Des Femmes
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Voici, enfin disponible en édition de poche l'essai majeur d'Angela Davis, figure emblématique des luttes pour les droits civiques aux États-Unis depuis les années 1960.
Dans "Femmes, race et classe", Angela Davis, historienne et militante, retrace avec brio les liens entre féminisme, antiracisme et lutte des classes, à travers l'histoire des femmes, des noir-e-s et de leurs luttes aux États-Unis du XIXe siècle aux années 1970. Elle analyse aussi bien les écueils provoqués par le racisme dans le mouvement féministe américain blanc que la misogynie au sein des mouvements révolutionnaires noirs et montre comment des premiers liens se sont établis entre le féminisme naissant et la lutte pour l'abolition de l'esclavage, avant de se distendre face à la pression d'adversaires politiques qui cherchent à diviser les luttes. Redonnant vie à des figures politiques majeures méconnues en France, comme Sojourner Truth et son célèbre « Ne suis-je pas une femme ? » qui interroge la place des femmes noires dans la société, "Femmes, race et classe" est un essai dense et fondateur. Soulevant la question des contradictions à dépasser entre les oppressions spécifiques, il trouve aujourd'hui une actualité centrale avec les débats contemporains sur le féminisme dit « intersectionnel ».
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Le meilleur de l'Europe pour les femmes : choisir la cause des femmes
Collectif
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 16 Novembre 2023
- 9782721012302
Nouvelle édition actualisée de La Clause de l'européenne la plus favorisée publié sous la direction de Gisele Halimi en 2008.
Gisèle Halimi s'est demandé, avec d'autres, ce que les femmes pourraient gagner à la construction européenne, et elles se sont dit que le principe allait être très simple, qu'elles allaient prendre les lois les plus en avance dans un pays et dans un thème donné, et qu'elles feraient en sorte que ces lois-là s'appliquent à toutes les citoyennes européennes. Ce fut l'objet de la première édition parue en 2008, du vivant de Gisèle Halimi, paru sous le titre La Clause de l'européenne la plus favorisée.
Aujourd'hui elles sont juristes, avocates, professeures, étudiantes, chercheuses, sans emploi, toutes militantes à Choisir la cause des femmes. Elles ont décidé d'agir du côté des lois, déterminées à les faire avancer. Elles ont compris que les détails des textes législatifs ont une grande incidence sur la manière dont la justice est rendue. Elles sont alors partie en tournée européenne à la rencontre de leurs homologues, militantes, membres d'associations féministes. Elles ont mené l'enquête pour composer ce deuxième bouquet de lois les plus favorables aux femmes dans l'Union européenne, convaincues que les changements se font à plusieurs, collectivement.
Ouvrage collectif, coordonné par Violaine Lucas, présidente de Choisir la cause des femmes, avec Maria Cornaz Bassoli, Manon Kerivel, Hanane Rebiha, secrétaires nationales de Choisir et Sakshi Arya, Anne-Gaelle Bachelier, Ana Cuesta, Loéva Claverie, Noémie Girardot, Lisa Gordet, Manon Maillard, Adèle Monod. -
La petite différence et ses grandes conséquences
Alice Schwarzer
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 12 Octobre 2023
- 9782721012401
Alice Schwarzer interroge la fonction de la sexualité dominante. À travers une série d'enquêtes menées auprès des femmes d'Allemagne de l'Ouest, aux origines sociales et aux âges divers, l'autrice décrypte les mécaniques sexuelles et comportementales. Qu'elles soient en couple hétérosexuel ou homosexuel ou bien célibataires, les femmes ne jouissent pas de la même sexualité que les hommes. La petite différence physique engendre surtout de grandes conséquences idéologiques. Le modèle sexuel le plus admis est dominé par la jouissances des hommes. Loin de se laisser flouer par les idéaux de Mai 68, Alice Schwarzer affirme, au contraire, que ces derniers ne sont qu'une extension du modèle hégémonique masculin. Vraie précurseure, l'autrice s'intéresse à l'orgasme clitoridien et aux rapports sans pénétration. Ainsi, la sexualité retrouve son caractère polymorphe et de jouissance pour les corps. Avec ce livre, je veux montrer aux femmes que leurs problèmes dits « personnels » sont dans une large mesure le résultat immanquable de l'oppression où les tient la société des hommes. C'est pourquoi j'ai choisi dans ces entretiens de mettre en évidence le rôle que joue la « normalité » sexuelle dans la vie des femmes. Horrifiées, soulagées et furieuses à la fois, les femmes se reconnaîtront dans ces portraits. Horrifiées d'entendre d'autres dire ce qu'elles-mêmes ne peuvent ou ne veulent pas s'avouer. Soulagées de ne plus être les seules, de voir tant d'autres femmes partager leurs problèmes. Et furieusement de se rendre compte que leur oppression et leur exploitation est bel et bien voulue par ceux qui en tirent profit. A.S.
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Amarrant sa raison entre folie et écriture, l'auteure cherche les preuves de son enfermement dans la forêt des signes que lui renvoie le motif du papier peint. Elle y découvre, métamorphosée, la réalité de son esclavage, et se voit elle-même, prisonnière derrière le dessin déformé en barreaux monstrueux...
« Pendant longtemps, je n'ai pas compris ce qu'était cette forme dérobée derrière le motif, mais maintenant, je suis certaine que c'est une femme.
À la lumière du jour, elle est calme, immobile. J'imagine que c'est le motif qui la bride. C'est si troublant... Et je m'y absorbe des heures...
Parfois, je me dis qu'elles sont des multitudes, parfois qu'elle est seule.
Elle fait le tour en rampant à une vitesse folle, ébranlant chaque motif.
Elle s'immobilise dans les zones de lumière et, dans les zones d'ombre, elle s'agrippe aux barreaux qu'elle secoue avec violence.
Sans fin, elle tente de sortir. Impossible d'échapper à ce dessin ? Il serre à la gorge. » C.P.G.
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Ret Samadhi : au-delà des frontières
Geetanjali Shree
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 8 Juin 2023
- 9782721011985
Amma, mère, grand-mère et veuve de 80 ans, abandonne sans un mot la maisonnée de son fils aîné, où elle habitait selon la tradition. Hébergée par sa fille, une écrivaine très indépendante, elle découvre une nouvelle forme de liberté et d'amour. Amma s'ouvre alors au monde et à elle-même, aidée dans sa métamorphose par une curieuse aide-soignante, Rosy, une transgenre qu'elle semble connaître depuis toujours. Lorsque cette profonde amitié est brutalement interrompue, l'octogénaire aussi fantasque qu'attachante part pour le Pakistan sur les traces d'un mystérieux passé, entraînant sa fille dans cette folle aventure. Ce roman hors du commun, qui offre un portrait foisonnant de la culture indienne et s'inscrit dans la grande histoire de la Partition, fait vaciller les frontières : celles entre normalité et étrangeté, rêve et réalité, passé et présent, corps et esprit, et bien d'autres encore. Dans l'écriture de Geetanjali Shree, monologue intérieur, dialogue et narration polyphonique s'entremêlent sans couture apparente. Humour, tragique et poésie se superposent, jouant sur les sonorités et les rythmes d'une façon parfois vertigineuse, que la remarquable traduction d'Annie Montaut a su restituer. Un très grand livre. "Une histoire va se raconter. Ce sera une histoire en même temps complète et incomplète, comme il en va des histoires. C'est une histoire intéressante. Il y a une frontière, et des femmes, qui viennent, s'en vont, traversent, tout du long. Une frontière et des femmes, et l'histoire se fabrique toute seule. Même, il suffit de la femme. C'est une histoire. Un déclic. Après, l'histoire s'envole au vent qui souffle. À l'herbe qui pousse, poussant le corps à prendre le vent, et le soleil aussi quand il se couche, il allume les myriades de bougies de l'histoire, à foison, pour les piquer contre les nuages, et tous ils se joignent à la balade." G.S.
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Notre sang : discours et prophéties sur la politique sexuelle
Andrea Dworkin
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 23 Mars 2023
- 9782721011442
Figure de proue du féminisme américain, Andrea Dworkin a été prise pour cible privilégiée de la haine antiféministe pour son franc-parler et ses partis pris sans compromis. Après la parution de Woman Hating (1974), son premier livre, elle se tourne vers l'art oratoire pour survivre. Le milieu éditorial américain lui reproche le manque de « féminité » de son écriture, combative et corsée, qui choque et décille les consciences. Mais elle sait qu'elle a trouvé son public et se déplace de campus en associations, où elle suscite l'admiration, la colère et le débat. Notre sang : Discours et prophéties sur la politique sexuelle (1976, 1981) rassemble en un recueil ses discours pour porter sa voix plus loin, plus haut. Neuf discours, sur des problématiques aussi diverses que l'art, sa mère, la chasse aux sorcières, le lesbianisme, la non-violence ou l'histoire « amérikaine », visent un même objectif : un appel à la sororité pour galvaniser les femmes dans la lutte contre la domination masculine jusqu'à son abolition totale.
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Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d'écriture, s'éprend d'une autre femme. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. À l'aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares textes roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. "Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. À cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret - elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps." A.N.
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Tu vis ou tu meurs : oeuvres poétiques (1960-1969)
Anne Sexton
- Des femmes
- Poesie
- 13 Janvier 2022
- 9782721009395
La présente édition réunit les quatre premiers recueils d'Anne Sexton (1928-1977) publiés dans les années soixante, To Bedlam and Part Way Back (1960), All my Pretty Ones (1962), Live or Die (1966) et Love Poems (1969). Icône de la poésie américaine, Anne Sexton est un oiseau rare de l'histoire littéraire étasunienne. Autodidacte, elle mène dans un premier temps une vie conventionnelle d'épouse et de mère. Mais ce cadre se fissure rapidement, elle traverse alors une grave dépression nerveuse assortie de pulsions suicidaires qui la conduisent à l'hôpital psychiatrique, où elle fait une rencontre déterminante. Le docteur Martin Orne, se rendant compte du potentiel de sa jeune patiente, l'encourage à écrire. Son premier recueil, To Bedlam and Part Way Back (Retour partiel de l'asile), la place parmi les figures marquantes du confessionnalisme américain incarné par le poète Robert Lowell. Dans un style novateur et transgressif, d'une troublante beauté, Anne Sexton développe des thèmes absents de la poésie de l'époque, tels que les menstruations, l'avortement, le lien matriciel ou un regard féminin sur l'inceste et la psychanalyse. Durant la prolixe période des années 1960, elle publie des ouvrages reconnus par ses pairs comme des chefs-d'oeuvre, dont Live or Die (Tu vis où tu meurs) récompensé par le prix Pulitzer en 1967. Une longue exégèse littéraire féministe reconnaîtra à son tour tout l'apport de cette immense poétesse. Les oeuvres couvrant la décennie de sa venue à l'écriture paraissent pour la première fois en France, présentées par Patricia Godi, dans la remarquable traduction de Sabine Huynh.
Et nous sommes de la magie se parlant à elle-même, bruyante et solitaire. Je suis la reine de tous mes vices oubliés. Suis-je toujours égarée ?
Jadis j'étais belle. Maintenant je suis moi-même, comptant des mocassins rangée après rangée sur l'étagère muette où ils continuent d'espérer.
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Du côté des petites filles est une analyse, fondée sur de très nombreuses observations de la vie de l'enfant selon qu'il est un garçon ou une fille, l'étude des fondements d'une éducation qui se transmet à l'identique, de manière presque inconsciente, automatique. L'auteure montre comment cette dernière est le résultat de toute une série de conditionnements passant par les jeux, les jouets, la littérature enfantine et critique les méthodes pédagogiques, le manque presque total de préparation des enseignants, les rapports toujours faussés de ces derniers avec les enfants. L'ouvrage connaît un immense succès en France (comme auparavant en Italie), il a été tiré à 250 000 exemplaires. « Qu'est-ce qu'un garçon peut tirer de positif de l'arrogante présomption d'appartenir à une caste supérieure, du seul fait qu'il est né garçon ? La mutilation qu'il subit est tout aussi catastrophique que celle de la petite fille persuadée de son infériorité du fait même d'appartenir au sexe féminin. » E.G.B.
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La passion selon G.H. ; l'heure de l'étoile
Clarice Lispector
- Des femmes
- 22 Octobre 2020
- 9782721007285
LA PASSION SELON G.H.
(1964 et 1978 pour la première édition française) Après la fin d'une relation passionnée, G.H., une artiste vivant à Copacabana, licencie sa bonne noire et décide de nettoyer elle-même son appartement en commençant par la chambre de l'ancienne domestique. G.H. tombe alors sur une grosse blatte révélant au monde sa propre horreur, reflet d'une société pleine de préjugés contre les êtres qu'elle désigne comme sales, humbles et subalternes, telle la bonne elle-même. Face à l'insecte, G.H. plonge dans une crise existentielle qui l'amène à remettre en question toutes les conventions sociales, patriarcales et religieuses qui limitent sans cesse le rôle des femmes.
La Passion selon G.H. est réédité dans une nouvelle traduction de Paulina Roitman et Didier Lamaison tandis qu'une adaptation cinématographique du réalisateur brésilien Luiz Fernando Carvalho, avec l'actrice Maria Fernanda Cândido, sort en salle.
L'HEURE DE L'ÉTOILE (1977 et 1985 pour la première édition française) Ici, c'est un homme qui est habité par une jeune fille, venue de la misère du Nord-Est brésilien, à Rio, où elle mourra. Et il est tout occupé d'elle : écrire sa vie, sa mort doit le délivrer, lui qui a échappé au sort sans futur qu'elle subit. Il l'aime, comme on aime ce qu'on a craint de devenir... S'il avoue être le personnage le plus important des sept que comporte son histoire, il ne dit rien de celui dont la présence s'impose progressivement dans ces pages : la mort qui efface le feu scintillant et fugace de "L'Heure de l'étoile", l'heure à laquelle celle qui meurt devient, pour un instant, l'étoile de sa propre vie, désormais réalisée.
"L'Heure de l'étoile", dernier livre de Clarice Lispector paru de son vivant, a également fait l'objet d'une adaptation au cinéma de Suzana Amaral en 1985.
Coffret anniversaire, à l'occasion du centenaire de la naissance de Clarice Lispector, contenant :
- La Passion selon G.H., dans une nouvelle traduction de Paulina Roitman et Didier Lamaison.
- L'Heure de l'étoile, traduit du portugais (Brésil) par Marguerite Wünscher et Sylvie Durastanti suivi d'une postface inédite de Paulo Gurgel Valente traduite du portugais (Brésil) par Didier Lamaison.
- Un livret illustré de photos et de fac-similés inédits de ses manuscrits.
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Backlash ; la guerre froide contre les femmes
Susan Faludi
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 6 Juillet 1993
- 9782721004482
Être femme aujourd'hui en Amérique, quelle chance extraordinaire ! « Et pourtant... » : ces deux petits mots et points de suspension, contiennent en puissance la somme de travail effectuée par Susan Faludi depuis 1986, l'ampleur de son enquête, 500 pages d'analyses exhaustives et d'une honnêteté qui ferait croire que la déontologie journalistique n'est pas un vain mot, quatre années terribles passées à éplucher les statistiques triomphalistes, à décrypter les sous-entendus des discours prononcés, à passer au crible les nouvelles modes vestimentaires, esthétiques, publicitaires ou juridiques, bref à chercher ce qui fonde aujourd'hui la mise au ban du problème majeur du statut de la femme au sein de la société contemporaine. « La vérité, c'est que nous assistons depuis dix ans à une revanche, à une puissante contre-offensive pour annihiler les droits des femmes », pour faire croire que « le chemin qui conduit les femmes vers les sommets ne fait que les précipiter, en réalité, au fond de l'abîme ». S.F.
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Un texte phare sur l'enfermement psychiatrique.
Une réédition en poche pour redécouvrir un texte emblématique des années 1970 sur l'internement psychiatrique des femmes.
Marie-Anne Le Rozick, alias Emma Santos, décrit avec force son parcours douloureux, son désir d'enfant irréalisable et la violence de l'internement en asile psychiatrique. Dans un style incandescent, elle revient sur sa rupture amoureuse, empreinte de domination masculine et de violence ainsi que sur sa naissance à l'écriture.
Ses écrits où convergent langage et matière charnelle, explorent des thématiques taboues pour l'époque, comme l'avortement, et sont rejetés par de nombreux éditeurs. Elle s'accroche pourtant à ses textes - l'écriture est une voie d'émancipation et sa bouée de sauvetage - qui font exploser les poncifs autour de la « folie », quitte à tuer Emma S., nom d'emprunt donné par son ex-mari.
Les éditions des femmes-Antoinette Fouque poursuivent, avec la réédition de J'ai tué Emma S. en poche et celle de La Malcastrée en 2022, leur travail éditorial autour de l'oeuvre d'Emma Santos, écrivaine majeure dont les écrits emblématiques et poignants sont d'une modernité éblouissante !
À cet instant où il n'est pas venu le 2 juillet 1975 au rendez-vous du psychiatre, j'ai tué Emma S., écrivaine avec un nom imposé par l'Homme, son nom à lui, femme littéraire et psychiatrique, femme de papier sur les livres et sur les dossiers médicaux, femme inventée par jeu et j'y croyais. J'ai tué Emma S. pour rechercher une femme nouvelle, une femme pas encore née, prendre mon nom de renaissance... E.S. -
Ferdaous, une voix en enfer
Nawal El Saadawi
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 27 Janvier 2022
- 9782721009425
Dans une prison du Caire, une femme attend d'être pendue. La veille de son exécution, elle reçoit enfin dans sa cellule la psychiatre qui souhaite recueillir sa parole, et comprendre son crime. La détenue parle vite, sachant son heure venue et n'ayant plus rien à perdre. Elle s'appelle Ferdaous, « Paradis » en arabe, et sa vie n'a été qu'un enfer. D'inceste en violences conjugales, programmée pour devenir prostituée, elle fait payer les hommes pour le mal qu'ils lui infligent. Jusqu'au jour où l'un d'eux le payera de sa vie.
« J'ai eu recours à la police, mais je découvris que ses liens avec la police étaient plus puissants que les miens. J'ai eu recours à la loi, mais je découvris que la justice punit les femmes et ferme les yeux quand il s'agit des hommes. » N. E. S.
« Ne rien espérer, ne rien désirer, n'avoir peur de rien ! Tout ce qui peut arriver est déjà arrivé et, pour elle, le pire est déjà arrivé. » N. E. S.
Ce roman iconique de la grande voix du féminisme du Moyen-Orient est inspiré de faits réels : Nawal El Saadawi a recueilli en tant que psychiatre le récit de vie d'une détenue de la prison de Kanater et l'a restitué à l'écrit en une semaine, après sa pendaison. Paru en arabe en 1975, Ferdaous est pour la première fois publié en France en 1981 aux éditions des femmes.
L'autrice se trouve alors elle-même en prison, victime d'une vague d'arrestations arbitraires. La mobilisation internationale du Mouvement de libération des femmes oeuvre à sa délivrance, et suivront chez les mêmes éditrices : La face cachée d'Ève (1982), Douze femmes dans Kanater (1984), Femmes égyptiennes, tradition et modernité (1991).
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Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs
Danielle Michel-Chich
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 23 Février 2023
- 9782721010070
Thérèse Clerc s'est battu pour les droits des femmes pendant plus de trente-cinq ans. Elle a notamment créé la Maison des Femmes de Montreuil et la maison des Babayagas, maison de retraite atypique, autogérée par les femmes qui l'habitent, citoyenne et écologique, inaugurée à Montreuil en février 2013.
Des réflexions portées par les rencontres qu'elle a faites dans le milieu catholique jusqu'aux bouleversements fondamentaux de Mai 68, c'est une personnalité aux multiples facettes, toujours en mouvement, qui se dessine.
Grâce à son amitié avec Thérèse Clerc, Danielle Michel-Chich brosse le portrait intime d'une femme forte, très ingénieuse, et solidaire. Une véritable traversée des révolutions sociales, sexuelles et culturelles du XXe siècle, vécues de manière singulière.
La présente édition en poche est augmentée d'un texte inédit de Danielle Michel-Chich. -
Sexual politics ; la politique du mâle
Kate Millett
- Des femmes
- Des Femmes Poch
- 13 Février 2020
- 9782721007131
Sexual Politics, issu de la thèse soutenue par Kate Millett en 1970 à l'université de Columbia (États-Unis) suscite un véritable engouement dès sa parution, en plein essor du Women's Lib dont l'autrice est partie prenante. L'essai, paru en France sous le titre La politique du mâle (Stock, 1970), a été réédité en 2007 par Antoinette Fouque sous son titre original, en concertation avec l'autrice avec laquelle elle a partagé amitié et bien des combats pour la libération des femmes.
Dans cet essai magistral devenu un classique et désormais disponible en édition de poche, Kate Millett critique la société occidentale en se concentrant sur la dénonciation du pouvoir patriarcal et de la négation du corps féminin à tous les niveaux : idéologique, sociologique, anthropologique, politique, ainsi que littéraire. Ce livre qui fit l'effet d'un pavé dans la mare en révélant les injustices sans nombre subies par les femmes contribua par la suite à favoriser le développement des études et recherches féminines au niveau universitaire.
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Le féminisme irréductible ; discours sur la vie et la loi
Catherine A. Mackinnon
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 13 Février 2020
- 9782721007124
"Le féminisme irréductible - Discours sur la vie et sur la loi", essai majeur de la théoricienne et militante américaine Catherine MacKinnon, se porte aux racines de la misogynie et des violences exercées contre les femmes et éclaire de manière inédite la construction des rapports sociaux de sexe.
Pour l'autrice, la domination masculine est d'abord une domination sexuelle qui s'inscrit ensuite dans le champ social, légitimant et renforçant ainsi la hiérarchie entre les hommes et les femmes. Elle parle en ce sens de la violence sexuelle comme pratique sexuelle, des abus sexuels comme forme de terreur, de l'éventualité du viol comme une caractéristique de la vie courante des femmes, de la pornographie et de la prostitution comme instruments de soumission des femmes, des normes juridiques comme concourant au maintien du statu quo au bénéfice des hommes... Par la force de ces analyses et par son action, Catharine MacKinnon a largement fait évoluer le droit et la société américaine. Elle est ainsi, avec Andrea Dworkin, à l'origine aux États-Unis de la première loi sur le harcèlement sexuel qui qualifie celui-ci de discrimination de sexe, et de la reconnaissance de la pornographie et de la prostitution comme violences contre les femmes. Rassemblant des essais, élaborés à partir de conférences données dans les années 1980, ce recueil, aujourd'hui en poche et publié pour la première fois en France en 2005, reste d'une actualité brûlante et est incontournable pour quiconque « cherche des réponses aux grandes questions que pose la subordination des femmes aux hommes ».
« "La sexualité est au féminisme ce que le travail est au marxisme : rien ne nous appartient davantage, et pourtant il n'est rien dont on ne soit davantage dépossédées." [...] Depuis vingt-cinq ans, aux États-Unis, le droit se trouve ébranlé par cette proposition de la juriste Catharine A. MacKinnon. » Éric Fassin, 2005.
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Brillante philosophe et mathématicienne grecque de la fin du IVe et du début du Ve siècle de notre ère, Hypatie d'Alexandrie est en effet restée célèbre surtout pour sa mort tragique. Hypatie fascine depuis longtemps historiens, philosophes, poètes et romanciers. Mais ceux-ci se sont emparés du personnage, et l'ont souvent instrumentalisé pour défendre des causes aussi diverses que l'anticléricalisme, l'anti-catholicisme ou le féminisme...
« Quiconque demande qui était Hypatie se verra probablement répondre : « C'était une belle philosophe païenne qui s'est fait mettre en pièces par des moines (ou, plus généralement, par des chrétiens) à Alexandrie en 415. » [...] Embellie dans les arts, déformée par les affects et les partis pris idéologiques, la légende d'Hypatie est extrêmement populaire depuis des siècles ; mais jusqu'à ce jour toutes les tentatives pour présenter la vie de cette femme, de manière impartiale, ont échoué. » M. D.
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« Je ne me souviens pas d'avoir pleuré. Je sentais seulement la caresse du mouvement - du mouvement dans le corps d'une autre - absorbée, sombrée dans la chair d'une autre, bercée par le rythme de l'eau, la lente palpitation des sens, le bruissement de la soie. » A.N.
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Une femme, autobiographie romancée d'une écrivaine italienne qui a marqué la première moitié du XXe siècle, continue, de génération en génération, à fasciner par sa modernité et sa liberté de ton. Ce livre, paru parmi les 4 premiers publiés par les éditions des femmes-Antoinette Fouque en 1974, est enfin disponible en édition de poche.
Déchirée entre un amour passion pour un père brillant, libéral et séducteur et une pitié terrifiée pour une mère trompée, humiliée, sombrant progressivement dans la folie, la narratrice lutte pied à pied pour conquérir son indépendance intellectuelle et affective, contre un mari tyrannique, brutal et veule, un milieu provincial superstitieux et étriqué. Ce sera au prix du renoncement à son fils, c'est-à-dire du renoncement à être mère qu'elle deviendra une femme libre et active. Dans un style sobre, d'une réserve classique mais traversée d'effusions lyriques et sensuelles, une lutte toujours convaincante pour l'indépendance des femmes et la justice sociale.
Michele Placido en a tiré un film présenté en mai 2002 au Festival de Cannes, avec Laura Morante.
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On est au début des années 1970. La Malcastrée raconte, en la faisant remonter à l'enfance, la maltraitance exercée par les institutions psychiatriques. Celle-ci est illustrée de manière saisissante par le sort d'enfants trisomiques que la narratrice est chargée d'attacher à leurs sièges toute la journée... Avant qu'elle ne retourne la situation en les détachant tous, libérant leurs mouvements au risque de sa propre vie. Ainsi se succèdent des moments-limites, traversés dans la souffrance et dans une solitude impitoyable.
Au rythme d'une écriture pulsionnelle, l'autrice décrit les traitements chimiques destructeurs, les avortements forcés, l'abandon par l'homme aimé, l'interdit d'écrire. Et finalement l'expulsion, une forme douloureuse de libération, payée très cher par le suicide d'une compagne d'infortune. Emma Santos qualifie son deuxième livre de témoignage, « écrit avec beaucoup de rage et de révolte ».
« La Malcastrée a été écrite moitié dehors, moitié dedans, entre deux opérations, entre les rues de Paris et les hôpitaux, dans le silence, demi-honteuse, toujours triomphante, entre la réalité et le rêve. Les mots sont étroitement liés à mon corps, à ma maladie.
Je n'ai jamais envié une bonne santé. Et pourtant j'écrivais déjà avant la maladie, dans l'enfance. Un geste, ce geste, l'acte, rejeter.
Il n'y avait pas cette tentative littéraire. Cette tentative exhibitionniste. Se reconstruire avec des mots. Se reconstruire en espérant surtout ne jamais y arriver. La Malcastrée, c'est déjà si vieux. 1971. La recherche du comment. Le système des mots, comment on y entre. Écrire comme on meurt ou écrire quand on ne meurt pas. » E.S.
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Féminologie t.3 ; génésique
Antoinette Fouque
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 7 Janvier 2021
- 9782721007308
Voici enfin en édition de poche le troisième recueil d'essais de féminologie d'Antoinette Fouque, paru initialement en 2012, après "Il y a deux sexes. Féminologie I" (Gallimard, coll. « Le Débat », 1995 -2004 ; Folio 2015) et "Gravidanza. Féminologie II" (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2007) qui paraît en même temps au même format de poche.
« La pensée qui m'a poussée à agir, en créant le Mouvement de libération des femmes en octobre 1968 avec Monique Wittig et Josiane Chanel, questionne [...] la compétence de procréation de toute femme comme productrice de richesse, comme moteur de l'évolution de l'Homo erectus à aujourd'hui », écrit Antoinette Fouque en introduction à "Génésique".
Dans cet ouvrage, qui regroupe des textes écrits entre 1974 et 2012, elle poursuit son questionnement sur ce qu'est une femme, à travers une pensée originale de la gestation comme « paradigme de l'éthique » c'est-à-dire de l'accueil de l'autre, de l'hospitalité charnelle.
De la gestation pour autrui comme levant « la forclusion sur le corps d'une femme comme producteur de vivant », à l'élaboration d'une écologie humaine qui n'oublie pas que le premier environnement de l'être humain est le corps d'une femme, et s'attache à souligner la transmission entre mère et fille, Antoinette Fouque pose les bases d'une alternative à l'économie phallique dominante et affirme : « Libérer la libido creandi de chaque femme, c'est donner sens, signification et orientation, à ce qui vient, à l'Avenir. Du creux du corps à la sculpture la plus accomplie, de l'oeuvre d'être à l'oeuvre d'art, la génésique, à la fois nature et culture, transcende la capacité spécifique des femmes en compétence symbolique, en mouvement de civilisation. »
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Féminologie t.2 ; Gravidanza
Antoinette Fouque
- Des femmes
- Des Femmes Poche
- 7 Janvier 2021
- 9782721007315
Voici enfin en édition de poche le deuxième recueil d'essais de féminologie d'Antoinette Fouque, paru initialement en 2007, après "Il y a deux sexes. Féminologie I" (Gallimard, coll. « Le Débat », 1995 - 2004 ; Folio 2015) et avant "Génésique. Féminologie III" (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2012) qui sort en même temps au même format de poche.
La pensée et l'action pionnières d'Antoinette Fouque ont imprégné le monde contemporain d'une conception positive de la différence des sexes et de l'existence des femmes, De tous ses livres, "Gravidanza" qui réunit plus d'une trentaine d'écrits, d'interventions, d'entretiens entre 1968 et 2007, est sans doute celui dans lequel la cofondatrice du Mouvement de libération des femmes développe le plus longuement ses propositions psychanalytiques. Elle y critique la théorie freudienne de « l'envie de pénis » chez les petites filles en affirmant l'existence d'une envie d'utérus chez les hommes qui se traduit notamment par la tentative de maîtriser et de contrôler ce qui leur échappe : la procréation. Elle y déconstruit l'affirmation d'une libido unique, mâle, qui donne lieu au célèbre postulat de Lacan « La femme n'existe pas », rappelle que les femmes, avec une sereine insistance, continuent le mouvement infini de l'humanité. Elle expose comment, au plan politique, une démocratie paritaire permettrait à l'humanité, enfin adulte et féconde, d'accéder à sa maturité.
« Au début, cette voix, je ne l'avais pas bien perçue, tant elle était couverte par le bruit des campagnes et des polémiques. Mais depuis ma première lecture de Il y a deux sexes, je l'ai constamment entendue, plus nette, plus audible que les autres. C'est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d'une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n'ai trouvée que dans Rimbaud... Ce que j'essaie ici de dire va beaucoup plus loin que reconnaître l'importance d'une des tendances du féminisme ; il s'agit de percevoir le passage, faut-il dire la mutation, d'une culture à une autre, dans laquelle ce nouveau féminisme a joué un rôle central. » Alain Touraine (Préface)
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Un monde glacé, figé de silence : tel est « l'artifice », ce semblant, « cette asphyxie de l'âme » à quoi s'affronte Anaïs Nin dans Stella, Un hiver d'artifice, La Voix, trois nouvelles qui composent ce livre. Sur la scène de ce théâtre apparaissent tour à tour Stella actrice, star murée dans son rôle, le père, Dom Juan traversé de gestes creux, et un homme analyste dont seule émerge par instants « la voix » blanche, neutre. À moins que tous trois ne soient que les facettes d'une même personne: toujours absentée, sans corps, masque, rôle tenu par le père, ou plutôt au-nom-du-père. Et si une femme, au hasard des rencontres et des souvenirs dans la vie de tous les jours, parcourt ce dédale peuplé de masques, c'est pour aussitôt, avec la force vivante de ses gestes, de ses mots, de son écriture, démasquer, et trouver sous la mort hivernale l'eau vive, le feu des étés, une chaleur du corps enfin ranimée.