En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste. À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des « heures ».
Sur un coup de tête, Maureen Wingrove décide de s'éloigner du monde et des réseaux sociaux pour tenter de se retrouver. Direction la Bretagne, pour une semaine de retraite dans une abbaye battue par les embruns. Une semaine dense, intense. Une semaine assaillie par des vagues de souvenirs, par des émotions, par des portraits de femmes, par des rencontres insolites et inoubliables. Une semaine face à elle-même, en quête de sérénité. Ressac est le journal de cette parenthèse.
Comme souvent dans les récits de David Grann, un homme est dévoré par son idéal.
Ce personnage d'un autre temps se nomme Henry Worsley. The White Darkness raconte son extraordinaire histoire. Celle d'un militaire britannique fasciné par l'exemple d'Ernest Shackleton (1874-1922) et par ses expéditions polaires ; un homme excentrique, généreux, d'une volonté exceptionnelle, qui réussira ce que Shackleton avait raté un siècle plus tôt : relier à pied une extrémité du continent à l'autre. Une fois à la retraite, il tentera d'aller encore plus loin en traversant l'Antarctique seul, sans assistance, au péril de sa vie. Le récit magnifique d'un homme animé par une quête d'impossible.
Journaliste au New Yorker, David Grann est l'auteur de La Cité perdue de Z et Le Diable et Sherlock Holmes, disponibles chez Points.
Avant d'être acteur, Thomas VDB a été journaliste dans la presse musicale et, par un concours de circonstances, a été promu à 25 ans rédacteur en chef d'un magazine de rock. Concrétisant un rêve d'adolescent, sa passion pour la musique s'effritait pourtant au fur et à mesure que ses responsabilités augmentaient. C'est cette quête de sens qu'il raconte ici, dans un récit qui nous replonge dans les années 1980 et 1990, au temps où les compilations étaient des cassettes qu'on concoctait avec patience et application.
Avec lucidité et humanité, Edith Bruck revient sur son destin. Tout commence lorsque sa famille, de confession juive, est fauchée par la déportation nazie. L'auteure raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie. Elle n'a que quinze ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d'espoirs, de désillusions, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l'Europe et l'Orient, et enfin, à vingt-quatre ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l'image de son ami Primo Levi.
Edith Bruck a treize ans lorsqu'elle est déportée à Auschwitz au printemps 1944. Elle survit à l'horreur des camps. Livrée à elle-même, la jeune femme expérimente l'errance des survivants car la fin de la guerre n'apporte en aucun cas la restitution du monde d'avant. Pour Edith Bruck, la solution s'impose : la quête de soi passera par l'écriture, fougueuse et vitale. Un récit d'une rare intensité considéré comme une oeuvre de combat, plus que jamais nécessaire.
D'origine hongroise, Edith Bruck est née en 1931. Son oeuvre narrative, autobiographique et poétique, devenue incontournable, est traversée par l'expérience de la Shoah. Accueilli comme un chef d'oeuvre et primé en Italie, LePain perdu est disponible aux Éditions du sous-sol.
Vous montez un col, traversez une forêt, longez une rivière. Au fond de la vallée, les restes d'un village, des blocs de pierre brisés : ci-gît Chaudun, village maudit qui fut vendu en 1895 par ses habitants à l'administration des Eaux et Forêts. Évocation poétique et charnelle des paysages alpins, de leur beauté et de leur infinie cruauté, le récit de Luc Bronner charrie et recompose toutes les traces du passage des hommes et des femmes dans leur intimité et jusqu'à leur fuite inéluctable. L'animal a remplacé l'humain, et Chaudun est désormais le coeur d'un espace ensauvagé, l'une des plus somptueuses vallées d'Europe.
Le 6 avril 1944, à Izieu, 44 enfants âgés de 4 à 17 ans et leurs 7 moniteurs sont raflés par des soldats allemands, sur ordre de Klaus Barbie. Gabrielle Perrier, leur institutrice de 21 ans, est absente pour les vacances. Ce jour-là, son monde s'effondre Elle se réfugiera dans le silence jusqu'au procès de Klaus Barbie, en 1987. Enfin, elle pourra porter le deuil de ses élèves morts à Auschwitz.
Dominique Missika est écrivain et membre du Conseil d'administration de la Maison d'Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés. Elle fait ici entendre la voix de l'institutrice d'Izieu.
« Marius Jauffret, Kafka à Saint-Anne ».
Le Point.
Jeune homme, alcoolique, Marius est un jour conduit aux urgences de Sainte-Anne par son frère. À son réveil, il pense qu'il va passer quelques jours entre les murs de l'hôpital pour se remettre. Jusqu'à ce qu'un médecin lui explique qu'il ne sortira que lorsqu'il l'en jugera capable. Le voici prisonnier, isolé, dans ce lieu au temps suspendu en marge de la société. Il nous raconte l'attente, le doute, la peur, les rencontres cocasses, tristes, ou tendres. Un récit sensible et touchant.
« Tu n'avais qu'à avorter : il n'en voulait pas de cette gosse ! » Ce sont ces mots prononcés par sa mère qui ont conduit la narratrice à raconter leur histoire. Une relation, faite de coups de griffe, de silences mais aussi de beaucoup d'amour. Un admirable récit qui mêle les destins singuliers et collectifs, les dégâts causés par la Shoah, les espoirs nés de Mai 68, les conquêtes féministes des années 1970 et l'ordre moral de nos sociétés contemporaines.
« Un récit d'écrivaine, riche et passionnant, qui sait faire cohabiter empathie et distance, et évite l'écueil du voyeurisme ».
Raphaëlle Leyris, Le Monde.
Dans ce coin du XXe arrondissement de Paris, on les remarque sans les connaître. Au café, à l'école, Suzanne Privat entend des rumeurs sur ces troublants « cousins ». Alors elle cherche, interroge. Et peu à peu, les pièces du puzzle s'ajustent pour former un tableau sidérant. Depuis 1892, huit familles ont décidé d'unir leur destin pour n'en former qu'une, soudée par la religion, le secret et des règles de vie strictes. Entre eux, ils se nomment « la Famille ». Dans cette communauté qui rassemble plusieurs milliers de personnes, les vies sont toutes tracées. Ceux qui veulent s'affranchir sont contraints de partir. Une enquête fascinante et intime sur une communauté secrète implantée depuis plus de 200 ans au coeur de Paris.
C'est l'histoire d'un couple rare. Celle de deux écrivains, l'une guadeloupéenne, l'autre juif, dont l'oeuvre croisée témoigne de la souffrance de leurs peuples. Et celle de deux êtres éperdument soudés, qui, pendant cinquante-cinq ans, tous les soirs, se sont lu un poème d'amour de Pablo Neruda.
Il y a pourtant un mystère autour des Schwarz-Bart. Pourquoi, au milieu des années 1970, se sont-ils tus et enfermés dans leur maison de Guadeloupe ? Plus de dix ans après la disparition de son mari, Simone Schwarz-Bart donne sa vérité sur le parcours hors norme de ce couple passionné et singulier.
« Un témoignage très fort sur la fragilité de notre système de santé, un hommage au courage des soignants mais aussi une exploration des origines d'une vocation ».
Augustin Trapenard, « Boomerang », France Inter.
Ancien médecin devenu réalisateur, brutalement à l'arrêt du fait du confinement, Thomas Lilti s'engage comme bénévole à l'hôpital où il tournait quelques jours plus tôt dans des services désaffectés, transformés en plateau de cinéma. Saisissant retour de l'autre côté du miroir, en pleine crise sanitaire, dans un grand hôpital de Seine-Saint-Denis. Un retour si bouleversant qu'au fil des jours, il s'interroge à voix haute : qu'est-ce que la vocation de médecin ? Par son humour, ses certitudes et ses doutes, Thomas Lilti invite à découvrir les paradoxes fascinants d'un monde aux secrets si bien gardés.
Engagée en 1925 au New Yorker, Janet Flanner est correspondante du célèbre magazine à Paris. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, la journaliste intrépide rentre aux États-Unis. Pour autant, à dix mille kilomètres, elle continue à raconter Paris et la France sous le joug nazi, aussi précisément que si elle y résidait encore. Tantôt grave et tantôt ironique, elle décortique les lâchetés et l'héroïsme au quotidien. Plongée fascinante dans la France occupée, Paris est une guerre est un régal de lecture et une mine pour les férus d'histoire.
Le roman vrai de l'affaire Florence Cassez.
Le matin du 9 décembre 2005, le journal télévisé le plus populaire du Mexique diffuse les images de l'arrestation de deux dangereux ravisseurs. Quelques semaines plus tard, le directeur de la police reconnaît que l'émission était le produit d'un montage réalisé à la demande des médias. Cette révélation déclenche ce qu'on appelle l'affaire Cassez-Vallarta, un des procès les plus controversés de ces dernières années, qui a valu à Florence Cassez sept années de prison et a conduit à une grave crise politique entre la France et le Mexique. Entremêlant la rigueur journalistique et le clair-obscur de la fiction, Jorge Volpi raconte ici une histoire vraie qui semble surgir du plus ahurissant des romans policiers.
« Les voilà donc réunis, ces deux récits, qui, à treize années d'intervalle, se complètent sur la question de la fin de vie et de la mort choisie. Tous deux, oui, sont désormais inséparables. Ils devaient se retrouver. Se répondre. Car l'un et l'autre sont nés d'une semblable évidence, pour ne pas dire d'une même exigence d'écriture. » N.C.
Du nord au sud et de l'est à l'ouest, Jean-Paul Dubois promène son regard tour à tout ahuri, amusé et inquiet, de l'autre côté de l'Atlantique. Adeptes des extra-terrestres heureux, propriétaires de la Lune, aventuriers héroïques, banals et ruinés à Las Vegas, bourreaux, évangélisateurs itinérants : avant tout, des destins qui témoignent d'une Amérique malade de ses propres rêves.
Comment se porte l'Amérique ? À quoi rêve-t-elle ? Jean-Paul Dubois croque, au fil de ses voyages, la vie quotidienne de cet étrange pays-continent : ici un magasin spécialisé dans la vente de lunettes pour chiens, là une stripteaseuse qui déclare ses prothèses mammaires comme outil de travail, là encore un combat de gladiateurs modernes ! L'Amérique des possibles fait parfois froid dans le dos...
Du haut du Chrysler Building, James Agee observe la foule. Sa journée a été difficile, sa semaine déprimante. Il se sent à l'étroit dans son bureau new-yorkais. À l'étroit dans son métier de journaliste. À l'étroit dans sa vie. Alors, lorsqu'on l'envoie en Alabama pour enquêter sur la vie des métayers, il revit. Accompagné du photographe Walker Evans, il réalise un reportage qui sonne comme un cri de révolte, de détresse, un plaidoyer face à la pauvreté des fermiers de ces sinistres années trente.
Un CV imaginaire, une fausse identité, et un crâne rasé... Steak Machine est le récit d'une infiltration de quarante jours dans un abattoir industriel. Dans ce reportage glaçant, le journaliste Geoffrey Le Guilcher partage et raconte le quotidien des ouvriers : les giclées de sang dans les yeux, les doigts qui se bloquent et les défonces nocturnes. Car dans une usine qui abat deux millions d'animaux par an, le traitement indigne réservé aux bêtes s'accompagne toujours d'une violence exercée sur les hommes.
François Beaune écoute. François Beaune écrit. À la faveur du hasard, il rencontre Greg, qui lui présente Omar. Deux types a priori inconciliables, unis par un projet politique improbable au sein du FN PACA, une amitié hors norme, et cette question obsédante, qu'est-ce qu'être français ? Ces deux enfants des Cités, l'écrivain va les interviewer et nous faire entendre, sans commentaire, la manière dont ils conçoivent le monde.
Un soir de novembre 2010 à Marseille, dans la cité sous tension du Clos de la Rose, la zone du deal subit un assaut aveugle à la Kalachnikov, digne d'un gang-shooting. Jean-Michel dit le « chouf », 16 ans, et Lenny, 11 ans, sont touchés, fauchés au hasard. Un drame inédit, un virage dans le banditisme marseillais. Voici leur histoire, celle de deux minots de Marseille, comme il en existe des centaines.
Minnesota, début des années 1980. Le jour, David Carr est un jeune journaliste brillant et prometteur. La nuit, l'enfant prodige écume les bars, se bat, se drogue à outrance. Vingt ans d'excès jusqu'à la chute, douloureuse et redoutable. Pour affronter la vérité de ce terrible passé, une solution s'impose : la double vie du reporter deviendra son prochain sujet d'investigation. Son livre est le récit de cette histoire vraie.