Les histoires poignantes mais souvent joyeuses de ce livre composent la tendre chronique d'un homme qui se souvient de son père. Un génial représentant de commerce et grand amoureux de la pêche, géant captivant et charmeur aux yeux de l'enfant qu'il était. Les chroniques commencent simplement, par ce regard de l'enfance, puis elles se développent pour illustrer la prise de conscience d'un garçon qui grandit et observe le monde autour de lui. Si elles reconstituent l'histoire de sa famille, avec en arrière-plan celle de l'Europe centrale, elles sont en réalité beaucoup plus que cela : de touchantes méditations sur la vie et la survie, la mort et la mémoire, l'humour, la justice et la compassion.L'humour et l'originalité de cette oeuvre largement autobiographique ont permis à Ota Pavel de devenir un classique dans son pays, au même titre que Jaroslav Hasek et Bohumil Hrabal.
Tiré d'un poème de l'auteure, ce titre souligne à la fois la charge érotique du texte et la rebellion extraordinaire d'une femme face à l'ambiance étouffante qui règne en Tchécoslovaquie d'après-guerre.
Probablement écrite en 1962, cette lettre est un véritable manifeste pour la liberté individuelle.
Dans les années qui précèdent le Printemps de Prague, Jana ?erná livrait dans cette lettre à Egon Bondy sa volonté de révolutionner les codes de conduite, de rechercher de nouveaux " possibles " dans la vie privée, les rapports sentimentaux et la sexualité. En refusant de se soumettre à la primauté masculine, elle affirme aussi son souhait d'une sexualité non séparée des sentiments et de l'activité intellectuelle.
Dans le « Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne de Hautes Montagnes » fleurissent depuis des années les trafics en tout genre : femmes, armes, drogues. Alors quand des adolescentes disparaissent d'un centre de désintoxication, personne ne s'en soucie. Sauf peut-être un journaliste cherchant à établir un lien entre la mort de la jeune Brona, la carrière fulgurante de politiciens véreux et la mafia calabraise ?
Au milieu des années 1990, dans une Slovaquie gangrénée par la corruption, Veronika, 17 ans, est enlevée par deux proxénètes. Mais la jeune femme réussit à leur échapper et décide de porter plainte. Erreur fatale, car la police locale, pourrie jusqu'à l'os, protège les réseaux mafieux. La voilà menacée de toutes parts. Seul Schlesinger, un journaliste intègre, et deux flics francs-tireurs, vont l'aider à assouvir sa soif de justice.
Il était une fois à Losonc deux garçons que tout oppose. L'un est de bonne famille, il se lave les dents tous les jours et veut devenir écrivain. L'autre, un casse-cou effronté, terrorise les humains comme les animaux et n'a peur de rien.
Mais un lien inébranlable les unit : une amitié à la vie, à la mort. Ensemble, ils osent vivre des aventures incroyables, chassent le cochon d'or, poursuivent une veuve-sorcière, connaissent les émois amoureux, jusqu'au jour où...
Un premier roman audacieux, plein d'humour et de tendresse, aux effluves de l'histoire de Tom Sawyer et Huckleberry Finn qui se déroule quelque part aux confins de la Slovaquie et de la Hongrie.
Des empreintes qui s'arrêtent soudainement dans la neige, un homme qui a pour seul tort de paraître suspect, un voleur de cactus qui disparaît à l'autre bout du monde, un poète qui se transforme en détective, Dieu qui apparaît comme témoin de la justice humaine, une cellule de prison dont les occupants se repentissent, un cadavre retrouvé dans une valise déposée à la consigne d'une gare... Dans ces quarante-huit nouvelles, dont plus de la moitié était inédite en français jusqu'à présent, Karel Capek mêle comme à son habitude l'ordinaire et l'extraordinaire, l'humour à la satire.
Crimes, disparitions, énigmes, mystères, enquêtes, ces récits, qui relèvent du genre policier avant l'heure, dissèquent la vérité et jouent avec notre capacité à juger. Ces textes en forme de paraboles, qui continuent de nous hanter longtemps après leur lecture, prouvent encore une fois l'importance de Capek dans l'histoire littéraire.
Traduit du tchèque par Barbora Faure et Maryse Poulette.
Biographie d'une intellectuelle et vision de l'histoire tchécoslovaque...
Si, incontestablement, c'est la correspondance de Milena Jesenská (1896-1944) avec Franz Kafka qui l'a fait entrer dans la légende - les Lettres à Milena sont un témoignage saisissant de leur amour - Milena est à elle seule toute une histoire et un personnage attachant qui n'aura eu de cesse de fasciner ses contemporains. Elle est la première traductrice de Kafka en tchèque. Brillante, rebelle, généreuse, elle est une journaliste remarquable, temoin incontournable de l'Histoire de son pays entre la chute de l'Empire austro-hongrois (1918) et l'occupation nazie de la Tchécoslovaquie (1939).
Une femme à contre-courant Issue d'un milieu bourgeois, Milena fréquente les cafés littéraires et l'élite artistique pragoise de l'époque - notamment Karel ?apek et Max Brod. à Vienne, où elle s'installe avec son premier mari, elle écrit ses premiers articles comme correspondante de presse où déjà elle se démarque par l'emploi d'un ton nouveau, d'un style particulier qui fait vivre le quotidien des rues. De retour à Prague, Milena dont l'engagement s'appuyait sur un sens concret de la solidarité, plus que sur des certitudes idéologiques, écrit dans la presse communiste, puis se rétracte et devient une ardente adversaire des dogmatiques à la solde de Moscou.
Arrêtée en novembre 1939, elle est déportée à Ravensbrück où elle meurt juste avant la libération. Hommage posthume, on lui décerne en 1995 le titre de " Juste parmi les Nations " par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem.
De la fille à la mère : Deux figures libres et rebelles en résonance En écrivant sur sa mère, avec qui elle a grandi jusqu'à ses onze ans, Jana ?erná en livre un portrait intime et inédit. Chacune a marqué son entourage et son époque, avec une similitude troublante. Milena Jesenská s'est imposée en tant qu'observatrice influente et respectée de la politique avant et pendant le Protectorat de Bohême-Moravie. Au moment de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, elle soutient plusieurs familles juives dans leur fuite du pays avant d'être incarcérée par les nazis. Sa fille, Jana ?erná, n'a quant à elle pas hésité à critiquer le régime communiste et à dévoiler la machinerie du pouvoir dans la Tchécoslovaquie des années 1950 et 1960.
Pendant des années Ota Pavel s'est intéressé à ce que des athlètes, hommes et femmes, devenus parfois de véritables symboles, ont dû accomplir, endurer, réaliser - mais aussi supporter et oublier. Leurs victoires, leurs défaites, leurs drames intérieurs, leurs tragédies personnelles. Il a ensuite mis tout son art d'écrivain à convertir ces observations en récit, réussissant en quelques pages à transformer un destin individuel en un drame puissant, à tirer d'une histoire personnelle des leçons universelles. Avec un regard toujours tendre, un style et un ton si caractéristiques, il parvient à évoquer la saveur de la gloire, mais aussi le goût amer des obstacles, de l'ingratitude et de l'oubli. Sa vision ample et profonde dépasse ainsi largement le seul univers du sport. Ota Pavel (1930-1973) est l'auteur du classique tchèque Comment j'ai rencontré les poissons, déjà paru aux éditions do, traduit par Barbora Faure, prix Mémorable 2017.
Un roman qui doit être compté parmi les meilleurs livres écrits par un écrivain tchèque contemporain. "Berta croyait au pouvoir rédempteur de l'art. A travers l'art, elle cherchait ce que vous cherchez en Dieu. La vérité". Dans l'Europe des années vingt et trente, déchirée par la guerre et la révolution, la jeune Berta Altmann cherche sa voie en tant qu'artiste et femme indépendante. Sa quête de liberté la conduira de Vienne à l'école du Bauhaus, de Weimar à Berlin et jusqu'à Prague.
La rencontre et la confrontation intellectuelle avec les artistes célèbres de son temps la poussent à s'engager dans des combats esthétiques et idéologiques à une époque où ceux-ci représentent des choix à la vie à la mort. C'est à travers l'objectif d'une équipe de tournage israélienne du xxie siècle que nous découvrons le destin extraordinaire de cette femme, inspiré de l'histoire réelle de Friedl Dicker-Brandeis, qui enseigna l'art aux enfants dans le camp de transit de Terezín et fut assassinée à Auschwitz.
Sans le savoir, les documentaristes, aidés par la petite-fille d'une de ces enfants, libéreront la force obsédante de secrets longtemps enfouis. Cette fresque couvrant un siècle d'histoire de l'Europe centrale aborde avec force ce qu'il en coûte de se jeter dans l'inconnu afin d'oser s'affirmer en tant qu'individu et artiste. -- finaliste du prix Lidové Noviny du livre de l'année.
« Ce roman adopte le point de vue d'Ilona Nováková (1856-1932), "connue" seulement dans l'histoire comme l'épouse de Pavol Országh Hviezdoslav (1849- 1921), l'un des poètes les plus vénérés de Slovaquie. Il n'a jamais mentionné sa femme dans son travail, ils n'avaient pas d'enfants, et elle a donc disparu de l'histoire. Mais Ilona était une femme instruite issue d'une famille aisée, mariée à un grand poète. Que voulait-elle ? À quoi aspirait-elle ? Etait-elle satisfaite du seul rôle dont elle disposait ?
Plutôt que de dépeindre Ilona comme un esprit libre enchaîné à un misogyne, Jana Juránová choisit de raconter une vie vraiment ordinaire. Ilona est brillante, modeste et accepte les limites de son temps, trouvant une mesure de bonheur dans ce que la vie lui offre. Elle possède si peu d'audace que le livre est plus troublant que n'importe quel roman avec des héroïnes en avance sur leur temps et en quête de liberté, rassurant les lecteurs modernes par la similitude de leurs points de vue. Ilona n'a pas de combat en elle et laisse l'ego fragile et les exigences poétiques de Pavol régir sa vie. Un chapitre décrit tout ce qu'elle a appris à la fin de ses études (dessin, chant, géographie, gymnastique, etc.) et comment elle a tout laissé glisser dès qu'elle s'est mariée pour tenter de devenir une épouse parfaite. Tout au long de sa vie, elle joue inlassablement un rôle, se permettant une expression de soi dérisoire. À quelle fin ? Ilona a décidé d'être conventionnelle. Les femmes font ce choix tout le temps - certaines le trouvent misérable et d'autres en tirent le meilleur parti. Il y a des Ilonas partout. Elles vont à l'université parce que c'est ce qu'on attend d'eux, puis elles se marient et oublient tout. Certaines élèvent des familles et sont comblées, d'autres divorcent et réessayent. Alors, le choix d'Ilona était-il "erroné"? Est-ce qu'être une bonne épouse et un parent nourricier aimant compte pour moins que de mener une vie extraordinaire ?
Jana Juránová pose ces questions et plus encore, alors qu'elle retrace une vie ordinaire vécue dans l'ombre de l'intelligentsia, et elle fait d'Ilona. Ma vie avec le poète est un livre subtil, émouvant et provocateur. »
Á la suite de circonstances fortuites, Antonin Tvrz, sociologue, est retenu dans le passage praguois qu'il vient de traverser : repoussant les uns après les autres les motifs qui devraient le contraindre à sortir - il a une réunion à l'université, doit passer à la banque, retrouver sa femme, puis sa maîtresse - il se met à musarder au gré des boutiques et cafés qui jalonnent les allées couvertes, et fait bientôt des rencontres de plus en plus étranges. En échange d'une clé lui permettant d'accéder à un lit pour sa première nuit dans le passage, il abandonne ses papiers au portier-chef, personnage énigmatique aux apparitions aléatoires. C'est le début d'un enfermement qui se mue bientôt pour Tvrz en une décision assumée : s'apercevant qu'il est possible de satisfaire à ses besoins élémentaires - gagner quelque argent en donnant un coup de main ici où là, manger, rester propre - Tvrz pense atteindre avec cette nouvelle vie clandestine la véritable liberté. L'espace du passage s'offre à ses explorations, des corridors labyrinthiques des sous-sols jusqu'aux toits où il va prendre le soleil. Mais une inquiétante rumeur politique enfle de jour en jour, une agitation orchestrée par le parti des Purs. Tvrz trouvera la mort au premier jour de la révolution, son rêve autarcique brisé par la violence totalitaire.