Autour de Florian Mazel, les meilleurs spécialistes de la période médiévale nous offrent une ambitieuse synthèse qui propose, à la lumière des recherches les plus récentes, et en cheminant au fil d’une soixantaine de textes et d’une centaine d’images, un nouveau récit du Moyen Âge européen.
« Le Moyen Âge est une séquence de temps qui n’a pas d’âge, hors d’âge si l’on veut, et son altérité est profonde. Mais cette étrangeté, le dépaysement que l’on peut éprouver en ses allées, n’est ni sans charme ni sans intérêt. Le Moyen Âge représente en effet, par son altérité même, un extraordinaire lieu de vagabondage et un remarquable terrain d’exercice pour l’esprit critique, où réfléchir entre autres choses, à relative distance des passions contemporaines, aux relations entre public et privé, communauté et identité, hiérarchies et solidarités, rôle et statut, mémoire et histoire, violence et solidarité, droit et tradition, don et échange, imaginaire et identité, institution et pouvoir, croissance et environnement… Qui trouverait la chose inutile ? » Florian Mazel Florian Mazel est professeur à l’université de Rennes 2. Ses recherches sur l’aristocratie et l’Église l’ont imposé comme l’un des meilleurs historiens médiévistes français spécialistes de la société féodale. Il a publié en 2010 une magistrale synthèse Féodalités, 888-1180 (volume de « L’Histoire de France » dirigée par Joël Cornette aux éditions Belin) et en 2016 au Seuil L’Évêque et le territoire. L’invention médiévale de l’espace (Ve-XIIIe siècle). Il a par ailleurs participé, en tant que coordinateur, à L’Histoire mondiale de la France, dirigée par Patrick Boucheron (Seuil, 2017).
Godefroi de Bouillon, Saladin, Saint-Louis... Jérusalem, Jaffa, Chypre, Constantinople... Animé d'un véritable sens du récit, alternant portraits, combats, alliances et intrigues, René Grousset raconte avec érudition, clarté et précision les neuf croisades qui, pendant deux siècles, bouleversèrent l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam, depuis la prédication d'Urbain II à Clermont, en novembre 1095, jusqu'à ce 28 mai 1291 où les troupes du sultan El Achraf Khalil prirent Saint-Jean d'Acre et signèrent la fin du royaume franc d'Orient. Un classique.
Les lieux communs ont la vie dure. Ainsi cette idée d'un Moyen Âge dualiste, qui aurait instauré une guerre entre le corps et l'âme : d'un côté, un corps coupable, source du péché ; de l'autre, une âme pure tournée vers Dieu.
Réfutant cette construction, Jérôme Baschet montre que le Moyen Âge chrétien a développé une pensée positive du lien entre l'âme et le corps, soucieuse de valoriser l'unité psychosomatique de la personne. Un tel modèle a permis de penser l'être humain mais aussi l'ordre social dont l'Église est alors l'institution dominante.
Décloisonnant sa réflexion et dépassant les limites du Moyen Âge, l'auteur s'attache aux différentes perceptions de la personne dans d'autres cultures, de la Chine impériale aux sociétés amérindiennes en passant par l'Afrique ou la Nouvelle-Guinée.
Un voyage comparatiste indispensable pour évaluer la singularité des conceptions occidentales de l'humain et mettre à distance l'idée moderne du moi.
Le long XIIIe siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne, qui compte des personnalités fortes : Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Il bénéficie d'une dynamique agricole soutenue et d'une révolution technique, qui s'exprime notamment dans l'érection des cathédrales.
La prospérité - relative - des campagnes permet aussi l'essor des échanges et des villes. Littérature courtoise et naturalisme gothique témoignent d'une certaine douceur de vivre.
La monarchie construit progressivement un territoire et un État, dont la nouvelle doctrine s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la suzeraineté. Le pouvoir capétien trouve l'un de ses fondements dans l'alliance étroite du trône et de l'autel, même si cela ne va pas sans tensions avec la papauté. Après 1270, la crise du système féodal provoque difficultés, famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires de la grande crise du XIVe siècle. Le pouvoir monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met alors en place un binôme caractéristique du futur État moderne : guerre et fiscalité.
Le contexte des temps, positif ou négatif, réinterprété à la lumière des recherches récentes, plonge le lecteur dans un des ' grands siècles ' de l'histoire de France.
La première grande bataille de la guerre de Cent Ans.Ce samedi 24 août 1346, la nuit est tombée depuis longtemps. Il est près de minuit. Une petite troupe d'hommes à cheval arrive devant le château de Labroye, à 5 km au nord-est de Crécy-en-Ponthieu. La porte est fermée, le pont-levis relevé - des fuyards de l'armée française ont déjà prévenu la garnison que la bataille était perdue et les Anglais vainqueurs. Les cavaliers appellent le châtelain qui monte aux créneaux et demande qui donc veut entrer à une heure si tardive. La voix de Philippe de Valois lui répond, pathétique : " Ouvrez, ouvrez, châtelain : c'est l'infortuné roi de France ! " Cette scène composée par Jean Froissart n'a jamais eu lieu. Le célèbre chroniqueur a plaqué sur les événements réels une scène qu'il avait lui-même composée pour un roman de chevalerie de son cru. Reste que son génie littéraire réussit en quelques mots à suggérer l'invraisemblable issue de la sanglante bataille de Crécy : la transformation du plus puissant prince d'Occident en un misérable fuyard.
Avec une France si peuplée, si riche et si forte, et une Angleterre si pauvre et si faible, Crécy aurait dû en toute logique marquer la fin précoce de la guerre de Cent Ans, tant la victoire semblait promise au Valois. Et pourtant, au soir d'un affrontement particulièrement meurtrier pour les Français, c'est bien Philippe VI qui fut contraint à la fuite pour éviter la capture.
Écrire l'histoire de cette bataille mythique, c'est donc tenter d'expliquer une défaite incompréhensible aux yeux de nombre de ses contemporains. Bien des historiens se sont attelés à cette tâche, mais les travaux en français sont bien rares et bien succincts en regard des contributions anglo-saxonnes qui se sont succédé depuis les années 1950. L'objet du présent livre est d'offrir non seulement au public français un état de la recherche étrangère, mais aussi d'arbitrer un nombre important de désaccords par un réexamen minutieux des sources. Fort d'un corpus si large qu'un historien ne peut prétendre en épuiser les richesses, et grâce à une écriture fluide et passionnée, servie par des cartes en couleurs de très grande qualité - conformément aux canons de cette nouvelle collection " Champs de bataille " -, David Fiasson rend lumineuse la première grande défaite terrestre des Français dans la guerre de Cent Ans.
La France des XIVe et XVe siècles est une France marquée par la tragédie : famines, pestes, révoltes populaires, conflits civils et militaires... C'est le siècle de la "Guerre de Cent Ans". Cette guerre connut plusieurs phases, entrecoupées d'accalmies et de trêves. La durée du conflit, les souffrances de ceux qui l'ont provoqué ou en ont pâti, interdisent cependant de le réduire à l'écume des jours, de le résumer à l'apparence des événements dramatiques : c'est la raison du titre de cet ouvrage. Car ce livre s'attache moins à la narration circonstanciée des misères et malheurs de ces guerres sans fin, qu'à les comprendre, afin de restituer l'ordre qui se cache derrière le désordre et le chaos des apparences. L'"automne du Moyen Âge" est marqué par l'affirmation de l'État monarchique, une construction territoriale unifiée par la soumission à la souveraineté du roi. La conscience d'une identité "nationale", incarnée par Jeanne d'Arc, s'est forgée dans la douleur et l'épouvantement d'un siècle de fer, alors que Charles VII (1422-1461) n'est plus un prince féodal mais un véritable chef d'État.
Boris Bove renverse quelques idées reçues à propos de "la crise" des XIVe et XVe siècles : il invite à se méfier des chroniqueurs, trop enclins à détecter les signes annonciateurs de l'Apocalypse et du Jugement dernier, souvent portés à l'amplification des "malheurs du temps" pour mieux en rendre responsable le parti adverse, ennemi de toute "réforme". Le temps de la guerre de Cent Ans n'est pas celui d'une décadence globale mais une période tourmentée et féconde, comme en témoigne l'éclat des arts, des lettres et de la vie de cour et qui parvient, malgré tout, à renaître et à édifier les fondements d'un monde nouveau.
Traduit dans plus de vingt langues, ce livre est le bréviaire indispensable de qui veut se familiariser avec le Moyen Âge. Car, entre la légende noire d'un "âge des ténèbres" et la légende dorée d'une "belle époque" médiévale, il y a la réalité d'un monde de moines, de clercs, de guerriers, de paysans, d'artisans, de marchands ballottés entre violence et aspiration à la paix, foi et révolte, famine et expansion. Une société hantée par l'obsession de survivre et qui parvient à maîtriser l'espace et le temps, à défricher les forêts, à se rassembler autour des villages, des châteaux et des villes, à inventer la machine, l'horloge, l'Université, la nation. Ce monde dur et conquérant, c'est celui de l'enfance de l'Occident, un monde de « primitifs » qui transforment la terre en gardant les yeux tournés vers le ciel, qui introduisent la raison dans un univers symbolique, équilibrent la parole et l'écrit, inventent le purgatoire entre l'enfer et le paradis.
Deux siècles durant, deux dynasties françaises, les Plantagenêts et les Valois, placées l'une à la tête de l'Angleterre, l'autre sur le trône des fleurs de lys, se sont livré une lutte à mort. Comment les rois de France, qui font figure de besogneux, tandis que leurs flamboyants adversaires récoltaient les lauriers de Crécy, Poitiers et Azincourt, ont-ils in fine remporté la victoire?? Ce n'est certes pas le seul effet du hasard ou de la Providence. Les Valois ont gagné, parce que, mieux que leurs adversaires, qui ne manquaient pourtant ni de volonté ni d'intelligence, ils ont su concevoir et mettre en oeuvre une stratégie globale, diplomatique et militaire, mais aussi politique, fiscale, sociale et idéologique. C'est ce que démontre avec brio Amable Sablon du Corail à travers le passionnant récit de cette confrontation totale, dont l'objet était tout autant la conquête des coeurs et des âmes que celle de territoires, de villes ou de forteresses.
En 1968, je reçus proposition d'écrire, pour la collection Trente journées qui ont fait la France, le livre consacré à l'un de ces jours mémorables, le 27 juillet 1214. Ce dimanche-là, dans la plaine de Bouvines, le roi de France Philippe Auguste avait affronté malgré lui la coalition redoutable de l'empereur Otton, du comte de Flandre Ferrand et du comte de Boulogne Renaud ; il était, grâce à Dieu, resté le soir maître du champ. L'empereur avait détalé ; les deux comtes rebelles étaient pris. Victoire, comme on l'a dit et répété, fondatrice : les assises de la monarchie française en furent décidément raffermies. Une bataille. Un événement. Ponctuel. Retentissant.
Quel intérêt, pour le grand historien des sociétés médiévales que fut Georges Duby, attaché aux profondeurs d'une histoire longue et lente, d'accepter de traiter un sujet aussi convenu dans une collection qui, de surcroît, incarnait un genre d'histoire si étranger à celui dont il était un illustre représentant ?
Renouveler de fond en comble l'approche de l'événement. Le subvertir de l'intérieur. Substituer au récit une anthropologie de la guerre au XIIIe siècle et amorcer une histoire du souvenir. Planter le drapeau de l'histoire nouvelle sur l'Annapurna de l'histoire la plus traditionnelle, écrit Pierre Nora, l'historien des lieux de mémoire, dans sa préface qui situe ce grand classique dans le mouvement de la production historique.
Pour le public français, La Chanson des Nibelungen évoque à peine plus que de lointaines sagas germaniques peuplées d'elfes évoluant dans de sombres forêts de l'Est de l'Europe. Aux adorateurs de Richard Wagner, elle dira forcément un peu plus. Pourtant, le maître de Bayreuth en a largement réinventé la matière. Quant au terme « Nibelungen », de Nebel (« brume », « brouillard »...), il est même intraduisible. Est-ce un domaine, un empire, un peuple ? Peut-être les trois à la fois. Joël Schmidt nous conte cette fabuleuse histoire à partir des versions des trois manuscrits qui sont parvenus jusqu'à nous, en moyen et haut allemand. Mettant au jour les origines de La Chanson, il démontre comment ces légendes, colportées par des anonymes, ont ensemencé l'imaginaire populaire. Qu'en ont fait les trouvères et les troubadours ? Comment les artistes s'en sont emparé, de Richard Wagner à Fritz Lang ? Qu'en ont fait l'idéologie et la politique ? Une immersion dans un monde merveilleux qui ravira les amateurs de mythologie nordique.
Ernst Kantorowicz scrute le "mystère de l'État", concentré dans la conception des Deux Corps du roi : le mystère de l'émergence, dans le cadre des monarchies de l'Occident chrétien, entre le Xe et le XVIIe siècle, au travers et au-delà de la personne physique du prince, de cette personne politique indépendante de lui bien qu'incarnée en lui, et destinée à vivre un jour sous le nom d'État. C'est l'alchimie théologico-politique qui a présidé à cette opération capitale que reconstitue l'ouvrage.
La transmutation de la figure royale a pour point de départ le modèle des deux natures du Christ. Elle a pour moteur la rivalité mimétique à la faveur de laquelle le pouvoir séculier s'affirme en face de l'Église en s'emparant de ses attributs de corps mystique. Avec une prodigieuse érudition, Ernst Kantorowicz éclaire les fondations métaphysiques de l'État moderne. Sa volonté de retracer une 'histoire totale' transparaît dans le regard que porte l'auteur sur la théorisation des Deux Corps du roi ; il associe aussi bien l'apport de l'économie, de la culture, que de l'interprétation sociale et psychologique. Le savoir le plus spécialisé est au service, ici, de l'exhumation d'un des pans les plus secrets et les plus décisifs du "miracle européen". Il fait de ce chef-d'oeuvre de l'histoire médiévale l'un des livres-clés de nos origines.
Des grandes invasions à la guerre de Cent Ans, le Moyen Âge est le théâtre d'une intense guerre secrète où toutes les techniques de l'espionnage moderne sont pratiquées : éclairage, écoute des conversations, interception de courriers... Les Vikings sont les premiers à recourir à la reconnaissance et au renseignement pour obtenir l'effet de surprise maximum au cours de leurs raids. Les Normands ne cessent d'avoir recours à l'espionnage pour la sécurité de leur duché ou pour la conquête de l'Angleterre et de la Sicile. En Méditerranée, Byzance dispose d'une solide tradition de l'action clandestine, mise en lumière par les Croisades, grâce à laquelle il parvient à déjouer les complots qui menacent l'empire.
Le 14 novembre 1522 s'éteignait dans le silence du château de Chantelle, loin des fastes et de l'animation de la cour, Anne de France, dame de Beaujeu, duchesse de Bourbonnais et d'Auvergne, fille de Louis XI et soeur de Charles VIII. Tour à tour, elle avait guidé un royaume et un duché avec finesse et autorité. Considérée par ses contemporains comme l'une des femmes les plus puissantes de son temps, cette « fille des fleurs de lys » déploya son pouvoir sous des formes politiques, symboliques et littéraires qui firent d'elle l'une des princesses les plus remarquables de l'Europe des années 1500. En même temps qu'il explore un monde en pleine effervescence politique et qu'il invite à une immersion dans le passé de la monarchie française, cet ouvrage a pour ambition de dévoiler les multiples facettes d'Anne de France. À la lumière de sources inédites, Aubrée David-Chapy offre un nouveau regard sur cette figure hors du commun, à la fois dernière grande princesse médiévale et première femme de pouvoir de la Renaissance.
En moins de trois siècles, la civilisation viking a profondément marqué le monde occidental. Comment ces hommes du Nord ont-ils dompté les mers pour laisser leurs traces aux quatre coins de l'Europe (et jusqu'en Amérique !) ?
Aux premières razzias des Vikings danois vers les îles britanniques et la France (où ils renversent un roi et fondent la prospère Normandie...) succèdent les grands voyages des Norvégiens vers l'Islande, le Groenland puis l'Amérique (cinq siècles avant Christophe Colomb !). Dans le même temps, de lacs en fleuves, les Suédois traversent l'Europe depuis la Baltique et donnent leurs premiers tsars à la Russie !
Cette épopée en trois mouvements, racontée sous la forme d'un grand récit, donne à voir une société fascinante par ses paradoxes. Des paysans devenus des navigateurs exceptionnels, des pillards d'une violence inouïe capables de commerce, d'administration, de gouvernance quasi démocratique, des païens devenus chrétiens, des artistes : voilà qui sont les Vikings !
La grande synthèse par l'un des meilleurs médiévistes actuels.Pourquoi cette nouvelle histoire du Moyen Age ? Premièrement, parce que plus nous nous éloignons de cette période, plus elle intrigue, et même fascine, car nous sentons confusément que là se trouvent les racines de nos aspirations et de nos drames actuels, des obscurantismes religieux aussi bien que des hautes spiritualités, de la violence aveugle comme de la quête de sens, de la peur du futur comme du rêve d'un retour à la nature.
Deuxièmement, parce que l'image actuelle du monde médiéval est trop souvent falsifiée : évacué des programmes scolaires, réduit en miettes anecdotiques pour les médias, transformé en légende noire ou dorée, le Moyen Âge a perdu toute cohérence dans la mémoire collective du " grand public ". Pour le comprendre - donc pour nous comprendre -, il faut restituer les faits, les noms, les dates, dans leur enchaînement logique et chronologique. C'est ce que ce livre tente de faire.
Troisièmement, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'élargir notre vue en replaçant " notre " Moyen Âge européen dans le contexte de ses relations avec ses voisins. L'histoire médiévale occidentale est indissociable de celle du Proche-Orient, à la fois ennemi et Terre promise. C'est un drame en trois actes, plein de bruit et de fureur, de splendeurs et de misères, rythmé à la fois par les avancées propres du génie européen et par son affrontement avec l'Orient : du Ve au Xe siècle, c'est l'âge des grandes illusions, pendant lequel l'Orient byzantin puis musulman domine un Occident encore barbare ; du XIe au XIIIe siècle, l'Occident chrétien manifeste son dynamisme et atteint son âge de raison, en accord avec une foi plus éclairée, avant de connaître des fléaux apocalyptiques aux XIVe et XVe siècles, dans un âge de transition vers un monde moderne.
Redécouvrez tous les secrets de l'Histoire de France à travers les personnages ou épisodes marquants qui l'ont façonnée.
Charlemagne était-il le premier Carolingien ? Explorez l'histoire de cette dynastie en 20 portraits et événements aux côtés de Pépin le Bref, Louis le Pieux ou encore Hugues le Grand, faiseur de rois et Dhuoda de Septimanie, comtesse au destin tragique...
Une histoire symbolique
du Moyen Âge occidental
Les procès intentés aux animaux, la mythologie du bois et des arbres, le bestiaire des fables, l'arrivée du jeu d'échecs en Europe, l'histoire et l'archéologie des couleurs, l'origine des armoiries et des drapeaux, l'iconographie de Judas, la légende du roi Arthur et celle d'Ivanhoé : tels sont quelques-uns des sujets traités par Michel Pastoureau dans cette " Histoire symbolique du Moyen Âge occidental ".
L'auteur, qui construit cette histoire depuis trois décennies, nous conduit ainsi sur des terrains documentaires variés : le lexique et les faits de langue, les textes littéraires et didactiques, les armoiries et les noms propres, les images et les œuvres d'art. Partout, Michel Pastoureau souligne avec force combien cette histoire symbolique des animaux et des végétaux, des couleurs et des images, des signes et des songes, loin de s'opposer à la réalité sociale, économique ou politique, en est une des composantes essentielles.
Pour l'historien, l'imaginaire fait toujours partie de la réalité.
« Les Vikings étaient de redoutables barbares », « On ne sait rien d'eux », « Ils naviguaient sur des drakkars », « C'étaient de féroces païens », « Ils sont partis d'Islande pour découvrir l'Amérique », « Ils ont sillonné toutes les mers », « Ils sont apparus et ont disparu comme par enchantement »... Régis Boyer dévoile dans cet ouvrage la richesse d'une civilisation méconnue, souvent réduite
quelques clichés.
Une vision d'ensemble de la vie des hommes et des femmes du Moyen Age, des invasions barbares à la Renaissance.Entre " Naître " et " Mourir ", les vingt-deux chapitres de ce livre - appelé à devenir un classique - scandent l'existence des hommes et des femmes du Moyen-Âge.
L'on découvre ainsi qu'on ne se marie pas par amour et que les futurs époux, surtout la femme, n'ont pas leur mot à dire. La sexualité tient pourtant une place importante au sein du couple et certains textes, connus des milieux cultivés, attestent même l'existence d'un art érotique. L'éducation, quant à elle, est décrite à la fois sur le plan religieux, pratique et intellectuel, et les anecdotes décrivent de façon plaisante la vie des étudiants dont Villon est l'un des représentants les moins recommandables.
Les quantités de nourriture et de vin exagérées - aspects essentiels du quotidien - impressionnent assurément nos contemporains fervents de diététique, de même que la vie de ceux qui prient, qui combattent et qui travaillent, ces paysans qui sont l'essentiel de la population. La religion, naturellement, structure cette société et impose à tout homme de préparer sa mort - ce qui n'empêche pas de profiter des instants de loisir bien plus fréquents qu'on ne l'imagine. Jean Verdon brosse avec
maestra un panorama sans équivalent, riche et foisonnant.
Sombre repoussoir des Lumières et de la modernité, le Moyen Âge peine à se défaire de sa mauvaise réputation. Pourtant, au coeur de ce millénaire se loge une singulière période d'essor et d'élan créateur, déterminante pour la destinée du monde européen.
Réputé anarchique, le système féodal repose en fait sur une organisation sociale efficace. L'Église, colonne vertébrale de la société, assure la cohésion des entités locales tout en conférant à la chrétienté une prétention à l'universalité. Les manières de percevoir et de vivre le temps, l'espace, l'au-delà, l'âme et le corps révèlent les paradoxes d'une civilisation exceptionnellement féconde.
Ainsi, le féodalisme, traditionnellement considéré comme l'âge de la stagnation et de l'obscurantisme, pourrait bien être l'un des ressorts oubliés de la dynamique par laquelle l'Occident a imposé sa domination à l'Amérique d'abord, puis à l'ensemble de la planète. Porté par une thèse originale, La Civilisation féodale s'est imposé dès sa première parution comme une somme incontournable sur l'histoire médiévale.
Élevé loin du monde par sa mère, Perceval entreprend la découverte de l'amour et des vertus chevaleresques à la cour du roi Arthur. Commence alors la quête du graal, objet merveilleux d'une valeur inestimable. Semé d'embûches, le périple de Perceval est aussi un parcours initiatique dans le monde de la chevalerie.
Roman inachevé, ce chef-d'oeuvre de l'époque médiévale a introduit le mythe de la quête du graal dans la littérature française.
o Objet d'étude : Héros/héroïnes et héroïsmes [5e]
o Dossier pédagogique : Cinq fiches pour saisir les enjeux de l'oeuvre
o Prolongement : Prouesses chevaleresques (corpus de textes).
Al-Andalus continue de susciter fantasmes, nostalgie et projections de toutes sortes. Tour à tour érigée en haut lieu de la tolérance islamique, en paradis perdu dont ne subsistent que de délicats palais et l'écho lointain d'un art de vivre disparu, mais aussi en théâtre d'une lutte à mort entre Islam et Chrétienté, elle est l'une des rares terres ayant donné naissance à des mythes aussi riches que contradictoires.
Ce morceau d'Europe qui fut à l'Islam a heureusement laissé des textes qu'Emmanuelle Tixier du Mesnil se propose de relire, en regardant plus particulièrement la très riche moisson intellectuelle du XIe siècle, lorsqu'une vingtaine de principautés, les royaumes des Taïfas, se partageaient les lambeaux du territoire califal. Ce temps de tous les dangers, alors que menaçaient tant les rois chrétiens du nord de la péninsule que les guerriers berbères du Maghreb, fut celui d'une grande inventivité politique (l'Espagne islamique expérimentait deux cents ans avant l'Orient la disparition du califat), mais aussi celui d'une très belle floraison culturelle. Pouvoir et savoir nouèrent dans ce théâtre d'exception des liens très solides au cours d'un beau XIe siècle dont il faut restituer le déroulement et la complexe histoire. Les princes andalous firent de la culture un projet politique, un ferment de légitimité, le moyen de la concurrence entre eux, contribuant à fixer pour des siècles l'image d'une péninsule savante.
Professeur d'histoire médiévale de l'Islam à l'université de Paris Nanterre, Emmanuelle Tixier du Mesnil est spécialiste de la géographie arabe médiévale et de l'histoire d'al-Andalus. Elle est notamment l'auteur d'Al-Andalus. Anthologie, en collaboration avec Brigitte Foulon, (GF Flammarion, 2009) et de Géographes d'al-Andalus. De l'inventaire d'un territoire à la construction d'une mémoire (Presses universitaires de la Sorbonne, 2014).
Écrire en 100 mots les 1000 ans du Moyen Âge est un pari impossible. Pari néanmoins relevé par cet ouvrage grâce aux regards croisés d'une historienne et d'une littéraire qui, au travers de cent termes, parviennent à rendre compte d'une réalité souvent difficilement saisissable et d'une littérature aussi riche que complexe. Car il ne s'agit pas ici de définir exhaustivement chaque mot à la manière d'un dictionnaire ou d'un lexique, mais bien de saisir quelque chose de cette ambiance du Moyen Âge occidental, dont Johan Huizinga écrivait au début du XXe siècle qu'il s'y mêlait «?l'odeur de la rose et du sang?». De la «?confrérie?» au «?village?», de la «?confession?» au «?Graal?», de l'«?ost?» à la «?fin'amor?», ces 100 mots invitent le lecteur contemporain à se représenter le Moyen Âge entre tradition et modernité, un Moyen Âge autre et nôtre.
La sociologie a fait un usage privilégié du Moyen Âge pour se constituer en discipline autonome. Auguste Comte, Émile Durkheim, Max Weber, et plus tard Pierre Bourdieu ont ainsi pensé les transformations des sociétés contemporaines depuis la distance offerte par cette période et forgé des concepts à valeur générale comme le charisme, la rationalisation ou l'habitus. Les médiévistes ont pu à leur tour s'en emparer et les mobiliser. Mais le dialogue, déjà fécond, entre histoire et sociologie n'est pas sans poser de difficultés, notamment parce que certaines notions se fondent sur un Moyen Âge qui n'existe plus, tant les représentations et connaissances sur cette période ont évolué au cours du dernier siècle.
Alexis Fontbonne propose ici de faire revenir la sociologie à l'étude du Moyen Âge, afin de poser les bases d'une véritable sociologie médiévale. S'appuyant sur les derniers travaux de la médiévistique, il présente une démarche, qui, à partir d'outils et de déconstructions critiques, devrait permettre une meilleure compréhension des pratiques sociales et de l'univers mental du Moyen Âge et proposer un renouvellement de certains concepts sociologiques.