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Les Presses Du Reel
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Première traduction arabe de l'ouvrage culte de Virginie Despentes King Kong Théorie.
« J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. » -
Fiction épistolaire et pamphlétaire, Trois Guinées (publié en 1938) est l'un des moments du dernier geste d'écriture de Virginia Woolf. Face à l'ampleur de la crise que traverse l'Europe et qui mènera à la seconde guerre mondiale, l'écrivain refuse le statut de spectateur impassible. Dans ce livre, une femme répond à la lettre d'un homme lui demandant de l'aide pour empêcher la guerre et préserver la liberté intellectuelle. Quelles sont alors les armes à disposition d'une femme pour fournir cette aide ? Cherchant la réponse, Virginia Woolf dresse une critique redoutable de la société patriarcale, elle lui oppose la puissance d'une société des outsiders, composée d'individus dont l'histoire s'est construite en marge, dans l'ombre des valeurs dominantes (la compétition, l'appropriation et l'exclusion). L'avènement de la société des outsiders est un appel à la dissidence.
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Flore des friches urbaines
Audrey Muratet, Myr Muratet, Marie Pellaton
- Les presses du reel
- 18 Novembre 2022
- 9782378963644
Un catalogue raisonné des herbes folles : nouvelle édition augmentée de la flore de référence, fruit de 20 années d'études et de relevés floristiques sur une multitude de friches urbaines, permettant, à travers 600 photographies et 800 dessins originaux, de reconnaître et de nommer quelque 300 plantes silencieuses que nous croisons tous les jours. Un herbier méthodique des terrains vagues qui constitue un véritable guide de la biodiversité, beau et ludique, accessible et rigoureux.
Cette flore expose la biodiversité des friches urbaines. Elle documente les paysages et les végétations ; elle invite à reconnaître et nommer les 299 plantes les plus communes qu'elles abritent ; elle peut agir comme un jeu ; elle mène vers un nouvel univers de sens et de savoirs.
Les friches sont un monde, un refuge. Elles donnent asile à une prodigieuse diversité d'espèces végétales et animales en milieu urbain. Les zones postindustrielles désaffectées, les vergers à l'abandon, les terrains délaissés le long des voies ferrées ou des cours d'eau sont des espaces d'expériences sensorielles d'une intensité ignorée.
Sautant les barrières qui les en séparent, le flâneur, le lecteur plongent alors dans une nature généreuse, exubérante, fébrile. La ville n'y est plus que rumeur, un bruit de fond.
« Ce livre s'adresse à tous ceux qui, assis dans le train, font flotter le regard sur les plantes accrochées aux vieux ballasts. A ceux aussi qui, calés sur la banquette arrière de la voiture, remarquent du coin de l'oeil la verdure des terrains vagues. [...] Due à la botaniste Audrey Muratet, au photographe Myr Muratet et à la dessinatrice Marie Pellaton, cette compilation explique les mécanismes de survie, et même de prospérité des plantes, dans ces milieux qu'on croit inhospitaliers. L'ouvrage est la première flore qui leur est consacrée, et la seule du genre. [...] Un ouvrage méthodique, systématique, scientifique et pourtant poétique. » Sibylle Vincendon, Libération Nouvelle édition augmentée de l'ouvrage publié aux éditions Xavier Barral en 2017. -
Deux films pour mieux comprendre le parcours et la pensée atypiques de Gilles Clément, jardinier, architecte paysagiste et écrivain, théoricien du jardin comme espace d'utopies politiques.
Marqué par l'écologie, Gilles Clément a remis en question l'art des jardins à la fin du XXe siècle, grâce aux concepts du jardin en mouvement, du jardin planétaire ou du Tiers-paysage. Le jardin en mouvement nous emmène dans son jardin secret, la « Vallée », perdue au milieu des bois, dans la Creuse, où nous découvrons les principales réalisations qui ont jalonné sa création, comme le Domaine du Rayol dans le Var, le parc Henri Matisse à Lille ou le jardin du Tiers-Paysage sur l'ancienne base des sous-marins allemande de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Nazaire. Le jardin ne se résume pas à un carré de pommes de terre, il est un lieu où s'exercent les utopies politiques, où se pratique la pensée scientifique et où les rêves nous portent vers d'autres mondes.
Dans le second film, Petit lexique à l'usage du monde, Gilles Clément et Gilles A. Tiberghien, philosophe, s'interrogent mutuellement sur « le monde tel qu'il pourrait être » à travers un échange prenant la forme d'un abécédaire, de « faire avec » à « zizanie » en passant par « désobéissance » et « voyage ».
Ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier, Gilles Clément (né en 1943 à Argenton-sur-Creuse) enseigne à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage à Versailles. En dehors de son activité de créateur de parcs, jardins, espaces publics et privés, il poursuit des travaux théoriques et pratiques autour des concepts de jardin en mouvement, jardin planétaire et Tiers-paysage.
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Design pour un monde réel
Victor Papanek
- Les presses du reel
- Design/theories
- 27 Août 2021
- 9782378960933
Paru en 1971, publié dans plus de vingt langues, mais indisponible en français depuis 1974, Design for the Real World est, bien plus qu'un classique de l'histoire du design, le livre-manifeste de tout design politique et écologique. Il vise l'inclusion sociale plutôt que le profit monétaire, lutte contre l'asservissement des besoins au marché, prône le respect de l'environnement plutôt que l'exploitation illimitée de la nature et de ses ressources. Cette réédition critique de la traduction française, accompagnée d'essais d'Alison J. Clarke et Emanuele Quinz, offre un aperçu du programme de Victor Papanek : confier au design une mission révolutionnaire, qui, aujourd'hui plus que jamais, révèle son étonnante pertinence.
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Catalogue « bio-monographique » éclairant la démarche de l'artiste, sculptrice et céramiste Valentine Schlegel, dont la pratique, intimement liée à son quotidien, répond à une logique certaine : celle de créer ses propres conditions de vie. Réalisé par l'artiste Hélène Bertin suite à une recherche sur Valentine Schlegel, édité par Hélène Bertin et Charles Mazé & Coline Sunier.
Née en 1925, Valentine Schlegel a développé une pratique plastique quotidienne entre Paris et Sète. À l'image d'un couteau suisse, elle maîtrise plusieurs techniques pour réaliser des objets usuels aux corps sculpturaux: couverts en bois, vases en céramique, sacs en cuir, cheminées en plâtre. Conçu sans hiérarchie, souvent en collaboration avec ses amis, ce corpus est fait d'objets de différentes dimensions et aux usages tantôt fantaisistes, tantôt quotidiens. Valentine Schlegel a également réalisé nombre d'éléments architecturaux en plâtre destinés aux intérieurs. Ces sculptures à vivre sont aussi, par leur caractère indéplaçable, la raison pour laquelle son travail est resté méconnu.
Valentine Schlegel: je dors, je travaille par Hélène Bertin est un catalogue « bio-monographique » réunissant une nouvelle iconographie et des documents d'archives. Des notices biographiques séquencent le livre et éclairent la démarche et la vie de Valentine Schlegel.
Grâce à une iconographie riche et précisément sélectionnée, cette monographie de référence permet notamment de documenter l'ensemble des cheminées que Valentine Schlegel a réalisées chez des particuliers - une centaine de 1959 à 2002. Les autres pans de son travail sont également abordés afin de saisir l'ensemble de sa pratique, intimement liée à son mode de vie, où les questions d'autonomie de production et d'amitié sont centrales.
«je dors» et «je travaille» sont deux énoncés peints sur une pancarte réversible accrochée à la porte de l'atelier sétois de Valentine Schlegel. Ils correspondent à deux temps différents de ses journées, invitant à l'isolement ou à la compagnie. Ces deux «activités» ne sont pas à prendre comme des opposés mais comme indissociables l'une de l'autre: elles servent de structure à l'édition en rendant perceptible les choix de modes de vie personnels et professionnels de Valentine Schlegel.
De par le déroulé chronologique, chaque page du livre peut être perçue comme un moment d'une journée, où la fabrication d'un ustensile de cuisine, la pratique de la sieste dans une couchette spécialement conçue à cet effet, la création d'une cheminée en plâtre pour la maison d'un collectionneur ou d'un sifflet en forme de sirène pour un cadeau à une amie sont les témoins d'une pratique totale et quotidienne, sans ordre hiérarchique mais répondant à une logique certaine: celle de créer ses propres conditions de vie.
Publié à l'occasion de l'exposition « Cette femme pourrait dormir dans l'eau - Valentine Schlegel par Hélène Bertin » au CAC Brétigny, du 30 septembre au 09 décembre 2017.
Hélène Bertin (née en 1989 à Pertuis, vit et travaille à Paris) traverse doucement la France en suivant les cours d'art appliqués au lycée en Avignon, de l'École des beaux-arts de Lyon puis de l'École des beaux-arts de Paris-Cergy. À la fin de ses études, elle s'installe à Paris et à Cucuron, son village natal. Elle développe une pratique qui met en mouvement le travail d'artiste, de curateur et d'historienne. Ses objets de sculptrice ont des qualités usuelles qui se dérobent à l'espace du white cube. Ils se vivent dans l'intimité de la sphère privée, comme l'espace de l'atelier, de la maison, et en extérieur. Hélène Bertin travaille aussi en collectif avec Plafond, avec qui elle partage des moments de réflexion et des expositions. Avec l'aménagement de son atelier à Cucuron, le « workshop culinaire » est l'un de ses terrains d'expérimentation collective où des artistes se regroupent autour de mets qu'ils confectionnent, mangent et digèrent ensemble. Investie dans son village, c'est dans un vignoble de vin naturel qu'elle a récemment organisé sa première exposition collective. Depuis plusieurs années, elle réalise des recherches autour de Valentine Schlegel qui, comme une guide, lui a ouvert sa pratique originale et libre de l'art.
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Ce que le sida m'a fait ; art et activisme à la fin du XXe siècle
Elisabeth Lebovici
- Jrp / ringier
- 1 Mai 2017
- 9783037644997
L'historienne et critique d'art revisite, avec sa mémoire de témoin, les liens entre art et activisme durant les « années sida » en France et aux États-Unis. Composé de textes monographiques, d'entretiens et d'essais thématiques, cet ouvrage rédigé à la première personne rend compte d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Restituer la parole des ami·e·s de lutte, articuler les « je » et « nous » d'alors et d'aujourd'hui, faire retour sur des faits et affects peu connus du public français, analyser l'« épidémie de la représentation » consécutif à l'apparition du sida : telle est l'entreprise de cet ouvrage, conçu par Elisabeth Lebovici comme un véritable « discours de la méthode » où, toujours, le personnel est politique, le public et le privé s'intriquent. Engagée aux côtés des activistes français et américains de la lutte contre le sida, observatrice privilégiée, en tant qu'historienne de l'art et journaliste, des débats et enjeux des années 1980 et 1990, l'auteure analyse ce moment charnière des liens entre art et activisme, qu'elle revisite avec sa mémoire de témoin, en survivante affectée.
Monographies, entretiens et essais thématiques composent ce volume, rédigé de manière assumée - la seule possible - à la première personne. Il propose ainsi, dans un va-et-vient constant entre les États-Unis et la France, une cosmologie élective : ACT UP, les « arbres téléphoniques », Richard Baquié, Gregg Bordowitz, Alain Buffard, Douglas Crimp, les « enterrements politiques », General Idea, Nan Goldin, Félix González-Torres, Gran Fury, L'Hiver de l'amour, Roni Horn, Eve Kosofsky Sedgwick, Zoe Leonard, Mark Morrisroe, William Ollander, le « Patchwork de noms », The Real Estate Show, Lionel Soukaz, Philippe Thomas, Georges Tony Stoll, Paul Vecchiali, David Wojnarowicz, Dana Wyse, les zaps, etc.
Illustré par de nombreuses archives et ephemera qui soulignent l'importance du graphisme dans la lutte contre le sida, Ce que le sida m'a fait est un ouvrage nécessaire pour comprendre les « années sida », cette période d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Cette publication s'inscrit dans la collection Lectures Maison Rouge, dont l'ambition est de proposer des textes d'artistes qui interrogent à la fois la muséographie, l'écriture de l'exposition et le travail de certains artistes eux-mêmes, sous la direction de Patricia Falguières.
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Cruiser l'utopie : l'après et ailleurs de l'advenir queer
José Esteban Muñoz
- Brook
- 27 Août 2021
- 9782956870029
Cruiser l'utopie décrit un mouvement, une avancée en forme de dérive entre théorie, approche philosophique, critique d'art et récit personnel. Les oeuvres citées, racontées, se mêlent au récit familial ou individuel et aux considérations plus universitaires. Cette pratique de la théorie et de l'esthétique queer s'inscrit dans une interprétation nouvelle de l'espoir tel que perçu par le philosophe Ernst Bloch, articulée à la pensée radicale noire et à la recherche poétique d'auteureices comme Fred Moten et Eileen Myles.Munoz se penche sur la période des révoltes de Stonewall (1969) et analyse par exemple les oeuvres de Frank O'Hara, Andy Warhol, Kevin Aviance, Samuel R. Delany, Fred Herko, LeRoi Jones/Amiri Baraka, Ray Johnson et Jill Johnston. À la théorie queer comme étude correspond une manière de chercher et d'écrire nouvelle, une forme d'hybridité entre la philosophie et les études culturelles. La critique est, comme par anticipation, contenue dans la pratique artistique et le quotidien contre-normatifs dont les récits, à la fois subjectifs et historiques, laissent deviner un advenir queer, lieu de transformations et de libération. Le texte, traduit par Alice Wambergue, est accompagné ici d'une préface d'Élisabeth Lebovici et d'un poème de Fred Moten.
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Théories du design, une introduction
Claudia Mareis
- Les presses du reel
- 1 Septembre 2023
- 9782378961527
Le design est omniprésent. Il englobe aujourd'hui bien plus que le simple embellissement esthétique de produits de l'industrie de consommation. Les théories du design thématisent plutôt le caractère fondamentalement « fabriqué » de notre réalité et ouvrent ainsi un champ de recherche interdisciplinaire qui va au-delà des définitions traditionnelles du design en tant que pratique artisanale ou industrielle. Cet ouvrage de Claudia Mareis introduit - en partant du design lui-même - les principales théories du design du XXème siècle. Il esquisse des approches et des modèles qui postulent une notion élargie du design et établissent des interfaces interdisciplinaires avec les sciences humaines et techniques, mais aussi avec les questions de société.
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Les soixante-treize sonnets inédits en français de Walter Benjamin, écrits en mémoire de son ami Fritz Heinle - poète suicidé à 19 ans par désespoir ou protestation face à l'avancée de la Première Guerre mondiale -, dévoilent une dimension méconnue de son oeuvre et de sa pensée par le prisme de la poésie (édition bilingue).
De Walter Benjamin, le lecteur français est surtout familier des essais, des proses à caractère biographique et de la correspondance, mais pas des poèmes. La disqualification contemporaine de l'écriture poétique est un des facteurs de cette longue ignorance. Voici qu'un traducteur, Michel Métayer, s'est attelé à la tâche d'introduire dans notre langue les soixante-treize sonnets écrits par W. Benjamin à la suite du suicide à vingt ans de son ami Fritz Heinle en 1914. Ils constituent une intense et soudaine « crise de vers » au sein de l'oeuvre benjaminienne.
W. Benjamin fut aussi un traducteur (Baudelaire, Proust, etc.) et un théoricien de la traduction. Antonia Birnbaum commente ici son essai sur La Tâche du traducteur.
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À l'invitation de Marie-Laure Bernadac, neuf artistes, de part et d'autre de l'Atlantique, portent leur regard sur l'oeuvre immense de Louise Bourgeois.
Figure transatlantique, Louise Bourgeois (1911-2010), née à Paris, passe l'essentiel de sa vie à New York, où elle s'installe dès 1938 avant d'être naturalisée américaine. Immense sculptrice et plasticienne, à la pratique polymorphe, elle sera bien plus tôt reconnue et célébrée aux Etats-Unis qu'en France.
Marie-Laure Bernadac, grande spécialiste de cette oeuvre, invite neuf artistes de part et d'autre de l'Atlantique à exprimer leur regard sur cette personnalité artistique majeure du XXe siècle. Leurs contributions manifestent à quel point Louise Bourgeois continue de fasciner les plus jeunes générations d'artistes. -
Les sous-communs : planification fugitive et étude noire
Stefano Harney, Fred Moten
- Brook
- 28 Janvier 2022
- 9782956870036
Une critique politique et esthétique radicale du capitalisme racial ainsi que des modes d'expérimentation sociale en forme de résistance au commun colonial, par Stefano Harney (théoricien en économie politique) et Fred Moten (poète et théoricien des black studies).
Les sous-communs est une série d'essais publiée en 2013 par deux amis, Stefano Harney et Fred Moten. Les auteurs y proposent une critique du capitalisme racial et de ses outils, ainsi que des modes d'expérimentation sociale en résistance au colonial. La recherche passe par l'étude et se déroule bien au-delà de l'université, au travail, lors d'une pause cigarette, en famille, autour d'un repas, à la lisière de la lutte et de la fuite, à l'intérieur d'un mouvement de tremblement des fondations impérialistes, d'un mouvement de refus des termes du combat tel qu'il est imposé, vers la construction d'un espace social et politique en perpétuel déplacement. Le lieu et l'être sous-communs relèvent de l'incertitude de la création collective, de l'habitation par l'échange, de l'improvisation comme critique.
Les sous-communs s'écrit dans le sillage de la tradition radicale noire de manière à la fois théorique et poétique, auprès d'auteurices comme Cedric Robinson, Saidiya Hartman, Édouard Glissant ou Frantz Fanon. Cette édition, accompagnée d'une préface de Jack Halberstam, est le fruit d'un travail collectif de traduction mené lors d'ateliers durant un peu plus de deux ans.
« Y a-t-il une façon d'être intellectuelle qui n'est pas sociale ? Quand je pense à la manière dont nous utilisons le mot "étude", je crois que nous sommes attachés à l'idée que l'étude est ce qu'on fait avec d'autres. C'est parler et se balader avec des gens, travailler, danser, souffrir - une irréductible convergence des trois, contenus dans l'expression pratique spéculative. Il y a l'idée d'une répétition - être dans un genre d'atelier, jouer dans un groupe, en impro, des vieux assis devant chez eux, ou des gens qui travaillent ensemble à l'usine... ces différents modes d'activité. (...) Faire ces choses signifie être impliqué·e dans une sorte de pratique intellectuelle commune. Ce qui est important c'est de réaliser que ça a déjà été le cas - parce que cela (te) permet d'accéder à toute une histoire de la pensée, multiple, alternative. »
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d'oú vient cette obsession de l'interactif qui traverse notre époque ? après la société de consommation, après l'ère de la communication, l'art contribue-t-il aujourd'hui à l'émergence d'une société rationnelle ? nicolas bourriaud tente de renouveler notre approche de l'art contemporain en se tenant au plus près du travail des artistes, et en exposant les principes qui structurent leur pensée : une esthétique de l'interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social.
son essai se donne pour but de produire des outils nous permettant de comprendre l'évolution de l'art actuel : on y croisera felix gonzalez-torres et louis althusser, rirkrit tiravanija ou félix guattari, et la plupart des artistes novateurs en activité.
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à perte de mère : Sur les routes atlantiques de l'esclavage
Saidiya Hartman
- Abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
- 7 Septembre 2023
- 9782956870050
Paru en 2007, À perte de mère est le deuxième livre de Saidiya Hartman. L'écriture est celle, contre-disciplinaire, de la recherche d'archives, de l'analyse, du journal, de la poésie, de l'autobiographie ; confrontée aux trajectoires de déportation d'une rive à l'autre de l'Atlantique, aux vies décimées et bouleversées par la traite négrière esclavagiste. Au fil de l'apprentissage et de la transformation personnelle et politique de Hartman se dessine un futur dans l'expérience présente du passé, ceci par un geste double que l'autrice explique comme « une lutte contre les limites de l'archive pour écrire une histoire culturelle de læ captif·ve, et, en même temps, comme une mise en acte de l'impossibilité de représenter les vies des captif·ves, précisément à travers le processus narratif ».
Comment fait-on l'expérience de l'histoire de l'esclavage ? Comment la fait-on déjà, encore ? Comment cette histoire se poursuit-elle ? Ce récit d'un voyage au Ghana par l'historienne suit les traces - matérielles, sociales, relationnelles - de la traite atlantique esclavagiste : architectures, conflits, amitiés. Pour emprunter les mots de Robin Kelley, Hartman est « étrangère à la recherche d'étranger·es », elle questionne le mode de formation des savoirs, les rapports de pouvoir en jeu dans la constitution de ce qui fait mémoire d'un passé.
Le livre est publié dans une traduction de Maboula Soumahoro, également autrice de la préface « À vingt-mille lieues de la mère », et accompagné de l'article « Vénus en deux actes », traduit par Émilie Notéris. -
Manuel d'écologie urbaine
Audrey Muratet, François Chiron, Myr Muratet
- Les presses du reel
- 21 Juin 2019
- 9782378960872
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu urbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l'agonie des écosystèmes urbains.
Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l'entourent, quels qu'ils soient. L'ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites.
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Initialement paru en 1965, Du tissage retrace le passage de l'artisanat à la production industrielle, soulignant toute l'importance de la matérialité et les innovations créatives apparues à chaque fois que des questions de design ont été résolues à la main.
En plaçant les matériaux et le métier à bras au coeur de sa réflexion, Anni Albers rend compte des limites imposées à la créativité et au savoirfaire par la technologie et la production de masse, plaidant pour un retour à l'ingéniosité humaine aujourd'hui devenu essentiel. Sa prose limpide, captivante, s'accompagne d'une foule d'illustrations dont la grande richesse met en lumière l'histoire du médium : schémas à la main, détails de textiles précolombiens, études réalisées à partir de grains de maïs, de papier ou à la machine à écrire accompagnent de précieuses reproductions de ses propres oeuvres.
Cette édition augmentée, qui place Du tissage à la portée d'une nouvelle génération de lecteurs, substitue aux illustrations en noir et blanc de l'édition originale des photographies en couleur. S'y ajoutent une postface de Nicholas Max Weber et deux essais de T'ai Smith et Ida Soulard qui apportent un éclairage inédit sur l'artiste et sa carrière. -
Le vingtième numéro du magazine surréaliste et provocateur conçu par Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari présente vingt-neuf nouveaux tableaux vivants oniriques (ou cauchemardesques), une collection de photographies scabreuses, drôles, absurdes et déviantes qui interroge notre obsession contemporaine pour les images.
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Cette première monographie de l'artiste française installée à Los Angeles, célèbre pour son approche figurative et engagée dans laquelle le corps est le sujet central, présente une large sélection de ses oeuvres (de nombreuses peintures et dessins présentés sur des papiers différents, et quelques sculptures) ainsi qu'une douzaine vues d'exposition. Elle est accompagnée de deux textes critiques originaux écrits par Anna Katherine Brodbeck et Annabelle Teneze, ainsi que de douze citations choisies par l'artiste (Jorge Luis Borges, Alice Neel, Pierre Guyotat, Georges Bataille, Marguerite Yourcenar, Sebald, Oscar Wilde, Adonis, Agnès Martin...) qui ouvrent chacune des parties.
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Cette édition présente une révision de la traduction et est enrichie d'une postface de Roberto Masiero. Stonehenge, Guizèh, le Parthénon, Teotihuacan au Mexique, la Mezquita à Cordoue, Tikal au Guatemala, le quadrilatère des Nonnes à Uxmal, l'église des Jacobins à Toulouse, la mosquée Selimiye à Edirne, l'église Sant'Ivo à Rome, Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp, la Neue Nationalgalerie à Berlin. Douze textes sur autant d'architectures que Livio Vacchini reconnaît comme des chefs-d'oeuvre, c'est-à-dire des oeuvres intemporelles qui, disposées chronologiquement, nous rapprochent toujours plus de l'idée de perfection. Un livre nécessaire, un livre essentiel, un livre fondamental.
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On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre... Les plis de l'eau... Le pli est partout.
Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Éventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises... les objets se plient et se replient. Tout le temps.
Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools.
Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée.
Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement - et alors, on vous laisse imaginer la suite...
Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre... On dit bien « se plier aux règles ». C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences.
On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri.
On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture. -
L'édition française de l'essai de Laura Mulvey - figure des études féministes au cinéma, l'une des premières à interroger l'image et l'écriture cinématographique au regard du genre -, autour du concept de fétichisme (tel que développé par Marx et Freud) dans le cinéma de Douglas Sirk, Jean-Luc Godard, Orson Welles, Ousmane Sembène et David Lynch, aussi bien que dans le travail des artistes Cindy Sherman et Jimmie Durham.
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L'anarchie - pour ainsi dire : conversations avec Mehdi Belhaj Kacem, Nika Dubrovsky et Assia Turquier-Zauberman
David Graeber
- Diaphanes
- 24 Mars 2021
- 9782889280452
Les entretiens de David Graeber (avec Mehdi Belhaj Kacem, Nika Dubrovsky et Assia Turquier-Zauberman) redéfinissent les contours de ce que pourrait être une morale anarchiste aujourd'hui.
Tant par ses grands concepts comme ceux de la dette, de la bureaucratie ou des bullshit jobs, que par son implication cruciale dans le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber était l'un des plus influents penseurs de notre temps. Au contraire de bien d'intellectuels « engagés », il était l'un des très rares à avoir fait preuve d'une efficacité militante à répercussion mondiale.
Se revendiquant depuis toujours anarchiste, dans ce livre d'entretiens avec Assia Turquier-Zauberman, Nika Dubrovsky et Mehdi Belhaj Kacem, Graeber parle tant sur l'histoire de l'anarchie que sur sa pertinence contemporaine et sur son avenir; tant sur les liens qui unissent l'anthropologie à l'anarchisme qu'aux « traces ADN » de celui-ci dans le mouvement d'OWS ou dans celui des Gilets jaunes; sur la signification de l'éthique anarchiste non seulement dans sa portée politique, mais esthétique et artistique, sexuelle et amoureuse...
Avec une verve étonnante de vivacité, de drôlerie et d'érudition, le présent livre contribue à redéfinir les contours de ce que pourrait être, comme le disait Kropotkine, une « morale anarchiste » aujourd'hui.
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Bollywood superstars : histoire d'un cinéma indien
Julien Rousseau, Hélène Kessous, Collectif
- Kaph
- 13 Décembre 2022
- 9786148035517
La puissance d'une iconographie ou d'un Saint est généralement véhiculée par le «regard» (darshan en sanskrit, littéralement «visionner»). L'importance particulière de la vue a sans doute contribué à placer les arts visuels au coeur de la société indienne et de la culture populaire à ce jour. La sortie d'un film et le culte des acteurs en Inde, vus comme des héros, suscite une ferveur comme nulle part ailleurs au monde. A l'époque coloniale du Raj britannique, l'Inde s'approprie les nouvelles technologies de l'image au fur et à mesure de leur invention. Dès la fin du XIXe siècle, des séries d'impression en polychrome, et la photographie se penchent sur les sujets et les conventions de la peinture, bien avant l'avènement des images animées. Dès les années 1920, les premiers films s'inspirent de sujets mythologiques et le style dramatique des images populaires produites par les studios de l'artiste Ravi Varma. Une décennie plus tard, avec les films parlants, les comédies musicales font leur apparition, et deviennent le genre dominant.
L'Inde est aujourd'hui le premier producteur de films au monde, avec plus de 1 500 films par an traduits dans une vingtaine de langues exportée dans toute l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique. Le succès international de Bollywood ne doit pas occulter la diversité de la cinématographie indienne. Cette publication, dirigée par Julien Rousseau et Hélène Dessous du Musée du Quai Branly -Jacques Chirac, présente des textes académiques, ainsi que des images d'un cinéma indien multiculturel: les mouvements Bollywood, Kollywood, Tamil, Bengali sont abordés dans cette publication.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au Louvre Abu Dhabi et au Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris, en 2023. -
P.O.L : futur, ancien, actuel
Stéphane Bikialo, Maryline Heck, Dominique Rabaté, Collectif
- Les presses du reel
- 8 Mars 2023
- 9782378963774
1983-2023 : depuis quarante ans, les éditions P.O.L ont affirmé leur place dans le champ de l'édition française. Une place décisive pour l'émergence et la définition de ce qu'on peut appeler le contemporain en littérature, comme en témoignent les contributions rassemblées dans cet ouvrage, qui réunit des universitaires, des auteurs et autrices, et les responsables de la maison d'édition. Il s'agit de montrer comment P.O.L a pu non seulement refléter mais, plus encore, donner forme au contemporain, en raison de la personnalité et des choix de ses éditeurs, Paul Otchakovsky-Laurens puis Frédéric Boyer, en raison d'un catalogue ouvert qui revendique des choix forts (quant à la place de la poésie et du cinéma en particulier), en raison enfin d'une attention constante aux matérialités (langue, genres, dispositifs) du littéraire et à leur renouveau. « Futur, ancien, actuel », cette formule, qui détourne un titre d'Olivier Cadiot, invite à comprendre une des fabriques majeures de la littérature aujourd'hui.
Publié suite au colloque international éponyme organisé à l'Université de Poitiers et à l'Université Paris Cité en 2022.