Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l'internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu'il s'est développé en Europe?: Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l'origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d'endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au coeur même des sociétés européennes en s'appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l'homme ou en «?islamisant?» la connaissance. Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c'est le résultat d'une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l'islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions?: une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d'eux pour imposer une stratégie d'islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l'économie à l'écologie, de l'école à l'université. Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d'anathèmes idéologiques. Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l'École pratique des hautes études.
Les écrans influencent-ils notre manière de penser et d'apprendre?? Ce livre passe au crible de la science les idées reçues sur les nouvelles technologies?: les jeux vidéo rendraient violent?; Internet et les réseaux sociaux, addict?; mais les applications d'entraînement cognitif, plus intelligent. Très riche, cet ouvrage explore des thématiques variées?: la cyberdépendance, la psychologie de la violence, l'apport des pédagogies numériques... Spécialiste de la cognition, l'auteure évalue et, bien souvent, dédramatise le pouvoir des écrans sur nous. Les études les plus récentes en psychologie et en neuro- sciences nous éclairent sur les interactions entre les médias et notre cerveau, ses mécanismes d'apprentissage, de plaisir, de dépendance. À travers notre comportement face aux écrans, ce livre nous révèle et montre comment fonctionnent les émotions, l'empathie, l'attention, l'apprentissage... Elena Pasquinelli est spécialisée en philosophie des sciences cognitives, responsable de la recherche et de l'évaluation à la Fondation La Main à la pâte, membre associée de l'Institut Jean-Nicod, et, depuis janvier 2018, membre du Conseil scientifique de l'Éducation nationale. Elle a publié Comment utiliser les écrans en famille et, avec Mathieu Farina, L'Art de faire confiance.
Voici rassemblés les deux premiers cours prononcés au Collège de France par Raymond Aron de 1970 à 1972. Ils ne marquent pas seulement l'entrée de l'auteur dans cette prestigieuse institution mais aussi une étape dans sa pensée. Comment et pourquoi passer d'une raison critique de l'histoire à une critique de la pensée sociologique ? Il ne s'agit pas de défendre une discipline académique, mais de définir la nécessité pour le philosophe de prendre acte du fait que la société constitue le caractère principal de notre époque. Il faut donc embrasser l'ensemble de l'existence des individus en tant qu'êtres sociaux, définir une méthode de connaissance de la société, tout en pensant celle-ci dans ses évolutions. Cela implique de porter sur les événements contemporains un jugement critique. Raymond Aron s'inscrit ici dans la suite des grands penseurs avec lesquels il a dialogué toute sa vie?: Karl Marx, Max Weber, Auguste Comte, mais aussi les économistes et les sociologues de notre époque. Ce qui était nécessaire en 1970 l'est plus encore aujourd'hui. Le regard de Raymond Aron et la méthode qu'il n'a cessé de mettre à l'épreuve des faits demeurent essentiels si nous voulons analyser les transformations du monde dans lequel nous vivons et plus encore tenter d'influer son évolution. Raymond Aron (1905-1983) a enseigné au Collège de France de 1970 à 1978.
Ce récit commence le 16 septembre 1928 quand Mansour Badie, âgé de 18 ans, arrive avec toute sa famille en gare du Nord, après un incroyable périple qui les a menés de la Perse de Rezâ Shâh Pahlavi jusqu'au coeur de Paris. En quête d'un Occident rêvé, le jeune Persan se retrouve sur les bancs de l'école républicaine, s'inscrit en faculté de médecine et s'éprend d'une jeune fille issue de la bourgeoisie soissonnaise qui surmonte tous les préjugés sociaux pour l'épouser. En dépit de cette union heureuse, les rêves de Mansour se fracassent bientôt sur la réalité?: médecin urgentiste pendant la guerre, engagé dans la Résistance, il se voit refuser le droit de s'installer comme chirurgien à la Libération. Hommage à un père révéré et aimé, ce livre raconte aussi comment l'enfant traité de «?bicot-youpin?» dans son collège catholique s'ouvre à la complexité du monde, décrypte les nouveaux rapports Nord-Sud et vit sa biculturalité comme un trésor inaliénable, source spirituelle d'un parcours qui en fait aujourd'hui l'un de nos meilleurs analystes en relations internationales. Bertrand Badie est professeur des universités à Sciences Po Paris. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages qui font référence, dont Le Temps des humiliés, L'Hégémonie contestée, et Les Puissances mondialisées, tous parus aux éditions Odile Jacob.
La femme est-elle l'avenir de l'homme ? Au présent, elle a du mal à se faire entendre sans élever la voix... Qu'en était-il dans le passé ? Paléoanthropologue, Pascal Picq enquête ici sur la femme des origines. Dans ce livre, il ne se contente pas de présenter ce que l'on sait des rapports entre hommes et femmes dans les premières sociétés humaines, il entend placer l'histoire et la préhistoire humaines dans la perspective de l'évolution. Pour embrasser le passé évolutif, il faut élargir le regard : explorer le passé, mais aussi comparer l'humain à ses plus proches cousins, singes et grands singes. Car nos points communs avec les espèces apparentées ne sont pas seulement biologiques, ils concernent également les comportements et la vie sociale, et jusqu'aux rapports entre les sexes. La coercition envers les femmes est-elle une fatalité évolutive ou une invention culturelle ? Comment s'est instaurée la domination masculine, qui semble être devenue la règle pour notre espèce ? Un livre qui bouscule les idées reçues pour penser autrement l'évolution des femmes et leur rôle dans l'évolution. ?Pascal Picq est paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France. Il a écrit notamment Au commencement était l'homme, Lucy et l'obscurantisme, De Darwin à Lévi-Strauss et, plus récemment, L'Intelligence artificielle et les Chimpanzés du futur, qui sont de très grands succès.
La Bible hébraïque a beaucoup à nous dire sur les questions d'éthique et de responsabilité qui traversent notre société aujourd'hui. Deux chercheurs mettent en lumière l'actualité étonnante de ce texte pour nous aider à répondre aux défis de justice sociale et écologique. Ce livre propose une immersion dans l'histoire d'Israël, resituée dans le contexte du Proche-Orient ancien. Les traditions de l'ancien Israël permettent de découvrir un idéal de société fraternelle et égalitaire qui repose sur une anthropologie du don. Les lois d'Israël se préoccupent de la place des femmes et des étrangers, des inégalités et de la répartition de la propriété, des limites du pouvoir politique, du respect des plus fragiles. Les textes bibliques montrent la voie vers une sobriété matérielle et une éthique écologique très pertinentes pour notre époque. Un voyage dans le temps à la rencontre de la société d'Israël au temps de la Bible qui offre au lecteur contemporain un chemin de justice, de responsabilité éthique et d'espérance. Olivier Artus est médecin, prêtre, docteur en théologie, professeur honoraire d'Écriture sainte à l'Institut catholique de Paris et recteur de l'université catholique de Lyon. Spécialiste du Pentateuque, il consacre ses recherches aux rapports entre religion, politique et société. Sophie Ramond, religieuse de l'Assomption, est docteure en théologie, habilitée à diriger des recherches, et professeure d'exégèse biblique à l'Institut catholique de Paris où elle dirige l'équipe de recherche «?Bible et littératures antiques?».
C'est à une réflexion radicalement nouvelle et profondément originale sur les liens qu'entretiennent les origines de la vie, l'émergence de l'esprit et la construction de la culture qu'Antonio Damasio nous convie dans ce livre, qui fera date. Conjuguant, dans une démarche pionnière, les acquis des sciences de la vie et l'apport des sciences humaines, Antonio Damasio montre que le vivant porte en lui une force irrépressible, l'homéostasie, qui oeuvre à la continuation de la vie et en régule toutes les manifestations, qu'elles soient biologiques, psychologiques et même sociales. L'Ordre étrange des choses décrit comment, dans le cours d'une généalogie invisible, les émotions, les sentiments, le fonctionnement de l'esprit, mais aussi les formes les plus complexes de la culture et de l'organisation sociale, s'enracinent dans les organismes unicellulaires les plus anciens. Une thèse forte, puissamment argumentée, qui ne manquera pas de susciter le débat. Un grand livre qui bouleverse nos habitudes de pensée et nous fait voir sous un jour inédit notre place dans la longue chaîne de la vie. Antonio Damasio est professeur de neurosciences, de neurologie, de psychologie, de philosophie, et dirige le Brain and Creativity Institute, à l'Université de Californie du Sud à Los Angeles. Il est membre de la National Academy of Medicine et de l'American Academy of Arts and Sciences. Ses ouvrages ont été traduits dans une trentaine de langues ; il est notamment l'auteur de L'Erreur de Descartes et de Spinoza avait raison, qui ont connu un immense succès.
Marilyn Monroe n'a pas connu la tendresse, enfant. Elle est devenue fantôme. Hans Christian Andersen, lui, a pu être réchauffé. L'affection est un besoin tellement vital que lorsqu'on en est privé, on s'attache intensément à tout événement qui fait revenir un brin de vie en nous, quel qu'en soit le prix. Ceux qui refusent de rester prisonniers d'une déchirure traumatique doivent s'en libérer pour revenir à la vie. Ils en font même un outil pour arracher du bonheur. Dans ce livre, Boris Cyrulnik raconte comment le fracas du passé murmure encore chez le grand enfant qui tisse de nouveaux liens affectifs et sociaux. Et comment l'appétence sexuelle à l'adolescence constitue un moment sensible dans l'évolution de la réparation de soi. Attitude nouvelle face à la souffrance psychique, la résilience propose de construire ce processus de libération. Ce livre est un véritable message d'espoir. Boris Cyrulnik a publié, aux Éditions Odile Jacob, Les Nourritures affectives, L'Ensorcellement du monde, Un merveilleux malheur, et Les Vilains Petits Canards, qui ont tous été de grands succès.
Que nous dirait une femme de Neandertal si elle revenait dans notre monde d'aujourd'hui ? Madame Neandertal a vu le jour grâce au mariage paléoanthropologique des vieux os et de la génétique. Élevée dans le plus grand secret, elle se fait connaître lors d'une conférence sur la biodiversité dans laquelle elle s'adresse publiquement à ses frères sapiens... Cette fable philosophico-anthropologique est l'occasion pour Pascal Picq de nous brosser un tableau de l'évolution de l'humanité tout en procédant à l'examen critique des sciences et de la modernité. Madame Neandertal s'interroge : que peuvent bien apporter à l'humanité de demain tous ces « progrès » sans compréhension de ce qu'est l'évolution ? Consternée par la pauvreté de nos débats de société autour de l'éducation, de la procréation ou de l'environnement, elle plaide pour une diversité essentielle à notre survie... Témoin d'un temps où coexistaient différentes espèces humaines, elle nous alerte sur les risques de notre hégémonie destructrice. Drôle et érudit, le discours de Madame Neandertal nous aide à cerner les enjeux d'une postmodernité très incertaine. ?Auteur de grands succès comme De Darwin à Lévi-Strauss, Au commencement était l'homme, Lucy et l'obscurantisme et L'homme est-il un grand singe politique ?, Pascal Picq est maître de conférences à la chaire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France.
Pourquoi les humains se souviennent-ils d'un visage rencontré cinquante ans plus tôt, mais oublient de payer leurs factures à l'heure?? Pourquoi n'arrive-t-on pas à réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère, alors que nous sommes tous concernés par la survie de la planète?? Malgré nous, nos contradictions intérieures freinent le changement de nos comportements au service du bien commun. Ces écarts avec le citoyen parfait résultent de l'adaptation extrêmement efficace des humains à leur environnement. Les auteurs expliquent comment l'évolution a conditionné notre psychologie, notre rapport à la décision et à l'action. L'enjeu n'est donc pas de modifier la nature humaine, mais de concevoir une action publique qui intègre pleinement le fonctionnement réel de la cognition au service d'une plus grande autonomie de chacun. Illustré par des exemples concrets d'expérimentations en France et à l'étranger, ce livre montre comment les sciences comportementales peuvent redéfinir en profondeur l'action publique pour susciter des changements dans nos manières d'agir. Coralie Chevallier est chercheuse en sciences cognitives et comportementales à l'École normale supérieure - PSL et à l'Inserm. Elle est spécialiste de la prise de décision sociale et de l'application des sciences cognitives pour améliorer l'action publique. Mathieu Perona est directeur exécutif de l'Observatoire du bien-être du CEPREMAP. Normalien, ancien élève de l'École d'économie de Paris, il est spécialisé dans la mesure du bien-être, dans la conception et l'évaluation des politiques publiques.
Claude Hagège est linguiste et professeur au Collège de France. Il est lauréat de la médaille d'or du CNRS. Il est l'auteur de livres qui sont d'immenses succès : Le Français et les Siècles, Le Souffle de la langue, L'Enfant aux deux langues, Halte à la mort des langues, Combat pour le français, Contre la pensée unique et Dictionnaire amoureux des langues. « Habité depuis l'enfance par une folle passion des langues, qui m'a conduit à devenir un linguiste professionnel, je suis également envahi, depuis longtemps, par un questionnement : d'où vient donc le besoin qu'ont les humains de croire en un dieu ? Pourquoi l'histoire des religions est-elle hérissée de tant de violences, alors que, suscitées par les interrogations et les angoisses humaines face à un monde encore largement inexpliqué, elles auraient dû avoir pour vocation de réunir toute l'humanité ? En effet, elles proposent quelques explications, certes différentes, mais qui ont pour point commun de rassurer. Telles sont les considérations qui m'ont conduit à proposer ici mes réflexions sur les problèmes universels que soulève l'étude des religions. » C. H.
« C'est nous qui éliminons les grands singes et qui créons les robots. Comment apprendre à vivre avec ces nouvelles intelligences artificielles pour assurer un futur meilleur à l'humanité ? Ma réponse d'éthologue et de paléoanthropologue est qu'il nous faut d'abord comprendre les intelligences naturelles qui accompagnent notre évolution, à savoir celle des singes et des grands singes. Sinon nous serons les esclaves des robots. » P. P. Ce livre plein d'humour nous apprend beaucoup sur nous-mêmes, sur les hommes (et femmes) politiques, sur les grands singes... et les robots. Ce livre est aussi un bestiaire à clés, où toute ressemblance avec des personnages existants risque de ne pas être pure coïncidence... Pascal Picq est paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France. Ses recherches sur l'évolution de l'homme s'intéressent à ses origines comme aux profonds changements anthropologiques en cours. Il est à la fois très engagé dans la diffusion des connaissances en paléoanthropologie et dans les transformations de nos sociétés (Observatoire de l'ubérisation de la société, Institut de la souveraineté numérique, MENE...) sous le regard de l'anthropologie évolutionniste.
Menacé par la puissance grandissante de l'islam et de la Chine, l'Occident parviendra-t-il à conjurer son déclin ? Saurons-nous apprendre rapidement à coexister ou bien nos différences nous pousseront-elles vers un nouveau type de conflits, plus violents que ceux que nous avons connus au xxe siècle ? Pour Samuel P. Huntington, les peuples se regroupent désormais en fonction de leurs affinités culturelles. Les frontières politiques comptent moins que les barrières religieuses, ethniques, intellectuelles. Au conflit entre les blocs idéologiques de naguère succède le choc des civilisations... Devenu un classique depuis sa parution originale en 1996 (et sa traduction française aux éditions Odile Jacob, dès l'année suivante), un statut que les vingt-cinq années suivantes n'ont fait que confirmer, ce livre majeur est une clé indispensable pour comprendre le monde contemporain et ses menaces. « Le livre le plus important depuis la fin de la guerre froide. » Henry Kissinger « Un tour de force intellectuel : une oeuvre fondatrice qui va révolutionner notre vision des affaires internationales. » Zbigniew Brzezinski Samuel P. Huntington (1927-2008) a enseigné la science politique et la géopolitique pendant plus de cinquante ans à l'Université Harvard, où il a dirigé le John M. Olin Institute for Strategic Studies. Expert auprès du Conseil national américain de sécurité sous l'administration Carter, il est par ailleurs le fondateur de la prestigieuse revue Foreign Policy.
« La croyance, cette "certitude sans preuve", pouvons-nous l'approcher, la connaître ? Qu'est-elle exactement ? Une rébellion individuelle, ou au contraire un ralliement à un groupe, à une secte ? Un réconfort ou une aberration ? Alors que nous pensions, depuis le siècle dit "des Lumières", aller vers plus de clarté, plus de maîtrise sur le monde et sur nous-mêmes, nous voyons que la croyance a marché près de nous au même pas que la connaissance, et que l'obscurité nous accompagne toujours, avec son cortège de rage et de sang. Nous voyons qu'une vieille alliance, que nous espérions dissipée, s'est renouée entre la violence et la foi. Pouvons-nous, le temps d'un livre, nous arrêter au bord du chemin, réfléchir ensemble, rappeler certains épisodes de notre passé et nous demander s'il nous reste une chance, un jour, d'éteindre, ou d'adoucir, ce feu ancien qui nous déchire encore ? » J.-C. Carrière. ?Jean-Claude Carrière est scénariste, dramaturge et écrivain. Il est l'auteur de grands succès comme Einstein, s'il vous plaît, Fragilité, Tous en scène et L'Argent.
Qui mieux que Boris Cyrulnik et Boualem Sansal aurait pu écrire ce livre à deux voix, où l'histoire de l'Algérie est dépeinte comme une de ces entreprises humaines qu'on ne comprend qu'en mesurant le rôle structurel de la violence dans les sociétés ? Loin des discours officiels, parfois sans ménagement, ils invitent à redécouvrir l'Algérie et les Algériens, la manière dont ils ont mené ou subi leur histoire, fabriqué leurs héros, conquis leur indépendance - pour le meilleur et pour le pire, entre terrorisme et résistance, fanatisme et corruption, violence et soumission. Un livre nécessaire pour sortir des mensonges et des hypocrisies, et penser à bras-le-corps une situation complexe, pour les Algériens comme pour les Français. Et imaginer peut-être, une fois éclaircis les vieux différends, d'oublier l'amertume et les ressentiments pour rendre possible une amitié entre peuples capables de se reconnaître pour ce qu'ils sont, ayant cessé de se leurrer sur le passé. Un livre salutaire. Boris Cyrulnik est neuropsychiatre. Il est l'auteur de nombreux ouvrages qui ont tous été d'immenses succès, dont, parmi les plus récents, Psychothérapie de Dieu et La nuit, j'écrirai des soleils. Boualem Sansal est un écrivain et essayiste algérien né en 1949. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le Grand Prix du roman de l'Académie française. Il vit près d'Alger.
Nous vivons aujourd'hui au temps de l'inquiétude, celle que suscitent les actes d'agression contre les juifs et le sentiment profond d'une remise en cause du pacte passé avec la République française. Comment en est-on arrivé là?? Faut-il y voir les effets de la porosité de l'interminable conflit israélo-arabe et la diffusion d'un antisionisme politique?? Est-ce la présence d'une forte population musulmane en mal d'intégration et, plus encore, les menaces d'un antisémitisme rouge-brun, alliées aux effets d'un fondamentalisme islamiste?? Il ne s'agit pas seulement de regarder en arrière. Dominique Schnapper rappelle ce principe selon lequel, dans notre histoire, les menaces contre les juifs ont de tout temps précédé le naufrage de la démocratie. Elle nous donne par sa réflexion les éléments pour combattre les passions mauvaises dès lors que l'intérêt commun succombe aux assauts des prétentions identitaires et pour nous permettre de nous accorder sur les fondements d'une culture commune. Sociologue, directrice d'études à l'EHESS, ancienne membre du Conseil constitutionnel, Dominique Schnapper est actuellement présidente du Comité des sages de la laïcité au ministère de l'Éducation nationale. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages de sociologie, notamment De la démocratie en France. République, nation, laïcité (Odile Jacob, 2017) et Puissante et fragile, l'entreprise en démocratie avec Alain Schnapper (Odile Jacob, 2020).
Jacques de Larosière a fait toute sa carrière au sommet des institutions financières : il a d'abord dirigé le Fonds monétaire international (1978-1987), avant de devenir gouverneur de la Banque de France (1987-1993), puis président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (1993-1998). Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Il est notamment l'auteur de : Les 10 préjugés qui nous mènent au désastre économique et financier, 50 ans de crises financières et Les lames de fond se rapprochent. « Cet essai a pour ambition de comprendre comment notre pays s'est laissé glisser, depuis une quarantaine d'années, au bas des classements internationaux pour ce qui est des performances économiques. Nous nous sommes profondément désindustrialisés tout en augmentant massivement l'appareil d'État, la dépense et les prélèvements publics. Cet essai entend montrer l'ampleur de nos retards et suggérer la manière de les combler afin de mettre à profit notre avantage démographique qui, à condition que l'on n'y mette pas de nouveaux obstacles, pourrait bien être à l'origine d'un "miracle" français. » J. de L.
La Chine et les États-Unis se dirigent vers une guerre dont ils ne veulent pourtant ni l'un ni l'autre. Pour éclairer ce paradoxe, Graham Allison invoque ce qu'il appelle le Piège de Thucydide, qui se met en place quand une puissance émergente vient défier la puissance régnante. C'est Athènes se dressant face à Sparte. Au cours des cinq derniers siècles, cette configuration mortelle s'est présentée seize fois ; à douze reprises, elle s'est soldée par une guerre. Aujourd'hui, alors que Xi Jinping comme Donald Trump prétendent « restaurer la grandeur » de leur pays, la dix-septième occurrence se profile à l'horizon de manière sinistre. À moins que Pékin n'accepte de modérer ses ambitions ou que Washington ne renonce à sa suprématie dans le Pacifique, un conflit commercial, une cyberattaque ou un simple incident maritime pourraient bien entraîner une rapide escalade vers la guerre... Vers la guerre offre la meilleure grille de lecture pour comprendre les relations sino-américaines au XXIe siècle. En s'appuyant sur de nombreux cas historiques, Graham Allison rappelle que les puissances rivales d'hier ont su bien souvent préserver la paix. Reste à espérer que la Chine et les États-Unis sauront prendre les difficiles mesures qu'il préconise, seules à même d'éviter le désastre. Graham Allison est politologue, professeur émérite à Harvard, fondateur et doyen de la Kennedy School of Government, l'école publique d'affaires de Harvard. Son expérience comme conseiller de plusieurs secrétaires d'État à la Défense sous les présidences de Reagan, de Clinton et d'Obama, jointe à une érudition hors pair, fait toute la force de ce livre magistral.
« Il s'agit du XXe siècle et du début du siècle suivant, déjà mal parti. Qu'en retenir ? J'ai fait appel à des événements connus, en m'efforçant souvent de dire ce qu'on ne dit pas d'habitude. J'y ai ajouté des épisodes personnels, que je suis parfois le seul à connaître (il en va de même pour nous tous). J'ai glissé, ici et là, une simple anecdote, une seule phrase, une drôlerie, qui parfois me semblait éclairante. L'ensemble fait un peu désordre, on dirait un siècle éparpillé, contrasté, où chacun a déjà oublié ce qui le gênait. Je me méfie des ouvrages d'histoire rectilignes, bien structurés, où la réalité, toujours complexe, a été mise en ordre, où les événements se succèdent dans une logique impeccable. Et c'est surtout, je crois, un livre sur l'oubli. Aucun de nous n'y échappe, aucune mémoire n'est infaillible, aucun regard n'est juste et clair. Chacun, parlant de son temps, pourrait écrire son propre livre. Voici le mien. » J.-C. C. En racontant le siècle avec drôlerie et gravité, le livre de Jean-Claude Carrière laisse entrevoir les contours d'une vie, celle d'un homme passionné et passionnant. C'est un privilège de redécouvrir notre époque à travers le regard et les mots de ce conteur exceptionnel. ?Scénariste, dramaturge, écrivain, Jean-Claude Carrière est l'auteur de grands succès comme Einstein, s'il vous plaît, Fragilité, Tous en scène, Croyance et, plus récemment, La Paix, La Vallée du Néant et Ateliers.
Dénoncées par certains penseurs radicaux, les grandes entreprises transformées par la mondialisation et les excès de la finance seraient un danger mortel pour la démocratie. Pour d'autres, elles devraient au contraire protéger les populations, contribuer au financement de la solidarité, lutter contre le changement climatique... Bref, être le lieu où s'élabore le bien commun et où se prennent les décisions pour la collectivité. Soumise à l'impératif de la rentabilité, l'entreprise peut-elle et devrait-elle devenir le lieu privilégié de l'action politique ? C'est la question à laquelle répond ce livre éclairant, qui ne cède ni à la tentation de la dénonciation ni à celle de la complaisance. Avec une thèse forte : la place et le rôle de l'entreprise dans notre société sont la grande question de la démocratie du XXIe siècle. Il faut repenser l'entreprise pour sauver la démocratie. Dominique Schnapper est sociologue, membre honoraire du Conseil constitutionnel. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur la citoyenneté et la démocratie. Alain Schnapper a travaillé pendant trente ans dans le conseil, l'industrie et la distribution. Depuis 2018, il mène des activités de conseil auprès de directions générales et de chercheur comme praticien associé à la chaire « Théorie de l'entreprise-Modèle de gouvernance et création collective » de Mines ParisTech-Université PSL.
« Du bout des lèvres, on fait des confidences. Sans appuyer, sans même argumenter, en se laissant tout simplement aller. On dit alors ce qu'on ne dit jamais, les paroles vagabondent, les mots s'amusent (pour une fois, ils en ont le droit). Peu de vies - je peux en témoigner - ont été aussi riches et actives que celle de Peter Brook. Passent ici, comme en se jouant, un souffle puissant, des murmures rares, porteurs de rires et aussi d'émotions nécessaires. Ce sont les confidences de nulle part ailleurs. Peter est, comme son nom l'indique, un ruisseau, une source d'eau toujours fraîche et claire qui fertilise toutes les terres qu'elle traverse. On boirait cette eau, à la régalade, car c'est une eau qui donne soif. J'ai travaillé à ses côtés pendant près de quarante ans. Et pourtant, en le traduisant, j'avais l'impression, à chaque page, de l'écouter pour la première fois. » J.-C. C. Peter Brook est l'un des plus grands dramaturges contemporains. Il a mis en scène de nombreuses pièces pour la Royal Shakespeare Company et pour le théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Ses productions, comme Timon d'Athènes, Mesure pour mesure, La Conférence des oiseaux, ont marqué l'histoire du théâtre. Il a également mis en scène des opéras et réalisé plusieurs films, dont Moderato cantabile, Le Roi Lear et Le Mahabharata en collaboration avec Jean-Claude Carrière. Jean-Claude Carrière est scénariste, dramaturge, écrivain, traducteur. Il est l'auteur de grands succès comme Einstein, s'il vous plaît, Fragilité, Tous en scène et, plus récemment, Croyance ainsi que La Paix.
Pourquoi recourir au vote électronique?? Le débat ressurgit régulièrement à l'occasion de primaires de parti ou, plus récemment, dans un contexte de pandémie. Et avec lui, toutes sortes de questions?: le vote électronique, au lieu d'empêcher l'abstention, ne risque-t-il pas d'alimenter la défiance?? Est-ce que mon vote peut être piraté?? Comment concilier facilité d'utilisation et sécurité?? C'est à toutes ces questions que répond ce livre écrit par deux des meilleurs spécialistes mondiaux du sujet. Ils y analysent et expliquent dans une langue claire et accessible quelles sont les contraintes à satisfaire pour que le système choisi soit le meilleur possible. Avec une conviction?: il existe des techniques cryptographiques pour assurer à la fois le secret du vote et la transparence du scrutin. Il est donc important de les connaître. Car si le vote à l'urne a encore de beaux jours devant lui, la transition vers le vote électronique est déjà largement entamée au sein d'associations ou de mutuelles ou encore pour les élections professionnelles. Véronique Cortier et Pierrick Gaudry sont tous deux informaticiens, directeurs de recherche CNRS au sein du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria-CNRS/université de Lorraine/Inria). Ils ont conçu, en collaboration avec d'autres chercheurs, le logiciel de vote électronique open source Belenios. Véronique Cortier a reçu en 2015 le prix Inria-Académie des sciences du jeune chercheur. Elle est médaille d'argent du CNRS. Pierrick Gaudry travaille également sur les fondements mathématiques de la cryptographie et détient plusieurs records de calcul dans ce domaine. Gérard Berry est professeur émérite au Collège de France où il a dirigé la chaire «?Algorithmes, machines et langages?». Il est médaille d'or du CNRS.
Les hommes croient avoir une histoire. Ils disent communément : « C'est mon histoire », comme s'ils en étaient les propriétaires. Ils pensent ainsi protéger ce qu'ils ont de plus précieux, leur identité, leur être profond et singulier. Or il serait plus juste de dire que l'homme est histoire. Ce n'est pas le sujet qui raconte son histoire, c'est l'histoire qui le raconte. Ce livre explore les potentialités du récit de vie pour permettre au sujet de se réapproprier une histoire dont il se sent parfois plus la victime que l'acteur. Entre fiction et réalité, entre roman familial et histoire sociale, entre illusion biographique et enquête sur le passé, le récit de vie est un moyen de retravailler son existence. Il offre au sujet la possibilité de dénouer des noeuds sociopsychiques inconscients entre l'histoire personnelle, l'histoire familiale et l'histoire sociale. Ce faisant, le récit de vie lui permet de dépasser des traumatismes restés jusque-là impensés pour s'inventer une vie ouverte sur l'avenir. Vincent de Gaulejac est professeur émérite à l'Université de Paris, président du Réseau international de sociologie clinique, docteur honoris causa des Universités de Mons (Belgique) et de Rosario (Argentine). Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont La Névrose de classe, Les Sources de la honte, Mon enfant se radicalise (avec Isabelle Seret, chez Odile Jacob).
« Pourquoi une femme qui a vécu des difficultés avec sa belle-mère ne peut-elle entamer avec sa bru une relation dénuée de conflits ? Pourquoi deux femmes, instruites par l'expérience commune de la maternité et se prévalant de l'amour qu'elles ressentent, ne peuvent-elles faire preuve, sinon de solidarité ou de complicité, du moins d'une certaine tolérance ? Pourquoi une mère qui, toute sa vie, a dispensé affection et amour à son fils ne peut-elle supporter la femme qui aime son fils et qu'il a choisi d'aimer ? Pourquoi une femme qui apprécie, investit et aime un homme supporte-t-elle mal la mère avec laquelle cet homme a fabriqué sa perception de l'amour ? Pourquoi de telles dissensions depuis toujours et où que ce soit dans le monde ? Et qu'en est-il des belles-mères et de leurs gendres ? Et des beaux-pères et de leurs gendres et de leurs brus ? Et puis, que dire des brus et des belles-mères qui s'entendent ? Sans compter que ces personnages, avec leurs humeurs, leurs tocades, leurs comportements parfois déroutants, partagent, parfois, sinon le plus souvent, la condition de grands-parents. Quelle est leur place ? Quel est leur rôle auprès de leurs petits-enfants ? Que doit-il être ? » A. N. ?Aldo Naouri a exercé la pédiatrie pendant quarante ans. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont certains (Une place pour le père, Les Filles et leurs Mères, Les Pères et les Mères, Adultères, Éduquer ses enfants, L'enfant bien portant) ont eu un succès retentissant et sont devenus des références.