Même si les partis populistes d'extrême droite ont connu un développement différent dans les pays étudiés dans cet ouvrage (Autriche, Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie, Suisse), ils ont en commun de nombreux caractères. Parmi ceux-ci, l'un des plus inquiétants touche à l'évolution de leur ligne idéologique. La notion de grand remplacement prolongeant celle du rejet de l'immigration en est un indice, mais plus généralement, après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme et avoir tenté de présenter une façade respectable, force est de constater que les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire. Un livre admirablement construit et documenté.
Hervé Le Bras est démographe et historien, auteur de plusieurs ouvrages dont récemment, chez le même éditeur, Se sentir bien dans une France qui va mal et Serons-nous submergés ?
"Il est temps de mettre un coup d'arrêt à la dégradation des échanges intellectuels et aux controverses toxiques pour la démocratie qui touchent désormais l'université et le monde de la recherche en France. Désormais, pour certains, il s'agit moins de débattre que d'abolir le débat lui-même, et de disqualifier à coup d'invectives et de délation : ad hominem, ad nauseam. On ne compte plus les tribunes se réclamant d'observatoires, comités, groupes et collectifs en tous genres qui dressent des listes de personnes jugées indésirables voire indignes d'enseigner ou de conduire des recherches. Plutôt que d'échanger avec leurs pairs avec un minimum d'exigence scientifique, ils réclament une politique d'épuration du monde académique français."
Cet ouvrage est dirigé par les universitaires Nonna Mayer, Philippe Corcuff et Alain Policar. Il rassemble les contributions d'une trentaine d'intellectuels, parmi lesquels Pascal Blanchard, Martine Storti, Nicolas Lebourg, Myriam Revault d'Allonnes ou encore Gilles Boetsch.
Alors que la pandémie de Covid a mis à l'arrêt l'industrie du tourisme pendant un an, et que les réflexions sur le monde d'après sont venues accentuer les questions que l'on pouvait légitimement se poser sur le tourisme de masse, Jean Viard et David Medioni s'interrogent sur notre besoin de voyage, mais surtout imaginent, suite au colloque "Le tourisme du futur" tenu à Nantes, comment le tourisme a toutes les clés en mains pour se réinventer et continuer d'être l'utopie fraternelle de la création d'un commun culturel mondial.
Jean Viard est sociologue, spécialiste du temps libre et des vacances. Il est notamment l'auteur de Le triomphe d'une utopie, chez le même éditeur.
David Medioni est journaliste.
"La différence des temps fait que les choses ne se répètent jamais à l'identique. Aucun événement historique ne se reproduit sous la forme et dans les circonstances où il est advenu une première fois. Les défilés de chemises noires, brunes, vertes, en ordre martial alors que la rue constituait l'unique espace de mobilisation générale, n'est plus, du moins ainsi que nous le connaissions sous forme de défilés à bruits de bottes. Bien sûr il y a de drôles de voix qui nous parviennent aujourd'hui... des voix qui malgré tout - et c'est aussi là qu'est notre interrogation sur « demain » - prononcent encore le mot « démocratie » même si elles tendent à le remplacer par « peuple ». En avons-nous fini avec le fascisme, comme nous savons qu'il a existé ?"
Pascal Dibie est professeur d'éthnologie à l'Université Paris Diderot-Paris 7, où il co-dirige le pôle des sciences de la ville. Il est notamment l'auteur de Éthnologie de la chambre à coucher (traduit en 15 langues et vendu à 30 000 exemplaires ; Grasset, reprise en Suite Métailié), La Tribu sacrée, ethnologie des prêtres (Grasset, reprise en Suite Métailié), et La Passion du regard, essai contre les sciences froides (Métailié).
Dans ce débat inédit, le sociologue et l'agroécologue confrontent leurs réflexions, implacables et lumineuses, sur l'état du monde, l'état de l'humanité, l'état des... humains. Le moment civilisationnel est critique, jamais auparavant il n'avait été à ce point possible de penser, d'espérer autrement cette humanité, et chaque citoyen du monde a pu saisir qu'une telle opportunité pourrait bien ne plus jamais se représenter. Que faire pour aider les consciences, sensibles à cet immense chantier, à passer à l'acte ? Que faire pour éveiller les « autres » consciences, encore rétives ou suspicieuses ? Que faire pour réenchanter l'avenir de l'humanité, cette humanité dont la pandémie a confirmé chez les uns, révélé chez beaucoup, l'extraordinaire vulnérabilité ?
Edgar Morin, né en 1921, est sociologue.
Pierre Rabhi, né en 1938, est agroécologue.
Ils répondent dans cet ouvrage au journaliste Denis Lafay.
Cet ouvrage s'ouvre sur une biographie d'Edgar Morin rédigée par la plume alerte de Nicolas Truong. Les deux hommes se connaissent bien : voilà plus de vingt ans qu'ils ont régulièrement l'occasion d'échanger dans les pages du Monde, ou ailleurs. À la veille de son centième anniversaire, il est passionnant de se plonger dans le récit de la vie de l'un de nos plus grands penseurs.
Ensuite, le lecteur pourra (re)trouver la pensée, à la fois complexe et lumineuse, du sociologue dans deux dialogues avec le journaliste : l'un qui propose une réflexion sur la crise sanitaire, et l'autre qui, après l'assassinat de Samuel Paty, analyse le raidissement des antagonismes entre deux France - l'une humaniste, l'autre identitaire -, et qui explique comment y résister.
Edgar Morin, né en juillet 1921, est sociologue.
Nicolas Truong est journaliste au quotidien Le Monde.
Ce livre pose le dernier clou sur le cercueil du couple tel qu'on l'a connu et aimé. Car oui, nous avons tant aimé les clichés de l'« amour-toujours » ! Mais ça, c'était avant. Avant le couple à date de péremption estampillée Tinder. Avant les amours jetables de Meetic, avant les relations « sans contact » made in Covid. Et avant que les polyamoureux ne concurrencent les No sex sur la nouvelle Carte des Tendres. En clair, à société précaire, amours en CDD. Ces pages proposent une analyse lucide des métamorphoses qu'ont connu l'amour et le couple à l'ère du libéralisme triomphant et des nouvelles technologies, mais aussi de Me too, de la pandémie et de la guerre des genres. Ce qui n'empêche pas l'idéologie romantique de façonner encore puissamment les relations, à nos corps défendants.
Pascal Lardellier, professeur à l'université de Bourgogne (Dijon), est spécialiste de la rencontre amoureuse en ligne, du célibat et des amours postmodernes.
Entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, un ensemble de transformations visuelles, discursives et scénographiques ont reconfiguré la sphère d'influence de l'extrême droite. À l'ère Netflix, caractérisée par la domination de la sphère pop-culturelle sur les esprits, de nouveaux codes esthétiques et de nouvelles formes narratives se sont imposés. De Karine Le Marchand aux mèmes Instagram, des vidéos de chats aux tutos identitaires, de la stratégie de la radicalité à la politique du LOL, l'extrême droite déplace la bataille politique sur le terrain de l'imaginaire et de la représentation. Il y a une forme d'urgence à penser cette nouvelle donne symbolique pour tenter d'en circonscrire le plus possible les effets : c'est ce que s'efforce de faire ce court essai, original et incisif. Dans cet entrelacement entre esthétique et politique, l'auteur adresse une mise en garde : l'extrême droite a beau présenter de nouveaux masques, elle n'en reste pas moins d'extrême droite...
Raphaël Llorca est communicant, doctorant en philosophie du langage, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès. Il a publié, chez le même éditeur, La marque Macron, finaliste du Prix du livre politique 2021.
Raphaël LLorca, 27 ans, est communicant, doctorant en philosophie du langage. Expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, il est l'auteur de La marque Macron (Éditions de l'Aube), paru en avril 2021.
Réputées bavardes dans l'espace privé (est-ce si sûr?), les femmes furent longtemps interdites de parole publique. Aujourd'hui encore, alors qu'elles sont autorisées voire incitées à s'exprimer, leurs voix sont critiquées, décriées, huées, comme si à travers elles, il s'agissait toujours de contester la légitimité et la place des femmes en politique. Dire que leurs voix sont inaudibles ou trop aigües voire hystériques, c'est dire des femmes qu'elles sont «de trop» dans cette arène longtemps exclusivement masculine. Nous sommes donc parties à la recherche de ces voix, certaines bien connues, d'autres moins, en privilégiant un lieu l'Assemblée nationale , une fonction porte-parole du gouvernement , une situation le parcours et le débat présidentiels.
Marlène Coulomb-Gully est professeure émérite à l'Université Jean Jaurès de Toulouse et membre du Laboratoire d'Etudes et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales (LERASS) où elle travaille sur la communication politique, le genre et les médias. Membre du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) de 2013 à 2018, elle a rejoint depuis l'Observatoire «Égalité, éducation et cohésion sociale» du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).
Changer d'adresse, ce n'est pas seulement substituer un chez-soi à un autre. Car nous habitons en réalité deux espaces à la fois : celui que nous occupons, situé mais imparfait, et celui que nous imaginons comme plus intimement nôtre. Parce que leur coïncidence matérielle est impossible, notre domicile est un compromis passé entre eux, que chaque déménagement oblige à recommencer, renégocier ou reconstruire. Dans l'intervalle, il nous oblige à vivre un entre-deux de l'ici et de l'ailleurs, du passé et de l'avenir, dans l'attente d'une vie nouvelle qui ne pourra sortir entièrement de nos cartons. Dans cette mise en suspens du chez-soi, notre existence rencontre parfois le risque d'une dépossession, mais aussi les ressources d'une réinvention plus profonde...
Thibaut Sallenave, ancien élève de l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm, agrégé de philosophie, docteur de l'Université Paris I Panthéon Sorbonne, enseigne en classes préparatoires. Il est l'auteur de La parole impropre, publiée en 2019 aux Éditions du Cerf.
Le Métaverse de Facebook sera-t-il le premier lieu partagé des « humains augmentés » ? Les technologies de l'ère numérique nous transforment-elles en héros de dystopie, concept qui fait florès ? Le livre de science fiction racontait-il depuis toujours notre destin de cyborg ? Et ce transhumaniste qui nous habite ne porte-t-il pas les signes d'une société de contrôle aux inégalités toujours plus criantes ? Nano, robots et bobos, autour d'un lieu (Métaverse), d'un concept (dystopie), d'un objet (le livre de science fiction) et d'une personne (le transhumaniste), est un joussif petit cahier pour dessiner quatre tendances de l'homme augmenté.
Cet ouvrage rassemble les contributions de Fanny Parise, anthropologue de la consommation et spécialisée en innovation ; Diana Filippova, romancière et essayiste ; et Ariel Kyrou, essayiste, directeur éditorial de solidarum.org et de la revue Vision solidaire pour demain.
« S'engager ». Ce terme revient en permanence dans le débat public comme une injonction à sortir de l'apathie démocratique dans laquelle notre pays semble de trouver. Mais que signifie l'engagement ? Est-ce quelque chose de pérenne ou de momentané ? Sommes-nous plus engagés qu'il y a dix ans ? Et sous quelle forme ? Grâce à une enquête inédite menée auprès de 3 000 Français, Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion, et Anne Muxel, sociologue, dressent un panorama de l'engagement aujourd'hui : cartographie des lieux, acteurs et types d'engagement. Une analyse utile pour comprendre là où la politique se passe aujourd'hui.
Adélaïde Zulfikarpasic est directrice de BVA Opinion.
Anne Muxel est sociologue.
S'il n'est plus possible d'être climatosceptique en restant crédible aujourd'hui, certains doutent encore de l'importance des impacts de l'activité humaine sur la biodiversité. D'autres pensent que la biodiversité s'en remettra. Si le terme que l'on se donne est cinqmillions d'années, oui, il est certain que la biodiversité s'en remettra. Durant les six centsmillions d'années qui nous précèdent, elle en a vu d'autres. Mais elle se redéploiera sans nous, car l'histoire naturelle nous enseigne qu'une espèce n'est jamais éternelle. Si ce terme est de l'ordre d'un siècle ou deux, nous avons de vraies raisons de nous inquiéter de la biodiversité que nous laisserons à nos arrière-arrière-petits-enfants...
Ouvrage collectif dirigé par Gilbert Haffner, qui préside la Commission nationale de réflexion sur le développement durable du Grand Orient de France, et Guillaume Lecointre, zoologiste, professeur du Muséum national d'histoire naturelle.
Et s'il existait une France heureuse des villes moyennes et des villages, vivant sans souci des polémiques parisiennes ou des sombres bruits du monde, goûtant ce qui est lent, authentique, petit et proche, ne se mêlant de politique que lorsqu'elle est locale ? Et s'il existait aussi une France métropolitaine d'abord soucieuse d'accomplissement personnel et de bien-être, peuplée d'individus jaugeant la réussite à l'aune de critères neufs, à la recherche de liens inédits et de sens ? Après avoir longtemps été situé dans la France profonde, le pouls de notre pays ne bat-il pas à présent, dans nos métropoles et nos campagnes, au rythme de cette France heureuse ?
Ce livre est dirigé par Thierry Germain, membre de l'Observatoire de l'expérimentation et de l'innovation locale de la Fondation Jean-Jaurès.
Il rassemblera les textes de quatre contributeurs, parmi lesquels Jean-Laurent Cassely, journaliste, récemment coauteur avec Jérôme Fourquet de La France sous nos yeux (Seuil, 2021).
La disparition du grand ennemi soviétique a d'abord plongé les cercles stratégiques officiels dans un grand désarroi : c'est la Catastroika. Le risque de l'apocalypse nucléaire disparu, l'interventionnisme militaire redevenait envisageable dans un paysage mondial en ébullition et sans matrice. Après la victoire éclair de la Guerre du Golfe (120 heures), les plateaux télé deviennent le lieu du débat autour « d'experts » qui mandatent l'Occident en gendarme international, médiatisent telle ou telle crise, prétendent désigner le méchant, fustigent l'inaction des politiques et convainquent que telle guerre est « juste » et gagnable. Comment fonctionne ce complexe militaro-intellectuel ? Comment est-il né ? Comment a-t-il bâti son propre pouvoir ?
Haut fonctionnaire, énarque, historien, Pierre Conesa est également chercheur associé à l'IRIS, spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires.
Écologie, immigration, économie, laïcité, sur toutes les thématiques de politiques publiques, le positionnement des Français apparaît de plus en plus complexe et fluctuant. Ce phénomène est renforcé par des mutations structurelles de nos sociétés, du déclin de l'institution religieuse, au renouvellement générationnel, en passant par le développement d'inégalités territoriales de plus en plus marquées. Dans le même temps, l'espace politique, pendant longtemps structuré autour d'un axe gauche-droite, se trouve lui aussi complètement déstabilisé et sa structuration autour de cinq grands pôles, peut paraître illisible. L'objectif de cet ouvrage est d'apporter un éclairage à la fois succinct et précis à l'ensemble de ces questionnements.
Antoine Bristielle est professeur agrégé de sciences sociales, chercheur en science politique à l'Institut d'études politiques de Grenoble et directeur de l'observatoire de l'opinion de la fondation Jean-Jaurès.
Il est également chroniqueur de l'émission télévisée Quotidien.
Il dirige cet ouvrage qui rassemble notamment les contributions de Frédéric Potier, Raphaël Llorca, Gilles Finchelstein, François Kraus ou encore Anja Durovic.
"Des tombes d'Adam et Eve à celles des soldats de la Première Guerre mondiale, du papyrus orphique de Mangalia aux inscriptions dans un bordel pompéien, le lecteur est invité à participer à une expérience insolite de la dynamique historiographique de l'amour. Pas à travers les généalogies culturelles, mais à travers la souillure systématique des mains - comme en archéologie."
Catalin Pavel est un archéologue et romancier roumain né en 1976.
Le changement climatique est une réalité vécue maintenant quotidiennement au travers des évènements météorologiques extrêmes qui se multiplient. Les villes sont en première ligne de ces bouleversements, à la fois responsables et victimes. Sont-elles condamnées ? Non. En prenant l'exemple de Paris, l'essai montre que les solutions existent et que les villes peuvent s'adapter pour se préparer à ce futur et devenir des métropoles écologiques et bioclimatiques. En 2050, Paris aura le climat de Marseille aujourd'hui. Il y a urgence à adapter Paris à ce nouveau climat, en s'inspirant de l'architecture traditionnelle méditerranéenne et en intégrant toutes les nouvelles approches bioclimatiques. C'est tout le fonctionnement de la ville et de sa région qu'il faut repenser.
Franck Lirzin est polytechnicien et ingénieur des mines, diplômé de l'EHESS. Ancien haut fonctionnaire, il est actuellement dirigeant d'une entreprise engagée dans la transformation de la ville.
Dans cet échange à bâtons rompus animé par le journaliste Soro Solo (France Inter), plusieurs personnalités réagissent à cette affirmation : "Le seul progrès qui vaille, c'est l'accès au bonheur." Qu'est-ce que le bonheur ? Qu'est-ce que l'accès au bonheur ? Faut-il nécessairement le vouloir ? En quoi la culture influence-t-elle le bonheur ou, plutôt, le fait de se considérer comme heureux ? Et la joie, là-dedans ? La jouissance, le désir ? Le bonheur est-il collectif, individuel, peut-il être les deux ? Quid des effets secondaires ?
Ces points de vue se complètent admirablement pour nous livrer une très, très jolie leçon sur le bonheur.
Le débat est animé par Soro Solo, journaliste à France Inter. Il donne la parole à Jean-François Colosimo, théologien et essayiste ; Boris Cyrulnik, psychiatre ; Xavier Emmanuelli, fondateur de MSF et créateur du Samu social, ancien ministre ; Raphaël Enthoven, philosophe ; Pierre Marie, psychiatre ; Mazarine Pingeot, philosophe ; Christian Streiff, vice-président de Safran, ancien président de PSA ; Alain-Jacques Valleron, mathématicien, membre de l'Académie des sciences.
« Ce qui toujours étonne chez Pascal Picq, c'est l'impressionnant renouvellement des idées, ses remises en question et sa quête de découvrir inépuisables, son enthousiasme scientifique contagieux, dans le sillage desquels, inlassable[1]ment, il croise, confronte, met en perspective. "Nous sommes allés trop loin." Voilà le message "clair" que nous adresse la pandémie, estime le paléoanthropologue. Et si le Covid-19 pouvait agir comme un accélérateur des prises de conscience puis des actes, et notamment du principe, cardinal, de la "coévolution"? Le temps est désormais à la pleine responsabilité, et c'est à en maîtriser l'origine, les ressorts et la finalité que Pascal Picq invite ici le lecteur. » Denis Lafay
Pascal Picq est paléoanthropologue au Collège de France et spécialiste de l'évolution de la lignée humaine et des grands singes. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont, chez le même éditeur, Une époque formidable et S'adapter ou périr.
Selon l'auteur de cet ouvrage, notre société est entrée dans une phase de régression généralisée, et le communautarisme en est la cause. L'idéologie contemporaine déplore l'effacement du collectif devant l'individuel... Pourtant, dans nos sociétés modernes, les individus sont en train de disparaître, au profit de logiques communautaires qui gangrènent leurs esprits et détruisent leurs particularismes. Mais lorsque les individus ne sont plus considérés par leurs caractéristiques subjectives, mais selon un estampillage communautaire (ethnique, religieux, racial, national, de genre), les problèmes surviennent car leur mode de relation ne peut pas être l'échange, fondé sur l'intérêt réciproque des parties, mais la violence et la prédation.
Thierry Aimar est professeur d'économie à l'ESSEC, enseignant-chercheur à l'Université et à Sciences Po
Parallèlement au développement d'un capitalisme financier et de l'extension du marché à tous les domaines de la vie, induisant par conséquent un recul de la protection sociale et des services publics en général, des formes de coopération émergent en marge des systèmes classiques privilégiant soit le marché soit l'État comme vecteurs principaux du lien social. Ces formes de coopération, qui ont connu une existence pratique avant leur formulation théorique, s'inscrivent dans le mouvement des communs, qui connaît aujourd'hui un essor grandissant malgré les obstacles économiques et institutionnels.
Édouard Jourdain est docteur en philosophie et en science politique, chercheur associé au CESPRA (EHESS) et post-doctorant à Polytechnique. Il enseigne la théorie politique à l'Université Versailles Saint Quentin et travaille avec l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) sur les relations entre communs et intérêt général.
Emmanuel Dupont est responsable de la recherche et de l'innovation à l'ANCT.
"De nombreux thèmes discutés âprement et passionnément lors de ces 49 jours sont des objets de litige dans notre société : la liberté d'expression, le blasphème, les identités, le racisme et l'antisémitisme, les relations entre politique et religion, la violence confessionnelle, la violence politique sous la forme d'actes terroristes, la place et le rôle de l'islam dans les sociétés modernes sécularisées, etc. Sans oublier toutes les formes de violences exercées par les pouvoirs d'Etat. Il ne fait aucun doute que ce procès fait époque, qu'il est un signe des temps présents. Il nous indique que l'heure est à la domination des causes sans restriction, ces causes que l'on mène jusqu'au bout, totalement, avec pour seul motif d'abaisser avant d'anéantir sans recours des femmes et des hommes."
Smaïn Laacher est sociologue, professeur de sociologie à l'université de Strasbourg. Il est notamment l'auteur de Peuple des clandestins (Calmann Lévy, 2007) et Croire à l'incroyable : un sociologue à la Cour nationale du droit d'asile (Gallimard, 2018). Il a récemment publié, à l'Aube, Ça me pèse.
Un sociologue israélien donne sa vision, lors d'un dialogue avec sa petite-fille, de ce qu'est la gauche en général et dans son pays en particulier. Revenant sur l'originalité de la gauche en Israël, issue du mouvement socialiste pionnier qui a construit le pays et n'a pas été formée par la lutte des classes et les combats ouvriers, Ouri Weber montre que droite et gauche ne s'opposent pas sur les mêmes sujets en Israël et en Occident, le conflit palestinien y jouant un rôle primordial dans les clivages. À partir de l'analyse des positions sur les principaux enjeux qui structurent la vie politique israélienne, il dresse un panorama de l'évolution des différents courants et partis de gauche et donne des éléments d'explication à la dégradation de leur situation.
Ouri Weber est un sociologue israélien, membre du Kibboutz Yekhiam qu'il a rejoint en 1966 avec un groupe de jeunes du mouvement Hachomer Hatsair. Il a étudié à l'université de Tel Aviv et passé son doctorat à l'EHESS à Paris. Il a travaillé à la fédération des kibboutzim puis comme Conseiller stratégique au Conseil Régional de Matte Asher.