A la fin d'un dîner entre un banquier et l'un de ses amis, ce dernier s'interroge sur la manière dont ce «gros commerçant et accapareur notable» peut concilier l'exercice de sa profession avec de prétendues convictions anarchistes. Par le biais du dialogue socratique, ce pamphlet fustige les sophismes éhontés d'une bonne société «intellectuelle» qui se pique d'esprit révolutionnaire : la critique évoque irrésistiblement celle de la «gauche caviar». Publié pour la première fois en 1922, Le banquier anarchiste est le seul récit au sens strict dont Pessoa soit venu à bout. Il tenait à ce texte au point de le signer de son nom véritable et d'en prévoir la traduction anglaise en espérant pour lui une «carrière» européenne.
Ce sont treize lettres adressées au Vous derrière lequel se dérobe la bien-aimée. L'auteur y embrasse la solitude qui ne se défaît jamais de la condition amoureuse. Une écriture cousue d'or et qui sonne comme une évidence, distinguable de toutes les autres par sa pureté. Au fil de ce monologue, l'âme - entre délivrance et tourment - se voit prodiguer quelques belles étoiles, «rayons de miel fauve» qui ne manquent pas de résonner jusqu'au coeur. C'est, depuis les années 80, ce verbe inimitable qui a permis à Christian Bobin d'acquérir la ferveur de plusieurs générations de lecteurs. Publié pour la première fois en 1987, ce titre était indisponible depuis cinq années. Cette nouvelle édition comble ce vide.
Écrit en anglais en 1915, ce «long lamento de la passion meurtrie» où, pour la première fois de l'histoire, Antinoüs - favori et amant de l'empereur Hadrien - est le héros exclusif d'un livre. Le texte révèle non seulement l'oeuvre anglaise de Pessoa, mal connue et peu traduite, mais encore, par sa sincérité et ses accents personnels, une face obscure de la personnalité du poète. Cette édition, indisponible depuis plus d'une décennie, brille d'une traduction en regard du texte original et d'une préface d'Armand Guibert, introducteur en France du poète portuguais. Un frontispice de Luis Caballero confirme le caractère exclusif de cet ouvrage : son retour au sein de notre fonds et dans les mains du lecteur devenait une nécessité. C'est aussi l'occasion de renouer avec nos beaux papiers de couleur pour la couverture.
Texte mythique, écrit en 1945-1947 en pleine guerre civile, mis en musique par Théodorakis et devenu, contre la dictature des colonels, un hymne à la résistance et à la liberté, c'est un des premiers livres publiés par Fata Morgana, dès 1968, dans l'admirable traduction de Jacques Lacarrière, alors que Ritsos est déporté à Léros.
S'y révèle un territoire «aussi dur que le silence» où les coeurs des hommes et femmes nourrissent la volonté insatiable d'être libre. Les voix de ce peuple grec - celles des ?ers combattants et des exilés, des morts et des vivants - soufflent espoir et souffrance sur les rides du paysage, y gravent, des astres aux pierres, le «grand feu rouge» qui brûle dans leurs yeux.
Des vers bouleversants où chaque image porte la lutte de tout un monde.
La célébration de la Méditerranée dionysiaque sera le moteur d'exaltations actuelles.
Pierre Bergounioux présente ce texte haletant, philosophie de la guerre et du temps, par ces quelques mots : « Universellement connu sous l'appellation de Forteresse volante, le Boeing B-17 fut l'instrument principal des bombardements stratégiques qui ruinèrent l'Allemagne. Il emportait dix hommes sur des distances supérieures à trois mille kilomètres, dans l'hiver inexploré des hautes altitudes battues par le feu ennemi. Leur aventure collective n'a pas été contée. Ses possibles interprètes n'y ont pas survécu. A partir d'une image de B-17 en perdition, on a épilogué sur les chances du récit, la liaison toujours incertaine entre l'événement et sa relation.» Extrait : Pour les Anciens, déjà, la guerre était mère de toutes choses. C'est pour exterminer qu'on innove, qu'on passe du silex au bronze puis au fer, de l'arc à l'arquebuse. Ça a pris des millénaires. Les forgerons oublièrent qu'ils avaient succédé aux tailleurs de pierre. L'espèce découvre tard qu'elle a une histoire et c'est tout récemment que ceux qui la font savent qu'ils l'accomplissent. Il a fallu, pour cela, que le devenir précipite son rythme, que des changements significatifs apparaissent dans l'étroite frange que forment, entre le peuple innombrable des morts et celui, futur, qui attend son heure, dans les limbes, les trois générations de vivants.
Le citadin est un petit bulletin périodique, clandestin, fait-main, qui paraît «subrepticement, de temps à autres, dans le XXème arrondissement de Paris» entre 1997 et 2010. Pendant plus de dix ans, Jacques Réda s'amuse à façonner et composer artisanalement les matrices manuscrites de chaque numéro, les tirant à quelques dizaines d'exemplaires et les distribuant à son entourage d'amis poètes, peintres et écrivains. Entre folie fictive et références au réel, ces feuilles confidentielles accueillent poèmes, récits, articles, reportages, chroniques locales, critiques littéraires, gastronomiques et autres. Chaque témoignage de la vie parisienne s'élabore d'un humour subtil et d'une plume que l'on sait terriblement érudite. Celle d'un promeneur qui, en espace urbain comme champêtre et face à l'époque traversée, a su rester attentif aux détails du quotidien, là où la poésie s'insinue. De cette trentaine de numéros, une oeuvre de plus de six cents pages voit le jour.
Réservées à quelques proches et inédites jusqu'ici, notre édition les reproduit intégralement en un fac-similé historique, imprimé sur papiers de couleurs.
Publiés en 1934, le premier fut la préface du livre d'António Ferro?: Salazar. Le Portugal et son chef, le second celle d'un numéro consacré aux dictatures et dictateurs de la revue Témoignages de notre temps. Ensemble, ces deux textes formulent une ré?exion nette et incisive sur les mécanismes de l'esprit qui engendrent et régissent les régimes politiques dictatoriaux. La plume du penseur - qui, sans cesse, questionna les élucubrations du monde moderne - n'a pas perdu de sa résonance au ?l du temps et des pouvoirs. A la suite d'Inspirations méditerranéennes et Regards sur la mer, cette publication poursuit la collection menée en collaboration avec le musée Paul Valéry de Sète?: petit format et prix modeste pour découvrir et redécouvrir les textes essentiels de l'écrivain.
Le génie de Baudelaire, qui trouve sa nourriture dans la mélancolie, est un génie allégorique.
Pour la première fois chez Baudelaire, Paris devient objet de poésie lyrique. Cette poësie locale est à l'encontre de toute poësie de terroir. Le regard que le génie allégorique plonge dans la ville trahit bien plutôt le sentiment d'une profonde aliénation. C'est là le regard d'un flâneur, dont le genre de vie dissimule derrière un mirage bienfaisant la détresse des habitants futurs de nos métropoles.
Cet «exposé», fut rédigé en français par Benjamin en 1939. Il annonce ce qu'aurait dû être Le livre des passages, resté à l'état fragmentaire, qui se voulait «une histoire sociale de Paris au XIXe siècle» et tente de «montrer comment les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique entrent dans l'univers d'une fantasmagorie. A des fantasmagories du marché, où les hommes n'apparaissent que sous des aspects typiques, correspondent celles de l'intérieur, qui se trouvent constituées par le penchant impérieux de l'homme à laisser dans les pièces qu'il habite l'empreinte de son existence individuelle privée. Quant à la fantasmagorie de la civilisation elle-même, elle a trouvé son champion dans Haussmann, et son expression manifeste dans ses transformations de Paris».
Découvrez Une vieille histoire, le livre de Jonathan Littell
Ce livre est le dernier que nous avions publié de Christian Bobin en 2011 : presque immédiatement épuisé il manquait depuis bientôt une décennie. Sa poésie garde la fraîcheur des premiers volumes mais porte cette fois sur un peintre inconnu, ou «le peintre inconnu» pourrait-on dire, comme tant d'autres, gardien de musée, se cachant pour dessiner des portraits solitaires.
De l'évocation pittoresque à l'épreuve métaphysique, des gravures de Michel Strogoff au Cri dostoïevskien, Philippe Jaccottet nous entraîne en ces pages vers une Russie tout intérieure. Il y convoque les plus grandes voix de la littérature et de la pensée occidentale (Dante, Cervantès, Nietzsche, Rimbaud, Dostoïevski, Chalamov), auxquelles les XIXe et XXe siècles russes ont tant apporté. Cet itinéraire sombre, rugissant, dans une géographie de mots et d'images, est plus évocateur que tous les carnets de voyage ; et il y a plus de Russie dans la note d'espoir insensée qui conclut ce texte que dans toutes les visions d'apocalypse que l'on nous sert si volontiers...
" Le lecteur compulse, compare, vérifie. Impossible de se fier au livre qu'il a entre les mains, car manifestement il n'en dit pas assez, faisant d'ailleurs référence à d'autres, qu'il faut localiser, se procurer, ouvrir puis comprendre. Voici qu'il en trouve un, qui était à vrai dire la source du précédent. Il le lit dans une langue qui n'est pas la sienne et qu'il maîtrise mal (...) Mais il faut avancer, coûte que coûte, quels que soient les désagréments, l'inconfort, les dangers qui sommeillent derrière la paroi vert sombre de la rive et que le bruit des pagaies dans l'eau ou celui des pages qu'on tourne peuvent réveiller à tout instant. " Plongé dans les écrits de ces poètes, géographes et anthropologues, ce livre ouvre une voie pour nous y perdre : se succèdent biographies d'aventuriers et autochtones, survols de cartes et archives, chroniques zoologiques en terrain hostile et d'autres. Orinoco n'est ni un roman, ni un récit de voyage. Il traite moins de la source du fleuve que de celle des livres qui ont conté le fleuve - et en ont fait une métaphore inépuisable. Ici, c'est la langue qui est interrogée et la littérature qui se retrouve bousculée dans ses prétentions.
Fragile plaquette publiée en 1894, ce texte est celui d'un jeune André Suarès. Le verbe de feu, porteur d'une oeuvre qui s'avèrera féconde d'intensité, y dévore déjà les pages.
La condamnation à mort de l'anarchiste Auguste Vaillant est à l'origine de cet essai magistral sur la loi des hommes, fruit pourri d'un système qui se mord la queue. Misérables et puissants voient leurs coeurs et leurs âmes sollicités : pour le bien de tous, l'amour doit y surgir des ténèbres. C'est d'une prose sévère et incarnée, délicieusement furieuse, que l'écrivain abjure une société fondée sur la violence et le con?it. Un cri qu'il convient de relayer.
C'est là justement que le 29 mars 1957 j'étais en train d'absorber le 5372ème croissant de mon existence (je ne m'y suis mis que tard au croissant, avant mes moyens ne me permettaient que la mie de pain, lorsque - mais tout d'abord je dois compléter les renseignements que je fournissais tout à l'heure quant à mon alimentation : ces moyennes ne comprennent pas le samedi, car le samedi je fais la fête. Je me permets le sucre, l'amidon, l'acide iodhydrique, l'anhydride sulfureux, etc...
Toutes choses que je me refuse dans le courant de la semaine.
Depuis le groupe surréaliste - qu'il quitte en 1929 et dont il retient la conjugaison de la fantaisie débridée avec la construction rigoureuse - jusqu'à l'Oulipo - où il entre en 1961 poussé par la volonté d'échapper au flou de l'inspiration - toute l'oeuvre de Raymond Queneau, infatigable lecteur, infatigable curieux, est traversée par l'humour et la cocasserie, truffée de trouvailles littéraires qui sont l'effet d'une réflexion sur le langage. Amateur de calembours, citations, pastiches, parodies ;
à la fois romancier, satrape, poète, chansonnier scénariste ou peintre, Queneau distille dans ses textes nombre d'allusions autobiographiques, souvent indirectes ou voilées : déjà en 1937 dans Odile il est permis de deviner le récit de la rupture avec Breton.
Ma vie en chiffres rassemble ses tentatives autobiographiques inédites, sérieuses ou pas...
D'abord sous la forme d'une ode aux mathématiques où tout est prétexte aux pirouettes algébriques, où l'«eggsistence» du narrateur est rythmé par le comptage obsessionnel (du nombre d'heures travaillées à la quantité de croissants ingérés), puis sous celle d'une fiction avortée, l'Autobiographie trafiquée : tout décrit une existence banale finalement perturbée par la folie créatrice.
La verve de Raymond Queneau, oscillation permanente entre rêve et réalité, entre littérature et langue parlée, ne se sépare jamais de cet humour savant voué à nous régaler. Le Collège de 'Pataphysique dont il fût membre aux côtés de Boris Vian ou Max Ernst n'est pas loin : chaque texte est une mise en pièce de la vision traditionnelle et élève, plein d'espiègleries, un regard nouveau sur le monde.
Dans ce livre, les voyages - vers la Sardaigne, en Afrique ou jusqu'aux îles Solovki - répondent à un profond désir d'enfance que le souffle rallume sans cesse. La lumière de la baie, celle du jardin, sont des lampes qu'aucune main n'éteindra jamais. Qu'importe la longueur du chemin, la grâce c'est ce chant, une offrande de la mer et du soleil. Le contemplateur a vécu cela quelquefois, seul au lever du jour, face à des couleurs que l'on sait divines mais que la vie brute nous lègue à tout instant. Résonnent aussi, de la région natale, les départs, la perte, le saisissement, l'effroi, des pages de vie qui se tournent et ce face à face de la beauté et du néant qu'il rapporte ici afin que demeurent quelques traces.
« Voici des paroles véritablement fées » écrit Philippe Jaccottet en préface de ce recueil de Haïku qu'il a choisis et traduits, en négligeant pour une fois ses scrupules de traducteur pour agir en « traitre amoureux », en poète. Il est vrai que l'âme s'allège inévitablement à la rencontre de ces poèmes, de la nature qui y est reine. « Quelques syllabes extraordinairement libres et légères » forment une musique innocente, capable de faire chuter toutes les cloisons de l'esprit et nous rendre à la tranquillité. Une cohésion surnaturelle avec le monde, déceler les liens « qui unissent les choses et nous unissent à elles », voilà ce qui se joue ici. Seuls ces mots du Japon traditionnel, florissant au fil des saisons, au sommet d'une sensible justesse, peuvent nous ouvrir les portes d'une telle aventure intérieure. Le poète d'A travers un verger nous les restitue de manière magique.
Les états du corps, qui fait écho au premier livre de Bernard Noël, Extraits du corps, est une manière de revenir à ses préoccupations primordiales : Le corps est une carrière à mots, et ses explorations assurent que, là, sous la peau, il y a de quoi refaire la langue. Il interroge encore ce corps par extraits, par états : en onze temps, qui sont autant de fragments de sa légende imprononcée. Dès les premiers mots, c'est toujours le corps qui parle : Au commencement, le corps est ouvert comme un oui. Quelle douceur ! Mais il s'y oublie... Car toute l'oeuvre poétique de Bernard Noël s'incarne du mystère du langage, sa production par le corps : anatomie et poésie constamment s'y accordent. Cette prose précise et saillante n'y manque pas et, partant de la peau, enveloppe l'histoire. En quelques pages, tout est là. La réédition de ce petit organe poétique, publié en 1999 et épuisé depuis plus de quinze ans, commémore l'anniversaire de la disparition de Bernard Noël, ami éternel de Fata Morgana. Avec le texte, les gravures de Cécile Reims font corps
Celle qui vient à pas légers, c'est bien sûr la parole poétique, à la fois proche et insaisissable, étrange et familière, miraculeuse et maudite. Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1985, réunit huit textes parus de 1969 à 1982 dans différentes revues dont la NRF. Essais ou poèmes, les deux en même temps, tous abordent de front la nature de la poésie, sa pratique, les joies et les tortures qu'elle occasionne inévitablement. Ils constituent une étape majeure de la ré?exion poétique de Jacques Réda, non seulement sur son oeuvre mais sur celles de ses aînés ou de ses contemporains (la même démarche anime les quatre Livres des reconnaissances).
De tout ce temps, les jambes avaient poursuivi leur basse besogne, repoussé alternativement le capiton, la douceur de l'abandon, la tentation de devenir un autre, quel qu'il fût, un peu avant l'heure fixée. J'ai laissé en plan mon bas de casse, mes petits travaux de prote lorsque le pli s'est précisé de part et d'autre, à égale distance, et qu'il fut évident que j'étais resté dans l'axe de la chaussée durant l'intermède où, en l'absence de repères, j'avais confié la direction de l'affaire aux extrémités dont j'avais perdu, avec le froid, la sensation, à rien, en quelque sorte.
De son premier livre en 1984 (le publiant, encouragé par Jacques Réda et Pascal Quignard) révélant une écriture exigeante à ses plus récents essais dotés d'une poétique conviction, Pierre Bergounioux, jamais loin de la Haute-Corrèze où il grandit, est devenu une des figures essentielles du paysage littéraire français. La gorge s'inscrit dans son oeuvre comme un texte singulier et capital :
Il rejoint ses écrits d'inspiration autobiographique où le sujet est soumis au chaos du temps. Son passage y est une déchirure métamorphosant l'être, les territoires de l'enfance et la société toute entière des toits aux racines. Quittant les reliefs qui l'entourent depuis toujours, un homme embarque à bord d'un train pour mener, au long des rails, une ultime bataille contre l'avenir et le passé. Le verbe de Bergounioux y est à son apogée et entretient une méditation lancée à toute allure dans les méandres de l'esprit. Le voyage dévoile une poésie infernale où la réflexion embrasse chaque détail de l'âme du narrateur et chaque bribe du paysage. Le personnage, miroir du lecteur, ne peut s'en sortir sans vertige.
" Qu'il meure de ma main ou que je meure de la sienne, il n'assouvira pas sa faim, il n'entendra pas le mot de l'énigme ; pas plus que je ne l'entendrai, moi, Aetius. Tout cela me lasse jusqu'à la mort. Tout cela doit être. Combattons. Des chevaux galopent, des flèches passent comme un vol d'ibis. Mon casque. "
Initialement prévues pour une parution en 1947 chez Skira, ces pages devaient composer ledernier et le plus important texte du «vieux piéton» sur la capitale tant arpentée. Longue et poétique promenade, Paris Seine est bien l'ultime étreinte littéraire de la ville adorée, restée en partie inédite. Dans le décor de ruelles où la prose foule le pavé, Fargue exalte vertiges et sentiments enfouis. La dérive urbaine révèle un monde visible au seul regard du poète où les scénettes du quotidien peignent sur les façades de surprenants tableaux. Fargue, noctambule sentimental, célèbre le détail et tient le bras des foisonnantes idées surgies des cafés. Ces récits, mémoire intime d'une charmeuse érudition, ruissellent d'anecdotes et de noms propres : ces faubourgs et leur temps sont sans secret pour l'explorateur. Paris, ses forces, sa mythologie, nous submergent.