Lancé lors de la nouvelle foire d'art contemporain Paris+, ce numéro annuel à vocation donner les clés et permettre de mieux comprendre l'art et son marché : ou acheter ? quels conseils pour le XVIIIe siècle, les tableaux anciens, la photo, le design ou l'art contemporain ? ...
Ce numéro bilingue s'adresse aussi bien aux collectionneurs confirmés et qu'aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans l'achat d'oeuvres d'art.
Numéro bilingue.
Le deuxième numéro de la revue annuelle qui s'attache à valoriser les savoir-faire et la technique dans le design, l'artisanat ou l'industrie, consacré au tissage.
À travers un état des lieux historique, des reportages en usine, des décryptages de savoir-faire, et des pièces iconiques, Tools livre une enquête sur le tissage d'hier et d'aujourd'hui, en accordant une grande attention à celles et ceux qui fabriquent les objets cultes de notre quotidien et qui véhiculent les histoires qui sont à l'origine de notre imaginaire commun.
L'architecte Philippe Chiambaretta rassemble penseurs, chercheurs et artistes contemporains dans le 5e numéro du livre-revue d'exploration Stream (à l'intersection de l'architecture, de l'art et de l'économie), qui enquête sur les différentes formes d'intelligences à considérer, mettre en oeuvre et transmettre pour dépasser l'Urbanocène.
CONTEXTE : DE L'URBANOCÈNE À LA VILLE-MÉTABOLISME.
- Stream 03 analysait les évolutions de l'urbanisation globale et le changement de paradigme de l'ère anthropocène.
- Stream 04 étudiait les scénarios de réponse à l'Anthropocène selon une nouvelle relation de l'homme au vivant et un renforcement du modèle de la ville-métabolisme.
- Stream 05 poursuit cette réflexion en explorant les avancées de la connaissance des intelligences naturelles, les progrès des intelligences technologiques et les expérimentations d'intelligence sociale pour agir collectivement sur la ville de demain.
LES QUESTIONS.
- Une meilleure connaissance du vivant permet-elle de repenser la place et le rôle de la nature en ville ?
- Comment les artistes influent-ils sur notre rapport à la Terre et nos systèmes de représentation ?
- L'IA et le big data révolutionnent-ils la conception et la fabrique de la ville ?
- Comment créer les conditions d'une intelligence collective pour aborder la complexité urbaine ?
LES INTERVENANTS.
- Une quarantaine d'intervenants de toute discipline et nationalité pour une approche riche et pluridisciplinaire des enjeux.
- Des chercheurs des plus grandes institutions, comme Pascal Picq, Michel Lussault ou Kent Larson.
- Des artistes et critiques d'art de premier plan, comme Tomás Saraceno, Nicolas Bourriaud ou Thijs Biersteker.
- Des philosophes au coeur des grands débats contemporains, comme Emanuele Coccia, Sandra Laugier ou Cynthia Fleury.
- Des praticiens reconnus par de nombreux prix, comme Andrew Freear, Jeffrey Raven ou Antoine Fenoglio...
LES PISTES DÉVELOPPÉES.
- De nouveaux récits dépassant la vision anthropocentrée et le principe de séparation de la modernité occidentale, au profit d'une pensée inclusive.
- La mobilisation d'une pluralité d'intelligences complémentaires, naturelles, technologiques et sociales, selon une vision systémique.
- De nouvelles cohabitations urbaines avec le vivant.
- Des approches encadrées de l'intelligence artificielle, à rebours du pur solutionnisme technologique de la smart city.
- Un renforcement de la place du care pour répondre aux enjeux sociaux de la fabrique de la ville.
- Des approches pluridisciplinaires selon des protocoles d'expérimentation et de soin.
- Des initiatives participatives pour mobiliser les communautés.
- De nouvelles échelles de gouvernance pour favoriser l'expérimentation urbaine.
- Un changement de paradigme du progrès, qui passe des logiques productivistes de l'extraction à des logiques d'interrelation, d'interdépendance, d'attention et de faire avec.
Les numéros 39 à 41 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 39 - Une série de cartes et performances?: My Calling (Card) #1 #2 #3 d'Adrian Piper.
Auteur?: Jérôme Dupeyrat.
My Calling (Card) #1 #2 #3 (1986-1990?; 2012), d'Adrian Piper (née en 1948), est une série d'imprimés au format carte de visite et de performances conçues par l'artiste pour confronter ses interlocuteurs à leurs agissements racistes ou sexistes dans différents contextes relationnels et sociaux?: un dîner, une soirée, un bar...
Comme d'autres oeuvres conceptuelles, performatives, relationnelles et communicationnelles d'Adrian Piper, qui ne craignent pas d'exposer des dissensus voire des conflits en vue de les dépasser, les «?calling cards?» s'inscrivent dans une réflexion de l'artiste sur son identité et sur la responsabilité de ceux et celles qui, face à cette identité, concourent consciemment ou non à reproduire des mécanismes de discrimination ou d'oppression.
Nº 40??- Une collaboration?: Les Urbaines et Eurostandard.
Auteure?: Manon Bruet.
Depuis son ouverture en 1996, le festival interdisciplinaire lausannois Les Urbaines a collaboré avec de nombreux graphistes suisses. Après, entre autres, Guillaume Chuard & Renato Zülli (2011), Maximage (2012-2015) et Daniel Hättenschwiller & Thomas Petit (2016), c'est Eurostandard qui travaille à l'identité de trois éditions entre 2017?et 2019. Pour constituer ce triptyque pensé comme un tout, le studio propose d'explorer pour chacune une nouvelle technique destinée à l'origine à produire des selfies déformés. D'une part, l'usage de ce procédé leur permet de questionner les modes d'auto représentation et donc de produire un discours profondément ancré dans son époque. De l'autre, cela leur permet de générer des visuels singuliers et d'inscrire indéniablement leur identité en trois volets dans la lignée des précédentes. Ce numéro de la revue sera l'occasion de revenir, à travers la voix des graphistes et surtout des commanditaires, sur ces trois années de collaboration et plus largement sur les différentes identités de ce festival, qui semblent à elles seules dessiner un certain paysage du graphisme suisse.
Nº 41 - L'image de mode?: Oublier la photographie (de mode)??
Auteure?: Aude Fellay.
La photographie de mode doit se battre pour attirer notre attention. Memes, selfies, stories, reels?: la concurrence est féroce - et se déroule à un moment où il semble de plus en plus difficile de parler de photographie. Devrions-nous aborder la photographie du point de vue de son dépassement, voire de sa mort, comme certains le soutiennent dans le domaine de la théorie photographique?? Doit-on «?oublier?» (Dewdney, 2021) la photographie de mode?? En s'appuyant sur les débats récents sur la condition de la photographie, cet essai examine les images de mode et un certain nombre de phénomènes contemporains qui témoignent de la nécessité de repenser l'image de mode.
Smiljan Radic est l'un des représentants les plus intéressants de la jeune génération d'architectes chiliens. Il explore des thématiques contemporaines adaptées aux problématiques de son pays d'origine : les nouveaux matériaux, et l'introduction de valeurs locales et traditionnelles dans la conception de ses bâtiments. La délicatesse de ses créations, pour lesquelles les détails comptent autant que l'ensemble, est désormais reconnue dans le monde entier. Ce volume de la revue d'architecture 2G est une introduction à son oeuvre dans le contexte chilien.
Les numéros 35 à 37 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 35 - Un oeil?: le regard des artistes sur le monde moderne 1911-1938.
Auteure?: Sonia de Puineuf.
Dans la production graphique des artistes modernes apparaît de façon récurrente l'image de l'oeil. Celui-ci est souvent traité comme motif autonome, détaché du reste du visage, de surcroît combiné aux inscriptions et signes typographiques. Ces oeuvres sont alors à comprendre comme une mise en scène (ou mise en pages) du regard.
De l'affiche pour l'Exposition internationale de l'Hygiène à Dresde dessinée par le Munichois Franz von Stuck (1911) à la couverture du livre Écriture et photographie dans la publicité photo-montée par le Tchèque Zdenek Rossmann (1938), en passant par l'iconoclaste L'oeil cacodylate de Francis Picabia (1921) qui est une peinture sans peinture, ce riche corpus témoigne d'une évolution notable de sensibilité au sein de l'avant-garde et d'un questionnement sur la justesse de la vision de l'artiste confronté aux évolutions technologiques du monde moderne.
Nº 36 - La photographie suspendue?: Herbert Bayer.
Auteur?: Remi Parcollet.
La tendance consistant à spatialiser la photo-graphie, et plus spécifiquement la photographie documentaire, s'affirme clairement en 1951 à travers les expositions?: The New Landscape de György Kepes au Massachusetts Institute of Technology, Architettura, misura dell'uomo (IXe Triennale de Milan) d'Ernesto N. Rogers, Vittorio Gregotti et Giotto Stoppino, et en 1953 Parallel of Life and Art à l'Institute of Contem-porary Art (ICA) de Londres. Les documentations de ces trois «?displays?» jouent un rôle essentiel sur l'évolution des modes de monstration de la photographie. Elles viennent, comme celles des expositions du MoMA mises en espace par Herbert Bayer, Road to Victory et Airway to Peace, alimenter la réflexion qui se développe magistralement dans l'ouvrage Display de George Nelson, publié en 1956.
Bayer conçoit l'exposition moderne à partir des principes de la New Vision, selon lui elle ne doit pas tenir le spectateur à distance mais l'accompagner et l'englober. En 1961, il compile ses idées sur la conception des expositions dans un article, Aspect du design des expositions et des musées, et prend pour référence l'exposition de l'Obmokhou à Moscou en 1921, où il observe à travers sa documentation visuelle «?qu'une élimination radicale de l'inessentiel a eu lieu?» résultant d'une recherche de la légèreté et de l'apesanteur avec un minimum d'utilisation de matière. Il considère alors qu'il faut?: «?éliminer tous les éléments, structurels et autres, susceptibles de nuire ou d'interférer avec les images elles-mêmes. La solution ultime de ce train de pensée serait l'affichage créé sans aucun effort matériel ou support visible, placé en l'air??[...]?».
Nº 37 - Un polygraphe?: George Nelson.
Auteure?: Catherine Geel.
George Nelson (1908-1986), designer fonctionnaliste américain aux créations lisses, mais aux manifestations, textuelles et visuelles complexes est un cas particulier du modernisme américain, ce que suggèrent les titres de ses productions?: A Problem of Design: How to Kill People (1960), Requiem (1960) ou Elegy in the Junk Yard (1961) indiquent. Pourquoi malgré une production écrite considérable, Nelson n'est-il pas identifié comme critique ou écrivain??
Née en 2010, la revue HEY! modern art & pop culture est prescriptrice. Unique en Europe, elle est dédiée à l'outsider pop - terme instauré par Anne & Julien en 2010 désignant la famille mondiale des arts porteurs d'une esthétique contemporaine pop minorée par l'académisme dominant.
Depuis sept ans, la revue met en valeur des oeuvres exclusivement figuratives. Elle défend l'autre pop culture, soit l'incarnation esthétique des discours contre culturels face aux représentations et icones produites par la culture de masse. à l'établissement du cliché, HEY! répond par la publication de travaux d'artistes peu ou jamais vus, soit une encyclopédie en mouvement de notre époque proposant un contre champ original et brûlant d'actualité.
Cette nouvelle formule propose des interventions régulières d'artistes et penseurs :
- L'artiste et théoricienne du féminisme Mad Meg créera une rubrique dessinée de 4 pages (sujets questionnant notre quotidien sociétal face à ses reflèxes et habitudes quant à la condition des femmes dans le monde) .
- HEY! propose à un artiste de dessiner un RIP (Rest In Peace) soit un hommage à une personnalité décédée dans l'année et à laquelle « l'autre pop culture » doit beaucoup.
- HEY! confie une tribune à un penseur (écrivain, universitaire) pour commenter un thème cher à la revue et pour ce premier volume, c'est un texte sur « l'art de résister » par l'historien des cultures et sociétés, Laurent Martin.
- HEY! rend hommage aux artistes de l'ombre (art brut, art singulier, art outsider boudés par les médias assujettis à la publicité et par le marché de l'art) en photographiant leur atelier.
Aujourd'hui le monde de l'art contemporain ne cesse de croi^tre mais se de´finit plus que jamais sur la base du marche´ et de ses transactions. Cette mécanique entrai^ne la fragmentation des publics, la re´pe´tition et le caracte`re e´litiste des propositions et de´connecte ce monde de nouveaux interlocuteurs potentiels. Habités par notre dévorante passion pour les territoires affranchis de la norme, nous nous battons pour créer une alternative à la vision d'une culture unilatérale. HEY! modern art & pop culture milite pour un monde stimulant plutôt que compétitif.
Une lecture contemporaine des grandes polarisations de la théorie du design graphique à partir de la rencontre entre deux graphistes et typographes néerlandais parmi les plus influents, Wim Crouwel et Jan Van Toorn, dans les années 1970.
On nous rapporte que le hall du musée Fodor d'Amsterdam dans lequel se situe la scène, le 9 novembre 1972 en soirée, est « enfumé, bruyant et bondé », que l'auditoire rassemblé se fait entendre par de « fréquentes vociférations ». Le centre de cette arène fiévreuse est la rencontre de deux graphic designers, de deux graphistes, de deux typographes, Wim Crouwel et Jan Van Toorn, dans un pays où leur voix porte, où leur pensée est importante. Une rencontre, une conversation, ou plutôt une confrontation, une controverse, un débat selon le terme qui lui sera consacré, qui caractérise les représentations de notre discipline dans les années 1980 et qui pourrait avoir encore quelque écho aujourd'hui.
Car on a pu voir dans cet échange parfois âpre l'illustration assez synthétique des grandes polarisations de la théorie du graphisme, de la typographie, du design graphique. La médiation de service contre l'écriture d'interprétariat. La planification ingénieriale contre l'invention artistique. L'ordonnancement contre le vivifiant. La technique et la critique. La distance et l'implication. La commande et la responsabilité. Le commerce et le politique. L'objectif et le subjectif. L'écrivant et l'écrivain. L'artiste, l'artisan, le designer, le scientifique. Le texte et l'image. L'auteur, le cercle des lecteurs. L'élite, le public. La beauté, la connaissance, l'expérience de lecture.
Cet essai tente de proposer une lecture contemporaine de cet ancien débat toujours vivant. Il est servi par une iconographie originale recherchée dans les archives des deux grands auteurs regrettés.
Au sommaire de cette édition ? Plus de 50 artistes du monde entier, et autant de récits de vie/de création. L'Angleterre des Punks, des Skin Heads et des Mods raconté par le photographe de guerre Yan Morvan (France), les communications avec l'au-delà de AngkasaPura (Indonésie), le manga détourné de Hongmin Lee (Corée du Sud), les machines à tatouer de Karl Marc (Etats-Unis), le contre colonialisme en peinture de P. McGrath Muñiz (Porto Rico), le plaidoyer de Chen M en sculpture pour un développement durable (Belgique), les pouvoirs de guérison de l'artiste Quan Wansanit Deslouis (Thaïlande), les bébés tatoués de Ronit Baranga (Israël), la démolition du Patriarcat par l'artiste théoricienne mad meg (...).
« Habités par notre dévorante passion pour les territoires affranchis de la norme, nous nous battons pour créer une alternative à la vision d'une culture unilatérale, et contribuer à dévoiler un pan entier de l'art contemporain dédaigné par les critiques et le grand marché. Cette démarche aide les artistes à franchir les portes verrouillées des musées et galeries d'art. Pour remplir cette mission, nous avons créé une revue unique en son genre. Dédiée aux arts figuratifs pop contemporains et issus des codes de la contre-culture mondiale, elle retransmet l'énergie essentielle et spécifique de notre époque. » HEY! team.
Monet, Renoir... Chagall. Voyages en Méditerranée Le bassin des Lumières propose une exposition intitulée « Monet, Renoir... Chagall. Voyages en Méditerranée » qui invite à suivre les variations d'une vingtaine de grands artistes sur le thème de la Méditerranée au coeur de la modernité picturale, de l'impressionnisme, au pointillisme et au fauvisme... jusqu'à Chagall.
Après les deux premiers numéros Pornographie minérale et Vegetal Trauma, le troisième numéro de la collection Spectre invite des artistes contemporains à livrer leur interprétation des ruines contemporaines.
La vue des ruines est nécessaire. « C'est un temps pur, non datable, absent de notre monde d'images, de simulacres et de reconstitutions, de notre monde violent dont les décombres n'ont plus le temps de devenir des ruines. Un temps perdu qu'il arrive à l'art de retrouver. » (Marc Augé , Le temps en ruines, 2003) Il n'est pas certain que l'histoire à venir soit capable d'engendrer de nouvelles ruines. Si un doute existe sur la capacité contemporaine à laisser des ruines signifiantes, il est évident que notre époque continuera à produire des espaces délaissés, inachevés, détériorés ou rapidement obsolètes.
Il est de plus en plus difficile d'avoir une perception du monde présent qui ne soit pas entièrement déterminé par lui-même. La « ruine contemporaine » interroge notre indifférence au passé, notre dépendance au présent, et nos incertitudes futures.
The sleek, minimalist designs of a residential Swiss architectural firm.
Based in Geneva, Switzerland, Leopold Banchini Architects is exploring the frontiers of space shaping through residential projects across Europe to Bahrain, Australia and beyond. Deeply rooted in architectural history, the firm's practice is concerned with contemporary popular cultures as well as vernacular traditions and crafts.
Troisième numéro de la revue critique Dixit dans lequel les voix de l'agence d'architecture OFFICE Kersten Geers David Van Severen et de Richard Venlet, artiste bruxellois, se confrontent autour du thème « Nature Morte ».
L'achèvement du crématorium d'Ostende, une collaboration entre l'artiste Richard Venlet et OFFICE Kersten Geers David Van Severen, leur a donné l'occasion de revenir sur plus de quinze ans de collaboration. Ce travail commun est basé sur un intérêt partagé pour les figures abstraites et la manière dont elles peuplent et créent des espaces.
Le premier numéro des Cahiers du centre national du graphisme, sur le thème des relations entre design graphique et féminisme, où il est question de minorités, d'expérimentations formelles et de musique (avec notamment Anja Kaiser, chercheuse, designer graphique et activiste, sur le potentiel de co-conception solidaire du design, et Fabrice Bourlez, invité ici à prolonger sa thèse sur l'incapacité freudienne à imaginer la famille autrement que par l'hétéronormativité).
Au sujet de Chaumont et de son festival, avec pudeur, Vanina Pinter écrivait ceci « La religion graphique est restée entre des mains solides, légitimes, les mains de passations de pouvoir ».
Agir en dehors de ces passations de pouvoir, d'une cooptation d'usage, c'est prendre le risque d'une possible délégitimisation. Agir à la lisière, prendre un autre point d'observation, n'est donc pas sans risques - dans une logique territoriale - mais doit être un absolu dans un contexte global. Lorsqu'à la seconde édition de la Biennale internationale de design graphique, en 2019, nous avons traité d'invisibilisation avec Silvia Baum, Claudia Scheer and Lea Sievertsen [Not a Muse], de la question post-coloniale avec Jonathan Castro, des transformations du capital, de la répercussion sur l'économie d'une discipline avec Tereza Ruller [The Rodina], de l'engagement avec Teresa Sdralevich, nous avons trouvé bien plus d'allié·e·s que d'amateurs d'un « Bingo du Male Tears ».
En ouvrant cette première publication périodique et en l'intitulant « A feminist Issue » autour de la figure d'Anja Kaiser, il s'agit de traiter de design graphique dans une perspective féministe, collaborative et de coconstruction. Perspective à laquelle se sont adjoints Anna Jehle, Juliane Schickedanz, Fabrice Bourlez, Loraine Furter. Le titre de ce présent volume en sous-entend un autre, tel « An Other Feminist Issue » succédant à « Another Feminist Issue », tant les voix sont nombreuses, et nécessitent que l'on s'y attarde avec attention, et précision. Le Signe Design [LSD], dessiné par officeabc, - périodique d'une plateforme de production, de diffusion, de soutien à la création, de dialogue et de médiation entre le champ artistique du graphisme et les publics qu'est le Centre national du graphisme -, est moins un objet de communication qu'un terrain d'étude investi.
Jean-Michel Géridan.
Publiée en langue anglaise et chinoise, une version actualisée de l'ouvrage Drawings & Models - 1945-2010 (épuisé), la compilation chronologique des travaux formels de Yona Friedman depuis 1945 (plus de 3000 plans, schémas, dessins, maquettes, photomontages, peintures murales, installations, etc., annotés par l'architecte).
La diversité des projets, des concepts, des utopies réalisables et des inventions futuristes documentés dans cet ouvrage monumental permet d'appréhender l'ensemble de l'oeuvre de Friedman dans ses multiples dimensions (urbaine, économique, écologique, culturelle, sociale et politique), des dômes en bambou en auto-construction en Inde aux projets d'agrandissement du Centre Pompidou, en passant par les structures lamellaires ou protéiniques, les architecture amorphes et mobiles, la « Ville spatiale » intégrant une activité agricole, la tour en spirale, le tapis urbain et la chaise à anneaux, le pont-jardin et la ville-pont, une cité imaginaire en Arctique, le musée sans portes, le projet de métro européen...
La première chronologie des travaux formels de Yona Friedman a été publiée à Rotterdam en 1999. Ce nouveau livre reprend le même principe en augmentant et compilant, depuis 1945 jusqu'à aujourd'hui, l'ensemble de ses travaux. L'accent a été volontairement mis sur la qualité architecturale et les solutions constructives que Yona Friedman propose depuis plus de soixante ans. Au total, près de 3000 images, souvent inédites, viennent renforcer son rôle important en tant qu'architecte urbaniste.
Tout a été généreusement pensé et détaillé pour l'homme, de son habitat à sa vie en groupe, de l'économie à l'écologie, du social au politique, au travers de plans, schémas, dessins, maquettes, collages, installations...
Tous les documents proviennent des archives de Yona Friedman.
Ce hors-série, qui accompagne l'exposition présentée à l'Atelier des Lumières, revient sur plus de 60 années créatrices du maître catalan qui a parcouru et inventé plusieurs styles artistiques.
Deuxième numéro de la revue critique Dixit dans lequel les voix de l'architecte Yony Santos de l'agence d'architecture suisse TYPICALOFFICE et de Marina Otero Verzier, directrice de recherche au Het Nieuwe Instituut (HNI), se confrontent autour du thème « A Matter of Data ».
L'architecture est une question d'espace mais la compréhension de cet élément est en cours d'évolution par l'émergence de nouvelles formes de réalités assistées et électroniques. A Matter of Data explore ce phénomène en observant les environnements et les installations qui interrogent notre expérience de l'espace et en étudiant la dualité et les relations entres interfaces physiques et numériques de tout genre.
Le 21ème siècle s'ouvre sur l'émergence d'une nouvelle culture populaire, et impose donc un face à face inédit entre les beaux-arts et les arts populaires.
La multiplicité des vocabulaires artistiques - et leur visibilité mondiale - suscitent une abondante production, diffusion et circulation d'images. Après six décennies de croissance autonome et clandestine, ce que nous définissons dans notre revue d'art comme la Pop Culture est devenue un vaste champ d'interprétation s'exprimant au travers d'un large éventail de matériaux et de pratiques. Cette vivacité, et l'extension territoriale de cette Pop Culture, imposent un premier bilan sous la forme d'une exposition rassemblant plus de cinquante artistes de tous les continents, à partir d'un choix de plus d'une centaine d'oeuvres. Des mouvements et des mondes ont longtemps été considérés comme trop ancrés et représentatifs d'une culture souterraine contre culturelle. Cependant, les artistes incarnant ces catégories esthétiques imposent des oeuvres et gestes incontournables dans le paysage de l'art contemporain. Créée en 2010, la revue d'art HEY! modern art & pop culture est ancrée dans le monde des arts contemporains pop figuratif et relaie une scène planétaire urbaine et graphique avec une communauté mondiale d'artistes dont les oeuvres révèlent de manière tenue et engagée une attention pour l'Autre et une conscience des multiples territoires partagés.
Les numéros 16 à 18 (saison 2) de la revue critique consacrée au graphisme.
N° 16 - Une reproduction : Ce que veut El Lissitzky. Auteur : James Langdon Je suis rarement satisfait quand je vois une production graphique imprimée à l'origine dans deux encres reproduite en quadrichromie. Avant l'avènement commercial de l'impression offset, les couleurs élémentaires d'impression - de Gutenberg à Tschichold - étaient le noir et le rouge. Au début du XXe siècle, les graphistes utilisaient le noir et le rouge non pas pour tenter de recréer le spectre de couleurs reconnu par l'oeil humain, mais bien pour donner un impact graphique singulier. Pour faire la distinction. Pour créer du dynamisme. Incarner une idéologie dans la page. En particulier, la combinaison de noir et de rouge sur du papier blanc est devenue synonyme du Suprématisme et du graphisme révolutionnaire russe.
Les procédés de traitement d'image contemporains peuvent permettre des reproductions extraordinaires de cette esthétique historique. Une photo numérique haute résolution d'un livre original imprimé en noir et rouge des années 1920 peut être traitée à l'aide d'un profil de couleur afin de calibrer son apparence à chacune des étapes de travail : la correction des couleurs dans les logiciels, l'épreuvage et l'impression. Cette méthode de travail permet finalement d'obtenir une image belle et précise de cet artefact graphique tel qu'il se présente aujourd'hui, jusqu'aux détails les plus fins de sa patine, de sa décoloration due à l'exposition au soleil et aux nombreuses autres subtilités qui le définissent comme un objet d'archives.
Mais une telle reproduction présente un étrange anachronisme technique. Qu'en est-il des contraintes qui ont à l'origine façonné la conception de ce livre - le lien implicite entre les deux couleurs de son graphisme et l'architecture de la presse à une ou deux couleurs sur laquelle il a été imprimé?? Ne sont-elles pas importantes?? Peuvent-elles être reproduites??
Je compare ici les reproductions imprimées de l'iconique couverture noire et rouge du livre Die Kunstismen (1925), conçu par le russe El Lissitzky. Publiées entre 1967 et 2017, ces images traitent des caractéristiques matérielles de la couleur du livre original de différentes manières, faisant appel à des notions contradictoires de fidélité.
N° 17 - Un acronyme : ACAB. Auteurs : Ariane Bosshard, Jérôme Dupeyrat, Olivier Huz et Julie Martin L'acronyme ACAB, souvent vu dans l'espace urbain sous forme de graffitis ou de stickers, est apparu au Royaume-Uni dans les années 1970 en lien avec la culture punk, et y a été popularisé lors des mouvements sociaux des années 1980. Signifiant « All Cops Are Bastards », il s'est largement répandu dans l'espace public international ces vingt dernières années, dans le sillage de diverses mouvances politiques, de l'altermondialisme aux gilets jaunes en passant par le black bloc et les ZAD, et en faisant également l'objet de diverses variantes telles que « All Capitalists Are Bastards », « All Colors Are Beautiful » ou encore « All Cats Are Beautiful ».
Observer les inscriptions ACAB (ou 1312, en version chiffrée) permet de traverser de multiples terrains politiques, mais aussi plusieurs cultures visuelles (anar, punk, hip-hop, LOL) parmi lesquelles migre cet acronyme. C'est au cours de cette circulation scripturale, graphique et visuelle qu'il devient à la fois un signe de reconnaissance et un énoncé polysémique.
N° 18 - Une visite d'atelier : le studio d'Ines Cox. Auteures : Manon Bruet et Julia Andréone Trois femmes entrent dans un bar. La première vit dans un grand appartement à Anvers, en Belgique. La seconde est une graphiste indépendante qui a fondé son propre studio. La troisième est un avatar - vous la connaissez peut-être - qui a un intérêt certain pour les procédés créatifs, les interfaces et leurs vocabulaires. Ensemble, elles mangent des pistaches, commandent des vodkas et ne sont pas sûres de pouvoir se lever pour donner cours le lendemain à la Royal Academy of Fine Arts. Mais ensemble, elles forment surtout la troublante personnalité multiple d'Ines Cox, graphiste belge que Julia Andréone et Manon Bruet sont allées rencontrer dans son atelier en juin 2019. L'occasion de mener un récit à trois voix et de dessiner les contours d'un parcours, d'une pratique et d'un personnage.
Faire - Regarder le graphisme est une revue critique bimensuelle consacrée au design graphique, qui paraît en librairie tous les deux mois sous la forme de recueils de trois ou quatre numéros. Editée par Empire, la maison d'édition du studio Syndicat, elle parait d'octobre à juin et s'adresse aussi bien aux étudiants qu'aux chercheurs et aux professionnels, en documentant les pratiques contemporaines et internationales du graphisme ainsi que l'histoire et la grammaire des styles. Chaque numéro propose un sujet unique et tentaculaire, traité par un auteur reconnu.
« Les revues critiques dédiées à l'analyse du design graphique sont malheureusement trop peu nombreuses aujourd'hui, particulièrement en France mais aussi en Europe. Engagés dans une posture analytique et critique des formes et activités du graphisme, Sacha Léopold et François Havegeer souhaitent mener une revue imprimée sur ces pratiques, en agissant avec sept auteurs (Lise Brosseau, Manon Bruet, Thierry Chancogne, Céline Chazalviel, Jérôme Dupeyrat, Catherine Guiral et Étienne Hervy). Ce choix restreint, lié à la volonté de proposer une expérience au sein d'un groupe ayant déjà mené des projets communs, permettra d'inclure des auteurs internationaux la deuxième année. »