Nouvelle édition pour le 75e anniversaire de sa première publication.
Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu'en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s'installent clandestinement dans « l'Annexe» de l'immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés, vraisemblablement sur dénonciation.
Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en 1945, peu après sa soeur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l'un des plus émouvants sur la vie quotidienne d'une famille juive sous le joug nazi.
De la Terre de Feu à Istanbul, de l'île de Pâques à Londres, voici le regard sur le monde d,un témoin privilégié, celui d'un Loti reporter inattendu, parfois émerveillé par la beauté du monde, parfois lucide sur les ravages du progrès. Visions de paix avec des portraits de villes comme Damas, Bethléem ou New York,ou bien de guerre : Annam en 1883, Chine de la révolte des Boxers en 1901, tranchées de la Somme ou Venise en 14-18. Des pendus de Salonique aux enfants affamés de l'Inde, de la populaire danse des épées de Saint-Jean-de-Luz à un bal mondain à Tokyo, Loti observe avec curiosité la diversité des peuples aussi bien que les soubresauts de l'Histoire.
Après la mort de sa grand-mère, Hadley Freeman trouve dans ses affaires une boîte à chaussures contenant les photos de mystérieux inconnus, un télégramme de la Croix-Rouge ou encore un dessin signé de la main de Picasso.
C'est pour l'autrice le début d'une enquête passionnante sur les traces de cette femme et de ses trois frères, Juifs ashkénazes qui ont fui les pogroms en Pologne dans les années vingt afin de trouver refuge à Paris. Tandis que certains membres de la famille connaîtront un destin tragique, d'autres parviendront à se construire une nouvelle vie dans les plus hautes sphères artistiques de la capitale.
Touchante et singulière, l'histoire de la famille Glass nous offre un éclairage fascinant sur la perception de l'immigration juive dans la première moitié du XXe siècle en France ainsi qu'aux États-Unis, et constitue un véritable témoignage sur les résistances qu'elle rencontre encore aujourd'hui.
À 17 ans, Jacqueline Fleury-Marié s' engage contre l' occupant nazi dans les réseaux Défense de la France puis Mithridate, comme ses parents et son frère. Distribution de journaux et de tracts, transport de messages, recherche de caches, elle effectue de nombreuses missions de liaison et de renseignement - jusqu' à
recopier une partie des plans du mur de l'Atlantique. Elle est arrêtée et emprisonnée à Fresnes, torturée par la Gestapo, parquée dans un train de déportation, connaît l'horreur de Ravensbrück, puis l'enfer des marches de la mort... Dont elle revient, brisée, mais vivante.
Sur les 1 038 résistants élevés Compagnons de la Libération par le général de Gaulle, seulement six sont des femmes - un chiffre qui est loin de représenter leur réelle part à cette lutte clandestine. À 95 ans, Jacqueline Fleury-Marié livre un témoignage exceptionnel et rend hommage à toutes ses compagnes, héroïnes souvent inconnues, qui se sont sacrifées pour leur patrie, la liberté et dont les visages continuent de la hanter.
Pour que l'Histoire ne les efface pas. Et que les valeurs qui ont porté leur combat éclairent notre époque.
« Je n'ai rien d'héroïque. Je ne suis que le maillon final de la longue, très longue chaîne de braves Hollandais qui ont fait ce que j'ai fait. »
Pendant deux ans, Miep Gies a aidé Anne Frank et sa famille à se cacher des nazis dans un immeuble d'Amsterdam. C'est également grâce à elle que le journal d'Anne est parvenu jusqu'à nous, puisqu'elle l'a conservé et caché après l'arrestation de la jeune fille, avant de le remettre à son père, Otto Frank.
Dans ce témoignage historique émouvant, elle raconte comment, avec quelques autres, elle a permis à la famille Frank de survivre pendant sa clandestinité. Elle évoque aussi, toujours avec pudeur, le quotidien d'une résistante lors de l'occupation allemande avec ses doutes, ses craintes et ses rêves, et sa participation au devoir de mémoire une fois la guerre terminée. Un document poignant à la valeur inestimable.
Calmann-Lévy, c'est avant tout une histoire de famille. À son décès en 1891, Calmann Lévy, le frère du fondateur Michel Lévy, transmet à ses trois fils, Paul, Georges et Gaston, la maison d'édition littéraire française la plus prestigieuse de l'époque. De Balzac à Vigny, en passant par Baudelaire, Dumas père et fils, Flaubert, Mérimée, Sand et Stendhal, la plupart des écrivains du XIXe siècle y ont publié leurs oeuvres.
Grâce à l'ouverture à des littératures du monde entier et à la création de nouvelles collections, les descendants s'adaptent au nouveau siècle tout en faisant perdurer l'engagement de leurs aînés. Anatole France et Pierre Loti rejoignent le catalogue, bientôt suivis par de nombreuses écrivaines - Anna de Noailles, Marcelle Tinayre, Myriam Harry, Colette -, ainsi que par de grandes plumes étrangères : D'Annunzio, Blasco Ibáñez, Galsworthy, Gorki, Pirandello, G.B. Shaw...
En octobre 1940, les nazis occupent la maison, qui sera aryanisée l'année suivante. Depuis Londres, où ils ont rallié la France libre, les fils de Gaston Calmann-Lévy, Pierre et Robert, préparent la relève, assurée dès la libération de Paris.
À partir de nombreux documents inédits, Jean-Yves Mollier retrace l'histoire des éditions Calmann-Lévy de 1891 à 1945, un demi-siècle d'une vie intellectuelle effervescente.
« L'amour et la fidélité qu'on nous témoigne ici sont la preuve éclatante que nous sommes en vie. »
Nous savons tous qui est Anne Frank, mais nous connaissons moins ses proches. Ses grands-parents, ses parents, ses oncles, tantes et cousins ont eu une vie avant et après elle, ont connu l'amour, les épreuves, le succès et les drames. Ainsi se dessine, génération après génération, le portrait d'une famille juive ancrée dans une époque faste et éclairée, jusqu'au moment où tout a basculé.
Dans ce document poignant, à partir d'archives privées (lettres, photos, poèmes), l'écrivaine Mirjam Pressler nous raconte la destinée de la famille Frank qui, malgré la séparation, a su rester unie dans les pires moments de son histoire et de l'histoire du monde.
« J'aimerais que celle ou celui qui lira ce petit livre mesure ce qu'il a de déchirant. Il est mon au revoir à ceux que je laisse sur le quai. (...) Il est mon au revoir à mon enfance de petite fille noire en collants verts, qui dévale en criant les jardins de Ménilmontant. »Quand Marie Desplechin rencontre Aya Cissoko, elle est touchée par la singularité de son histoire. Née de parents maliens, Aya a connu une petite enfance habitée de souvenirs délicieux, qui prend fin avec la disparition de son père et de sa petite soeur dans un incendie. Élevée par sa mère dans le respect du danbé, la dignité en malinké, Aya apprend à surmonter les épreuves et trouve dans la boxe un refuge.
EN FRANCE, 1 ÉLÈVE SUR 10 EST VICTIME DE HARCÈLEMENT À L'ÉCOLE.« Marion, ma fille, le 13 février 2013, tu t'es suicidée à 13 ans, en te pendant à un foulard, dans ta chambre.Sous ton lit en hauteur, on a trouvé ton téléphone portable, attaché au bout d'un fil, pendu lui aussi pour couper symboliquement la parole à ceux qui, au collège, te torturaient à coups d'insultes et de menaces.J'écris ce livre pour te rendre hommage, pour dire ma nostalgie d'un futur que tu ne partageras pas avec moi, avec nous.J'écris ce livre pour que chacun tire les leçons de ta mort. Pour que les parents évitent à leurs enfants de devenir des victimes, comme toi, ou des bourreaux, comme ceux qui t'ont fait perdre pied. Pour que les administrations scolaires s'évertuent à la vigilance, à l'écoute et à la bienveillance à l'égard des enfants en souffrance.J'écris ce livre pour qu'on prenne au sérieux le phénomène du harcèlement scolaire.J'écris ce livre pour que plus jamais un enfant n'ait envie de pendre son téléphone, ni de suspendre à jamais sa vie. »Un récit recueilli par Jacqueline Remy.
Racontée comme un roman,
la vie inspirante de Geneviève de Gaulle-Anthonioz
dont les combats et le sens de la fraternité
sont plus que jamais d'actualité.Nièce du général, bien moins connue que cet oncle qui l'aimait beaucoup, Geneviève de Gaulle-Anthonioz a pourtant tracé un chemin exemplaire.
À 20 ans, résistante déportée à Ravensbrück, elle fait l'expérience de la fraternité, de la solidarité qui sauve. De ces heures noires et d'un inébranlable sens du devoir et de la justice, elle tire la force de dédier sa vie à la défense des plus pauvres. Engagée pendant trente ans auprès d'eux à travers ATD Quart Monde, elle est aussi, ce qu'on ignore, à l'origine de la loi anti-exclusion adoptée par le Parlement
en 1998.
Voici donc le portrait intime d'une Française courageuse, d'une « petite dame » à la volonté d'acier, d'une épouse amoureuse et mère attentive, d'une femme entière qui, face aux injustices, a toujours refusé de détourner le regard.
Journaliste, réalisatrice et romancière, Bernadette Pécassou-Camebrac a réuni documentation, rencontres et souffle romanesque pour écrire cette biographie. Elle est aussi l'auteure de nombreux romans à succès dont La Belle Chocolatière, La Dernière Bagnarde et, tout dernièrement, L`Hôtelière du Gallia-Londres.
Jeune médecin à la fin des années 1960, Patrick Aeberhard part pour le Biafra, mû par le désir de changer le monde.
Avec des confrères, il participe à la fondation de la première grande ONG humanitaire, Médecins sans frontières et, plus tard, à celle de Médecins du monde. Sa vie devient alors une suite d'aventures (missions de sauvetage, ponts aériens,
construction d'hôpitaux de fortune...), du Liban au Vietnam, en passant par l'Afghanistan, l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.
Il se bat pour sauver les victimes de conflits armés et de famines, souvent dans des conditions matérielles précaires avec, comme boussole, le devoir d'ingérence et, comme soutien, la réflexion des grands intellectuels du temps.
Parfois freiné par les contraintes politiques et continuant son travail hospitalier, il ne se départ jamais, au fil de rencontres lumineuses sur le terrain, d'une conviction inébranlable dans sa mission : la responsabilité de protéger chacun, au nom de la dignité humaine.
"Nous aurions filé vers les Pyrénées. On aurait coupé l'Espagne de haut en bas. Une manière de césarienne pour exhumer ton histoire. Nous serions remontés au début, jusqu'à Fès, ta ville natale. Serions-nous jamais arrivés ?"
À l'automne 2012, j'ai voulu emmener mon père marocain dans les rues de sa jeunesse, le quartier juif de Fès, la médina, l'entrelacs de ses souvenirs campés entre l'université de la Karaouine et la façade de l'Empire qui fut jadis le plus grand cinéma d'Afrique du Nord.
J'ai fait le voyage sans lui. La maladie en a décidé ainsi, je suis devenu à sa place le marcheur de Fès. J'ai compris à quoi tient une existence. Un kilomètre à peine sépare le mellah de la ville moderne, le monde juif de l'ancien secteur européen. Dans ce mouchoir de poche, Moshé Maman est devenu Maurice Maman. Comme tous les siens, le Juif marocain a rêvé de s'intégrer à la France, de parler sa langue, d'y construire sa maison, sa famille, son avenir.
J"ai traversé les ruelles et les cimetières, poussé la pore des rares synagogues, parlé aux derniers Juifs fassis dont la flamme s'éteindra bientôt. À chaque pas, je suis tombé sur ce père longtemps inconnu. Jusqu'à tomber sur moi, à l'improviste.
À l'occasion du centenaire de sa naissance, une plongée indédite et fascinante dans l'intimité d'une immense romancière.
Malgré une oeuvre colossale, la romancière américaine Patricia Highsmith est toujours restée discrète sur sa personne. La découverte, après sa mort, de dix-huit
journaux intimes et trente-huit carnets de notes cachés dans sa maison suisse est donc un événement sensationnel.
Rédigés à la main de 1941 à 1995, en cinq langues pour les garder à l'abri des regards indiscrets, ces écrits personnels contiennent la vie intime, sauvage et poignante de l'autrice, ainsi que des poèmes, des listes de lieux où elle a voyagé et vécu, des romans en cours de rédaction et des personnes les plus importantes à ses yeux.
Entre l'éditeur le plus novateur de son temps et le romancier qui devient célèbre du jour au lendemain par le scandale d'un procès, la relation dure pendantquinze ans et elle produit trois romans : Madame Bovary, véritable coup de tonnerre et immense succès, Salammbô, puis L'Éducation sentimentale, un échec public et commercial.
Comme beaucoup d'histoires de couples, celle-ci commence par un coup de foudre, se prolonge en lune de miel, traverse des tensions et se termine en rupture définitive.
Les deux hommes, tous deux nés en 1821, tous deux passionnés de théâtre avant d'écrire et de publier des livres, avaient de nombreux points communs, mais aussi des conceptions différentes de la littérature : Michel Lévy est un éditeur avisé qui ne sépare pas la qualité artistique de la valeur commerciale ; en esthète aristocratique, Flaubert méprise les « épiciers », du haut de sa conception d'un art autonome que la publication ne peut que prostituer.
«Penser et être vivant
ne font qu'un » Hannah Arendt est l'une des plus grandes philosophes du XXe siècle.Au-delà de la richesse de son exploration intellectuelle, sa vie elle-même fut hors-norme : victime de la persécution nazie, exilée, émancipée dans un monde masculin, amoureuse éperdue, témoin d'un des plus grands procès de son siècle, et amie d'exceptionnels artistes et penseurs.
Pour la première fois, un roman graphique nous entraîne dans la vie de Hannah Arendt, femme complexe, parfois incomprise, mais profondément courageuse. Une manière malicieuse de comprendre sa pensée qui nous rappelle encore aujourd'hui ce que signifie vivre en tant qu'individu et citoyen en des temps troublés.
Anne Frank est née le 12 juin 1929
à Francfort. Sa famille à émigré
aux Pays-Bas en 1933. A Amsterdam,
elle connait une enfance heureuse
jusqu'en 1942, malgré la guerre.
le 6 juillet 1942, les Frank s'installent
clandestinement dans "l'Annexe"
de l'immeuble du 263, Prinsengracht.
Le 4 août, ils sont arrêtés
Vraisemblablement sur denonciation.
Déportée à Auschwitz, puis à
Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus
en février ou mars 1945,
peu après sa soeur Margot
Un voyage inédit dans 3 000 ans d'Histoire.
Depuis la nuit des temps, Istanbul captive les esprits et attire des populations du monde entier. Et c'est parce qu'elle a toujours été aussi convoitée que la ville recèle de tant d'anecdotes et récits incroyables. Istanbul, Le conte des trois cités est l'occasion unique de se plonger dans ses trois mille ans d'Histoire exceptionnelle.
Au fil des siècles, Bettany Hughes nous dévoile avec son style si vivant les innombrables métamorphoses culturelles, religieuses, ethniques et architecturales de cette ville fascinante. De Byzance à Constantinople puis à Istanbul, l'auteure brosse un vaste tableau incarné par une étourdissante galerie d'hommes et de femmes ordinaires et extraordinaires.
De l'Âge du bronze jusqu'à l'émergence de la Turquie moderne, laissezvous transporter par un voyage unique en son genre.
À l'approche de son centenaire, Michel Peyramaure se retourne, avec beaucoup d'élégance et de facétie, sur son existence d'homme de lettres resté fidèle à sa région natale, la Corrèze.
Ces croquis de mémoire sont ceux d'un sage, attentif, du seuil de sa caverne, à la vie de sa province, de sa famille, comme au souvenir de ses amis et de ses amours, des figures célèbres aussi bien que des anonymes singuliers côtoyés dans sa longue carrière. Dans ces pages, on croise Régine Desforges, on échange une recette de cuisine avec Amélie Nothomb, on apprend la fin tragique de la grosse Zizi, dans les terribles inondations de 1960...
Ce n'est pas un testament que nous livre Michel Peyramaure, mais des fragments tour à tour profonds ou malicieux de la vie d'un homme qui a bien vécu, beaucoup lu et pose un regard sincère et émouvant sur la vieillesse.
Il y a cent ans, après avoir définitivement clos son journal intime tenu toute sa vie durant, Pierre Loti (1850-1923) publiait chez Calmann-Lévy un remarquable récit autobiographique de l'adolescence : Prime jeunesse.
Cent ans plus tard, chez le même éditeur, Alain Quella-Villéger,
qui entend redonner à l'homme et à l'oeuvre une seconde jeunesse, nous livre ici, non pas le roman d'une vie,
mais une vie de roman !Une existence fascinante, bercée entre tentation des ailleurs et besoin de refuge, entre conformisme et transgression, tant l'homme apparaît fantasque, inattendu, désinvolte, révolté, hédoniste jusqu'à l'excès, goinfre et gouffre à la fois ; mille vies n'auraient jamais pu l'assouvir. Il édifie à Rochefort une maison-palais exotique. Un véritable roman-photo le montre tour à tour spahi, Albanais, acrobate de cirque, bédouin sur dromadaire, à dos d'éléphant en Inde ou fumant le narghilé en Turquie, mandarin à Pékin, joueur de pelote basque, pêcheur breton, Osiris, soldat des tranchées en 14-18 ou bien encore presque nu...
Voici la figure singulière d'un officier de Marine anticolonialiste et grand ami de l'Islam devenu académicien français à 42 ans, bourgeois quasiment bigame et ami des têtes couronnées autant que des matelots athlétiques. On a trop souvent réduit à l'exotisme le plus kitsch celui qui fut l'un des écrivains « engagés » du début du XXe siècle et dont on ne cesse de découvrir aujourd'hui la savoureuse modernité.
Et une oeuvre dont la magie, d'Aziyadé à Pêcheur d'Islande, de Madame Chrysanthème à Ramuntcho, opère encore, celle d'un inclassable écrivain-voyageur, remarquable dessinateur et photographe, qui nous emmène de l'île de Pâques à Istanbul, de la Terre sainte à la Patagonie, de Pékin à New York, de Tahiti au Sénégal, de la vallée du Nil à celle du Gange. Sacha Guitry écrivit qu'« on devrait mentir en racontant la vie de Pierre Loti, on devrait dire aux jeunes gens : vivait jadis un écrivain que l'on admirait tellement dans son pays qu'une escadre l'accompagnait quand il faisait le tour du monde »...
Jean-Marie Roughol a passé plus de vingt ans dans la rue. Un soir, alors qu'il « tape la manche », il propose à un cycliste de surveiller son vélo. Ce cycliste, c'est Jean-Louis Debré. De leur rencontre et de celles qui suivront naîtra, entre le SDF et le président du Conseil constitutionnel, une singulière relation de confiance. Au point que, avec l'aide de Jean-Louis Debré, Jean-Marie Roughol a accepté d'écrire son histoire.
C'est un témoignage sans fard et sans complaisance que livre ce « môme de la cloche » de 47 ans. Du XIXe arrondissement de son enfance aux trottoirs de la très chic rue Marbeuf, Jean-Marie Roughol déroule les années de galère : la jeunesse chaotique, les premières « tapes », les amitiés, les amours et les enfants
abandonnés ou quittés... De squats en bouches de métro, de parcs en chambres d'hôtel miteuses, on plonge avec lui dans le quotidien âpre des marginaux, parmi les êtres humains qu'on choisit le plus souvent de ne pas voir, au coeur de la violence, de la peur, du dénuement mais également de la débrouille, de la solidarité et des copains...
Jean-Marie raconte aussi l'univers de la mendicité. « Taquiner » ou « attendre le pèlerin » s'apparente à un véritable métier qui s'exerce sur un marché dicté par ses propres lois, sa concurrence... où il faut savoir conquérir et protéger son territoire. S'il dépeint un monde dur, terrible et en pleine mutation, il reconnaît que le jour où il n'aura plus la force et qu'il devra abandonner la rue, elle lui manquera,
c'est certain.
Gounod, 1818-1893, est passé à la postérité pour avoir écrit Faust, Roméo et Juliette, Mireille. Mais bien qu'il ait rencontré un formidable succès de son vivant et qu'il ait exercé, dans des genres très variés, une forte influence sur ses cadets - Bizet, Massenet, Saint-Saëns, voire Debussy, etc. ù, Gounod demeure encore méconnu.En publiant Mémoires d'un artiste, édité dès 1896 par Calmann-Lévy et devenu depuis introuvable, on fera découvrir la biographie du musicien, telle que lui-même l'a racontéeà jusqu'à la création de Faust. Histoire d'un enfant pauvre et doué, vocation mystique, musicale également, séjour romain à la Villa Médicis, passage à Vienne, puis en Allemagne où le jeune Gounod rend visite à Mendelssohn. Le lecteur aura la révélation d'un artiste aussi accessible que secret.Dans sa présentation, Claude Glayman - qui a déjà assuré l'édition des Lettres de Bizet - complète la biographie de Gounod, évoque le rôle du compositeur dans la musique française et au-delà, notamment à travers le mythe toujours vivant de Faust, et propose une chronologie ainsi qu'une discographie des oeuvres du maître.Alors que le grand répertoire du xixe siècle redevient populaire, l'importance de personnalités comme Gounod prend son véritable relief : on le vérifiera en 1993 à l'occasion du centenaire de sa mort. C'est tout à la fois l'histoire de la musique qui s'écrit et le plaisir de l'écoute qui s'apprécie.
Au début des années soixante, le ministre de l'Information est le véritable patron des radios et télévisions publiques. Il a une ligne directe avec le directeur de l' actualité télévisée avec lequel il décide tous les soirs du contenu des journaux d'information.
Soixante ans plus tard, la concurrence entre les médias est sans répit, la course à l' information permanente, avec, entre autres, l' arrivée de chaînes d' information en continu, le développement des fake news et les sites Internet et plateformes numériques qui menacent de s' affirmer comme les médias dominants.
Étienne Mougeotte nous raconte cette incroyable évolution à laquelle il a participé, depuis les postes de direction qu' il a occupés à France Inter, Europe 1, TF1, Radio Classique, Télé 7 Jours et au Figaro.
Radio, télévision, presse écrite, numérique, aucun média ne lui a été étranger.
C' est aussi toute la vie politique des soixante dernières années qu' Étienne Mougeotte évoque à travers ses souvenirs de la guerre des Six Jours, de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing et celle de Jacques Chirac, ou de l' arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981.
Étienne Mougeotte se livre pour la première fois et nous entraîne dans les coulisses fascinantes des médias et du pouvoir.
Exploits des sportifs de haut niveau, émeutes en banlieue, lutte contre le racisme et les discriminations, mouvement associatif : depuis une dizaine d'années, les Noirs vivant en France métropolitaine sont apparus si visiblement sur la scène publique nationale qu'on peut parler aujourd'hui d'une « question noire » française. Plusieurs livres d'actualité ont relayé ces enjeux, mais jusqu'à présent, ils n'étaient pas encore étayés par des travaux de réflexion qui permettraient de les expliquer avec savoir et méthode. C'est à ce travail fondateur de black studies à la française que Pap Ndiaye s'est consacré.Comment définir les Noirs de France ? L'auteur démontre brillamment que la « condition noire » désigne une situation sociale qui n'est celle ni d'une classe, d'une caste ou d'une communauté, mais d'une minorité, c'est-à-dire d'un groupe de personnes ayant en partage l'expérience sociale d'être généralement considérées comme noires.Cet essai dense et limpide décrit et analyse l'expérience de ces hommes et de ces femmes du xviiie siècle à nos jours ; le passé et le présent d'une minorité française.En préface, une nouvelle inédite de Marie NDiaye, Les Soeurs.
Que devient une fille de Gaza qui grandit à l'ombre d'un oncle responsable important des services de sécurité du Hamas à qui elle s'oppose violemment ?
Que devient-elle quand des soldats israéliens font régulièrement irruption au milieu de la nuit pour obliger son grand-père et d'autres vieillards à sortir en pyjama effacer les graffitis que des jeunes ont tracé sur les murs ?
Que devient-elle avec un père musulman libéral aimant la lecture, un grand-père bienveillant qui la cache sous son édredon, dans une société dominée par l'enfermement, la corruption, le machisme, mais aussi par une incroyable humanité ?
Elle écrit pour vider ce trop-plein de sentiments contradictoires, elle dresse sur un ton à la fois joyeux et grave le portrait sensuel d'un pays natal passionnément aimé, devenu au fil des ans chaudron des guerres et des intégrismes.
Écrivaine, voilà ce qu'elle devient.