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« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant» : ainsi commence La Petite Lumière. C'est le récit d'un isolement, d'un dégagement mais aussi d'une immersion. Le lecteur, pris dans l'imminence d'une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s'offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.
L'espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d'aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d'un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s'ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l'occasion d'un finale inattendu.
La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l'existence.
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Le récit commence, se construit, et s'achève comme une fable :
Un vieux clochard, arrivé au plus bas de la déchéance sociale et physique, entre cartons souillés et sacs en plastique, dont le seul ami est un fidèle pigeon, fait la rencontre de la « jeune fille merveilleuse » qui le sauve par amour.
Comme dans une fable, il instaure avec le lecteur un échange qui ressemble à celui du conteur et de son public et, loin de se complaire dans l'analyse psychologique des personnages, il s'appuie sur les passions fondamentales, moteurs muets des belles actions. Mais dans cette fable, rien de mièvre ni d'enfantin, rien de gratuit ni de mécanique. Rien de prévisible non plus, mais une ouverture qui surprend et suscite stupeur et émerveillement.
Dans une scène qui a la pureté des grands récits fondateurs, la jeune fille merveilleuse sort ce personnage, comme venu des poubelles de Beckett, de ses cartons, prend un soin infini à le laver, à l'épouiller, à le remettre sur pied. Mais l'amour le plus pur et le plus mystérieux peut-il être plus fort que la vie ? a-t-il vocation à durer ? Si l'amour est sans pourquoi, doit-on chercher plus d'explications à ce qui le tue qu'à ce qui le fait naître ?
Moresco écrit à propos de Fable d'amour : « Dans ce roman sont présents la cruauté et la douceur, la désolation et l'enchantement, la réalité et le rêve, la vie et la mort, qu'on ne peut séparer si l'on veut parler véritablement et profondément de l'amour. Il en résulte une vision extrême et une méditation inactuelle sur l'amour, qui ne cache rien de ses vérités féroces mais suggère une invention possible de la vie au milieu de toute l'obscurité qui nous entoure. » Pour sortir de l'histoire d'amour et des paroles de l'amour, pour sortir des lois de nécessité, il faut rentrer dans l'ordre de la fable d'amour. Alors seulement on comprendra que si la mort est plus forte que la vie, l'amour est plus fort que la mort.
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Dans cette descente vers les bas-fonds, vers les décharges de la société et de l'Histoire, on ne reconnaîtra pas seulement une pente à l'exhibitionnisme, mais un véritable populisme. Entendons-nous : il s'agit de retrouver le point de vue de ceux qui se trouvent au bas de l'échelle sociale, qui subissent les plus grandes pressions économiques, qui veulent vivre comme les riches alors qu'ils n'ont pas un sou, qui sont nés dans les banlieues postmodernes et qui vivent des expériences étranges et insolites, peu visibles parfois, filtrées toujours par le regard d'en haut qui les dénature.
C'est là, selon Siti, qu'on a le plus de chance de comprendre le monde comme il va, plus en tout cas que si on se promène entre Madison Square et Fifth Avenue, entre la Place Vendôme et Hampstead.
La Contagion est un roman touchant et choquant, inventif et polyphonique, une mosaïque d'histoires vraies, de prises directes sur la réalité. De nombreuses histoires s'accumulent et donnent l'impression du chaos, de la contamination, de la contagion des vies.
Il y a, dans le style de Siti, une furie de destruction des idoles et une manipulation déformatrice, une cruauté provocatrice continue, un goût baroque pour les excès.
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C'est vrai : elle est morte. Elle, c'est la mère du narrateur. Originaire d'un petit village de Calabre, issue d'une famille pauvre, mariée de force, partie s'installer dans le nord de l'Italie, loin du courroux familial, afin de porter jusqu'à terme l'enfant qui était en elle, le fruit du mal - un viol. Cet enfant, c'est Emanuele. Dont la vie bascule lorsque, trentenaire, sa mère meurt soudainement.
Le texte est une prise de conscience radicale qui devient un long cri de désespoir où le narra- teur tente de reconstruire la figure de la mère morte, chante son amour et son déchirement, plongeant dans les souvenirs, les regrets, dans les histoires et les confidences maternelles. C'est le cri de douleur d'un fils abandonné, trahi par une mère qui a fui dans la mort, coupable et adorée, impardonnable. C'est aussi le cri de révolte d'un écrivain contre le sort des pauvres impitoyablement délaissés par Dieu et par les hommes. Le récit est empli d'un sentiment de solitude infinie et de colère, il a la profondeur d'une douleur sans larmes.