L'idée de la première édition scientifique et critique des OEuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc.
En 1975 parurent les trois premiers volumes des OEuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot.
Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes.
Établie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des OEuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée.
La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.
« En réaction à mes mots emplis d'amour, un frisson violent parcourt le corps de ma fille. À cinq ans, elle ne sait pas encore verbaliser ses émotions. Son corps exprime ce que ses mots ne parviennent à dire : que c'est injuste, qu'elle est inquiète et qu'elle a peur. Je viens de lui annoncer que son père est entré dans le coma - et qu'il ne se réveillera plus. » À trente-huit ans passés, entourée d'une famille aimante et de nombreux amis, Noémie renvoie l'image du parfait bonheur, de la réussite et de l'insouciance. Mais soudain, le drame fait irruption : son mari meurt, en pleine fleur de l'âge, d'un cancer foudroyant.
Vivre après Marc est le récit poignant d'une épouse et d'une mère face à la maladie et la mort. Comment aider l'être aimé à affronter les souffrances, les soins quotidiens, les embûches du parcours médical et, à la fin, l'inéluctable ? Comment l'accompagner dans ses derniers instants ? Comment préparer ses jeunes enfants au décès de leur père ? Comment garder goût en la vie quand tout s'écroule, et réussir à vivre heureuse, après Marc ?
Bien des gens qui viennent voir un psychanalyste ou un rabbin ont d'abord l'idée qu'il va interpréter pour eux les mots et rendre explicite le non-explicite du langage, du signe ou des images qui les habitent. C'est la démarche très caricaturale de celui qui veut à tout prix que son psychanalyste interprète son rêve et lui traduise son sens sans ambiguïté. Celui-là attend de l'interprétation un éclaircissement, une sorte de sortie d'ambivalence de sens. Il veut que la vérité soit comme désobscurcie par l'autre qui détiendrait la vraie lecture et le sens authentique. Or une interprétation qui serait une théorie du signe perdrait toute sa puissance jusqu'à sa définition même, au lieu d'ouvrir le sens elle l'enfermerait dans une fidélité stérile. Tel est exactement le contraire de ce qu'exige toute interprétation. C'est ce que nous explique dans ce court texte Delphine Horvilleur, en confrontant les théories rabbiniques et psychanalytiques.
Enrichi des Observations sur un ouvrage intitulé : Traité du mélodrame ou Réflexions sur la musique dramatique, par M. le chevalier de Chastellux Diderot, qui aime manier les paradoxes, dénonce la sensibilité comme un obstacle à l'art du comédien. Il s'agit de donner à la salle l'illusion de la plus grande émotion sans se laisser emporter par elle. Au carrefour de la philosophie et de la fiction, de l'esthétique et de la politique, l' l'écrivain nous livre ici l'un des plus charmants exemples de son art du dialogue.
Cette nouvelle édition, augmentée d'un texte sur le mélodrame que l'on ne trouve réimprimé nulle part ailleurs, en présente la seule version authentique.
L'idée de la première édition scientifique et critique des OEuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc.
En 1975 parurent les trois premiers volumes des OEuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot.
Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes.
Établie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des OEuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée.
La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.
Plus qu'à une Quatrième Révolution industrielle, nous assistons à une Révolution Multivers qui bouleverse en profondeur le quotidien des entreprises et des citoyens. Les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle, des Metaverses et des jumeaux numériques repoussent les frontières du possible dans des domaines aussi différents que la médecine du futur, la conquête spatiale, les villes intelligentes, l'informatique quantique ou la transition écologique. Alors que l'avènement d'Internet et du web 2.0 avaient coïncidé avec une digitalisation de nos existences, la Révolution Multivers renverse cette tendance. Grâce aux nouveaux outils de simulation, nos sociétés vont enrichir la maîtrise de leur environnement, étendre le champ des connaissances et optimiser la gestion des ressources disponibles. C'est à la confluence de la sphère digitale et de l'univers physique que se situent toutes ces innovations qui serviront à améliorer le monde réel. À condition d'effectuer les bons choix et les investissements adéquats, l'Europe peut devenir un pôle leader de ce changement de paradigme. Le Vieux Continent a même l'occasion de proposer une alternative aux modèles technologiques chinois et américains en misant davantage sur les énergies propres, la santé, l'éducation et le bien-être individuel. Au moment où les enjeux de souveraineté et d'autonomie stratégique revêtent une importance cruciale, il est urgent d'accélérer ces mutations qui seront non seulement profitables à la compétitivité de notre économie, mais aussi à la vie des citoyens européens.
Rester jeune après 80 ans, sans ride, sans perte de mémoire ni de vitalité, sans trouble articulaire ni douleur. Ce fantasme abreuve une littérature abondante, depuis le mythe de la fontaine de jouvence jusqu'à Faust ou Peter Pan. Mais depuis quelques années, tout un pan de la médecine, soutenue par une industrie pharmaceutique puissante, oeuvre à lutter contre les maladies de l'âge pour repousser toujours plus loin les limites de la vie.
Que faut-il penser de ces produits et de nos tentatives pour conquérir l'immortalité?? Est-il scientifiquement possible de limiter les effets du vieillissement?? Jusqu'à quel point peut-on raisonnablement espérer « vieillir jeune et mourir en bonne santé »?? Telles sont les questions que soulève cette Petite philosophie des rides, révélant à la fois nos craintes et nos espoirs, reflets fidèles de notre rapport nouveau à la vieillesse et à la mort.
L'art de bâtir un jardin, constitué à 90 % de non-végétal, à savoir de minéral, de terrassement, d'hydraulique, de clôture, de statuaire et de mobilier, c'est avant tout structurer un espace, lui restituer une échelle, dans son paysage en général comme dans ses espaces particuliers. Paradoxalement, dès sa création, un jardin est voué à l'inéluctable destruction de son image, chaque stade de son déclin recelant une véritable valeur artistique, onirique, pittoresque... historique. Le traitement en conservation ne pouvant exister, sa restauration représente un défi pour les architectes du patrimoine : celui du choix entre les valeurs « poétiques, esthétiques, scientifiques, intellectuelles, mais aussi la constante référence à la philosophie et à la Foi ».
Mise en perspective de l'enseignement académique et pratique de Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques, cet ouvrage retranscrit dans un premier temps le cours magistral sur l'histoire et la restauration des jardins qu'il dispensa à l'École de Chaillot à Paris de 2002 à 2018, mais également à Madrid, Lisbonne, Rome et à l'École de Chaillot en Asie.
Les études de cas données en seconde partie, principaux chantiers de l'agence Lablaude (Versailles, le Mont-Saint-Michel, Royaumont, les abords de la cathédrale de Rouen, de grands domaines privés tels Farcheville, La Constantinière, ou encore le jardin de l'empereur du Japon à Tokyo...), illustrent l'ampleur de la réflexion tant sur le plan de la connaissance du sujet que la diversité des problèmes pratiques.
Quelles sont nos responsabilités face à l'injustice ? Les philosophes considèrent généralement que les citoyens d'un État globalement juste doivent obéir à la loi, même lorsqu'elle est injuste, quitte à employer exceptionnellement la désobéissance civile pour protester. Les militants quant à eux, qu'ils luttent pour les droits civiques, contre les violences faites aux femmes ou pour le climat, jugent souvent que l'obligation première est résister à l'injustice.En revisitant le concept d'obligation politique, Candice Delmas montre que le devoir de résister a les mêmes fondements que le devoir d'obéir à la loi. Des formes de désobéissance incivile, de l'aide clandestine aux migrants aux fuites de documents non autorisés en passant par l'écosabotage ou les cyberattaques, peuvent parfois être justifiées, voire moralement requises, même dans des sociétés démocratiques.C'est par ces moyens illicites et incivils que les Freedom Riders ont dénoncé la ségrégation aux Etats-Unis, que #BlackLivesMatter a révélé les violences policières ou #MeToo l'ampleur des phénomènes de harcèlement et des féminicides. L'incivilité interpelle, accuse, rend l'indifférence impossible et force à prendre parti.Alors, qu'est-il légitime de faire pour défendre une cause juste dans un État de droit qui en ignore les enjeux?
Ainsi commence l'Entretien d'un philosophe avec Madame la Maréchale de ***, une jeune femme "belle et dévote comme un ange" qui demande au philosophe de justifier son athéisme.
Ce savoureux dialogue a le naturel d'une conversation familière ; il en épouse les méandres. Chaque interlocuteur peut interrompre l'autre au moment où l'on s'y attend le moins. Les répliques s'enchaînent de façon imprévisible sans la moindre contrainte extérieure. Diderot ne catéchise pas son interlocutrice. Il a pour elle un respect qui n'est jamais démenti. Comme il est dit dans l' "Avis au lecteur", "il serait à souhaiter que les matières importantes se traitassent toujours (.) dans le même esprit de tolérance".
On trouvera ici la première édition critique de ce dialogue, établie d'après la version originale diffusée dans la Correspondance littéraire en 1775 et accompagnée d'un ensemble de textes qui en éclairent le sens et la portée.
Au cours des Trente glorieuses, l'émergence de la civilisation des loisirs voit se démocratiser les vacances, auparavant réservées à une frange aisée de la société. Cette profonde mutation économique et sociologique invite les architectes, mais aussi les entrepreneurs-concepteurs, à réinventer la résidence balnéaire qui, de villa cossue, devient une maison de vacances accessible au plus grand nombre. Le littoral de Charente-Maritime se révèle un riche territoire d'expérimentation, d'autant plus que la guerre a fait table rase de vastes secteurs de villégiature à Royan et dans ses communes limitrophes. L'architecture moderne, jusque-là absente des stations balnéaires hormis dans sa déclinaison art déco , y fait une entrée remarquée et renouvelle les codes de la villa de bord de mer, dont témoignent certains ouvrages exceptionnels. Le régionalisme, paradoxalement importé du sud-ouest basco-landais au cours des années vingt, livre également encore quelques réalisations de qualité. Toutefois, ici comme ailleurs sur tout le territoire, l'enjeu est quantitatif et la conception de la nouvelle villa balnéaire n'échappe pas à la réflexion plus large sur la production de la maison individuelle dont rêvent les Français.
S'appuyant sur un corpus de 12 000 maisons identifiées dans les communes du littoral de Charente-Maritime, cet ouvrage retrace l'évolution de la villa balnéaire en simple maison de bord de mer. Il montre comment le rejet de l'architecture moderne et du régionalisme conduit dans les années soixante-dix à une banalisation des types et à la production d'une maison ordinaire, ainsi qu'à la revalorisation des caractères de l'architecture traditionnelle locale et l'invention d'une postmodernité vernaculaire créative.
L'atelier de Jean-Jacques Rousseau se compose d'une succession de lieux symboles où, au cours d'une vie en mouvement, il a quelque temps posé sa table de travail : parmi eux son donjon à Montmorency, son laboratoire à Môtiers, cette chambre « qui ne ressemblait en aucune manière à celle d'un homme de lettres » rue Plâtrière à Paris... sans compter bois et bosquets des promenades qu'il fréquentait un carnet et un crayon en poche. Mais cet atelier est surtout l'immense espace de papier constitué par ses manuscrits de travail, des milliers de pages autographes aujourd'hui dispersées à travers le monde. Il nous permet de découvrir les chemins de l'invention d'un écrivain penseur critique des Lumières, de suivre brouillons à l'appui la naissance du Contrat social, de l'Émile ou de La Nouvelle Héloïse, et de regarder Rousseau annoter Platon, Montaigne ou Voltaire dans les marges des livres de sa bibliothèque.
"Devant un Outrenoir, qu'est-ce qu'on voit ? Il y a de la lumière réfléchie par le noir, donc déjà modifiée, transformée. Si elle était réfléchie par du vert, du bleu ou par un miroir, ce ne serait pas la même. On voit de la lumière qui provient du tableau vers celui qui regarde : ça c'est ce qui se passe dans ma peinture, c'est le côté optique [...]. si la lumière change de place, ce n'est plus la même peinture que l'on voit ; et si le regardeur bouge, ce n'est pas tout à fait la même chose qu'il voit. . C'est une organisation, certes, qui reste la même mais qui s'efface ou qui apparaît plus évidente, c'est tout un ensemble de choses qui change, tandis que dans une peinture traditionnelle, il y a un point de vue. Dans mon cas, l'intériorité ne précède pas l'acte de peindre." Pierre Soulages
La prospective stratégique est une discipline qui consiste à explorer les différents avenirs possibles afin de mieux anticiper les changements, à se prémunir des éventuelles difficultés et se préserver contre des erreurs. Sa finalité est d'aider à agir au présent, en tenant compte des conséquences et de l'impact de nos actions. En bref, son objectif est de contribuer à construire le futur que nous voulons - ce qui pose un redoutable défi cognitif. Comment anticiper le changement climatique ? Comment construire des politiques de recherches pour améliorer nos connaissances de l'espace extra-atmosphérique ? Comment anticiper d'éventuelles ruptures technologiques ? Comment prévoir les futures disruptions de modèles économiques ?Nécessaire à la réalisation de tout projet d'envergure pour les organisations publiques ou privées, la prospective stratégique est d'une certaine façon la science qui vise à améliorer concrètement nos processus de délibération et nos prises de décision avant d'agir. C'est pourquoi elle est de plus en plus enseignée dans les écoles de sciences politiques, d'ingénierie, d'architecture, d'urbanisme, d'aménagement du territoire, de gestion ou de management. Le présent livre se veut à la fois un manuel, qui en présente toutes les méthodes et tous les aspects aux étudiants, et un essai qui questionne la rationalité de nos choix à destination d'un lectorat plus large.
Voilà dix-neuf ans que le M.U.R. est apparu sur un panneau publicitaire du 11e arrondissement de Paris, dix-neuf ans que des street artists de France et du monde se relayent pour y proposer une nouvelle performance deux fois par mois, dix-neuf ans que l'association se développe dans les villes de France et de Belgique. Depuis 2019, malgré les confinements et couvre-feu successifs, le M.U.R. n'a jamais cessé son activité et à aucun moment n'a pensé à baisser les bras. Aux racines de cette ténacité, on retrouve la conviction qui guidait les deux fondateurs de l'association, Jean Faucheur et Thomas Schmitt : faire vivre le street art sur les seize mètres carrés de ce panneau publicitaire, entretenir un lieu où vit une contre-culture bigarrée, incontrolable, toujours recréée.
Cette troisième collaboration du M.U.R. et des éditions Hermann livre les prestations des 74 artistes qui ont participé à cette aventure du street art entre 2019 et le premier trimestre de 2022. Autant d'oeuvres saisissantes, autant de tons de voix : couleurs enjouées, visages graves, scènes hallucinées ; toutes les sensibilités y trouveront leur compte. Ces créations font aussi office de porte-voix à des artistes inquiets des inégalités de genre, de la crise climatique, du sort des animaux et du bien-être des enfants. Un ouvrage kaléidoscopique qui inscrit sur papier des oeuvres éphémères à garder en mémoire et près du coeur.
100TAUR/2flui/Abys/Ador/Alessia et Betan/Alias Ipin/Ardif/Arnaud Liard/Asu/Blancbec/Bom.K/Brez/Cannibal Letters and Dante/Claire Courdavault/Danny Rumbl/Dawal/Delicious Brain/Der/Dino Vodoo/Does/Dyva/El Xupet Negre/Ender/Erell/Fafi/Fonki/Goddog/Halfstudio/Hayley Welsh/Homey et Timotée Li/Jean Jérôme/Jean Rooble/Jonone/Lek/Logan Hickes/L'Outsider/Kogaone/Kraken/Marko 93/Mat et Zekky/Matt_tieu/Mist/Mohamed L'Ghacham/Mono Gonzalez/Murmure/Nesta/Nubian/Onie Jackson/Parvati/Perrine Honoré/Petite Poissone/Piotr/Quentin DMR/Ratur/ReaOne/Reso/RNST/Romain Froquet/Rouge/Ruben Carrasco/Scaf/Sitou Matt/Softtwix/Soten/Steek/Swed Oner/Swiz/Tempo Nok/Théo Vallier/Toqué frères/Veks Van Hillik/War !/Zdey
La laïcité repose sur un principe de séparation entre l'État et la religion. Dans ce livre novateur, Cécile Laborde met à jour les fondements philosophiques de cette idée constitutive de la pensée politique moderne. Elle démontre l'ambiguïté de l'idée libérale de neutralité religieuse et propose de désagréger les différents aspects du phénomène religieux, afin de mieux comprendre le double mouvement qui conduit l'État à protéger le religieux, mais aussi à se protéger du religieux. Elle fonde la laïcité sur le triple impératif d'un État accessible, inclusif et non intrusif : ses règles doivent pouvoir être comprises de tous, ne pas conduire à l'exclusion de minorités, et ne pas violer la liberté des citoyens. En resituant la laïcité française dans une perspective philosophique et comparative élargie, ce texte offre un éclairage saisissant sur les controverses récentes relatives à la place de la religion dans l'espace public.
Premier ouvrage philosophique de Jean-Paul Sartre, publié par Hermann dès 1938 et constamment réédité depuis lors. La dernière édition a paru en avril 2010.
Qu'est-ce qu'une émotion ? Pourquoi faut-il affirmer qu'elle a une signification et refuser les approches de la psychologie positive comme de la psychanalyse ? Publiée en 1938 aux éditions Hermann, L'Esquisse d'une théorie des émotions fait partie de ces premiers textes fulgurants de Sartre qui témoignent déjà de son génie philosophique et de sa capacité à saisir les enjeux de la psychologie : Sartre nous y montre la nécessité d'une approche phénoménologique, seule à même de nous faire comprendre l'essence de l'émotion. Face à l'essor actuel des neurosciences et des sciences cognitives, le texte n'a rien perdu de son actualité et montre à quel point il importe encore aujourd'hui de penser la psychologie.
Qu'est-ce qui fait que nous sommes des êtres conscients ? La conscience est-elle une simple production du cerveau ? En convoquant les neurosciences, la psychologie cognitive et la philosophie, Alva Noë explique comment se constitue et s'organise notre conscience. Il montre comment notre cerveau et notre corps interagissent avec l'environnement qu'ils perçoivent. Ce faisant, il prouve que la conscience et la pensée ne sont pas générées simplement par notre cerveau: cet organe n'est qu'un élément parmi beaucoup d'autres qui rendent possible les accomplissements cognitifs. Alva Noë nous invite à sortir de nos têtes afin de mieux comprendre cette vie dans toute sa beauté et toute sa richesse.
Cet essai de bioéthique propose de penser l'Homme et son avenir à travers une innovation technologique extraordinaire : les implants cérébraux. Utilisés déjà dans des contextes de maladies, son développement actuel laisse espérer pouvoir contrôler bientôt des dispositifs robotiques en connectant le cerveau à des ordinateurs équipés d'intelligences artificielles. Si les premiers résultats sont très encourageants, ces interfaces cerveau-machines posent néanmoins un questionnement éthique majeur. Que devient l'Homme si son cerveau fonctionne avec un dispositif électronique intelligent implanté ? Pourrait-on percer les secrets de ses pensées ? Pourrait-on augmenter son intelligence ou sa mémoire ? Afin d'appréhender ces trois questions, cet essai commence par penser l'Homme et son rapport aux technologies : la vulnérabilité humaine n'appelle-t-elle pas le recours aux techniques et technologies pour habiter le monde ? Pour aider certaines personnes en situation de handicap, n'a-t-on pas besoin parfois de dépasser techniquement les limites de la nature humaine ? Mais peut-on pour autant tout se permettre, même pour compenser un handicap ? Comment accompagner les chercheurs dans leur propre questionnement ? Ne serait-ce qu'une question de bon et de mauvais usage des techniques et technologies ? C'est cette aventure philosophique et bioéthique que propose cet essai.
De 1945 au début des années 1970, des centaines de peintres et de sculpteurs, d'Europe, des Etats-Unis, d'Amérique latine, du Maghreb, de l'Afrique sub-saharienne du Moyen et de l'Extrême Orient, ont fait de Paris leur destination de prédilection. Ils viennent pour apprendre l'art moderne dans les académies et les ateliers d'artistes mais aussi rencontrer leurs confrères et se faire connaître dans les galeries et les salons. Malgré les difficiles conditions de travail et de logement, ils s'y établissent, pour quelques mois ou quelques années, et font à nouveau de Paris l'une des capitales de la création artistique mondiale donnant à l'abstraction, à la figuration, au cinétisme, à l'art de performance, une nouvelle actualité.
Comment le sentiment d'expatriation qu'ils vivent apparaît-il dans leurs oeuvres ? Telle est la question que pose l'exposition Paris et nulle part ailleurs qui aura lieu au musée national de l'Histoire de l'immigration de Paris du 27/09/22 au 22/01/23,à travers les peintures et sculptures de vingt-quatre d'entre eux - célèbres ou moins - révélatrices de leur relation à la patrie d'origine ou au lieu de destination. Si, pour quelques-uns, c'est le souvenir du pays quitté qui l'emporte et se reflète dans leurs travaux, d'autres font naître du métissage de leurs expériences artistiques premières avec la révélation de la modernité parisienne une esthétique nouvelle. Parallèlement, alors que certains aspirent à un art universel fondé sur le langage pur des formes et des couleurs pour transcender toutes les frontières, c'est un sentiment d'étrangeté définitive du monde qui domine parfois chez les artistes les plus rétifs à toute installation, ce dont témoignent leurs créations fondées sur un regard sans complaisance sur la société de leur temps.
À travers une centaine d'oeuvres, mais aussi un choix de photographies et d'interviews filmées, Paris et nulle part ailleurs propose d'éclairer à la fois par l'exposition et par son catalogue cet épisode très particulier et mal connu de l'histoire de l'art à Paris.
Les 24 artistes de l'exposition : Shafic Abboud, Eduardo Arroyo, André Cadere, Ahmed Cherkaoui, Carlos Cruz-Diez, Dado, Erró, Tetsumi Kudo, Wifredo Lam, Julio Le Parc, Milvia Maglione, Roberto Matta, Joan Mitchell, Véra Molnar, Iba Ndiaye, Alicia Penalba, Judit Reigl, Antonio Seguí, Jesús Rafael Soto, Daniel Spoerri, Hervé Télémaque, Victor Vasarely, Maria-Helena Vieira da Silva, Zao Wou-Ki.