"On porte son visage devant soi comme un secret qu'on ne connaît pas.
Notre déception devant notre photographie provient du fait que nous croyons nous connaître. Expliquez-moi pourquoi les hommes de lettres veulent toujours être photographiés comme les stars, et ces dernières comme les hommes de lettres. Un photographe doit lire un visage comme la page d'un livre. Il doit déchiffrer aussi ce qui est écrit entre les lignes. On ne demande pas au photographe de créer les formes, mais de les reproduire.
Dans la hiérarchie des artistes il se rapproche du traducteur. Un bon traducteur doit savoir écrire lui-même" - Gisèle Freund.
Durant les deux décennies qui s'étendent des années 1930 à 1950, Paris a été le théâtre d'une vie artistique intense.
De Montparnasse à Montmartre, de Pigalle à Saint-Germain-des-Prés, écrivains, artistes et photographes se rencontrent, multiplient les échanges, nouent des amitiés. L'Exposition coloniale de 1931, l'Exposition internationale de 1937, les années d'Occupation, les exils forcés ou la Libération : tous ces événements nourrissent et rythment leurs créations. Dans cet ouvrage, paroles d'artistes, portraits de photographes et regard d'historien se croisent pour offrir au lecteur un panorama unique et particulièrement vivant de la ville lumière, alors phare de la création artistique.
L'histoire du musée des Arts d'Afrique et d'Océanie Le musée permanent des colonies a été construit en 1931 dans le cadre de l'exposition coloniale internationale.
Seul bâtiment destiné à perdurer après la fermeture de cette manifestation, l'édifice fut conçu comme un instrument de propagation de l'oeuvre coloniale auprès du grand public, tant par son organisation architecturale, fondée sur l'apparat et sur la représentation, que par son programme iconographique et muséologique.
Mais le musée des colonies permit également aux meilleures représentants de l'art déco de s'exprimer, tels Dunand, Jean Prouvé et les créateurs de mobilier Ruhlmann et Printz. Cette volonté de faste incita de nombreux journalistes et visiteurs à dénommer l'édifice "palais des colonies".
Juqu'à ce jour, aucun ouvrage n'avait été consacré en totalité à ce bâtiment. Cet ouvrage permet de resituer l'édifice dans le contexte idéologique de l'exposition coloniale de 1931, de présenter son architecture et ses nombreux décors, et enfin de retracer les avatars d'un musée à travers l'histoire de ses collections.
D'origine américaine, les Stein s'installent à Paris au début du XXe siècle. Gertrude (1874-1946) écrivain d'avant-garde avec son frère Léo (1872-1947) au 27 rue de Fleurus.
Michael, l'aîné, avec son épouse Sarah, réside rue Madame. Premiers acheteurs de Matisse et de Picasso, ils accueillent chez eux toute l'avant-garde artistique et constituent ainsi une des plus étonnantes collections d'art moderne.
Picasso, Matisse, Braque, Apollinaire, Man Ray, Gris, mais aussi les écrivains américains, Hemingway, Sherwood Anderson, Fitzgerald... s'y croisent.
Le catalogue revient sur l'histoire de cette famille très surprenante. Il éclaire l'importance de son ascendant sur les artistes de l'époque. Il montre comment elle a contribué à imposer une nouvelle norme en matière de goût dans l'art moderne, que ce soit à travers le regard de Léo sur les sources de la modernité, ou dans ses échanges avec les intellectuels de l'époque. L'amitié de Gertrude avec Picasso, les liens de Sarah avec Matisse, les projets échafaudés par Gertrude pour soutenir dans les années 1920-1930 la production « post-cubiste » de Gris, Braque, Masson...
L'exposition réunit un ensemble exceptionnel d'oeuvres ayant appartenu à la collection des Stein : Renoir, Cézanne, une soixantaine de Picasso, plus de quatre-vingts Matisse, Bonnard, Vallotton, Laurencin, Masson, Atlan...
L'ouvrage retrace l'histoire du palais de Compiègne et de son domaine, depuis le premier « palais royal » dont on attribue la construction à Clovis jusqu'à la résidence impériale de Napoléon III.
Très appréciée par les générations de souverains qui l'occupèrent, la demeure connut de nombreux aménagements et modernisations au long des règnes. Louis XV, notamment, fit entreprendre de grands travaux qui donnèrent à Compiègne son visage actuel. Les plus grands architectes du temps furent chargés de ces importantes transformations : Robert de Cotte, Jacques Gabriel puis son fils Ange Jacques.
Petits et grands appartements, salon de musique et théâtre, parc et dépendances, objets d'art et mobilier font l'objet d'une visite richement illustrée, accompagnée de légendes commentées apportant un éclairage tant sur le mobilier, les objets et les oeuvres d'art qui décorent les lieux, que sur la vie quotidienne qui s'y déroulait.
L'ex périence essentielle de l'exil est commune à Picasso, Chagall et Léger, à des moments différents de l'histoire, pour des raisons variées, aux conséquences à distinguer. Fondateur pour Chagall et Picasso, partis pour le Paris fascinant du début du siècle, l'exil sert à Léger d'aiguillon nouveau aux États-Unis, à partir de la Seconde guerre mondiale.
Autour de ces trois figures, l'exposition à l'ambition de montrer à quel point l'exil inspire de nombreux artistes, plus particulièrement dans la première partie du XXe s. Par leurs déplacements durables dans l'espace, voulus ou contraints, la vision de ces artistes et leur façon de créer modifiée en profondeur. Cette présentation montre en quoi les oeuvres doivent beaucoup à cet abandon déterminant de la patrie originelle, quittée un jour pour alimenter celle des autres en prenant dans ce nouvel ailleurs ce qui est bon à prendre.
Au Musée Chagall sont présentés Brancusi, Brauner, Kandinsky, Lipchitz, Masson, Miró, Nussbaum, Picasso... Au Musée Léger : Arp, Magnelli, Moholy-Nagy, Mondrian, Ozenfant...
Au Musée Picasso l'oeuvre de l'artiste arménien Melik Ohanian, ouvrira sur la condition contemporaine de l'exil montrant qu'il est difficile de ne pas réfléchir aujourd'hui à la condition de l'exilé.
De son passage à la Martinique, guidé par Aimé Césaire, en compagnie de Lam et de Masson, André Breton se souviendra, sachant désormais mieux qu'avant son exil : "Où que nous soyons condamnés à vivre, nous ne sommes, du reste, pas totalement limités au paysage de notre fenêtre (...)"
Paul Cézanne (1839-1906), aixois d'origine, se rend pour la première fois à Paris en 1861, sur les injonctions pressantes de son ami d'enfance, Émile Zola. Contre l'avis de sa famille, Cézanne prend la décision de devenir peintre et de conquérir ce milieu parisien en dehors duquel aucune carrière artistique ne peut alors s'imposer.
Tout au long de sa vie, Cézanne fera plus de vingt allers et retours entre Aix et Paris, sans jamais se fixer dans la capitale, malgré des séjours parfois prolongés.
Paradoxalement, Cézanne ne prend pas Paris pour sujet de ses peintures, il ne représente pas ses rues, ses monuments, la vie de quartier ou les grandes transformations urbaines comme le font nombre de ses contemporains :
Caillebotte, Guillaumin, Pissarro...
Que cherchait donc Cézanne à Paris ? Quelle influence la capitale a-t-elle exercée sur sa peinture ? Le milieu artistique et intellectuel très libre de pensée comme de moeurs qu'il fréquentait exerçait-il sur Cézanne une tentation à laquelle il cherchait surtout à ne pas succomber ? L'effervescence créatrice qui animait la ville l'attirait-elle comme une substance indispensable au développement de son art.
L'ouvrage explore ces questions à travers six sections thématiques qui suivent le parcours du peintre dans Paris et sa région, les motifs et les choix picturaux qu'il adoptera.
Ces deux carnets inédits faisaient partie des archives personnelles de Gisèle Freund.
Uniques en leur genre, ils témoignent de sa volonté d'établir la cohérence de son oeuvre ainsi que de l'ampleur de sa démarche artistique. Ils s'inscrivent également dans la grande tradition des albums photographiques pionniers du XIXe siècle. L'un des carnets est sans doute la maquette inachevée d'un projet éditorial jamais réalisé qui, sous le titre L'Oeil frontière, réunit seize tirages en noir et blanc de portraits d'écrivains, d'une qualité exceptionnelle.
Pour les accompagner, en miroir, Gisèle Freund elle-même a sélectionné des extraits de leurs textes. L'autre carnet, composé de cent quinze photographies en couleurs découpées, choisies et annotées personnellement par Gisèle Freund, a été réalisé en 1986. Résumé idéal de l'ensemble de son oeuvre de 1938 à 1975, il comprend entre autres des portraits de Colette, James Joyce, Virginia Woolf, Jean Cocteau, Henri Michaux, ou encore Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Publiés sous forme de fac-similés, en respectant leur caractère fragile et évolutif, parfois imprécis, ces deux documents constituent en soi une oeuvre d'art.
En partageant l'insoumission féconde des artistes de la fameuse Judson Church, à New York, dans les années 60, Trisha Brown, grande figure de la Post-Modern Dance, engageait un dialogue avec les arts qui ne devait jamais s'interrompre.
L'oeuvre graphique de la chorégraphie rend ce dialogue intelligible - croquis destinés à mémoriser ou transmettre une danse, épures qui, d'un trait, cernent la pensée du mouvement et l'architecturent dans l'espace, les dessins prolongent le travail chorégraphique ou le précèdent, s'y substituent, voire le dépassent... Par la magie du trait, traversée d'une vitalité exubérante, sereine et lumineuse mais soumise à une implacable rigueur qui n'exclut ni l'humour ni le jeu, l'écriture chorégraphique de Trisha Brown prend alors la forme d'un précis de liberté.
Les trois musées présentent une exposition consacrée à Blaise Cendrars (1887-1961), poète et grand voyageur, ami de Marc Chagall, Fernand Léger et Pablo Picasso.
Le catalogue étudie et analyse les relations entre le romancier et ces trois artistes.
C'est à Paris où il s'installe dès 1912 que Cendrars fréquente le monde artistique et littéraire d'avant-garde. À Montmartre il rencontre Picasso, et dans les ateliers de La Ruche, à Montparnasse, il fait la connaissance de Chagall et de Léger.
Les liens d'amitié avec Chagall sont sans doute facilités par l'usage du russe que l'écrivain possède bien mais surtout par une vision commune de l'art, qui « rend comparables les images verbales du poète et les éléments de construction du tableau de l'artiste » cf. J.-J. Sweeney. Cendrars a d'ailleurs donné des titres à certains tableaux de Chagall, peints à cette période : Aux ânes et aux autres, De la lune, Le saint voiturier.
La rencontre avec Fernand Léger, se transforme en une amitié de toute une vie. Elle est cimentée par la foi en la modernité. Leur relation est ponctuée de publications communes : dès la fin de la Guerre, en 1918 : J'ai tué, texte de Cendrars illustré par Léger. Les deux artistes s'intéressent de près au cinéma et à la scène, notamment avec leur collaboration au ballet La création du monde de Darius Milhaud (1923). Ces relations se poursuivent après la Seconde Guerre mondiale et devaient aboutir à la publication conjointe de Paris ma ville, malheureusement interrompue par le décès de Léger.
Il fait la connaissance de Picasso, par l'intermédiaire d'Apollinaire, et reste fasciné par la puissance créative de l'artiste. Très tôt l'auteur des Poèmes élastiques souligne la technique tout à la fois fougueuse et adroite, violente et élégante de l'artiste espagnol et résume en des mots décisifs sa manière de procéder : « Le peintre coupe, scie, poignarde, écartèle, déchire, étrangle [...] »
Pendant plus de soixante ans, Claude Monet (1840-1926) a élaboré une oeuvre qui après avoir débuté sous le signe du réalisme des années 1860, a incarné et incarne encore, l'expression la plus pure de l'impressionnisme, tout en constituant au début du XXe siècle un des fondements de l'Art moderne. L'ouvrage est structuré autour d'une dizaine de fils conducteurs qui, tout au long de la carrière du peintre, ont constitué la trame de son oeuvre et l'ont accompagné dans ses études sur l'atmosphère et la lumière : Nature et nation: Fontainebleau, Giverny, Belle-Ile-en-Mer. Ces études prennent une place de plus en plus importante dans l'affirmation de sa personnalité artistique.
Natures mortes et figures : avec Le Déjeuner sur l'herbe ou Femmes au jardin Monet espère ainsi s'imposer auprès du public par les tableaux de grand format. Répétition, rêve et réflexion : Monet est stimulé par les effets de lumière et les changements de point de vue. Ainsi il arrive au principe de la série : Meules, Peupliers, Cathédrales à Rouen.. La décoration : ce thème trouve son aboutissement dans la représentation du Bassin aux nymphéas.
De l'Antiquité à nos jours, le jouet est un extraordinaire condensé de culture et de conservatisme.
Il reproduit le monde adulte par la miniaturisation et suit ses évolutions. À travers cet objet, l'enfant apprend en mimant ses parents.
Cependant, il est davantage un accès au jeu qu'à la réalité des « Grands » : compromis entre le réel et l'illusion, il traduit de plus en plus aujourd'hui un univers imaginaire, dont il est à la fois l'outil et l'origine.
Le catalogue aborde tous les aspects du jouet à travers le monde occidental et le Japon.
Poupées, toupies, autos, chevaux... 990 jouets d'exception ou d'usage sont étudiés selon différents aspects : la fabrique du jouet, ouverture sur le merveilleux : don, cadeau, hochets, animaux, jeux d'adresse, devenir adulte : le sacrifice des jouets...
Placer en perspective la production céramique des principaux centres européens depuis la fin du XVIIIe siècle et jusqu'à l'époque contemporaine, c'est le but que se propose cette exposition.
Réalisée à la demande du député-maire de Limoges, elle a été organisée par le musée national de Porcelaine Adrien Dubouché et la Réunion des musées nationaux. Quatre cent cinquante objets permettent de constater que cet art, qui fabrique aussi bien des objets utilitaires que des objets décoratifs très sophistiqués, a suivi dans toute l'Europe les principaux courants artistiques. Les nombreuses concordances que l'on découvre au fil de la visite prouvent, s'il en était besoin, l'existence depuis plusieurs siècles de tendances esthétiques communes à toute l'Europe.
Catalogue de l'exposition présentée au Musée national du Moyen Âge - Thermes de Cluny jusqu'au 3 mai 99. La Macédoine occupe une place artistique privilégiée à la frontière des mondes occidental et byzantin. Des premières icônes en terre cuite du VIIe siècle jusqu'aux chefs-d'oeuvre peints avant l'arrivée des Ottomans en Macédoine au XVe siècle : ce sont mille ans d'histoire et d'art qu'évoque ce livre à travers une quarantaine d'oeuvres qui ont conservé intact leur pouvoir d'émotion.
Vers 1870, Gustave Courbet est au sommet de sa gloire.
Sept ans plus tard, il meurt dans l'oubli, déchu et exilé. Entre ces deux dates, l'artiste aura vécu l'une des crises les plus passionnelles et violentes de l'histoire française, la Commune.
Cet épisode déterminant dans la vie et la carrière du peintre, rarement abordé par les historiens d'art, n'avait jamais fait jusqu'ici l'objet d'expositions. Le catalogue se propose d'étudier le rôle de Courbet dans l'histoire politique et culturelle de la Commune, ainsi que l'évolution de son oeuvre à la même époque.