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Ces dix-huit textes inédits jalonnent la carrière de Mac Orlan, de 1921 à 1968. Leurs personnages constituent, selon le mot de l'auteur, "un congrès de compagnons de la mauvaise chance venus sur les chemins du hasard". On y retrouve des visages familiers. Bob le meurtrier, Nelly de Tampico, Ann de Saint-Jean, Jean François de la Providence de Dieu, tante Sarah ressemblent comme des frères (et
des soeurs) d'infortune à la petite aveugle Tess et Stephen le pickpocket entrevus dans Sous la lumière froide, à Nelly et Jean Rabe qui croisèrent leurs destins, sans les réunir, dans l'étrange estaminet du Quai des brumes. Manon, alias la Souricière, est à la fois une descendante de la Catherine de Vauselles que Mac Orlan rend responsable de l'escamotage de François Villon (Une fin comme une autre). C'est aussi une réplique plus sanguinaire de la Manon amante du pirate de L'Ancre de Miséricorde. Et c'est encore une projection de la mythique espionne allemande de la guerre de 1914-1918 : Mademoiselle Docteur ou Fräulein Doktor... On reconnaîtra peut-être aussi, dans Images dans les docks, l'ombre de ce personnage qui hantera toute l'oeuvre de Mac Orlan avant de s'incarner définitivement dans le Père Barbançon.
Autant de visages familiers pour ceux qui cèdent aux charmes secrets d'un auteur dont les héros sont voués aux destinées brutales. -
Qui était Simon Fabre-Lescaut ? Laurice Falileeff, qui avait toujours été amoureuse de lui, et René Langlade, qui l'admirait tant, se retrouvent un jour pour essayer de comprendre. Tant d'émotions et de scènes du passé se bousculent dans leur mémoire ! La vie sous l'Occupation, en province et à Paris, la Sorbonne du merveilleux philosophe Bachelard, la Libération et l'effervescence artistique, littéraire, politique de ce moment. Puis, bientôt, le désenchantement.
Des personnages peu ordinaires revivent à travers le colloque nostalgique de Laurice et de René : la vaporeuse Viviane qui fut la femme de Simon, le dessinateur Gérald Maximin et son moulin où se mêlèrent un jour l'eau et les flammes, la discrète jeune femme en mauve, la redoutable Rose Berger, le maniaque qui dresse une liste des futurs suicidés, l'aventurier Saint-Lambert, peut-être criminel... Ils traversent la vie de Simon Fabre-Lescaut. Et lui, son destin suit la courbe de cette époque. Promis à un grand avenir, il n'a cessé de gâcher ses chances. Par légèreté, par inconstance ? Une vie manquée, peut-être, mais si riche... -
Richard Rognet est sans doute un de nos derniers et de nos meilleurs poètes élégiaques. Ses Frôlements infinis du monde sont tout entiers baignés par le sentiment de la Nature que le poète interroge et qui l'éclaire et le console de la solitude et de la mort qui rôde. C'est un seul long poème en vers libres, une sorte de méditation écrite dans une langue très simple et très souple, et d'une grande
douceur mélancolique. On est loin ici de tous les modernismes contemporains, et cependant au coeur même de la poésie. -
Extraits gratuits - Recommandés par l'Éducation nationale
Eoin Colfer, Roald Dahl, Timothee De Fombelle, Silvana Gandolfi, Theophile Gautier, Homère, Erik L'Homme, Guy De Maupass
- Gallimard Jeunesse
- 26 Juin 2014
- 3260050878111
Retrouvez dans ce dossier gratuit les premiers chapitres de 15 titres incontournables recommandés par l'Éducation nationale :
Ali Baba et les quarante voleurs ; La farce de maître Pathelin ; Artemis Fowl - Tome 1 (Eoin Colfer) ; Moi, Boy (Roald Dahl) ; Tobie Lolness - Tome 1 (Timothée de Fombelle) ; L'innocent de Palerme (Silvana Gandolfi) ; Le capitaine Fracasse (Théophile Gautier) ; L'Iliade (Homère) ; Phaenomen - Tome 1 (Erik L'Homme) ; La parure et autres contes cruels (Guy de Maupassant) ; Le Petit Prince (Antoine de Saint-Exupéry) ; Vendredi ou la vie sauvage (Michel Tournier) -
Le vol du vampire ; notes de lecture
Michel Tournier
- Mercure de France
- Littérature générale
- 18 Mars 2017
- 9782715246232
Publier un livre, nous dit Michel Tournier, c'est procéder à un lâcher de vampires. Car un livre est un oiseau sec, exsangue, avide de chaleur humaine, et, lorsqu'il s'envole, c'est à la recherche d'un lecteur, être de chair et de sang, sur lequel il pourra se poser afin de se gonfler de sa vie et de ses rêves. Ainsi le livre devient ce qu'il a vocation d'être : une oeuvre vivante.
Une cinquantaine de livres sont donc venus se poser sur le lecteur Tournier, lequel, ayant une plume à la main, a essayé de décrire les fruits imaginaires que ces semences produisaient dans sa tête. Il en résulte une suite de brefs essais, qui vont de Charles Perrault à Jean-Paul Sartre et de Novalis à Günter Grass, où la joie d'écrire s'ajoute au bonheur de lire. -
"LE SALUTATEUR. - Révérence à votre face sacrée ! Nous reportant en arrière, jusque-là où le commencement du temps est fixé, Les myriades humaines ont vu le soleil suspendu entre le ciel et les eaux, Et sur la terre continuellement l'Empereur qui occupe le centre et le milieu. Et aujourd'hui (car, ainsi qu'il est juste, peu Sont admis au-devant de vous), de même Nous revient d'honorer votre présence, Fils du Ciel ! Vos titres sont le Premier, l'Unique, le Un, Tenant-le-sceptre-de-jade, Revêtu-de-vêtements-jaunes, Dominateur, Pondérateur, Accord, Moyen, Terme, Milieu, Fondation, Résidence, Principe ! Vous êtes assis entre tous les hommes !"
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"Chaque soir de nouvelles villas se vident, chaque matin l'on voit des familles gagner le port, croisant les belles lycéennes au large chemisier blanc, à la jupe qui dessine les hanches, et les pêcheurs de sardines. Alexandrie s'en va. Des policiers sifflent pour personne, comme des oiseaux, aux carrefours déserts. C'est l'hiver et pourtant il arrive que monte du rivage une odeur moite qui rappelle l'été. Dans ces moments, le regret est le plus fort. Ceux qui ont moins de bagages et d'enfants s'arrêtent pour un dernier café d'Alexandrie à la Maison du café. On lit au plafond la devise ordem in progresso. Les murs sont couverts de glaces biseautées, de statistiques, de réclames en français - les cafés brésiliens sont les meilleurs du monde - et l'on ne s'entend pas, à cause du bruit des hautes machines nickelées. Que dirait-on ? Ceux qui partent ne retiennent rien, ni le grondement ferrugineux du tram, ni les inscriptions des kiosques, ni l'odeur du poisson aux épices et au citron, enveloppé de papier huilé. Ils n'ont plus de mémoire. Du moins le croient-ils. Elle se vengera plus tard, en leur présentant, à l'occasion, Alexandrie telle qu'elle fut, plus complète même qu'ils ne l'auront jamais connue, et nimbée de la fraîcheur particulière aux premières fois."