L'histoire célèbre les victoires que les médecins ont remportées sur les maladies. Mais elle néglige leurs patients dont les troubles, les souffrances ou les plaintes ont inauguré de nouveaux diagnostics, remis en cause certaines théories médicales ou ouvert des perspectives thérapeutiques inédites. Ciselés comme des nouvelles, ces récits de
patients zéro racontent une autre histoire de la médecine : une histoire " par en bas ", dans laquelle des malades qui parfois s'ignorent et des patients comptés trop souvent pour zéro prennent la place des mandarins et des héros.
Parmi ces " cas ", certains sont célèbres, comme le petit Joseph Meister, qui permit au vaccin antirabique de Pasteur de franchir le cap de l'expérimentation humaine, ou Phineas Gage, dont le crâne perforé par une barre à mine révéla les fonctions du lobe frontal. La plupart sont oubliés ou méconnus, comme Auguste Deter, qui fit la renommée d'Aloïs Alzheimer, Mary Mallon, la plus saine des porteurs sains, qui ne souffrit jamais de la typhoïde qu'elle dissémina autour d'elle, ou Henrietta Lacks, atteinte d'un cancer foudroyant, dont les cellules dotées d'un pouvoir de prolifération exceptionnel éveillèrent la quête du gène de l'immortalité en voyageant autour du monde. À travers eux, ce livre interroge les errements, les excès et les dérives de la médecine d'hier à aujourd'hui.
Prix La Science se livre 2021
L'histoire naturelle de la Terre est remplie d'exemples fascinants de convergence : certaines structures biologiques, telles que les yeux, les ailes ou les pattes caractéristiques des lézards grimpeurs, sont apparues de nombreuses fois au fil de processus indépendants. Pourtant, les biologistes de l'évolution nous apprennent qu'il existe également de nombreux exemples de contingence : des cas où le moindre événement - une mutation aléatoire, l'éternuement d'un papillon préhistorique - serait capable de modifier la trajectoire de l'évolution. Quel poids attribuer à ces deux forces dans une nature en perpétuel changement ? Les plantes et les animaux qui existent de nos jours, sans oublier les êtres humains eux-mêmes, étaient-ils tous destinés à apparaître ou ne sont-ils que le résultat du hasard ? Et quelles conclusions en tirer au sujet des formes de vie présentes sur d'autres planètes ?
Ce livre nous révèle les dernières découvertes de la biologie de l'évolution ainsi que les réponses qui ont été fournies à l'un des plus grands débats scientifiques de notre temps. C'est à un voyage autour du globe qu'il nous invite, à la rencontre des chercheurs qui sont en train de percer les mystères de la vie. Jonathan Losos, l'un des pionniers de l'approche expérimentale en matière d'évolution, nous explique comment des expériences sur des guppies, des mouches à fruit, des bactéries, des renards et des souris de chasse, ainsi que ses propres travaux sur les lézards anoles des Caraïbes permettent de rembobiner le film de la vie pour déterminer à quel point l'évolution peut être rapide et dans quelle mesure son caractère reproductible la rend prévisible.
Entre grèves et mobilisations multiples, un mouvement social inédit a remué la psychiatrie française en 2018 et s'est poursuivi ensuite, révélant les effets dévastateurs des restrictions budgétaires et de la rationalisation managériale imposées aux soignants et aux soignés depuis trente ans.
Nourri de l'expérience de terrain du psychiatre Mathieu Bellahsen et des enquêtes de la journaliste Rachel Knaebel, cet essai retrace d'abord l'histoire de cette catastrophe gestionnaire. Il montre comment la psychiatrie de secteur, promouvant des soins tournés vers l'émancipation des patients, a été étouffée au profit de la gestion normalisante de la " santé mentale ". Et comment cette évolution a été favorisée par une nouvelle neuropsychiatrie : de l'autisme à la schizophrénie, le patient comme être humain n'est plus au centre du soin, sont surtout pris en compte les troubles de son cerveau. Ce qui a facilité une attaque en profondeur du service public, cantonné à la gestion des urgences et des plus précaires, au profit d'acteurs privés qui prospèrent sur le marché des prises en charge réputées " scientifiques ".
Mais, partout, les ripostes s'organisent : Mathieu Bellahsen et Rachel Knaebel relatent les combats de professionnels et de patients pour l'introduction de contre-pouvoirs dans l'institution psychiatrique. Ils remettent la question du soin au centre de la société et permettent le maintien de pratiques alternatives, même dans des structures attaquées par la technocratie. Un livre d'espoir pour les familles, les patients et les soignants, qui ouvre les pistes d'un futur émancipateur pour la psychiatrie et la démocratie.
Implantée dans quarante-six pays, Monsanto est devenue le leader mondial des OGM, mais aussi l'une des entreprises les plus controversées de l'histoire industrielle. Dans les dernières décennies, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits (PCB, " agent orange " ou hormones de croissance bovine et laitière). Pourtant, elle se présente aujourd'hui comme une entreprise des " sciences de la vie ", convertie aux vertus du développement durable. Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, elle prétend faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l'humanité. Qu'en est-il exactement ?S'appuyant sur des documents inédits, des témoignages de victimes, de scientifiques et d'hommes politiques, ce livre retrace l'histoire d'un empire industriel qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l'administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu le premier semencier du monde. Et il révèle le rôle joué par Monsanto dans le formidable tour de passe-passe qui a permis l'extension planétaire des cultures OGM, sans aucun contrôle sérieux de leurs effets sur la nature et la santé humaine.
Élaborée depuis le début du XXe siècle, grâce au travail de quelques physiciens de génie, la mécanique quantique a des implications philosophiques d'une importance sans précédent dans l'histoire de l'humanité, qui nous obligent à considérer sous un jour nouveau les interrogations métaphysiques les plus traditionnelles.Pour comprendre ces enjeux, les auteurs de ce livre - devenu un classique depuis sa parution en 1984 - brossent l'histoire de l'élaboration de la théorie quantique et en exposent les principes fondamentaux. Ils le font en termes simples et sans recours aux mathématiques, grâce à des images insolites et des explications à la portée de tous.Dans une postface de 2007, ils expliquent les développements récents de la mécanique quantique, et en particulier la très étrange inversion de l'ordre du temps qu'impliquent les expériences " à choix retardé ".
Depuis qu'elles existent, les sciences dites exactes se prétendent différentes des autres savoirs. Comment comprendre cette prétention ? Faut-il, à la manière des épistémologues anglo-saxons ou de Karl Popper, tenter d'identifier les critères qui la justifient ? Peut-on, suivant le modèle nouveau des études sociales des sciences, y voir une simple croyance ? Ce livre propose un dépassement fructueux de l'opposition, apparemment irréconciliable, entre ces deux approches des sciences.
Depuis qu'elles existent, les sciences dites exactes se prétendent différentes des autres savoirs. Comment comprendre cette prétention ? Faut-il, à la manière des épistémologues anglo-saxons ou de Karl Popper, tenter d'identifier les critères qui la justifient ? Peut-on, suivant le modèle nouveau des études sociales des sciences, y voir une simple croyance ? Ce livre propose un dépassement fructueux de l'opposition, apparemment irréconciliable, entre ces deux approches des sciences. Et si la tension entre objectivité scientifique et croyance était justement constitutive des sciences, enjeu des pratiques inventées et réinventées par les scientifiques ? Réussir à parler des sciences avec humour, sans en faire un objet de vénération, ni de dénonciation, en restant au plus proche de la passion des scientifiques, tel est ici le pari d'Isabelle Stengers. Mais ce livre ne se limite pas à un discours sur les sciences. Il s'agit bien plutôt de prolonger l'histoire de leur invention. Comment comprendre les liens multiples entre la science et les pouvoirs qui la mobilisent aujourd'hui ? Comment concevoir les rapports entre science, expertise et démocratie ? La nouveauté de L'invention des sciences modernes est de faire de ces différents problèmes intellectuels, pratiques et politiques les enjeux du processus par où pourrait s'inventer et se renouveler l'identité même des sciences.
La question de l'énergie et de ses crises sature l'actualité, les médias, comme les agendas politiques. Grand défi du présent, elle modèle nos modes de vie et nos rapports au monde à l'heure du triomphe du numérique, de l'électrification totale et du changement climatique.
Longtemps, l'histoire de l'énergie a été ramenée à l'essor de la puissance rendu possible par le progrès technique, à un processus linéaire qui verrait les sociétés humaines maîtriser toujours plus leur environnement pour en extraire des ressources indispensables à leur fonctionnement.
Mais ce récit rassurant, qui n'a cessé d'accompagner la modernité, se fissure désormais à l'âge des crises globales et des inégalités béantes. La croyance dans l'abondance énergétique et la quête de puissance infinie qui la porte se heurtent aux limites planétaires, en dépit des utopies abstraites qui continuent de promettre l'énergie abondante et gratuite pour tous.
Cet ouvrage novateur retrace ces débats sur deux siècles en proposant une contre-histoire de l'énergie à l'époque contemporaine, depuis l'entrée dans l'ère industrielle et sa dépendance croissante aux combustibles fossiles. Ce faisant, il souhaite contribuer à l'avènement d'un autre système énergétique, plus sobre et durable, plus conforme aussi à la fragilité du monde, chaque jour plus apparente.
Avez-vous la bosse des maths, de la poésie ou de la peinture ? Cet inconnu présente-t-il la bosse du crime ou celle de la ruse ? Au XIXe siècle, certains savants peuvent répondre à ces questions. Et pour le prouver, ils tâtent des têtes de génies (Napoléon...), de criminels (Lacenaire...) et de fous. Leur théorie est vérifiée par l'examen de milliers de moulages et de centaines de crânes récoltés à Paris, à Londres, à Berlin, en Inde et en Océanie. Sûrs de leur bon savoir, les phrénologistes oeuvrent pour un monde meilleur, peuplé de génies, de criminels amendés et de fous guéris.
Défendue par de nombreux médecins, politiciens et artistes, la phrénologie oscille entre science légitime et technique divinatoire, avant de tomber dans un discrédit total. Reléguée au statut de science occulte puis longtemps oubliée, elle semble actuellement renaître de ses cendres. Des neurobiologistes contemporains lui rendent justice d'avoir établi le principe des localisations cérébrales, et d'éminents scientifiques estiment qu'elle a été la première science de l'homme rationnelle. Qu'en est-il exactement ?
La première édition de ce livre a reçu le prix du meilleur ouvrage de la Société française d'histoire de la médecine (2000). Cette nouvelle édition a été enrichie d'illustrations, augmentée et mise à jour par l'auteur avec une postface inédite.
Fables éclairantes et illustrations à l'appui, les auteurs dessinent ici dans un langage clair, drôle et rigoureux, les nouveaux contours de cet étrange monde quantique sans lequel nous n'aurions ni Internet, ni ordinateur, ni téléphones portables, ni... rien de ce qui a permis la société de la communication telle que nous la connaissons aujourd'hui.
En 1984, Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod publiaient aux Éditions La Découverte Le Cantique des quantiques, un livre salué à l'époque comme l'un des meilleurs ouvrages de vulgarisation sur le difficile sujet de la mécanique quantique, vendu à 85 000 exemplaires et traduit en six langues. Mais, depuis plus d'une trentaine d'années, le paysage a radicalement changé : la manipulation et l'observation d'éléments quantiques uniques (un électron, un photon, un ion, un atome, une molécule...), engagées dans les années 1960, sont devenues faciles et presque banales. Des idées autrefois invraisemblables sont désormais testables et des expériences jusque-là impossibles ont été réalisées : leurs résultats sont venus confirmer et amplifier les aspects les plus déroutants de la théorie des quanta, ouvrant la porte à des applications techniques révolutionnaires, comme l'ordinateur quantique. Fables éclairantes et schémas à l'appui, les auteurs dessinent ici dans un langage clair, drôle et rigoureux, les nouveaux contours de cet étrange monde quantique sans lequel nous n'aurions ni Internet, ni ordinateurs, ni téléphones portables, ni... rien de ce qui a permis la société de la communication. Un monde hors de l'espace-temps, où les particules savent se téléporter et vraisemblablement remonter le temps... Un monde dont les nouvelles frontières, théoriques et expérimentales, plongeront le lecteur dans un inexorable mais délicieux vertige métaphysique.
Le compromis qui a longtemps assuré aux chercheurs le minimum d'indépendance vitale est mort. L'économie de la connaissance est dépendante des intérêts privés. Un plaidoyer pour la slow science auquel répond, en miroir, et à un siècle de distance, un brillant pamphlet du philosophe William James. Comme le
fast food, la
fast science, c'est vite fait, pas bon et pas très digeste ! Une économie spéculative - avec ses bulles et ses krachs - s'est emparée de la recherche scientifique : les chercheurs doivent intéresser des " partenaires " industriels, participer aux jeux guerriers de l'économie compétitive. Conformisme, compétitivité, opportunisme et flexibilité : c'est la formule de l'excellence. Mais comment poser publiquement la question d'un désastre lorsque l'on ne veut pas que le public perde confiance en " sa " science ? Les mots d'ordre comme " Sauvons la recherche " font consensus, alors qu'ils ne posent surtout pas la bonne question : " Mais de quoi faut-il la sauver ? "
Ce livre montre que les chercheurs doivent cesser de se prendre pour le " cerveau pensant, rationnel, de l'humanité ", refuser que leur expertise serve à faire taire l'inquiétude de l'opinion, à propager la croyance en un progrès scientifique inéluctable capable de résoudre les grands problèmes de société. Et qu'ils auraient avantage à nouer des liens avec un public potentiellement intelligent et curieux, c'est-à-dire aussi à produire des savoirs dignes de cette ambition.
La découverte par Louis Pasteur des microbes dans les années 1870 fait partie des pages célèbres de l'histoire des sciences, et même de l'histoire de France. Loin des clichés et des mythes, Bruno Latour en propose dans ce livre une lecture originale. En étudiant le travail de Pasteur et des pastoriens entre 1870 et 1914, il montre comment la bactériologie et la société française se sont transformées ensemble. C'est ainsi l'invention proprement politique d'une science, d'un savant et d'une époque qui se trouve mise en évidence. Pasteur apparaît, dans les détails de son travail sur les microbes, comme un remarquable sociologue et un fin politique, puisqu'il parvient à ajouter les microbes au corps social. Entre épistémologie, histoire et sociologie des sciences, ce livre, devenu un classique de l'histoire sociale des sciences, invite à revenir sur la division entre rapports de forces et rapports de raison, entre politique et savoir. C'est l'objet de la seconde partie du livre, qui se présente comme un petit précis de philosophie dans lequel l'auteur se propose de pratiquer, au lieu des réductions qu'impose la division entre science, nature et société, des irréductions. Il s'agit de rendre les sciences et les techniques moins opaques et peut-être moins périlleuses.
Contrôle raconte la fascinante histoire d'une autre modernité sonore. Une modernité incarnée à l'origine par un homme, figure majeure mais méconnue du XXe siècle : Harold Burris-Meyer. Ingénieur et homme de théâtre, il fut inventeur de dispositifs sonores et expérimentateur en sciences du comportement.
À travers les trois grands chapitres de son histoire -; le théâtre, l'industrie, la guerre -; s'écrit celle des premières tentatives de manipulation des masses au moyen du son. Divertir ou terrifier, apaiser ou piéger, guérir ou perturber, nulle différence pour l'ingénieur illusionniste. De l'acoustique théâtrale à la musique dans l'industrie en passant par l'élaboration de leurres sonores employés pendant la Seconde Guerre mondiale contre les troupes allemandes et italiennes, il s'employa toute sa vie à montrer l'influence profonde du son sur les réactions et les émotions de l'homme.
L'écriture de Juliette Volcler est portée par le double objectif de peindre de manière vivante l'époque, son contexte social et culturel, ses rêves échoués, ses expérimentations réussies, et de donner des outils critiques face à l'environnement sonore en pleine mutation du XXIe siècle.
Dans la logique de La Simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, de Paul Ariès, et de Au temps des catastrophes, d'Isabelle Stengers, ce livre articule les luttes économiques et sociales au combat pour la protection de l'environnement. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, la deuxième édition de 2012)
D'un côté, trois milliards de gens vivent dans des conditions indignes de l'humanité. Enseignement, santé, énergie, eau, alimentation, mobilité, logement : individuellement leurs besoins sont modestes mais, au total, ils sont énormes. Les satisfaire n'est possible qu'en augmentant la production matérielle. De l'autre côté, deux cents ans de productivisme ont mené le système climatique au bord de l'infarctus. Éviter que les changements climatiques s'emballent et frappent des centaines de millions d'êtres humains impose de réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Donc la consommation des énergies fossiles nécessaires aujourd'hui à la transformation des ressources prélevées dans l'environnement. Donc la production matérielle. Comment stabiliser le climat tout en satisfaisant le droit légitime au développement de celles et ceux qui n'ont rien, ou si peu... et qui sont en même temps les principales victimes du réchauffement ? C'est le casse-tête du siècle. Dans ce livre, Daniel Tanuro propose de réconcilier l'écologie et le projet socialiste, parce que le capitalisme ne saura rien résoudre. Contre les sceptiques, il montre le fonctionnement exemplaire des scientifiques au sein du GIEC, mais aussi comment les gouvernements sous-estiment en permanence ses recommandations. Il montre aussi que le marché du carbone a pour principal résultat d'enrichir et de renforcer les grands pollueurs, ceux qui ont intérêt à brûler des combustibles fossiles le plus longtemps possible. Si l'on n'est pas capable d'articuler les luttes économiques et le combat pour la protection de l'environnement, le capitalisme causera des catastrophes sociales et environnementales de grande ampleur. Quelles erreurs ceux qui se réclament du socialisme ont-ils commises pour que cette articulation semble aujourd'hui si difficile ? (Cette édition numérique reprend, à l'identique, la deuxième édition de 2012)
Expert en neurobiologie, le professeur Matthew Walker présente, pour la première fois dans un livre de vulgarisation scientifique, vingt années de recherche et de pratique clinique sur le sommeil et les rêves. Riche de ces enseignements, il nous indique comment s'en faire de puissants alliés pour changer nos vies et les rendre meilleures. Traduit dans plus de trente langues, ce véritable page-turner vient combler un manque crucial en éclairant l'un des plus grands mystères biologiques.
Le sommeil est l'une des dimensions les plus importantes de notre vie et, paradoxalement, c'est aussi l'une des moins connues. Jusqu'à très récemment, la science était incapable de répondre à ces questions : pourquoi dormons-nous ? Quelles sont les conséquences du manque de sommeil sur notre santé ? Et quelle est l'utilité du sommeil ?
En agissant sur notre cerveau, le sommeil favorise nos capacités à apprendre, à mémoriser et à prendre des décisions logiques et rationnelles. Il réajuste nos émotions, réapprovisionne notre système immunitaire et règle avec précision notre métabolisme. Quant aux rêves, ils apaisent nos souvenirs douloureux et créent un espace de réalité virtuelle favorable à la créativité.
Traduit dans une trentaine de langues,
Pourquoi nous dormons dévoile les dernières grandes découvertes sur le sommeil et les rêves, dont Matthew Walker nous explique l'importance vitale. Un livre capital.
" Aramis est un métro automatique, que l'on a failli construire au Sud de Paris. J'en ai fait le héros d'un dossier de scientifiction. Toutes les aventures de ce héros non humain sont véridiques. Mais elles n'apparaissent jamais vraisemblables, parce que nous ne sommes pas habitués à enquêter en détail sur les amours et les haines des techniques de pointe. Pour la première fois, je crois, l'histoire d'une enquête de sociologie et l'histoire amoureuse d'une machine se déploient de concert. Pour la première fois aussi les ingénieurs parlent directement, et leur voix comme leurs documents ne ressemblent guère au mythe terrifiant de la technique sans âme. Aux humanistes, j'ai voulu offrir l'analyse détaillée d'une technique assez magnifique, assez spirituelle, pour les convaincre que les machines qui les entourent sont des objets culturels dignes de leur attention et de leur respect. Aux techniciens, j'ai voulu montrer qu'ils ne pouvaient pas concevoir un objet technique sans prendre en compte la foule des humains, leurs passions, leurs politiques, leurs pauvres calculs et qu'en devenant de bons sociologues et de bons humanistes, ils en deviendraient de meilleurs ingénieurs et des décideurs plus avisés. Un objet purement technique n'est qu'une utopie. Aux chercheurs en sciences humaines, enfin, j'ai voulu montrer que la sociologie n'est pas cette science des seuls humains, mais qu'elle peut accueillir à bras ouverts les foules de non-humains comme elle le fit au siècle passé pour les masses de pauvres gens. Notre collectif est tissé de sujets parlants, peut-être, mais auxquels s'attachent en tout point les pauvres choses, nos frères inférieurs. En s'ouvrant à eux, le lien social deviendrait sans doute moins mystérieux. Oui, je voudrais que l'on pleure de vraies larmes en lisant la triste histoire d'Aramis et que nous apprenions de cette histoire à aimer les techniques. "
Prix Roberval 1992
Le vin est un produit agricole, un bien de luxe, un produit manufacturé standardisé, un objet culturel chargé d'histoire et, aujourd'hui, il est même devenu un support d'investissement coté en Bourse. À l'image du produit, l'économie du vin est plurielle, complexe et passionnante. Aussi précis qu'exhaustif, ce petit livre synthétique en explore toutes les facettes.
Le vin est tout à la fois un produit agricole, un bien de luxe, un produit manufacturé standardisé, un objet culturel et il est même devenu un support d'investissement coté en Bourse. À l'image du produit, l'économie du vin est plurielle, complexe et passionnante.
Les mutations du secteur du vin depuis les années 1990 sont spectaculaires. Elles racontent l'histoire de la mondialisation. Comprendre ce secteur, les évolutions de l'offre avec les vagues d'émergence de nouveaux pays producteurs, sur fond de réchauffement climatique et d'enjeux environnementaux, la nouvelle sociologie du consommateur mondial, de plus en plus asiatique et américain, mais aussi les stratégies des marques, l'évolution des réglementations et de l'organisation des marchés, représente autant de défis que relève cet ouvrage.
De façon précisément documentée, ce livre dévoile l'ensemble des mécanismes qui per mettent d'appréhender ce marché et la formation du prix du vin, de le prévoir et d'établir des scénarios d'évolution du secteur dans la prochaine décennie.
Depuis le XIX e siècle, l'hystérie est un défi pour la pensée médicale. Protéiforme, elle oscille entre vapeurs et possession, entre mal de mère et mal du diable, entre " bovarysme " et folie, maladie nerveuse et maladie psychique. Ce livre retrace ces métamorphoses incessantes, au gré des découvertes médicales mais aussi des évolutions sociales, culturelles, voire politiques du siècle. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2003.)
Depuis le XIXe siècle, l'hystérie est un défi pour la pensée médicale. Protéiforme, indéfinissable, elle oscille entre vapeurs et possession, entre mal de mère et mal du diable, entre simple " bovarysme " et folie, entre maladie nerveuse et maladie psychique. Objet d'études et de polémiques privilégié pour les neurologues et les psychiatres, l'hystérique est aussi une figure exposée, notamment lors des grandes séances publiques organisées par Charcot à la Salpetrière. Ce théâtre de femmes gesticulantes, interminablement exhibées et photographiées, inspire et fascine alors le siècle tout entier. Au carrefour de l'histoire médicale, sociale, politique, littéraire, et même religieuse, Nicole Edelman retrace dans ce livre les métamorphoses incessantes de cette maladie, qui se transforme au gré des découvertes médicales mais aussi des évolutions sociales, culturelles, voire politiques du siècle. Elle montre en particulier comment la figure de l'hystérique participe à la construction du modèle féminin dominant, épouse et mère de famille. À l'inverse, si l'hystérique masculin est médicalement concevable, il est socialement impensable, tant il met en danger la représentation de l'homme fort, équilibré, dominant ses passions. De même, dans le domaine des lettres, de Flaubert aux Goncourt, de Baudelaire à Maupassant et Zola, l'hystérique demeure immergée dans la trilogie du sexe, du sang et de la chair, alors même que la médecine écarte l'origine sexuelle de la maladie. Nicole Edelman raconte ainsi l'histoire complexe de cette figure insaisissable et paradoxale qui sans cesse questionne l'unité du sujet hérité des Lumières et les frontières instables du normal et du pathologique.
Comment se repérer sur le Web ? L'objectif de ce livre est de révéler ce qui se cache derrière l'interface, en apparence extrêmement simple, depuis laquelle nous avons accès à tant d'informations. Comment ont été inventés les moteurs de recherche ? Comment fonctionnent-ils ? (technique, financement, statut juridique). Quels sont les principaux acteurs sur le marché ? Quelles sont les perspectives d'évolution du secteur ?
Comment se repérer sur le Web ? Comment ne pas se perdre dans ce déluge d'informations ? Les moteurs de recherche sont à la fois des cartes, des boussoles et des topographes. Ils indiquent le nord et nous guident en nous disant : " Ce contenu est plus pertinent que celui-là. " Ils répondent à nos questions les plus farfelues en quelques microsecondes. Ils indexent les informations accessibles et dressent pour nous des listes vertigineuses. Ils organisent la connaissance à l'échelle du monde. Oracles modernes, pythies algorithmiques.
L'objectif de cet ouvrage est de révéler ce qui se cache derrière l'interface en apparence extrêmement simple depuis laquelle nous avons accès à tant d'informations. Le lecteur apprendra comment ont été inventés les moteurs de recherche. Il comprendra comment ils fonctionnent, comment ils sont financés, quel est leur statut juridique, les controverses dont leur activité est susceptible de faire l'objet, quels sont les principaux moteurs sur le marché, comment ils se distinguent les uns des autres et quelles sont les perspectives d'évolution du secteur.
Les histoires classiques de la chimie se partagent en deux périodes bien tranchées : un âge préscientifique, celui des alchimistes aux pratiques occultes et des artisans obscurs, puis un âge scientifique " sérieux ", qui voit la multiplication des lois et des découvertes, à la source d'immenses progrès techniques. Ce genre d'épopée positiviste, hérité d'un temps où la chimie était la science de pointe, paraît bien vieilli aujourd'hui. Mais peut-on encore écrire l'histoire de la chimie sans tomber dans les clichés traditionnels ? Cet ouvrage tente l'aventure : il présente la chimie comme une science en quête d'identité, hantée par la question de sa nature, de son rang dans l'encyclopédie. La chimie est une histoire, toujours en marche, jalonnée de spectaculaires conquêtes et de dures batailles pour la dignité et la reconnaissance. Une fresque pleine de surprises et de rebondissements, que les deux auteurs, s'appuyant sur des années de recherche, ont réussi à rendre passionnante, sans rien abandonner de la rigueur historique et scientifique.
André Aschieri, ancien vice-président de l'AFSSET, dévoile la manière dont les lobbies industriels les plus puissants (chimie, biotechnologies, nucléaire...) s'organisent pour paralyser la prévention malgré la progression dévastatrice des maladies.
À l'heure où les produits toxiques n'ont jamais fait autant de victimes, les industriels redoublent d'imagination pour cacher leur responsabilité. Dans ce livre, André Aschieri, ancien vice-président de l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale et du travail, dévoile la manière dont les grands lobbies industriels (chimie, biotechnologies, agroalimentaire, nucléaire...) s'organisent en France et en Europe pour paralyser la prévention malgré la progression dévastatrice des maladies " environnementales ". Et comment des élus et des responsables politiques leur apportent un soutien actif... Documents et preuves à l'appui, il révèle comment, pour protéger leurs marchés, des lobbyistes s'efforcent d'influencer les gouvernements et ceux qui font la loi, mais aussi de neutraliser les agences chargées d'évaluer la toxicité de leurs produits. Cela d'autant plus que ces produits - qui entrent dans notre alimentation, nos vêtements, notre mobilier ou nos médicaments - connaissent d'intenses transformations (grâce aux nouvelles molécules, aux nanomatériaux et aux biotechnologies). Les retombées économiques attendues par les investisseurs sont si grandes qu'ils font preuve d'un cynisme sans précédent. Ce témoignage rigoureusement argumenté délivre aussi un formidable message d'espoir : André Aschieri montre en effet que son combat est d'abord celui qu'il partage avec un nombre croissant de réseaux et d'experts citoyens, qui constituent désormais, dans tous les domaines, un contre-pouvoir devenu incontournable face à la puissance des empoisonneurs.
Alors que nos sociétés sont reconfigurées en silence par les sciences les plus avancées, ce livre montre l'importance de faire enfin entrer les questions de choix technologiques et scientifiques dans la sphère du politique et dans l'arène publique.
" Façonner le monde atome par atome " : tel est l'objectif incroyablement ambitieux affiché par les promoteurs américains de la " National Nanoinitiative ", lancée en 1999. Un projet global de " convergence des sciences ", visant à " initier une nouvelle Renaissance, incorporant une conception holiste de la technologie fondée sur [...] une analyse causale du monde physique, unifiée depuis l'échelle nano jusqu'à l'échelle planétaire ". Ce projet démiurgique est aujourd'hui au coeur de ce qu'on appelle la " technoscience ", étendard pour certains, repoussoir pour d'autres. En précisant dans ce livre la signification de ce concept, pour sortir enfin du sempiternel conflit entre technophiles et technophobes, son auteure propose d'abord une sorte d'archéologie du terme " technoscience ". Loin d'être un simple renversement de hiérarchie entre science et technique, il s'agit d'un changement de régime de la connaissance scientifique, ayant désormais intégré la logique entrepreneuriale du monde des affaires et mobilisant des moyens considérables. Surtout, Bernadette Bensaude-Vincent montre que le brouillage de la frontière entre science et technique n'est que la manifestation d'un tremblement plus général, marqué par l'effacement progressif des distinctions traditionnelles : nature/artifice, inerte/vivant, matière/esprit, homme/machine, etc. Alors que nos sociétés sont silencieusement reconfigurées par les nanotechnologies, Internet, le génie génétique ou les OGM, ce livre montre l'importance de faire enfin pleinement entrer les questions de choix technologiques et scientifiques dans la sphère du politique et dans l'arène publique. Car la technoscience est un processus historique qui engage la nature en la refaçonnant et qui implique la société dans son ensemble.
Comment le cinéma X français parvient-il à circonscrire un espace pour son activité ? Quelles formes prennent les relations de travail dans un contexte de professionnalisation de la sexualité ? Comment s'opèrent les partages entre sexualité féminine et masculine, ici un enjeu majeur ?
Depuis les années 1970, la pornographie s'organise comme un monde professionnel, se fixant pour tâche de représenter les désirs des consommateurs, mobilisant des savoir-faire spécifiques pour y parvenir. Alors que l'influence de ces images ou la violence qui les caractériserait sont souvent au centre des débats, ce livre, en s'appuyant sur une enquête de terrain au sein la production pornographique française, pose d'autres questions : comment les pornographes parviennent-ils à circonscrire un espace pour leur activité ? Quelles formes prennent les relations de travail dans un contexte de professionnalisation de la sexualité ? Comment s'opèrent les partages entre sexualité féminine et masculine, homosexualité et hétérosexualité, et pourquoi sont-ils ici un enjeu majeur ? Mettant en marché les fantasmes, mobilisant les désirs des actrices et des acteurs, reposant sur des formes spécifiques d'exploitation, le monde de la pornographie permet de saisir certaines évolutions contemporaines du capitalisme, et leurs articulations avec les rapports de genre et de sexualité. Il offre également l'occasion de faire de l'hétérosexualité un objet d'enquête à part entière. Alors que réalisateurs et producteurs se donnent pour tâche de saisir une multiplicité de fantasmes, ils définissent leur métier comme masculin, mais aussi comme hétérosexuel. L'enquête met en évidence une circonscription paranoïaque de l'homosexualité masculine et les contradictions au principe de l'hétérosexualité, dans lesquelles les pornographes sont pris.
La vaste enquête " Contexte de la sexualité en France ", réalisée en 2006, a pris la mesure de profonds changements dans les pratiques, mais aussi dans les conditions de vie et les attitudes à l'égard du travail. Un document exceptionnel.
Le paysage de la sexualité est en pleine transformation. L'enquête " Contexte de la sexualité en France ", réalisée en 2006, a pris la mesure de ces changements et a relevé un véritable défi scientifique et éthique. Les pratiques et les relations sexuelles, le plaisir et les désaccords entre partenaires y ont été explorés à divers âges, ainsi que les représentations de la sexualité et les conditions de vie. Douze mille personnes ont accepté de participer à cette recherche et de parler de leurs différents partenaires, de leurs pratiques sexuelles, hétérosexuelles et homosexuelles, des rencontres par Internet, des phases de la vie sans activité sexuelle, des violences subies, de leurs difficultés sexuelles, du recours au viagra... Les enjeux de santé liés à la sexualité, tels que les infections sexuellement transmissibles et l'infection à VIH en particulier, sont aussi abordés, de même que les retentissements des problèmes de santé sur la vie sexuelle. La question de l'asymétrie persistante en matière de sexualité entre femmes et hommes est un des thèmes centraux de l'ouvrage. Celle-ci est une des expressions des inégalités entre sexes qui prévalent dans le monde social (travail, famille, vie publique). Et l'opposition normative, sans cesse reformulée, entre une sexualité affective et un désir sexuel impérieux produit des exigences contradictoires qui rendent plus difficile l'adoption de pratiques préventives, notamment pour les femmes. L'ouvrage s'adresse à tous celles et ceux, chercheurs, notamment en sciences sociales et humaines, professeurs, étudiants, acteurs politiques, médecins, psychologues, et citoyens qui s'intéressent à la sexualité et à la santé.
Ce livre, fruit d'un programme de recherches pluridisciplinaires, dresse un état des savoirs en matière d'inégalités sociales face à la santé. Pour les grands domaines de la santé et les principales maladies, il apporte des informations précises et révèle des faits encore trop méconnus, s'efforçant d'expliquer pourquoi ces inégalités ont leurs racines en amont du système de soins.
Dix mille par an : c'est le nombre de décès prématurés que l'on pourrait éviter, si les ouvriers et employés avaient en France la mortalité des cadres supérieurs et des professions libérales. Ces données sont publiques, et pourtant, elles n'ont été jusqu'à présent que peu débattues publiquement. Alors même que la France fait partie des pays européens où les disparités devant la mort sont les plus fortes. D'où l'importance de ce livre, fruit d'un programme de recherches pluridisciplinaires, qui dresse un état des savoirs en matière d'inégalités sociales face à la santé. Pour les grands domaines de la santé et les principales maladies, il apporte des informations précises et révèle des faits encore trop méconnus, s'efforçant d'expliquer pourquoi ces inégalités ont leurs racines en amont du système de soins. Au cours de la période récente, les connaissances sur les inégalités sociales de santé ont progressé. On commence à mieux comprendre la genèse. Les données scientifiques sont abondantes et souvent passionnantes. L'ensemble de ces travaux doit sortir du cénacle des chercheurs et susciter un large débat. C'est l'objet de ce livre.