Carnet de notes illustré de photographies documentant un projet d'installation inspiré des rencontres de l'artiste en Camargue entre juillet 2013 et décembre 2015.
Sept saisons en Camargue s'appuie sur des rencontres avec des personnes qui habitent ce territoire pour aboutir à la production de photographies, de collectes de récits et d'objets, enrichies de documents d'archives et de photographies anciennes.
L'ensemble des éléments est réuni sous forme d'installations à l'occasion de l'exposition au Palais de Archevêché d'Arles jusqu'au 29 mars 2016. Cette publication - une forme de cahier - réunit des observations personnelles, des histoires rapportées par des personnes rencontrées, des pensées ou même des conversations de marché. Il y est question de la gestion des eaux des salins, de la photographie, d'un boucher chevalin, de la Montagne des Cordes, de Ernst Jünger, de Toni Grand, de la tauromachie, et de bien d'autres choses tout aussi attachée au territoire de la Camargue.
« Sept saisons en Camargue ont été nécessaires pour voir, écrire et entendre des personnes, des histoires et des choses indissociables de cet espace. Jugeant l'organisation chronologique des notes et des images trop centrée sur ma présence, j'ai regardé du côté de la cosmologie chinoise traditionnelle pour une classification en cinq éléments : eau, bois, terre, métal et feu. Néanmoins, il m'a semblé indispensable en ce pays de vent de considérer l'air comme un élément à part entière comme l'ont fait les philosophes grecs. Mais que faire du Far West, de la bête du Vaccarès ou d'un tremblement d'ailes de libellule ? Dans la difficulté d'associer toutes les présences à des éléments, j'ai emprunté à la vision indienne la notion de vide, qui est associée à l'éther et à l'espace. À chaque élément sa saison, sa couleur et ses relais. » Suzanne Hetzel Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au Palais de Archevêché d'Arles du 26 février au 29 mars 2016.
Le catalogue de l'exposition inaugurale de la Fondation Vincent van Gogh Arles, une exposition thématique sur Van Gogh, avec les propositions de neuf artistes contemporains (Bertrand Lavier, Thomas Hirschhorn, Guillaume Bruère, Fritz Hauser, Raphael Hefti, Camille Henrot, Gary Hume, Bethan Huws et Elizabeth Peyton) qui permettent de questionner la résonance de son oeuvre dans l'art actuel.
« Van Gogh Live ! » est le titre de l'exposition d'ouverture de la Fondation Vincent Van Gogh Arles, inaugurée le 4 avril 2014. On y présente « Couleurs du nord, couleurs du sud », la première d'une série d'expositions prévues sur Vincent van Gogh, ainsi que des contributions de Bertrand Lavier, Thomas Hirschhorn, Guillaume Bruère, Fritz Hauser, Raphael Hefti, Camille Henrot, Gary Hume, Bethan Huws et Elizabeth Peyton.
La Fondation Vincent van Gogh Arles a pour but de se consacrer à la valorisation de son héritage artistique tout en questionnant la résonance de son oeuvre dans l'art actuel.
Un dialogue avec les tendances de l'art d'aujourd'hui est engagé par Bice Curiger, directrice de l'institution depuis 2013, pour refléter et d'élargir le regard que nous posons sur le passé, mais aussi sur l'avenir. Historienne de l'art et rédactrice en chef de la revue Parkett Bice Curiger a été conservatrice du Kunsthaus de Zurich et commissaire principale de la 54e biennale de Venise en 2011.
Adopter résolument un point de vue contemporain sur un artiste comme Vincent van Gogh, dont l'influence reste majeure dans l'art du XXème siècle, signifie également porter un regard sur l'incomparable histoire de sa réception. Cette seule raison suffirait à le reconnaître comme une figure artistique toujours agissante.
Aujourd'hui, l'enjeu n'est pas tant de défendre le conceptuel et de l'imposer, que de reconnaître que la démarche conceptuelle fait partie de la pratique artistique générale. Il est intéressant de se tourner vers ce qui, dans le même temps, s'esquisse en tant que nouvelles approches de l'expressivité et du rapport au sujet.
Ce catalogue parcourt l'ensemble des propositions d'ouverture de la Fondation Vincent van Gogh Arles à travers une présentation de chaque artiste et de chaque oeuvre choisie. Il tente aussi de communiquer aux lecteurs la dynamique et l'enthousiasme des artistes et des acteurs de ce travail, de partager un peu du vivant que génère aujourd'hui l'héritage de la ville d'Arles.
Un ensemble de photographies inédites de l'artiste d'origine allemande, mêlant scènes d'intérieur et d'extérieur, des images au format carré qui évoquent avec distance et pudeur la vie rurale, le déracinement et le passage à l'âge adulte.
Les images de Brigitte Bauer n'ont d'autre artifice que l'intention. Et un cadre dont elle a seule le secret. Il semble constamment s'en échapper des émotions, des histoires, des non-dits, des révélations et parfois l'aspiration vers un ailleurs indéfini. Après le livre D'Allemagne publié en 2003, ce nouvel ensemble de photographies inédites est proposé sous le titre de Haus Hof Land (Maison Ferme Pays). Cela pourrait sembler plus intime et plus personnel. Il n'en est rien. Au contraire. La distance croît. La pudeur se développe. Et le détachement laisse toute la place au spectateur qui peut y lire, voir découvrir, son propre parcours. Le regard tient lieu de révélation. Des images suspendues sans être immobiles, pleines de souffle et de respirations, émergent ces émotions étranges et parfois âpres que ressentent les déracinés. L'amour et l'inquiétude, le détachement et l'attachement, le regard critique et la tendresse inconditionnelle, le lien avec l'enfance qui se fait différemment, indissociable d'un lieu, d'odeurs, de saveurs, de couleurs que nous avons quittées, qui ne nous appartiennent plus mais qui ont fait ce que nous sommes. Impossible de ne pas constamment se sentir sur un fil, tiraillés entre ce qui est du passé et les choix d'avenir qui nous ont mené ailleurs, entre souvenirs impalpables mais omniprésents, lointains et proches...
Annakarin Quinto.
Diplômée de l'École Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles en 1990 et de l'Université Aix-Marseille en 1995, Brigitte Bauer (née en 1959 en Allemagne, vit et travaille à Arles) enseigne la photographie à l'École Supérieure des beaux-arts de Nîmes depuis 2005. Après le développement d'une culture du paysage dans des premières séries de photographies, ses recherches actuelles sont davantage orientées vers l'être humain et sa présence dans des lieux souvent situés entre privé et public.
Parmi ses expositions récentes, notons « Microscopie du banc », Centre d'Art Contemporain Micro Onde, Vélizy-Villacoublay et Centre d'Art Contemporain La Graineterie, Houilles ; « France(s) territoire liquide », Mapraa, Lyon ; « Le territoire du bord », Port-de-Bouc ; « Fragments d'Intimité », Les Rencontres Castelfranc ; « De l'Un(e) à l'Autre », Centre d'Art la Halle, Pont-en-Royans (2015) ; « France(s) Territoire Liquide », Tri Postal, Lille ; « Aller aux Jardins », Les Rencontres d'Arles et Musée Départemental, Gap ; « Fragments d'Intimité », Les Photaumnales, Beauvais. Son moyen métrage documentaire, Three of Us, a été présenté au festival Voies Off dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture.
Brigitte Bauer a participé aux commandes publiques Euroméditerranée, Marseille en 2002-2003 et Un Nouveau Paysage Familial, Nancy, en 2007, ainsi qu'à des résidences à Alexandrie en 2004 et 2005 et à la mission France(s) territoire liquide depuis 2011.
Elle a publié les ouvrages Aller aux Jardins (Trans Photographic Press, 2012), Fragments d'Intimité (Images en Manoeuvres, 2007), Fugue (Estuaire, 2005), D'Allemagne (Images en Manoeuvres, 2003) et Montagne Sainte-Victoire (Images en Manoeuvres, 1999). Ses photographies font partie de nombreuses collections publiques et privées telles que le Fonds National d'Art Contemporain, la Bibliothèque Nationale de France, la Deutsche Bank, l'Union des Banques Suisses, les artothèques de Nantes, Miramas, Auxerre, Angers et Pessac, le musée Carnavalet, l'Imagerie de Lannion, le Théâtre de la Photographie à Nice et le Centre de Photographie de Salamanca.
Retour en photographies sur un demi-siècle de carrière de ce couple de danseurs et chorégraphes, pionniers de la danse moderne en France.
Même en images, on est loin d'un récit de vie.
Des dates, oui, mais en ordre dispersé.
Un parcours, oui, mais en éclats, l'étincelle des oeuvres provoquant l'entrechoc des ans.
Dislocation, qui crée le lieu d'émergence d'une sorte de danse des images. Rien d'autre que ceux qui dansent, et leur profond silence, pris sur le vif, comme en flagrant délit ou à l'arrêt, comme pris en considération.
Les mots, sans venir sus aux images, viennent après, en sus ; ils n'expliquent rien, font une sorte de constat, n'ayant peut-être rien à imposer, et c'est bien ainsi.
Images et mots qui semblent tout simplement dire :
« vous dansiez, j'en suis fort aise, eh bien, dansons maintenant. » Françoise & Dominique Dupuy.
La danse de Françoise et Dominique Dupuy incarne « l'humaine présence au monde » (Françoise Dupuy). Cet Album est construit sur la recherche d'une telle quintessence au monde de ce couple de danseurs dont le travail traverse un demi-siècle depuis les années 1950. L'ouvrage partage une écriture de la danse par l'image photographique. N+N Corsino, concepteurs de l'ouvrage, retiennent avec minutie certains portraits en action de Françoise et Dominique Dupuy, certains moments volés de répétition ou de pause.
De l'automne 2011 à l'automne 2012, l'association des Conservateurs des Musées du Nord-Pas-de-Calais présente Dessiner-Tracer, un ensemble de manifestations exceptionnelles sur le thème du dessin. Cursif, revue en deux numéros, est pensée comme un espace de réflexion élargi de cette manifestation. Les deux numéros sont des plateformes de réflexions cherchant à rendre compte de l'aspect patrimonial du projet tout en s'ouvrant à l'analyse, à la critique et à la création contemporaine. Conçu d'après les collections de dessins de l'Euro-région Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Belgique, Dessiner - Tracer favorise une synergie entre les collections en valorisant leur complémentarité et leur diversité. Transdisciplinaire, Dessiner - Tracer propose une définition ouverte du dessin en mettant en lumière des collections d'art classique, d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut mais aussi des oeuvres issues des milieux industriels, techniques et scientifiques. Cursif réunit des analyses d'oeuvres ou d'ensembles emblématiques des collections, des contributions d'artistes et de philosophes, des réflexions ou analyses critiques proposées par des chercheurs spécialisés dans le dessin, des interviews de collectionneurs et d'amateurs, des paroles données à de jeunes artistes, des pages confiées à des créateurs.
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Si, après dix ans d'activité, états seconds est le premier livre monographique de Céleste Boursier-Mougenot (né en 1961 à Nice, vit et travaille à Sète), c'est que la conception du livre a pu être menée pendant l'exposition qui porte le même titre, au Frac Champagne-Ardenne à Reims, l'été 2006. Présentés exclusivement dans les lieux d'art contemporain, les travaux de Céleste Boursier-Mougenot, sont à considérer avant tout comme ceux d'un musicien. Après avoir compositeur de 1985 à 1994, il entreprend de donner une forme autonome à sa musique en réalisant des installations. À partir de matériaux, de situations ou d'objets les plus divers, dont il parvient à extraire un potentiel musical, il élabore des dispositifs qui étendent la notion de partition aux configurations hétérodoxes des matériaux et des médias qu'il emploie, pour générer, le plus souvent en direct, des formes sonores qu'il qualifie de vivantes. Déployé, en relation avec les données architecturales ou environnementales des lieux d'exposition, chaque dispositif constitue le cadre propice à une expérience d'écoute en livrant, au regard et à la compréhension du visiteur, le processus qui engendre la musique. Céleste Boursier-Mougenot considère, en premier lieu, le livre comme de l'espace, un support pour l'expérience du lecteur, dans lequel il est question de faire entrer du temporel, le temps de la lecture. Ce livre est comparable à un dispositif qui induit une situation spécifique, une relation particulière au travail de l'artiste et toutes les formes d'approches que cette relation suppose du point de vue du lecteur. Il est un matériau autant qu'un média. À l'instar de l'ensemble des matériaux ou moyens employés par Céleste Boursier-Mougenot dans ses réalisations, des mots, de la parole, ou du texte trouvent leur place en tant que composant dans le processus du livre. Les texte, non seulement nourrissent le lecteur, mais aussi, alimentent la démarche et la réflexion de l'artiste. Avec l'oeuvre intitulée index, présentée pour la première fois au Frac Champagne-Ardenne à l'été 2006, le livre pouvait s'inscrire plus loin encore dans le processus de création. Céleste Boursier-Mougenot a conçu un programme informatique qui analyse l'activité scripturale et en extrait des éléments textuels pour produire une partition musicale. Cette partition est transmise à un piano de type disklavier qui les joue en direct.
Première monographie de l'artiste argentin Eduardo Basualdo, dont les grands enjeux de la recherche portent sur la recréation des formes naturelles, l'ambiguïté de la représentation de la nature et l'impact physique de l'oeuvre sur l'espace d'exposition.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au musée départemental d'art contemporain de Rochechouart, de mars à juin 2013.
À une époque charnière, les paysages géologiques et gravitationnels d'Eduardo Tomàs Basualdo (né en 1977 à Buenos Aires, où il vit et travaille) rappellent les transformations actuelles de notre environnement. Ses oeuvres tendent vers un sublime contemporain qui flirte avec l'apocalypse. L'artiste argentin s'appuie sur le cycle universel et naturel de la Terre qu'il détourne pour lui rendre une force propre et autonome, sur laquelle l'humain ne semble pas avoir de prise. Il nous confronte à l'étonnante masse noire d'un rocher, nous abandonne au piège d'un paysage aquatique mystérieux, nous met face à des objets - verre d'eau, couteau, bougie, etc. - ou des éléments faussement naturels qui se meuvent d'eux-mêmes. La qualité narrative d'une sculpture qui englobe le lieu de sa présentation, sa configuration dramaturgique, un temps de l'oeuvre incertain et suspendu, sont autant de motifs récurrents du travail de l'artiste qui soulignent combien l'oeuvre est devenue, depuis les années 1960, moins un espace de représentation qu'un espace d'expérience.
Après s'être fait connaître ces dernières années en Amérique latine (Argentine, Brésil, Colombie, Mexique, Uruguay), le travail d'Eduardo Basualdo a été présenté récemment en Allemagne, en Espagne, aux États-Unis et en France.
Le portrait a toujours été un des attributs de représentation du pouvoir. Le photographe Max Armengaud, qui portraiture depuis une trentaine d'années les institutions européennes célèbres, de l'Opéra de Paris au Vatican, inscrit sa démarche dans le prolongement de cette histoire et en rupture avec elle, transformant son traitement iconique de la figure et élargissant ses codes à la dimension collective.
« Que vit le photographe Armengaud au sein du monument ? S'il avait su, il y a trente ans, que sa chambre photographique allait hanter les antichambres après l'ouverture des portes monumentales des institutions, bastions cédant tour à tour à sa demande excessive, aurait-il fait le premier pas ? Les forteresses l'une après l'autre sont tombées, l'Opéra de Paris, La Villa Médicis, la Cité du Vatican, le Château de Prague, la Casa de Velázquez, les Arènes de Madrid, le Palais de l'Élysée, l'Assemblée nationale, le Mont Saint-Michel et tant d'autres, le Rugby Club Toulonnais glorieux, en contrepoint, sans compter les méandres insolites dans les confins de l'inventaire et de l'archive, dans les plus lourdes et parfois disgracieuses incarnations de la démocratie. » Michel Enrici « Les projets de Max Armengaud sont titanesques comme sont monumentaux les lieux qu'il choisit. Nombreux seront les individus qui habitent ces lieux et poseront devant l'objectif du photographe : entre le sujet, l'espace et l'artiste, une véritable rencontre a lieu, toujours précédée d'une longue approche. Pour que la petite chambre noire du photographe entre dans la grande chambre convoitée, le lieu même du travail des hommes et des femmes, l'attente et la négociation dans l'antichambre peuvent être très longues, mais la patience de Max Armengaud l'est encore plus. Respectueux de chacun, convenant avec ses modèles du lieu de la prise de vue, il produit des séries où les individus donnent une image du groupe tandis que les espaces donnent une image du monument. Mais chaque image laisse affleurer la personnalité profonde, la singularité de chacun. Entre intimité et corps social, art et archives documentaires, artiste et société, par équilibre, une réconciliation advient. Armengaud pose ainsi délibérément au fil de son oeuvre un acte politique, celui de l'heureuse rencontre de l'art et de la vie. » Philippe Berling Depuis 1986, Max Armengaud (né en 1957 à Castres) poursuit un travail de dévoilement d'institutions célèbres sur le territoire européen.
L'artiste française convoque le mythe de Déméter dans un film épique et sans artifice tourné à La Ciotat, suivi d'un court documentaire autour d'une série de dessins réalisée en Algérie. Le livre qui accompagne le DVD comprend trois textes d'un écrivain-philosophe, d'une galeriste et d'un cinéaste, ainsi que des captures du film et des dessins préparatoires.
« Parce qu'elle est inconsolable, Déméter erre à la recherche de sa fille Perséphone. Éternellement les dieux olympiens festoient et se baignent, Perséphone ne cesse d'être enlevée et les jeunes filles de s'enfuir. Zeus construit les correspondances du temps. À chaque carrefour, des directions se dessinent, des humains se rencontrent, une pensée erratique se construit pour une consolation. » Ce livre / DVD est le deuxième ouvrage de l'artiste Raphaëlle Paupert-Borne édité par Analogues. Rome, Paris, Constantine, publié en 2011, était consacré aux peintures réalisées par l'artiste lors de ses séjours dans ces trois villes. Raphaëlle Paupert-Borne peint, dessine, filme. Elle réalise ici un film heureux tourné à La Ciotat, une comédie antique intitulée L'Abeille de Déméter, suivi d'Alger-Constantine, trace et commentaire d'un carnet de dessin réalisé en Algérie pour l'exposition « Made in Algeria » du Mucem à Marseille, en 2015. Le livre de 96 pages accompagne précieusement le DVD à travers les dessins réalisés en amont et à côté du film L'Abeille de Déméter, et les textes de Vincent Delecroix, Barbara Satre et Jean-François Neplaz. Entretemps, est également paru en 2012 Marguerite et le dragon, un film essentiel et d'une grande force réalisé par Jean Laube et Raphaëlle Paupert-Borne. « Une mère perd sa fille. Ce que Marguerite et le dragon disait, L'Abeille de Déméter le dit encore. Ou plutôt : ne le dit pas, mais cherche à le dire, à le faire dire, à le montrer, à le peindre » écrit aujourd'hui Vincent Delecroix en ouverture de ce nouveau livre. L'Abeille de Déméter « est cet espace d'espace et de temps dans lequel on joue à la vie et à la mort, déguisé en dieux et sans que cela trompe qui que ce soit. » [Vincent Delecroix]. Les peintures, les dessins et les films de Raphaëlle Paupert-Borne ont en commun le cadrage, la scène, l'action tout autant que l'inactivité, le temps perdu ou suspendu, la recherche et l'errance. Peintures, dessins et films sont tout aussi difficiles à circonscrire ou même à raconter, parce qu'il est bien impossible de s'installer dans l'instant. Seuls des auteurs tels que Vincent Delecroix, écrivain et philosophe, Barbara Satre, galeriste, et Jean-François Neplaz, cinéaste et fondateur du Polygone étoilé, pouvaient parvenir aussi généreusement à nous dire autant de cette oeuvre.
Ce livre réunit une somme de dessins réalisés par l'artiste allemand depuis le milieu des années 1990 jusqu'à aujourd'hui. Des oeuvres centrées sur la composition d'agencements d'objets et de supports disparates, dessinant de diverses manières les multiples facettes d'une réalité trompeuse. Un corpus graphique accompagné de trois textes, dont un d'Olivier Kaeppelin.
L'oeuvre graphique de Wolfgang Gäfgen traverse plus de cinquantes années de travail. Dès ses débuts, Wolfgang Gäfgen réunit des capacités d'observation très précises et une virtuosité du dessin exemplaire. Son sens de la surface transforme les objets quotidiens en sujets incroyablement précieux. Détachés de leur fonction originelle, ces objets développent leur propre vie sur un mode ironique et insensé. Cet ouvrage reproduit une somme de dessins qui constituent, avec l'oeuvre graphique et les photographies de l'artiste allemand, une part fondamentale de son oeuvre.
Graveur, dessinateur et photographe, Wolfgang Gäfgen (né en 1936 à Hambourg, vit et travaille à Esslingen et à Stuttgart) s'installe à Paris en 1961, après des études à Hambourg et à Stuttgart. De 1961 à 1964, il travaille dans l'atelier du peintre et graveur Johnny Friedlaender. En 1977, il participe à la documenta 6 avec un ensemble de dessins. De 1983 à 2002, il enseigne à l'Académie d'art et de design de Stuttgart.
Gaston Kelman est écrivain franco-camerounais, né à Doula en 1953.
Directeur de l'Observatoire urbain de la ville d'Evry pendant dix ans, il est l'auteur en 2003 du best-seller " je suis noir et je n'aime pas le manioc " (Editions Max Milo) et publie en Zoos, " Au-delà du Noir et du Blanc ".
L'exposition que lui consacre le musée d'Art moderne de Saint-Étienne métropole et sa nomination au Prix Marcel Duchamp mettent à l'honneur le travail de Damien Cabanes cet automne. La peinture entoure les pratiques de cet artiste (né à Paris en 1959) qui expérimente tout aussi facilement la sculpture que le dessin. Depuis la fin des années 80, chaque période associée à un lieu de travail le voit explorer un nouveau médium ou un nouveau geste jusqu'à épuisement de ses fondements et jusqu'à saturation de l'atelier : les peintures minimales, les taches colorées puis, après les damiers, les autoportraits, et à partir de 1994, l'abandon du travail bidimensionnel pour « un espace pictural multidimensionnel ». Les sculptures prennent la forme de cubes, de puits, de cônes, de boules, de tortillons en plâtre ou en polystyrène souvent peints et de personnages en terre cuite souvent émaillée. En 2006, Damien Cabanes retrouve aussi la peinture.
En collaboration avec le musée d'Art moderne de Saint-Étienne métropole et la galerie Éric Dupont, Paris.
« Provisoire et définitif », « monde déréglé », « déséquilibre et résistance », « incongru et évident », « sens tremblé » : autant de précautions que prennent les regardeurs des oeuvres d'Alexandra Sà et qui laissent entrevoir que quelque chose de spécifique et d'assez indéterminé se construit ici. Depuis les chutes au début des années 2000, le travail d'Alexandra Sà s'est immiscé dans des positions tout aussi inconfortables, qui dialoguent avec la fragilité et la force. À partir de l'exposition Des Activations au Forum de Blanc-Mesnil et des interventions de cinq auteurs, cet ouvrage parcourt une dizaine d'années de productions sous forme d'installations et de sculptures principalement.
La singularité de la démarche artistique de Nicolas Boulard tient dans cet alliage, a priori insensé, de l'art avec le vin. Son lexique visuel s'articule essentiellement autour du vin et de ses modes de production - un contexte que l'artiste connaît précisément par sa propre histoire familiale. À la fois immatérielles et tangibles, précises et infinies, hypersensibles et anti-monumentales, ses oeuvres témoignent d'une lucidité certaine sur les systèmes de la viniculture, tout comme elles en proposent une relecture et une représentation en rupture avec la tradition.
Les quatre auteurs de ce livre s'emploient à déployer des approches successivement esthétique, géographique, poétique, photographique, d'un même objet. Cet objet, ils l'appellent rivière. Il a pour eux les aspects d'un lieu situé au Pont des deux Eaux : lieu dit ainsi parce que tout près, en aval, s'y réunissent les eaux de l'Eysse et de l'Escouday - pour le reste la toponymie indique que tout cela se situe en France. De ce lieu, on peut donc dire qu'il est l'oeuvre des eaux réunies de l'Eysse et de l'Escouday. C'est une sorte d'ouvrage d'art, à la fois bas-relief et architecture. De ce lieu, de cette gorge encaissée qui n'est accessible qu'à la saison des basses eaux, il a d'abord été fait une image : un panorama photographique, constitué de sept images appareillées entre elles.
Comment l'esthétique, la géographie, la poésie et la photographie peuvent-elles respectivement rendre compte d'un objet qui, comme la rivière, est tout à la fois une réalité physique (géographique et géologique), et bien plus que ce que les yeux voient ? Mal sans doute, de façon lacunaire, sauf à se compléter les unes les autres. Et, s'essayant chacune à dire cette poétique en mouvement qu'est la rivière, font-elles autre chose qu'expérimenter leurs propres limites ?
Davantage que l'ouvrage descriptif vers lequel cependant elles s'efforcent de tendre, on comprendra que ces approches cherchent avant tout à se rapprocher de la rivière. À la comprendre mieux. À mieux comprendre aussi les raisons qu'elles ont de chercher à se reconnaître en elle ? Elles voudraient dire leur admiration et leur reconnaissance à l'égard de la rivière, dire en quoi elles lui sont reconnaissables. Jean-Louis Elzéard