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AYMERIC ROLLET
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"On apprend toujours de la douleur, elle le savait depuis toute petite ; et de la détresse, davantage encore. C'est pourquoi elle a accepté avec humilité cette solitude, qu'elle a - dans une certaine mesure - choisie. Elle s'est juré qu'il n'y aurait plus dorénavant d'autre homme dans sa vie que son fils, Petros, le fruit de sa passion de jeunesse. Petros était son chef-d'oeuvre, l'oeuvre du premier amour."
Dans un Cuba asphyxié par l'oppression, Zé, adolescente, tombe enceinte d'un marin de passage. Reniée par son père, jugée par la société, elle élève son enfant avec l'aide des femmes de sa famille. Son fils Petros deviendra un pianiste de renom dont la carrière le mènera avec sa mère jusqu'en Grèce, sur les traces de son père.
Grâce à la musicalité singulière d'une langue à la fois simple et poétique, Zoé Valdés retrace un parcours cousu de ruptures et d'exils et transforme les difficultés de la vie en chant d'espoir. -
Dans ce roman, Zoé Valdés revient sur les lieux de ses bouleversantes nostalgies, à La Havane, pour cartographier les rêves d'une petite fille, Desirée Fe, ses fantasmes et ses frustrations d'adolescente, amoureuse découvrant avec l'ardeur de sa jeunesse les méandres de la sexualité. Parmi les ruines de la cité du désespoir, se dressent une infinie soif de liberté et une indomptable volonté de survivre.
« Il existe une érotique féminine dont la rhétorique peut s'avérer aussi mielleuse et ennuyeuse que l'onanisme. Même Anna de Noailles est tombée dans ce travers. Mais, bien entendu, il y a aussi Thérèse d'Ávila, Mariana Alcoforado, les soeurs Brontë, Virginia Woolf, [...] il faut les écouter, ces voix, car ce sont celles de la Terre mère, de Déméter, de Perséphone, ce sont les voix des grands mystères, et pas un seul homme n'est parvenu ne serait-ce qu'à effleurer le ciel où elles évoluent, comme des femmes folles et décoiffées, avec leurs vociférations qui sonnent si juste. C'est sur ce chemin-là que tu avances, Zoé. Et ça me fait presque peur de te le dire. En même temps, je sais bien que dire ce genre de choses à quelqu'un de ton âge ne l'empêche pas de se heurter à des murs, et puis de se relever, pour retomber encore, et repartir sans cesse dans la bataille. »
Álvaro Mutis, Prix Médicis Étranger -
"Deux vieux Cubains, Arsenio, un exilé proche de Batista, et son ami Elbio, qui n'a jamais quitté sa campagne cubaine, se retrouvent après de longues années de séparation. Alors qu'Arsenio a commencé à recueillir des témoignages pour étayer la thèse de sa petite-fille, consacrée à l'histoire de l'île, il vient chez Elbio continuer ce travail de mémoire collective.
Les deux amis, tout en évoquant leurs propres souvenirs, s'en vont à la rencontre des Cubains, les écouter, leur rendre la parole, dans la campagne environnante, puis, poursuivant leur voyage intérieur par un périple géographique, jusqu'à La Havane.
À travers ces destins et au fil des dialogues, c'est toute la mémoire cubaine que fait revivre ce livre." -
Estela, une très jeune fille, a bien du mal à comprendre tout le savant bavardage de l'homme qui est tombé amoureux d'elle. Plus âgé qu'elle, ce critique de cinéma est un homme marié dont le couple s'est étiolé. Loin d'être la belle et naïve adolescente que l'on voudrait faire d'elle, Estela a un plan, tout sauf innocent. En toile de fond, une Havane bruyante et sensuelle ; en fond sonore, des boléros mélancoliques.
Ce roman inédit de Guillermo Cabrera-Infante s'inscrit dans la même lignée créatrice que Trois Tristes Tigres et La Havane pour un Infante défunt. -
"La Havane que vous découvrirez au fil de ces pages est celle que j'ai connue, celle de mes aventures, mais aussi celle de mes lectures, de mes écrivains de prédilection et de mes fantômes - des fantômes que j'ai choisis, ou de ceux qui m'ont choisie. C'est La Havane de ma mère, et en l'absence de ma mère, La Havane est devenue ma mère, une mère lointaine et à jamais regrettée.
C'est La Havane bagarreuse et bambollera (tapageuse) de mon père. La Havane particulièrement fervente et joyeuse de ma grand-mère. La Havane de ma génération, née - année fatidique - en 1959. La Havane de la pénurie et du désarroi, la ville de la fête et celle des sévices. La ville des évasions, des rencontres et des retrouvailles provoquées. La ville bordée par la mer, tour à tour d'or ou d'argent, [...]. La ville des infortunes, des persécutions, des crimes passés sous silence, des vols quotidiens que l'on commet pour survivre. La ville des grands amours et des orageuses déceptions, des passions, de la douleur, du souvenir, de l'oubli. [...] J'ai recréé les mystères de cette ville, ceux qui m'ont séduite, en les mêlant à des êtres et des situations de fiction, nés de l'imaginaire populaire ou de ma propre invention."