Le temps n'est que la rivière où je m'en vais pêcher. Je bois son eau ; et tout en buvant, je vois le fond sablonneux et remarque comme il est peu profond. Son faible courant entraîne toutes choses, mais l'éternité demeure. J'aimerais boire plus profond ; pêcher dans le ciel, dont le fond caillouteux est semé d'étoiles. Je ne peux compter jusqu'à un. Je ne connais pas la première lettre de l'alphabet. J'ai toujours regretté de ne pas être aussi sage que le jour de ma naissance.
de là ce résultat capital que, malgré l'extrême violence des moeurs des envahisseurs germains, le moule qu'ils imposèrent devint, avec les siècles, le moule même de la nation.
france devint très légitimement le nom d'un pays oú il n'était entré qu'une imperceptible minorité de francs. l'idée que l'origine de tout cela soit une conquête ne vient à personne. c'est la gloire de la france d'avoir, par la révolution française, proclamé qu'une nation existe par elle-même. nous ne devons pas trouver mauvais qu'on nous imite. le principe des nations est le nôtre. mais qu'est-ce donc qu'une nation ? comment la france persiste-t-elle à être une nation, quand le principe qui l'a créée a disparu ? en quoi le principe des nationalités diffère-t-il du principe des races ? voilà des points sur lesquels un esprit réfléchi tient à être fixé, pour se mettre d'accord avec lui-même.
les hommes appliqués veulent porter en ces matières quelque raison et démêler les confusions oú s'embrouillent les esprits superficiels. ne peut-on pas avoir les mêmes sentiments et les mêmes pensées, aimer les mêmes choses en des langages différents ? qu'est-ce qu'une nation ? conférence prononcée en sorbonne le 11 mars 1882.
Femme de lettres bien connue en son temps, Mary Austin eut une production abondante, comprenant nouvelles, pièces de théâtre, essais féministes ou études sur les Indiens. Elle a passé de nombreuses années dans le désert du Sud de la Californie, et plus tard celui du nouveau Mexique. Le Pays des petites pluies, traduit pour la première fois en français, est l'un des grands classiques de la tradition américaine de nature writing. Sa célébration de la beauté du désert la place dans toute une lignée d'écrivains américains qui ont fait porter sur ces régions un regard à contre-courant du désir d'exploitation indissociable de l'histoire de l'Ouest américain.
Il y a les collines, arrondies, émoussées, brûlées, surgies du chaos, peintes de chrome et de vermillon, s'élevant jusqu'à la limite des neiges. Entre les collines s'étendent de hautes plaines d'apparence horizontale, emplies d'un intolérable éblouissement solaire, ou d'étroites vallées baignées de brume bleutée. La surface des collines est veinée de traînées de cendre et de coulées de lave inaltérée. Après les pluies, l'eau s'accumule dans les creux de petites vallées fermées, et, s'évaporant, laisse des étendues de pur désert, dures et sèches, appelées localement " lacs secs ".
Streets of London est un guide thématique qui propose au lecteur de découvrir les lieux phares comme les recoins plus secrets qui ont marqué Londres du sceau du rock'n'roll.
Quartier après quartier, en treize chapitres, il invite à une véritable plongée spatio-temporelle illustrée de nombreuses photographies. Il est le compagnon idéal pour une balade nostalgique à travers le Londres de l'époque des Beatles ou pour une déambulation plus fiévreuse sur les pavés du punk et de la new-wave.
Streets of London comprend :
- 25 quartiers passés à la loupe - 6 parcours thématiques - 50 encadrés - de nombreuses photographies
Dans En Studio avec les Beatles, Geoff Emerick relate ses expériences et nous fait visiter l'envers du décor des innovations musicales et des expérimentations sonores d'où résultèrent les meilleurs disques du groupe.
En 1962,à l'âge de quinze ans, il décrocha le job de ses rêves en devenant assistant ingénieur du son aux Studios d'Abbey Road. Dès sa deuxième journée de travail, Emerick était présent quand un quatuor dépenaillé venu de Liverpool et nommé The Beatles vint effectuer sa toute première séance d'enregistrement. La chanson, " Love Me Do ", ne tarda pas à grimper dans les hit-parades et, depuis, la musique populaire n'a plus jamais été la même.
Au cours des sept années suivantes, il allait travailler aux côtés des Beatles. À l'âge de dix-neuf ans, Emerick devint ingénieur du son en titre et fut chargé d'enregistrer l'album révolutionnaire que fut Revolver. À mesure que le groupe et lui-même repoussaient les limites technologiques de l'enregistrement, il mit au point des méthodes qui donnèrent au son des Beatles une nouvelle couleur.
Les étendues sablonneuses, les terres incultes, les sommets de porphyre peuvent paraître de piètres lieux de pèlerinage; mais vous et moi, et celle que nous avons tous deux tant aimée, ont si souvent trouvé d'une grande beauté les marécages délaissés, les forêts hivernales, les coteaux arides! Après tout, l'amour de la Nature est un goût acquis.
On commence par admirer le paysage où coule l'Hudson pour finir par aimer la désolation du Sahara. On aurait bien du mal à expliquer pourquoi et comment s'est opéré le changement. On ne peut pas toujours disséquer un goût ou une passion. On ne peut pas épingler la Nature sur un tableau et dessiner la carte de ses beautés à coup d'équerre et de compas. On ne peut guère donner que ses impressions, rien de plus.
Peut-être puis-je vous faire quelque peu le récit de ce que j'ai vu au cours de ces deux années de pérégrinations; mais je ne serai jamais capable de vous exprimer la grandeur de ces montagnes ni la splendeur des couleurs qui enrobe les sables brûlants étalés à leurs pieds.
rousselin : il aura le temps ! on a encore cinq minutes ! dans cinq minutes le scrutin ferme, et alors ? je ne rêve donc pas ! c'est bien vrai ! je pourrais le devenir ! oh ! circuler dans les bureaux, se dire membre d'une commission, être choisi quelquefois comme rapporteur, ne parler toujours que budget, amendements, sous-amendements, et participer à un tas de choses.
d'une conséquence infinie ! et chaque matin, je verrai mon nom imprimé dans tous les journaux, même dons ceux dont je ne connais pas la langue ! le jeu ! la chasse ! les femmes ! est-ce qu'on aime quelque chose comme ça ? mais pour l'obtenir, je donnerais ma fortune, mon sang, tout ! oui ! j'ai bien donné ma fille ! ma pauvre fille ! (ii pleure. ) j'ai des remords maintenant ; car je ne saurai jamais si souvigny a tenu parole.
[. ] c'est fait ! on dépouille le scrutin ; ce sera vite fini ! a quoi vais-je m'occuper pendant ce temps-là ? quelques intimes, quand ce ne serait que murel qui est si actif, devraient être ici pour m'apprendre les premiers bulletins ! oh ! les hommes ! dévouez-vous donc pour eux ! si le pays ne me nomme pas. eh bien, tant pis ! qu'il en trouve d'autres ! j'aurais fait mon devoir ! (il trépigne. ) mais arrivez donc ! arrivez donc ! ils sont tous contre moi, les misérables ! c'est à en mourir ! ma tête se prend, je n'y tiens plus ! j'ai envie de casser mes meubles ! rousselin est prêt à tout pour séduire ses électeurs, comme de promettre à tout va des achats de terrain, des emplois, des passe-droits, objets de marchandage, au même titre que sa femme et sa fille.
gustave flaubert, l'auteur de madame bovary, s'est essayé à une pièce vaudevillesque qui est une satire du suffrage universel. une oeuvre courte sur ce qu'il peut avoir d'excessif et de cynique dans le marécage des négociations politiques. un sujet constamment d'actualité !.
Manchester s'agite maintenant. Des tas de gens partout. Mon dieu, ce que j'aime cette ville. Je suis tellement fier de faire partie de son héritage. Tandis que je tourne à Deansgate et m'engouffre dans Whitworth Street, j'entends le son des basses de notre sound system, celui-là même que j'ai contribué à bâtir. J'aime la manière qu'ont les fenêtres de l'Haçienda de vibrer au son des basses. Qui voudrait avoir des fenêtres dans un nightclub ? Nous. Oui, douze fichues fenêtres, toutes tremblantes tel un fervent mollah nous enjoignant à la prière.
C'est en 1982 à Manchester que le club FAC 51, plus connu sous le nom de l'Haçienda, voit le jour. Financé par Factory, le label de Joy Division, il devient vite un club de légende.
Espace novateur dans sa programmation, lieu de naissance de l'acid house, épicentre de Madchester, l'haçienda attire les artistes, les foules. et les ennuis ! Là où les propriétaires du lieu ont voulu baser leur gestion sur la confiance, ils réalisent rapidement que l'affaire tourne au chaos, complètement ingérable : on leur vole leur matériel qu'on trouve moyen de leur relouer, des caisses de bouteilles disparaissent continuellement, les problèmes de sécurité s'accumulent, les pertes augmentent et tout le monde (les gangs, les filles, la police) sont après eux. En 1997, suite au décès d'une jeune-fille, le club ferme ses portes.
En 2009, Peter Hook décide de raconter cette histoire telle qu'il la vécue, avec sa verve et son franc-parler.
La free party est la branche clandestine et radicale de la rave. Née en Angleterre, elle s'est agencée comme une véritable contre-culture dans les années quatre-vingt-dix. Elle se réalise dans un désir d'ouverture manifesté par les enfants de l'acid house qui donnèrent naissance à la tekno. Au travers de plus d'une quarantaine de témoignages, l'ouvrage propose, de montrer comment elle a changé leurs vies et orienté leurs choix. Ces entretiens entraînent le lecteur dans un monde de voyages, de passions, de galères. Sans masques, les témoins se livrent et offrent des récits très denses et riches d'émotion à l'auteur qui a vécu lui-même ce mouvement de l'intérieur. À cette nouvelle édition s'ajoute un DVD comprenant des entretiens inédits et une sélection musicale.
S'il m'a jamais été donné de voir une véritable migration, ce fut bien le jour de la Saint-Michel. Je partais en voyage et avais pris la route de très bonne heure. Au début, il y avait une grande nappe de brouillard, mais quand je me trouvai à sept ou huit milles de chez moi en direction de la côte, le soleil perça les nuages et ce fut une belle journée chaude. Nous étions alors sur une vaste lande ou un terrain communal et, tandis que la brume se dissipait, je pus discerner un grand nombre d'hirondelles (hirundines rusticae) rassemblées sur les arbrisseaux et les buissons rabougris comme si elles y avaient passé toute la nuit. Dès que l'air devint clair et agréable, elles se remirent tout de suite à voler ; sereinement et sans hésitation, elles partirent vers le sud, en direction de la mer.
Enregistré dans des conditions rocambolesques dans les caves humides de la villa nellcote louée par keith richards en 1971, alors que tous les rolling stones étaient en exil sur la côte d'azur, exile on main street est souvent perçu comme un des meilleurs albums des stones.
La variété des compositions, la tournée américaine qui suivit cet enregistrement, le film interdit cocksucker blues, les séances d'enregistrement à villefranche-sur-mer. tout ce qui entoure cet album est mythique. a cette époque, les stones ont vraiment dansé avec le diable et robert greenfield le raconte.
" Sidérés par l'ampleur du marché des enregistrements interdits en même temps que rassurés par le peu de discours vraiment politiques, les stratèges du contrôle décident de généraliser l'expérience tentée depuis 1981 à Leningrad : " un rock club, puis deux puis trois, des rocks clubs partout ! " S'il n'est pas possible d'entraver le flux de circulation des bandes enregistrées de musique interdite, mieux vaut essayer de contrôler en amont la production même de ces musiques. Et même, si possible, suivre au plus près les échanges de produits importés, objets d'un marché noir intense et très fructueux. C'est ainsi que la principale bourse aux disques rock et pop d'occasion s'établit à Moscou dans le souterrain de la place Loubianka, aux pieds du siège du KGB (.). " Back in The USSR est une étude habitée et érudite de la naissance et de l'évolution de la musique rock en URSS. Après un rapide retour sur les courants artistiques des premières années du régime puis sur l'irruption du jazz, on entre de plain pied dans l'histoire fascinante du rock russe : sa géographie, de la tranquille Estonie à la remuante Georgie ; ses personnages, des bardes révoltés aux groupes autorisés ; ses conflits ou ses renoncements face au pouvoir de l'État soviétique.
Cet ouvrage permet la découverte de cet espace-temps culturel longtemps resté ignoré de l'Occident, il comporte une sélection commentée de groupes et d'albums.
La publication du présent recueil d'essais, aux thématiques très diverses, met pour la première fois à la disposition du lecteur français du début du XXIe siècle la variété des intérêts de Thoreau. Elle donne à voir l'évolution de sa pensée, son déplacement entre nature et société. Il faut entendre sa passion pour la nature, son refus d'adopter un comportement moutonnier, accueillir le questionnement qui est au coeur de sa résistance : peut-on subordonner la liberté à des considérations économiques ? La loi de la majorité est-elle démocratique et souhaitable ? La loi rend-elle nécessairement juste ? L'individu seul peut-il favoriser l'avènement de la justice ? Comment ne jamais abandonner sa conscience oe
L'histoire du rock s'apparente désormais à une gigantesque archive dans laquelle quasiment chaque recoin du passé est accessible à tous.
[...] On pourrait comparer ces archives à un placard à vêtements où les nouveaux groupes puisent à loisir.
Ceux-ci peuvent opérer des "surimpressions nostalgiques" en superposant des habits soniques provenant de différentes époques, revêtir des rôles comme on essaye un costume. Le placard du rock est effectivement plein à craquer, et les nouveaux artistes résistent difficilement à la tentation d'essayer différentes combinaisons ou d'effectuer des altérations mineures au lieu de créer des modèles totalement originaux.
Revivals et remakes, culture pop revisitée, mode et musique vintages, retro ou hipster, samples à l'infini, recyclages à gogo et nostalgie écrasante. Il semble que la rétromania soit une des caractéristiques principales, si ce n'est le phénomène central, de la pop culture d'aujourd'hui, de la musique en particulier. Si la culture de la citation a toujours existé, à l'heure de YouTube, de l'IPad et de l'Internet 2.0, elle a pris une importance jusqu'ici inégalée.
Telle est la thèse présentée ici par Simon Reynolds. Et de s'interroger : ces formes de la nostalgie bloquent-elles le chemin à toute créativité ou bien nous retrouvons-nous nostalgiques précisément parce que notre époque viendrait à manquer d'élan créatif ? Rétromania est un ouvrage de référence pour repenser un rock qui s'épuise à force de se parodier. Né à Londres en 1963, Simon Reynolds est un des plus grands critiques de rock actuels.
Après son immense Rip It Up and StartAgain, Déchire tout et recommence, consacré à la décennie post-punk, il donne ici un ouvrage majeur dans lequel il passe au crible la musique de ces trente dernières années qui elle, plutôt que de faire table rase du passé, s'en inspire jusqu'à se vider de toute substance.
En 1996, quelques années après T.A.Z. et les Sermons radiophoniques, Hakim Bey rédige une série de textes dans lesquels il revient sur la fin du 20e siècle, qu'il situe entre 1989 et 1995, au moment de la chute du bloc communiste et de l'avénement d'un monde néo-libéral, globalisé et standardisé ou en passe de l'être, ainsi que sur le commencement de ce nouveau millénaire, marqué par le règne d'un argent porteur de chaos, qui partout ou presque s'est libéré des religions, des frontières et des États.
Dans ce monde-là, la neutralité n'est pas une option envisageable, nous dit-il. D'ailleurs l'émancipation de l'individu via les zones d'autonomie temporaire est-elle suffisante pour lever un souffle révolutionnaire ? La culture et l'humain peuvent-ils survivre alors que nous nous acharnons à détruire le non-humain, à détruire la nature sauvage ce par quoi la culture se définit en creux ? Et les nationalismes, et les religions, quels effets exercent-ils ? Autant de questions qu'aborde Hakim Bey dans un flot qui lui est habituel, fluide, convoquant tour à tour les théoriciens anarchistes, le soufisme, le millénarisme et l'anthropologie.
La lecture de Millenium apporte un éclairage original au spectacle désormais quotidien de la capitulation des États face au monde de la finance.
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Par un singulier paradoxe, une génération entière a adopté cette musique comme univers sonore de ses propres révoltes et, ce faisant, a contribué docilement à l'expansion culturelle de l'empire le plus dominateur du moment, les États-Unis. Là où certains pensaient que la révolution s'exportait en musique, des réseaux de ventes se formaient, une industrie se constituait et, imperceptiblement, transformait ceux qui se croyaient compagnons d'armes en consommateurs fidèles.
La décennie des turbulentes sixties a amené bien des transformations tant sur les plans économiques, sociaux et culturels. L'histoire s'était comme accélérée. La révolution musicale qu'a provoquée le rock en est l'un des faits marquants, « parce que première à être vraiment globale et populaire ».
Ce livre étudie la révolution musicale et sociale des sixties à travers le prisme de la chanson contestataire américaine. Il s'ouvre sur l'arrivée de Bob Dylan à New-York en 1961 et se referme en 1972, alors que Joan Baez chante sous les bombes américaines, à Hanoï. Entre temps, les auteurs nous auront plongé dans l'évolution des bandes-son qui accompagnèrent toutes les revendications (droits civils, pacifisme, féminisme, nouvelle gauche, droits des amérindiens, etc.), depuis le revival folk, où le texte primait, jusqu'aux explosions de la guitare électrique, devant lesquelles le texte s'efface peu à peu, en passant par la british invasion et ses apports.
Physique difficile, Ray Ban vissées, mèche de cheveux gras et chemises sales, Alain «Destroy» Pacadis est une figure clef de la presse culturelle des années 1970 et 1980.
En Mai 1968, Paca, étudiant, s'engage dans la politique, prend la route jusqu'en Afghanistan, milite au Front homosexuel d'action révolutionnaire.
Il commence à naviguer dans le milieu de la presse parallèle, croise la bande d'Actuel et participe aux années de gloire de Libération. Il signe son premier article en 1973 : Alain Pacadis, «reporter de l'underground» est né, celui qui avant tout le monde et mieux que quiconque a su ici, en France, capter l'énergie du punk, chroniquer les nuits héroïques du Palace ou des Bains Douches.
Dès lors, jusqu'à sa mort tragique en 1986, Paca transporte ses lecteurs de concerts branchés en soirées disco décadentes et événements mondains. Le parcours déglingué de ce dandy contrarié, «expérimentateur détaché des névroses modernes », sert de fil conducteur pour traverser ces années qui marqueront profondément la société française.
Fort de 150 interviews de personnalités et d'extraits des articles de Pacadis dans Libération, Playboy ou Façade, cet ouvrage nous fait aussi revivre la naissance du cinéma X, l'arrivée de «Mac Do» en France, les prémices du sida, les premières radios libres, l'exubérance de la mode et les folies du nightclubbing.
Serge Gainsbourg, Iggy Pop, Philippe Garrel, William Burroughs, Andy Warhol sont quelques-unes des innombrables personnalités qu'on croise dans le livre.
Les Sermons radiophoniques (1992) forment un ensemble de onze textes dans lesquels l'auteur développe une théorie de pratique artistique appelée « immédiatisme ».
Dans la lignée de Dada et du situationnisme, l'immédiatisme se conçoit comme un mouvement basé sur la notion de jeu. En effet, dans nos sociétés high-tech où le « capitalisme tardif » nous pousse de plus en plus loin dans des formes extrêmes de médiation et donc d'aliénation, où le fossé entre la production et la consommation de l'art ne cesse de s'élargir, l'art véritable ne peut se concevoir que sous la forme d'un jeu car le jeu est la plus immédiate des expériences. Dès lors potlatch, terrorisme poétique et nomadisme forment des manifestations logiques de l'immédiatisme qui permettent de libérer et de partager l'imagination.
" Afin de protester ouvertement contre l'esclavage, Thoreau met en pratique une forme de " désobéissance civile " en refusant de payer des impôts. Il en fait l'exposé dans un essai, Résistance au gouvernement civil (1849). Bien plus que la " désobéissance " ponctuelle à une loi injuste, c'est une " résistance " farouche, aux objectifs variés, qui mobilise Thoreau en permanence et définit sa philosophie de vie : elle représente une posture de lutte pied à pied contre un gouvernement qui porte atteinte à la liberté de l'individu et contre les forces envahissantes de la société. " Michel Granger " En fait, je déclare tranquillement la guerre à l'État à ma manière, bien que je continue à avoir recours autant que possible à tous les avantages qu'il offre, comme il est d'usage en de pareils cas. " Résistance au gouvernement civil " Le seul gouvernement que je reconnaisse - peu importe le petit nombre de ses dirigeants, la taille réduite de son armée - est le pouvoir qui fait régner la justice dans le pays, jamais celui qui établit l'injustice. " Plaidoyer en faveur du capitaine John Brown
Cet ouvrage est une anthologie des meilleures chroniques de Michka Assayas parues depuis le début des années 1980 jusqu'aux années 2000, dans Rock & Folk, Les Inrockuptibles, VSD et Libération.
Choisies et rassemblées ici pour la première fois, elles permettent de tracer un pan du rock en France et vu de France.
Après l'anthologie des textes de Philippe Paringaux, ce dandy du rock, parue en mars 2012, cet ouvrage de Michka Assayas permet de souligner la richesse de la critique rock à la française.
Elle est l'outil privilégié de la contestation, l'incarnation de la contreculture qui a vu le jour, en France, dans le sillage de Mai 68. Elle donne à entendre une parole libérée qui se répand dans tous les domaines de la société et génère autant de mouvements d'émancipation et de remise en cause du système dominant.
En s'appuyant sur les titres emblématiques, ce livre dresse le portrait d'une nouvelle presse et d'une génération qui a conquis sa liberté à la force des idées et des mots. Il fait le portrait des années 70 pleines d'effervescence qui ont vu jaillir le mouvement écologiste, la libération des femmes, les revendications des homosexuels, les mouvements communautaires, les réflexions en matière de santé, d'éducation, de justice, et de rapport à l'autre et à la différence.
Au coeur du quartier latin, rue Gît-le coeur à Paris, un hôtel miteux a joué un rôle clé dans l'histoire de la littérature beat. Tenu d'une main de fer par Mme Rachou, c'est dans cet établissement que les écrivains américains beat, exilés volontaires d'un pays trop puritain pour recevoir leurs idées, ont trouvé refuge.
Allen Ginsberg, William Burroughs, Gregory Corso, Jack Kerouac... tous y ont séjourné.
Et ce petit hôtel de devenir l'épicentre du phénomène beat qui, entre New-York, San Francisco, Mexico, Tanger, Amsterdam, Londres et Budapest, n'a pas simplement concerné les écrivains et les artistes américains, mais toute la bohême internationale.
Cet ouvrage remarquablement bien documenté retrace avec brio les années parisiennes des grandes figures du beat. Il saisit l'aspect international et foisonnant de ce mouvement, les stratégies qui lui ont permis d'essaimer, et nous plonge dans le Paris populaire et interlope de cette époque, son souffle, ses voix aujourd'hui disparus.
La porte shamanique du rock'n'roll japonais des dix dernières années a fait entrer en Occident tellement de musique extraordinaire qu'on peut désormais se demander comment les musiciens de rock japonais ont fait pour atteindre ce niveau fascinant. Des formations underground et révolutionnaires telles que The Boredoms, les Acid Mothers Temple de Makoto Kawabata, Boris, les High Rise de Asahito Nanjo, Ghost et bien d'autres encore ont eu de solides carrières. Ces groupes, figures de proue du mouvement, ont - malgré des noms incompréhensibles dans leur pays - inspiré tant de musiciens ici, en Occident, qu'une enquête pointue sur la musique japonaise de leur jeunesse semblait s'imposer. Bien avant l'émergence du punk rock, le Krautrock et l'émission de John Peel avaient inspiré ma génération au début de ces années 1970 enfiévrées. Il en fut de même au Japon (...).
Des siècles de guerres nationales et un siècle de guerres mondiales ont témoigné de la vanité de toutes ces volontés de réduire l'autre.
Aujourd'hui la mise en place de structures institutionnelles infra-étatiques, étatiques et supra-étatiques doit mener à cette reconnaissance de l'autre, quel qu'il soit Dans des situations variées d'harmonie selon laquelle toute personnalité culturelle collective peut trouver sa place au soleil, au niveau qui lui convient dans une échelle souple d'institutions complémentaires.