Pendant presque un an, Stéphane Blanquet déploie son imaginaire tentaculaire dans la totalité de l'espace de la Halle Saint-Pierre, temple parisien de l'art brut et de l'art outsider : une carte blanche qui est également pour lui l'occasion d'inviter des artistes avec qui il partage le même goût pour notre "humanité souterraine" . L'enjeu : affirmer la vitalité de ces expressions artistiques individuelles et autonomes qui rompent avec les conventions et les codes dominants et renversent les valeurs établies du "beau" et du "laid" , du "bon" et du "mauvais" goût.
Dessinateur, plasticien, metteur en scène, réalisateur, Stéphane Blanquet est considéré comme l'une des figures majeures de la scène artistique underground. Par un foisonnement d'images, de formes et de sons depuis la fin des années 1980 à travers des oeuvres d'art, des installations, des spectacles vivants et scénographies, par l'édition indépendante, l'art urbain, mais aussi le cinéma d'animation, ou encore la musique...
Stéphane Blanquet choque, provoque, trouble, aime créer le malaise en manipulant nos frustrations et ses propres obsessions. Son univers torturé, angoissé est peuplé d'hommes, de femmes et d'enfants que nous voyons habités par le démon de la perversité. Mais cette tension entre innocence et cruauté, entre jubilation sexuelle et pulsion de mort n'est pas désespérance sans issue. Blanquet fait la peau au refoulé, ressuscite la chair, les corps délivrés de la culpabilité et de la peur de mourir.
L'artiste enrichit son travail en explorant avec passion les technologies et techniques les plus variées, des plus traditionnelles aux plus avant-gardistes : dessin à la plume, lithographie, tapisserie numérique, outils informatiques... Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la Halle Saint-Pierre, Paris, du 5 septembre 2020 au 30 juillet 2021.
Amandine Urruty est de retour avec une ébouriffante collection de dessins, fruit de deux longues années de travail. Fascinante immersion dans un univers baroque et singulier, The Party - à l'instar du film éponyme de Blake Edwards - nous entraîne dans une invraisemblable bacchanale, orchestrée par une surdouée du crayon. Véritable alchimiste de l'histoire de l'art et de la culture populaire, Amandine Urruty convoque les grands maîtres de la peinture flamande, pour livrer, entre autres prouesses graphiques, sa propre version des Sept Péchés Capitaux en mode Muppet Show.
Figure centrale de compositions saturées au fusain et à la mine de plomb, une galerie de personnages trop poupins pour être tout à fait honnêtes, veille sur un Neverland résolument borderline. Rejetons illégitimes d'une famille recomposée avec Jérôme Bosch, Lewis Carrol, Stephen King et Jérôme Zonder en ombres tutélaires, ils sont les acteurs d'un petit théâtre masqué, où tout semble sur le point de basculer à grands coups de martinet. Ambitieuse, érudite et foisonnante, cette oeuvre est aussi celle d'une enfant des années 1980 qui aurait malicieusement déversé son gargantuesque coffre à jouets, pour organiser la fête d'anniversaire ultime, autant redoutée par les parents qu'une invasion de Gremlins affamés.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la galerie Arts Factory, Paris, du 15 mars au 28 avril 2018.
Le nouveau carnet fac-similé de Blanquet : 54 dessins fantastiques, fantasmagoriques autant que fantasmatiques à l'encre rouge mêlée de vert, réalisés dans les trains.
Exemplaires numérotés.
Né en 1973, Stéphane Blanquet vit et travaille en région parisienne. Dessinateur, plasticien, metteur en scène, réalisateur, il a derrière lui un long parcours dans le milieu de l'édition et de l'illustration, où il se fait tout d'abord connaître par ses graphzines Chacal Puant (1990) et La Monstrueuse (primé à Angoulême en 1996). Considéré comme l'un des fers de lance de la nouvelle bande dessinée, son univers tourmenté ne laisse personne indifférent et déborde largement du cadre de ses livres édités chez Cornélius, Alain Beaulet, L'Association, Gallimard, Albin Michel ou sa propre maison d'édition United Dead Artists. En 2001, il publie l'un de ses albums les plus marquants, La nouvelle aux pis, roman graphique tout en ombres chinoises, salué par la critique. Dans la même veine mais encore plus sombre, suivra en 2007, La Vénéneuse aux deux éperons. En 2003, il troque le papier pour la peau avec Sur l'épiderme, un ouvrage singulier de peintures sur corps photographiées. Après avoir collaboré en 2006 avec le metteur en scène Jean Lambert-Wild sur la pièce de théâtre Sade Songs (adaptation musicale du Marquis de Sade, dont il a pensé les décors et les costumes), il occupe à partir de 2007 le poste de « directeur oculaire » du Centre Dramatique National de Normandie / Comédie de Caen. Le « Labyrinthique intestin » produit en 2006 pour les Rencontres du 9e Art d'Aix-en-Provence permet à Stéphane Blanquet de déployer son tentaculaire imaginaire au sein d'un vaste dispositif scénographique. Cette exposition sera suivie en 2007 par « Blanquet s'ouvre la panse », présentée à Paris par Arts Factory. En 2009, Blanquet construit un train fantôme au sein du Musée d'Art Contemporain de Lyon, à l'occasion de l'exposition collective « Quintet ». À la suite de l'importante rétrospective que lui a consacré en 2012 le Wharf - Centre d'Art Contemporain de Basse Normandie, il conçoit « A distorted forest », une installation pour le Musée d'Art Contemporain de Singapour, prélude au one man show « Les rêves engloutis », programmé dans ce même musée en 2013 grâce au soutien de la galerie Fuman Art avec laquelle Stéphane Blanquet développe de nombreux projets à l'international.
Réédition d'un ouvrage de 1972 composé de dessins et de textes réalisés par Roland Topor en collaboration avec son fils, Nicolas, alors âgé de cinq ans.
Publié à l'occasion de l'exposition « Le monde selon Topor », Bibliothèque nationale de France, Paris, du 28 mars au 16 juillet 2017.
Mini-carnet de dessins fantastiques, fantasmagoriques autant que fantasmatiques à l'encre rouge mêlée de bleu.
Exemplaires numérotés.
Publication regroupant les splendides dessins de l'artiste franco-suédoise Rebecka Tollens. Réalisées à la mine de plomb, ces oeuvres inspirées des rêves de l'artiste sont imprégnées d'une atmosphère trouble, entremêlant les thèmes de la mystique nordique, de la sororité et de l'enfance. L'ouvrage met en avant une série consacrée aux Samis, peuple autochtone du Grand Nord.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la galerie Arts Factory, Paris, du du 3 mai au 16 juin 2018.
Journal dessiné par Laurent Lolmède, format king size. 32 pages d'acte brut !
Laurent Lolmède revisite l'actualité politique, culturelle et sportive de ces derniers mois. Macron, Christine Angot, Bigflo et Oli, Affaire Weinstein, Neymar Jr., Trump et Kim Jong-un... Une galerie de portraits au ton satirique, où les traits marqués du crayon et l'humour corrosif des textes viennent appuyer le grotesque du cirque médiatique ambulant.
Une nouvelle série de personnages en grand format dont Caroline Sury ne préserve que l'ornement graphique, taillé à même le noir, un entrelacs de formes mises en miroir desquelles se détachent les figures totémiques d'un rituel d'exorcisme.
Première monographie regroupant 36 dessins à l'encre de chine réalisés entre 2010 et 2016. L'occasion de découvrir un illustrateur dont la touche pointilliste sert un délicat jeu d'ombre et de volume donnant corps aux nus lascifs de figures monstrueuses évoluant dans un décor profus aux motifs floraux et organiques.
Les nouvelles visions kaléidoscopiques de Keiichi Tanaami entrelacent les motifs obsessionnels du grand maître japonais - yeux, aviation militaire, chair érotisée, icônes de la culture populaire - dans un décorum diapré semblant libéré de l'attraction terrestre.
Designer graphique, illustrateur, peintre et plasticien, réalisateur de films expérimentaux, figure mythique du film d'animation japonais et de la scène pop d'après-guerre au Japon, Keiichi Tanaami est célèbre pour ses oeuvres psychédéliques au style singulier, mêlant couleurs flamboyantes, érotisme sous-jacent, poissons d'or géants et références surréalistes.
Né en 1936 à Tokyo comme fils d'un grossiste de textile, Tanaami a neuf ans lorsqu'il fait l'expérience du bombardement de Tokyo peu avant la fin de la deuxième guerre mondiale. Il étudie à l'Université des Arts de Musahino, rend visite à Andy Warhol à New York en 1969, travaille avec Robert Rauschenberg et le critique d'art Michel Tapié pendant leurs voyages au Japon et conçoit des pochettes d'album pour Jefferson Airplane et The Monkees. En 1975, Tanaami devient le premier directeur artistique de l'édition japonaise de Playboy Magazine. Il enseigne à l'Université d'art et de design de Kyoto depuis 1991.
Réalisée durant les décennies 1970-1980, cette série de linogravures de Roland Topor est une variation sur les thématiques du sexe et de la mort. La dureté du trait confèrent aux illustrations une apparente solennité contrebalancée par le titre des oeuvres, tout en humour... noir, évidemment.
Une affiche offset intitulée « Une vieille légende Slave » est jointe à la publication.
Anthologie graphique consacrée au sulfureux éditeur de bandes dessinées érotiques, cible privilégiée de la censure française entre 1970 et 1992. L'ouvrage comprend un historique de la maison, par Bernard Joubert, de nombreuses archives inédites, une large sélection des couvertures les plus scabreuses, ainsi qu'un ensemble de couvertures revisitées par une quarantaine d'artistes graphiques actuels et un carnet de dessin de Bruno Richard.
De 1970 à 1992, Elvifrance a inondé les kiosques français de bandes dessinées obscènes, violentes, répugnantes, scandaleuses... Plus de 4000 pockets furent traduits de l'italien, dont les fameux Luciféra, Jacula, Zara, Sam Bot, Isabella, Jungla, Incube, Electrochoc, Terror, Outre-Tombe, Terrificolor, Prolo, Mortimer, Hitler, Wallestein, Zordon... La censure se déchaîna, procès et interdictions tombèrent par centaines... Mais la vaillante petite maison d'édition résista grâce à de stupéfiants stratagèmes.
Détenteur des archives administratives d'Elvifrance, c'est cette aventure éditoriale hors norme que Bernard Joubert raconte dans ce livre, riche en documents inédits, édité par Stéphane Blanquet (United Dead Artists). Une galerie de couvertures illustre le fait que ces fumetti neri osaient tout - nécrophilie, inceste, crimes sanglants... - et mettaient en avant les plus noirs sentiments et les plus révoltantes pulsions sexuelles. Enfin, une quarantaine d'artistes actuels rendent hommage à cette production diabolique en réinterprétant à leur manière des scènes mémorables.
Avec Yvan Alagbé, Martes Bathori, Gilles Berquet, Marie-Pierre Brunel, Guy Brunet, Julien Brunet, Marc Brunier-Mestas, Olivia Clavel, Zélie Doffémont, Gabriel Evrard, Diego Fermin, Frédéric Fleury, Irène Gérard, Céline Guichard, Joël Hubaut, Patrick Jannin, Joko, Jürg, Jurictus, Philippe Lagautrière, Nicolas Le Bault, Bertrand Leonard, Leyd, Laurent Lolmède, Mïrka Lugosi, Marine Luszpinski, Anne Mathurin, Stu Mead, Benoît Montjoie, Moolinex, Saralisa Pegorier, Tom de Pékin, Kiki Picasso, Jacques Pyon, Bruno Richard, Jessica Rispal, Xavier Robel, Samplerman, Stéphanie Sautenet, Tanxxx, Dominique Théate, Amandine Urruty, Aleksandra Waliszewska.