, « Entreprise et Cité », sans logo ni locaux, qui se réunit de façon informelle autour d'un match de rugby, d'une bonne table ou d'une virée entre amis. Pendant près de vingt-cinq ans, ils vont chasser en meute. Dévorant autour d'eux et se dévorant parfois entre eux.
Très vite, Claude Bébéar s'impose comme le grand inspirateur et le grand ordonnateur de ces chamboulements inédits de l'économie française.
Comment a-t-il façonné et développé des groupes comme AXA, BNP-Paribas ou Vivendi ? Comment a-t-il, en parallèle, imposé l'Institut Montaigne parmi les « think tanks » incontournables et influencé en profondeur la société française en lançant, parmi les premiers, le débat sur l'accès à l'emploi ou l'intégration des jeunes issus de la diversité ? Comment une vraie « bande de copains » à l'appétit insatiable, avec ses éclats de rire, ses coups de gueule et ses coups de coeur, a-t-elle ainsi secoué le capitalisme de la vieille France jusqu'à en faire émerger des champions mondiaux ?
Leur histoire est une saga.
Elle était secrète.
Elle ne l'est plus.
Bien sûr, Michel Audiard n'a jamais été Prix Nobel d'économie...mais on peut en apprendre beaucoup sur l'économie tout en s'amusant des répliques culte de Michel Audiard. Après "Apprenons l'économie avec San-Antonio", Sylvain Bersinger récidive, sans se prendre trop au sérieux !
Economiste, Frédéric Lordon est connu pour ses essais critiques sur la mondialisation financière, qui ont rencontré un grand succès public. Il a ici choisi une forme singulière, celle du théâtre, pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Le rideau s'ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour.
La pièce peut commencer : complètement lessivés par la crise des désormais célèbres "subpraïmes" (sic), les Banquiers vont bientôt sonner à la porte de l'Etat pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie... Frédéric Lordon se révèle un versificateur virtuose, qui a fait le choix de l'alexandrin pour raconter la déconfiture d'un système qui a tous les traits de l'Ancien Régime. Mais si la forme évoque la tragédie classique, D'un retournement l'autre est aussi une farce sinistre qui dresse un portrait dévastateur de notre élite (le lecteur reconnaîtra sans peine ses plus célèbres représentants).
On rit jaune, à écouter cet aréopage de beaux parleurs affolés par l'interminable maelstrom qu'ils ont provoqué, mais qui jamais n'abjureront leur foi dans les vertus du marché. Crise de la finance, sauvetage public, Explosion de la dette et rigueur hystérique. Et comme d'habitude, à qui va l'addition ? Qui donc de la farce pour être le dindon ? On l'aura compris : le "retournement" à venir n'aura rien à voir avec celui d'un cours de bourse...
Les cadres ont incarné la société salariale : entre le travail et le capital, ils ont prospéré pendant quatre décennies. Depuis les années 1990, eux aussi subissent les effets de l'intensification du travail, des restructurations dans les entreprises et de la peur du chômage. Pourtant, les cadres, plus que les autres salariés, semblent embrasser leur condition. Ils trouvent dans le stress, les responsabilités, la compétition, et des marges de manoeuvre pourtant réduites autant de sources de gratification symbolique.
Loin d'une adhésion enchantée à l'idéologie managériale, les cadres rencontrés au cours de son enquête par Gaëtan Flocco expriment un rapport au travail qui, malgré tout, relève autant de la réalisation de soi que de l'exploitation. Ainsi, le livre explore l'ambivalence fondamentale qui fait des cadres les complices de leur propre servitude.
Après la crise financière de 2007-2008, il est devenu banal de dénoncer l'absurdité d'un marché
Les apparences sont trompeuses : la mondialisation laisse accroire que l'économie est partout, qu'elle triomphe des Etats et mine leur souveraineté. Or une nouvelle économie politique, développée surtout dans les pays anglo-saxons et que cet ouvrage entend faire connaître en France, soutient résolument l'inverse : l'économie ne peut se comprendre sans le rôle des institutions. C'est-à-dire, selon Douglass North, « les règles du jeu de la société ou, plus formellement, les contraintes conçues par l'homme qui façonnent les interactions humaines. » Ces règles, issues de la coutume, de la religion, de la politique ou du droit de chaque culture, déterminent la coordination et les performances économiques des sociétés. Dans la mondialisation, c'est sur les institutions que porte la concurrence car celles-ci façonnent la compétitivité des territoires. La Grèce des années 2010 est surendettée parce qu'elle peine à collecter l'impôt, à fixer le cadastre, à se défaire de pratiques clientélistes qui, depuis cent cinquante ans, ruinent ses finances publiques, parasitent l'Etat de droit, désespèrent l'opinion.
Son défaut est institutionnel. La monnaie commune le transmet au reste de l'Europe. Laquelle est confrontée, dans des formes désormais pacifiques, à la régulation institutionnelle de ses Etats.
La plupart des institutions - religions, familles ou clans, choix des élites, statut des femmes, des enfants, etc. - préexistent au développement de l'économie. La nouvelle économie politique, celle des « ordres sociaux », nous rappelle que la manière dont s'évalue le profit dérivable de telle ou telle action n'a rien de naturel. Elle dépend avant tout des règles sociales en vigueur et des conditions de leur application.
En dix brefs récits, nous racontons donc comment nos grands hommes, qui ont bâti l'état, qui ont leur statue sur les places de nos villes, ont régulirement choisi, tout simplement, de ne pas payer rentiers et banquiers. Comment ces rois, ces ministres, furent plus radicaux dans leurs actes que ne le sont aujourd'hui ATTAC ou Jean-Luc Mélenchon dans leurs discours.
Les Français ont le blues, ils figurent parmi les Européens les plus pessimistes pour l'avenir de leur pays. Les raisons ne manquent certes pas de s'inquiéter, avec plus de 5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, la désindustrialisation qui s'aggrave et les inégalités qui se creusent.
Pour Guillaume Duval, ce blues s'explique surtout par le sentiment d'un déclin ininterrompu par rapport à un âge d'or fantasmé où la France était une grande puissance et se voulait un modèle pour le reste du monde. Le « moment gaulliste » avait encore réussi, dans l'après-guerre, à retarder la prise de conscience, mais ce temps-là est définitivement révolu. Il faut se rendre à l'évidence : la France pèse moins de 1 % de la population mondiale ! Et cela sur une planète où, heureusement, se réduisent enfin les formidables inégalités de richesse qui s'étaient creusées entre pays industrialisés et pays du Sud depuis le xixe siècle.
Ce déclin incontestable n'a pourtant, en soi, rien de catastrophique : on peut vivre - et bien vivre - sans avoir besoin de s'imposer au reste du monde, comme le montre l'exemple des pays scandinaves. Par ailleurs, avec sa démographie équilibrée, ses infrastructures et sa protection sociale de qualité, la productivité élevée de ses salariés, ses scientifiques bien formés ou encore ses espaces agricoles importants et ses rapports privilégiés avec le sud de la Méditerranée, la France dispose de nombreux atouts pour s'insérer positivement dans l'économie mondiale. Àcondition, toutefois, qu'elle parvienne à surmonter ses antagonismes pour dégager un diagnostic partagé et des priorités communes afin de consolider son modèle social, rattraper son retard en matière d'écologie, rassembler autour d'elle pour construire une Europe plus solidaire et lutter avec d'autres pour changer le cours de la mondialisation.
"Plus de quinze ans après la définition du concept de médiation culturelle, celui-ci a acquis une reconnaissance incontestable. Aujourd hui, il n est plus possible d envisager un projet à vocation scientifique et/ou culturelle sans un volet consacré à la médiation. Quelles avancées et quelles dérives a rencontré le concept devenu désormais une discipline enseignée ? Cet ouvrage propose, à travers une série de contributions, un portrait à multiples facettes de la médiation, ses extensions et en creux, un état des questions en cours."
Hiérarchie, inégalités et défiance, est la véritable devise de la société française, selon les auteurs. Hiérarchisée à l'excès, élitiste, conflictuelle, l'organisation de la société mine les relations sociales, la confiance en l'avenir et la croissance. Pourtant, le déclin n'est pas une fatalité. Certaines réformes, menées à l'étranger, offrent d'autres pistes. Prix lycéen Lire l'économie 2012.
Il y a lieu de s'interroger aujourd'hui sur l'efficacité de la commande publique. Si pour les juristes le meilleur achat est nécessairement celui qui résulte du jeu des forces du marché aussi libre que possible, c'est-à-dire d'une compétition garantie par le respect des principes de transparence et d'égalité, cette vision est loin de faire l'unanimité. Depuis longtemps, les États-Unis, tout en adhérant à l'OMC, ont mis en oeuvre une politique tout à fait différente d'utilisation de l'achat public comme soutien aux entreprises nationales et aux PME, et ce système est sans cesse invoqué comme contre-modèle reposant sur une autre conception de l'efficacité de l'achat public. En l'état actuel du droit des marchés publics, aussi bien au niveau national qu'au niveau européen, la préférence nationale ou infranationale est, en principe, bannie. Mais il existe un décalage important entre ce que Tocqueville dénommait l'état social et la législation ; périodiquement au niveau national, continûment au niveau local, est affirmée la légitimité d'une orientation de l'achat public au soutien de l'économie nationale ou locale. Est-ce à dire que les acheteurs publics baignent en permanence dans l'illégalité avec les risques, notamment pénaux, que cela comporte ? Tel n'est pas le cas, d'abord parce que localisation de l'achat n'implique aucunement préférence locale, ensuite parce que des motifs d'intérêt général autres que celui d'une concurrence non faussée, comme ceux liés à la transition écologique, existent pour acheter localement légalement.
Le présent ouvrage explore les pratiques à travers de nombreux exemples et expose l'état du droit sur cette question cruciale.
Principalement orienté vers les petites communes, ce guide pratique doit permettre à chacun qui le souhaite d'effectuer une analyse financière succincte de façon claire, précise et structurée. Des fiches de synthèse avec des exemples commentés de communes présentent les principales étapes à maîtriser. Il s'agit de répondre aux questions : Quelle est la situation financière de ma commune ? Quelles sont mes marges de man?uvre disponibles ? Et quelle est ma capacité d'investissement ? Des maquettes de budgets prospectifs participent à la faisabilité financière du projet politique. Après la lecture de l'ouvrage, il ne reste plus, pour chaque commune, qu'à construire « son avenir budgétaire à l'optimum »...
Quel est l'impact macroéconomique sur le pouvoir d'achat des ménages des premières mesures prises par le nouveau gouvernement ? Comment expliquer les pertes de compétitivité de l'économie française ? Que devons-nous attendre de la réforme de l'assurance chômage ?
Des références bibliographiques ainsi que de nombreux tableaux et graphiques complètent un ouvrage dont les précédentes éditions ont été particulièrement bien accueillies par les lecteurs, les spécialistes et la presse.
Chaque année, l'OFCE propose dans la collection « Repères » un bilan accessible et rigoureux de l'économie française. L'édition 2021 présente l'état de la conjoncture, les principales tendances et les grands problèmes contemporains, et offre une analyse inédite de la crise de la Covid-19.
Quelles conséquences la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 aura-t-elle sur l'activité française ? Quels secteurs seront durablement impactés par cette crise ? Comment le marché du travail se transformera-t-il ? Doit-on s'attendre à une hausse des défaillances d'entreprises ? Quelles incidences ces défaillances d'entreprises auront-elles sur l'emploi salarié ? Quel impact doit-on attendre du contre-choc pétrolier sur le pouvoir d'achat des ménages et sur les marges des entreprises ?
Des références bibliographiques ainsi que de nombreux tableaux et graphiques complètent cet ouvrage.
Les trois océans de l'outre-mer français sont ici mis en relations concrètes, soit l'espace Atlantique des Antilles/Guyane/St-Pierre-et-Miquelon, les terres de l'océan Indien, La Réunion/Mayotte/TAAF, et les collectivités de l'océan Pacifique, Nouvelle Calédonie/Polynésie française/Wallis-et-Futuna. Une première partie, présente des pans entiers de l'actualité politique, économique, sociale et culturelle. La seconde partie pose des questions de fond : identité, " génocide ", éducation, politique, fiscalité.
Découvrez PLus vite ! La France malade de son temps, le livre de Guillaume Poitrinal. Entre complexité administrative et conservatismes, la France est prisonnière d'un temps trop long. Comment la réveiller ? Dans cet essai percutant, Guillaume Poitrinal nous incite à aller plus vite ! Si la France produisait en 355 jours ce qu'elle réalise en 365, elle augmenterait sa croissance de 3%.
Parce que la gravité de la crise économique impose de rechercher des solutions hier encore impensables, ce livre propose une nouvelle conception de l'entreprise. Inventée il y a un siècle, l'" entreprise " incarnait l'inventivité technique, un travail organisé et un espace de négociations sociales. Son développement se confondait avec le progrès collectif. Cette logique s'est brisée dans les années 1980. En imposant le primat de la société anonyme, donc des actionnaires, les doctrines de la " corporate governance " ont déstabilisé la mission des dirigeants et atrophié les règles de gestion. Ce dérèglement du rouage majeur de la création de richesses a préparé et amplifié les grands déséquilibres économiques et sociaux. Aujourd'hui, il faut repenser l'entreprise et son cadre juridique, parce que le droit, par son ambiguïté et ses lacunes, n'a pu empêcher ce dérèglement. En s'appuyant sur des recherches récentes, cet ouvrage propose de repenser l'entreprise comme une action collective créatrice. Cette perspective permet de repenser le statut du dirigeant et de jeter les bases d'un " contrat d'entreprise ", différent du contrat de société, orienté vers le progrès collectif.
Face au glaçant constat du chômage de masse qui ne cesse de progresser, c'est l'ensemble de la politique économique française en matière de croissance et d'emploi qui, dans cet ouvrage, est décortiqué et remis en perspective à la lumière des idées économiques du moment et des choix opérés par les autres nations développées.
Il en ressort une impressionnante série d'erreurs politiques nées des aveuglements successifs des gouvernants et des experts qui les assistent.
Mais la France demeure une nation riche et dynamique et cet ouvrage propose une voie possible pour rebondir. Pour ce faire, il faudra changer de paradigme et s'interroger sur les besoins du futur. Un « bon sens » étrangement oublié ces dernières décennies.
La présente édition est actualisée jusqu'à 2014 (la crise et ses fondements, la fin de Sarkozy et son bilan, une première description des 2 ans Hollande, et dans le dernier chapitre le portrait de la France aujourd'hui).
Anarchy, c'est une histoire fleuve écrite par une bande de doux-dingues, camés au verbe, accros aux intrigues, dopés aux rebondissements.
2 633 auteurs racontant l'histoire de 1 372 personnages.
L'équivalent d'un roman de 200 pages publié chaque jour.
11 290 contributions mises en ligne au quotidien.
209 textes d'auteurs envoyés chaque jour.
39 personnages sacrifiés sur l'autel du « midnight kill ».
Une ribambelle d'histoires d'amour.
Une naissance.
725 heures de live.
117 vidéos.
Une série télévisée.
Anarchy, c'est un scénario ouvert : la France sort de la zone euro et les Français ont droit à 40 euros par semaine. Une question : que feriez-vous ? Enfin, Anarchy, c'est une équipe qui, durant huit semaines, a encadré sans cesse les joueurs, et permis l'élaboration d'une fiction collective, entre contraintes littéraires et liberté de ton.
Roger-Henri Guerrand Les origines du logement social en France 1850-1914
Collection Penser l'espace Format : 150 x 210 mm 288 pages 20 ? ISBN : 978-2-
915456-57-8 Office : mars 02 Au terme des journées insurrectionnelles de 1848,
la IIè HYPERLINK "http://www.linternaute.com/histoire/motcle/32/a/1/1/
republique.shtml" République est proclamée par un HYPERLINK "http://
www.linternaute.com/histoire/motcle/173/a/1/1/gouvernement.shtml" gouvernement
provisoire où siègent Lamartine, Ledru-Rollin et Arago. Cette révolution
résulte beaucoup des conditions d'existence (durée et dureté du travail,
misère, conditions d'hygiène et de santé, habitat, criminalité) dont atteste
une très forte mortalité chez les classes populaires. Il n'est donc pas
étonnant que pour la première fois la question du logement apparaissent parmi
les revendications. La dénonciation des conditions d'insalubrité des logements
devient alors une revendication importante qui conduit au premier vote d'une
loi sur l'habitat populaire en 1850. Le « logement-marchandise », fruit de la
structure libérale du marché, commence timidement à être dénoncé, tandis que
différentes initiatives philanthropiques se mettent en place. Cependant, il
faut attendre 1894 pour qu'une loi crée les Habitations à Bon Marché (HBM,
ancêtre des actuels HLM), et 1912 pour que la puissance publique soit autorisée
à participer au financement de ces édifices. Participation qui signera
véritablement le début des conditions d'habitat de la « classe souffrante ».
Cette étude, parue une première fois en 1966 et complétée depuis, s'intéresse à
l'action des acteurs politiques tels que le vicomte Arnaud de Melun, Le Play,
Jules Siegfried ou Georges Picot. Ces républicains libéraux oeuvrent lentement à
la mise en place d'une intervention publique en faveur du logement afin,
notamment, de contrecarrer l'influence grandissante du socialisme parmi la
classe ouvrière. Roger-Henri Guerrand était historien de la vie quotidienne en
milieu urbain et traitait plus spécialement des problèmes de logement social.
Professeur émérite à l'École d'architecture de Paris-Belleville, il était
membre du conseil scientifique CEDIAS-musée social. Il a soutenu la première
thèse française consacrée à l'histoire du logement populaire en 1966. Grand
prix de la critique architecturale en 1985 pour l'ensemble de son oeuvre, il a
notamment publié Hygiène, Brève histoire du Service social en France, Les
Lieux, histoire des commodités, Cent ans d'habitat social, Le Confident des
Dames, Le bidet du XVIIIè au XXè siècle. Liens avec d'autres ouvrages de la
Villette : Hygiène, Roger-Henri Guerrand L'abécédaire de la maison, Jean-Paul
Flamand Les abords du chez soi, Christian Moley
Ces travaux sur la décentralisation outre-mer montrent que, sur fond d'incertitudes et d'interrogations quant au devenir institutionnel et statutaire de ces collectivités, les velléités de coopération et de coordination de l'action publique territoriale sont souvent contrariées par l'exacerbation de la concurrence et l'enchevêtrement des compétences entre les différents niveaux d'administration.
Cessons de nous voiler la face : les prévisions de croissance retrouvée que nous égrènent, depuis 2009, les gouvernements successifs sont une vaste plaisanterie. 2 % de croissance en 2016 : même pas en rêve ! Pas plus qu'en 2017, en 2018 ou en 2023. La croissance qu'a connue la France à la fin du xxe siècle, fondée sur les gains de productivité et le progrès technique, n'était pas la règle d'un monde nouveau mais l'exception d'une histoire têtue.
Ce livre démontre, au travers de brefs détours théoriques et de multiples anecdotes, que les rêves de croissance de nos gouvernants sont de funestes chimères. Faut-il pour autant se décourager ? Bien sûr que non. La France ne tombe pas. Elle est au seuil d'un nouveau modèle de développement. Soit elle refuse d'affronter cette réalité et Billancourt, désespéré, pourrait bien basculer dans la violence la plus légitime. Soit elle change de logiciel, elle s'adapte à son nouvel environnement et elle s'ouvre de nouvelles pistes de création de bien-être.
Ces nouvelles pistes peuvent permettre à notre pays, non pas de raser gratis dès demain, mais d'offrir à sa jeunesse des perspectives qui lui ôtent toute envie de s'enliser dans le triangle des Bermudes que délimitent aujourd'hui le repli sur soi, l'expatriation et la violence.