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jean luc steinmetz
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Voyages extraordinaires. L'École des Robinsons, et autres romans
Jules Verne
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 29 Février 2024
- 9782073028372
Jules Verne devenu vieux a raconté son expérience de jeune Robinson. Quand sa yole fait eau puis «coule à pic», il se réfugie sur un îlot et songe aussitôt à bâtir une cabane, à pêcher, à faire du feu. Cela ne dure que le temps d'une marée. L'îlot ne se trouve pas au milieu de l'océan, mais dans l'estuaire de la Loire. Lorsque le naufragé regagne «le continent» - la rive droite du fleuve -, l'eau ne lui arrive qu'à la cheville. L'histoire n'est peut-être que la séquelle des lectures de Verne : «Les Robinsons ont été les livres de mon enfance, et j'en ai gardé un impérissable souvenir.» On y croira pourtant si, comme lui, et après avoir fait les mêmes lectures - le Robinson Crusoé de Defoe et Le Robinson suisse de Wyss -, on est fasciné par ce monde neuf, ouverture large et soudaine du champ des possibles, qu'est l'île déserte, lieu à reconnaître, aménager, exploiter, défendre - puis à quitter, grandi, changé, pour regagner le continent et y vivre d'une vie nouvelle. Le premier essai de Verne sur ce thème aux variations infinies - «il faut absolument que j'en fasse un» - s'intitulait L'Oncle Robinson. Hetzel se montra sévère (mais juste) : l'auteur remisa son manuscrit, non sans en utiliser des éléments dans L'Île mystérieuse (1875 ; déjà disponible dans la Pléiade). Il reviendrait à trois reprises sur le sujet.
Avec L'École des Robinsons (1882), la fantaisie s'invite dans le drame et la fiction dans la fiction. Le duo formé du jeune Godfrey et de son professeur de maintien ( !) passe de bonne foi par toutes les étapes obligées du genre, quête d'un logis, épreuve de la faim, cueillette, chasse, pêche, jusqu'à l'accueil d'un Vendredi, l'étrange Caréfinotu. Mais le naufrage ne devait rien à la cruauté des éléments : il avait été fomenté à des fi ns de formation. L'École est la déconstruction joueuse du Crusoé originel, une «métarobinsonnade».
Dans Deux ans de vacances (1888), le souvenir des textes canoniques, Defoe et Wyss, demeure présent ; le personnage nommé Service ne jure que par eux. Cette fois, les naufragés sont les élèves d'un pensionnat. Ils s'organisent, se déchirent, se retrouvent et se ressoudent face à une menace extérieure, l'arrivée de malfaiteurs qui - cela n'échappe pas à Service - sont «comme qui dirait les sauvages de Robinson». Bien que William Golding ne l'ait jamais reconnu, Sa Majesté des mouches se souviendra de la force de ce roman.
Puis Verne revient à Wyss, pour donner au Robinson suisse une continuation, Seconde patrie (1900), qu'autonomise un art consommé de la construction. Les circonstances reconduisent certains des Robinsons de Wyss dans l'île qui les avait une première fois accueillis et où les attendent de nouvelles péripéties. L'aventure y gagne ce qu'y perd la vraisemblance. Livre né d'un livre, entre héritage et invention, ce roman inactuel - c'est aussi le récit d'une colonisation heureuse - illustre la fécondité du genre au tournant du XXe siècle. Plus près de nous, William Golding, Michel Tournier ou Patrick Chamoiseau en apporteront de nouvelles preuves. -
Voyages extraordinaires. Les Enfants du capitaine Grant - Vingt mille lieues sous les mers
Jules Verne
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 15 Mai 2012
- 9782070128921
Jules Verne, «lecture d'enfance» - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des «Voyages extraordinaires», tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains «pour la jeunesse» celui-là aurait toujours une place à part.
À part : «l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne» (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. À peine parti pour son premier «Voyage extraordinaire», le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Étrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure.
Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule «trilogie» de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des «naufragés de l'air» dans une île (apparemment) déserte. D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré ; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le «chef de l'École de l'étrange». Baudelaire, l'auteur de «Voyage», toujours prêt à plonger «Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau» et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires.
Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire... En qualifiant ses propres livres de «Voyages extraordinaires», Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons ! -
Voyages extraordinaires. Voyage au centre de la Terre, et autres romans
Jules Verne
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 15 Avril 2016
- 9782070143931
«Résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassés par la science moderne, et refaire, sous la forme attrayante et pittoresque qui lui est propre, l'histoire de l'univers», tel était le programme que Jules Verne se fixait en 1866, à en croire la prose de son éditeur, Pierre-Jules Hetzel. Des entrailles de la Terre aux profondeurs célestes, en passant par la surface de «notre sphéroïde», tel est le parcours que propose ce volume, qui réunit trois des romans les plus célèbres de Verne et un dernier, moins connu mais dont la fortune ne fut pas négligeable. Parcours dans l'espace, dans le temps, et dans notre propre histoire : de la faune préhistorique du centre de la Terre à la moderne conquête de l'infini stellaire, Jules Verne conduit son lecteur sur la route d'un voyage intérieur. Publiés entre 1864 et 1870, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune assoient la célébrité de leur auteur. Ils mènent aux confins des mondes connus, à la recherche du «point suprême» (M. Butor), là où réel et irréel se confondent. Une fois parcourus ces mondes insondés, une fois explorées les régions mythiques où l'homme doit se dépasser, il ne reste plus que la surface du globe terrestre à sillonner. Il n'y aurait alors plus de «voyages extraordinaires» ?
Le Testament d'un excentrique, roman tardif (1899), fait d'un pays, les États-Unis, un gigantesque terrain de jeu. Dans une lettre de 1898 à son éditeur, Verne s'exclame : «j'en ai absolument fini avec les enfants qui cherchent leur père, les pères qui cherchent leurs enfants, les femmes qui cherchent leurs maris, etc.». Le but de ce nouveau voyage (tout aussi extraordinaire que les autres) sera le voyage lui-même, et son utilité ne réside plus que dans les aléas des profits et des pertes réalisés à coups de dés. Six puis sept concurrents parcourent le pays au gré d'un gigantesque jeu de l'oie organisé par un milliardaire dont ils espèrent hériter. Jules Verne inverse ses procédés habituels : après des voyages guidés par le sens vient le temps du non-sens géographique dans un voyage littéralement «désorienté». Plus de terrains à conquérir mais des terrains déjà conquis à parcourir au rythme d'une course folle, insensée. Roman qui érige la contrainte en règle et qui par là-même fait preuve d'une liberté inouïe, Le Testament d'un excentrique a eu un héritage foisonnant : de Queneau à Cortazar, sans oublier Perec, qui aurait voulu «écrire des romans comme Jules Verne». Roman scientifique, roman d'anticipation, roman d'initiation ou encore roman à contraintes, les facettes de l'oeuvre de Jules Verne se télescopent pour ouvrir les portes de notre imaginaire. -
Voyages extraordinaires. Michel Strogoff, et autres romans
Jules Verne
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 12 Octobre 2017
- 9782070143948
En 1936, soixante-quatre ans après la parution des aventures de Phileas Fogg et de Passepartout, Jean Cocteau et Marcel Khill endossent le rôle des deux héros le temps d'un reportage qui les mènera autour du monde : «Il s'agissait de partir sur les traces des héros de Jules Verne pour fêter son centenaire et flâner quatre-vingts jours. [...] ces fameux quatre-vingts jours étaient une réalité avant la lettre, un rêve de Jules Verne, au même titre que ses phonographes, ses aéroplanes, ses sous-marins, ses scaphandriers. Tout le monde y croyait à cause de la force persuasive des chefs-d'oeuvre.»
Passent quatre décennies. En exergue de La Vie mode d'emploi, « romans» total et tentative d'épuisement du monde réel, Georges Perec place en 1978 le titre d'un chapitre de Michel Strogoff, «Regarde de tous tes yeux, regarde».
Passent encore quatre décennies. Ces romans de Verne continuent de faire rêver - mais à quoi ? Leur auteur se posait déjà la question. Les premiers Voyages extraordinaires entraînaient le lecteur vers l'inconnu. Sur un globe rétréci par la rapidité des communications, que reste-t-il à explorer ? Dans une lettre de 1883 à Hetzel, Verne déclare : « je tends à corser le plus possible ce qui me reste à faire de romans et en employant tous les moyens que me fournit mon imagination dans le milieu assez restreint où je me suis condamné à me mouvoir.» Quoique certains d'entre eux aient été écrits avant cette déclaration d'intention, les quatre romans rassemblés dans ce volume l'illustrent parfaitement. Faire le tour du monde en quatre-vingts jours, traverser la Russie de Moscou à Irkoutsk, jouer à la vie à la mort dans l'Empire céleste, retrouver un amour disparu aux confins de la Transylvanie, tels sont leurs enjeux. Il ne s'agit pas vraiment de découvrir des pays exotiques. Quant à la science, souvent invoquée jusqu'alors par Verne comme élément générateur de l'intrigue, elle ne joue, dans trois de ces livres au moins, qu'un rôle mineur. Ce qui compte, c'est la vitesse : avaler des kilomètres pour gagner un pari, pour faire son devoir, ou pour échapper à un destin que l'on a soi-même, et bien imprudemment, tramé.
Quant au Château des Carpathes, roman gothique, en cela unique dans la production de Verne, il ne déroge pas au principe constitutif du genre : c'est bien un récit de voyage. Mais la principale frontière à considérer, cette fois, est celle qui sépare la vie et la mort. Peut-on redonner vie aux morts, en les ressuscitant par l'image et par la voix ? Le roman paraît trois ans avant les premières projections des frères Lumière. La «seconde vie» de son héroïne est certes un leurre, mais cette illusion est promesse d'une vie nouvelle que le cinéma va s'employer à perfectionner. «Nous sommes dans un temps où tout arrive», dit Verne. En effet : sans affaiblir la force persuasive des chefs-d'oeuvre, Le Château des Carpathes interroge de l'intérieur les instruments de persuasion et de représentation propres à toute fiction. -
Voyages extraordinaires. L'île mystérieuse - Le Sphinx des glaces
Jules Verne
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 15 Mai 2012
- 9782070128938
Jules Verne, «lecture d'enfance» - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des «Voyages extraordinaires», tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains «pour la jeunesse» celui-là aurait toujours une place à part. À part : «l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne» (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. À peine parti pour son premier «Voyage extraordinaire», le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Étrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure. Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule «trilogie» de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des «naufragés de l'air» dans une île (apparemment) déserte.
D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré ; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le «chef de l'École de l'étrange». Baudelaire, l'auteur de «Voyage», toujours prêt à plonger «Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau» et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires. Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire... En qualifiant ses propres livres de «Voyages extraordinaires», Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons ! -
Jules Verne, «lecture d'enfance» - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des «Voyages extraordinaires», tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains «pour la jeunesse» celui-là aurait toujours une place à part.
À part : «l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne» (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. À peine parti pour son premier «Voyage extraordinaire», le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Étrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure.
Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule «trilogie» de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des «naufragés de l'air» dans une île (apparemment) déserte. D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le «chef de l'École de l'étrange». Baudelaire, l'auteur de «Voyage», toujours prêt à plonger «Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau» et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires.
Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire... En qualifiant ses propres livres de «Voyages extraordinaires», Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons! -
Le Paris de Rimbaud
Jean-Luc Steinmetz
- Alexandrines
- Le Paris Des Ecrivains
- 12 Avril 2018
- 9782370890634
Rimbaud, que l'on voit toujours en adolescent de Charleville, fut aussi, de 1870 à 1873, un Parisien temporaire, soucieux de montrer ses vers et de fréquenter les milieux de la poésie nouvelle. Accueilli par Verlaine qui l'aimera corps et âme, il sera dans la capitale au hasard de nombreux gîtes occasionnels durant une période des plus troublée : la France occupée, les heures de la Commune, les débuts houleux de la Troisième République.
Habitué des cafés et des cercles artistiques (les Vilains-Bonshommes, les Zutistes), ami, devenu vite insupportable, de Charles Cros ou de l'inénarrable Cabaner, il déambula dans le Paris de l'époque où il tenta de vivre, mal nourri, mal logé, et écrivit certains de ses plus étonnants poèmes.
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Poursuivant une oeuvre étonnamment variée, Jean-Luc Steinmetz dans la première partie de son livre prolonge une émotion écologique inspirée par le grand Henry David Thoreau. Ailleurs, il restitue une saison perdue où il cède place à une voix féminine. La dernière section, « Le Legs », comporte 86 strophes de huit vers sur le modèle du Testament de François Villon, mais avec la tendre ironie des bandes dessinées de son enfance et de son adolescence. La discrétion voisine ici avec la virtuosité. La vie vécue prend les dimensions d'un mythe personnel. À tout instant le poète laisse entrevoir à son lecteur les éléments d'un art de vivre que seule est capable d'énoncer la poésie face à l'« horreur économique ».
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Dernieres nouvelles d'un sentier
Jean-Luc Steinmetz
- L'Etoile Des Limites
- 15 Novembre 1995
- 9782905573056
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Avec Ainsi dire, le poète se retrouve seul, bouleversant d'inquiétude devant le seuil ; une intranquillité pour reprendre un terme inusable face à l'inéluctable, face à ce qui va inéluctablement advenir... D'une décade à l'autre, des mots, des pensées, qu'il serait excessif de considérer comme des thèmes, ont produit leurs échos, accusé leurs différences.
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Un nouveau recueil de poésie de Jean-Luc Steinmetz, poète, essayiste et spécialiste de la littérature française du XIXe siècle.
- Avec Suites et fins, les multiples fins encouragent les perpétuels recommencements de la vie ou de l'écriture.
- Toujours à la recherche de l'instant éblouissant, Jean-Luc Steinmetz affirme ici une écriture porteuse d'une fine connaissance de la poésie actuelle et des siècles précédents.
- Le recueil insiste sur une position au monde vouée à l'instant ou à des restes de mémoire.
Grand Prix de poésie de la SGDL Prix Paul Verlaine -
(Texte provisoire) Vies en vue est le dixième livre de poésie de cet auteur majeur de la génération née dans les années 1940. Jean-Luc Steinmetz, écrivain de la constante interrogation, sait se remettre en question dans des recueils savamment composés. Toujours à la recherche de l'instant éblouissant qui l'emporterait, il affirme une écriture singulière porteuse d'une fine connaissance de la poésie tant actuelle qu'inscrite aux siècles précédents. Quatre parties forment ces Vies en vue auditives autant qu'optiques, puisque les vers et leurs rimes y reviennent à plusieurs reprises.
Retours sur images reconstruit des épisodes heureux, avec juste ce qu'il faut d'ironie pour ne pas céder à la nostalgie érotique. Points de suture rejoint un style antérieur, d'intensité accrue. Varanasi recueille les rushes d'un voyage en Inde, objectivement, selon les différences vécues et le flegme accordé. Lettres à plusieurs (également enregistré sur CD) redonne ses droits au genre épistolaire et confirme l'accent biographique distancié qu'exprimait déjà la première séquence. Ces quatre moments annoncent les poèmes narratifs d'un prochain livre testamentaire, comme celui qui peut venir après un long parcours.
Jean-Luc Steinmetz, né en 1940, est poète (Chute libre dans le matin, Et pendant ce temps-là et bien d'autres publiés au Castor Astral - Grand Prix de poésie de la SGDL et prix Paul Verlaine de l'Académie française) mais aussi cofondateur de la revue TXT. Il est également l'auteur d'essais critiques dont André Breton et les surprises de l'Amour fou (PUF), ainsi que d'importantes biographies comme Arthur Rimbaud, une question de présence (prix de l'Académie française, Tallandier). Il a aussi publié les ouvres complètes de Lautréamont dans la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard). -
« D'après Fukushima, tel fut d'abord le titre de ce livre. Commencé dans la campagne normande peu avant la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, il fut marqué par ses retombées et les nouvelles qui l'entourèrent. Un séjour d'études au Japon dut être remis à l'automne. La seconde partie de ce livre en dit les occurrences. » Jean-Luc Steinmetz
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La littérature fantastique
Jean-Luc Steinmetz
- Que sais-je ?
- Que Sais-Je ?
- 7 Novembre 2008
- 9782130570547
Qu'est-ce que le réel ? qu'est-ce que le fantastique ? ne s'imposent-ils pas à nous l'un comme l'autre ? entre merveilleux et science-fiction, la littérature fantastique explore dès l'antiquité nos peurs, nos hantises, et laisse vagabonder depuis des générations l'imagination bien au-delà du raisonnable.
Redéfinissant ce genre universel, ce livre en présente les thèmes les plus connus (fantômes, vampires, monstres, doubles, automates. ), mais aussi, étayée sur de courts résumés d'oeuvres majeures, l'histoire, celle d'une tradition littéraire oú comptent des auteurs aussi essentiels que p?, hoffmann, kafka, lovecraft ou borgès.
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De cinq poètes français, les plus grands que célèbre une renommée internationale, une lecture est proposée, autre, on le souhaite, regards dirigés sous des angles variés, parfois les plus inattendus. Commentaires, réflexions valent ici ce que vaut la pensée quand elle rencontre l'écriture. Reconnaissances, donc, pour manifester une gratitude envers ceux-là grâce auxquels l'homme a pris des proportions nouvelles. Reconnaissances aussi en tant que l'exploration fut tentée selon la curiosité et l'étonnement que provoque toujours le monde des créateurs. La littérature en pareil cas n'est pas seulement activité du sens. Elle transmet un savoir relatif pour éclairer l'énigme que nous sommes. L'une des ambitions de ce livre est d'en montrer quelques preuves.
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La poesie et ses raisons - rimbaud, mallarme, breton, artaud, char, bataille, michaux, ponge, tortel
Jean-luc Steinmetz
- Corti
- 1 Février 1990
- 9782714303745
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Attiré par l'énigme que comporte toujours la littérature, ce livre cherche aussi à établir des relations entre les oeuvres.
Celles-ci ne sont donc pas considérées uniquement en elles-mêmes, mais mises en rapport et, pour ainsi dire, universalisées dans le temps et l'espace. Rimbaud se voit confronté au Faust de Goethe et au problème de la modernité, Verlaine estimé par Mallarmé et Claudel, Mallarmé lui-même considéré sous l'angle du vers de Banville ou relu par Claudel et Ponge. On y suit Breton rejouant le roman noir ou faisant écho à la " celtitude ", Artaud lecteur de Baudelaire, Jaccottet retrouvant les fêtes de la Renaissance italienne, Ponge prolongeant la " considération " de Lucrèce.
Loin de souligner des influences, de raisonner en termes de causes et d'effets, ces études s'emploient à rétablir l'ensemble aéré, sensible ou intelligible, sur lequel les oeuvres se dessinent, chacune offrant son image et sa parole uniques.
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Que peut encore la poésie aujourd'hui ? Au-delà de tous les tours de passe-passe sur le langage ou de la foire aux sentimentalités, Le Jeu tigré des apparences ose répondre. Partant de l'« imparfait » que ressent tout désir d'absolu, il rejoint l'« illimité présent ». Il prend en compte les surprises de l'heure, note en termes insolites les variations de l'amour, développe une méditation de fin d'avril, décline les illusions de surface (« instables stries ») et déroule trente étonnants poèmes écrits à Port-au-Prince (« Haïti seule »). Autant de thèmes qui rejoignent ceux de la poésie universelle, mais avec des moyens neufs et l'élan d'une pensée liant avec une étrange aisance l'anecdote privée et l'Histoire du monde. De nouveau la poésie apparaît proche, et cette proximité transmet à chacun le pouvoir d'expression par lequel l'homme se donne la plus troublante preuve de son existence.
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Rimbaud de clinchamps - trois saisons avec arthur rimbaud
Jean-Luc Steinmetz
- L'Etoile Des Limites
- 17 Juin 2021
- 9782905573254
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Dans une main ouverte comme sur le mur le plus épais, il importe qu'il y ait une " ligne de ciel ", où peut se lire tantôt une destination encore mal élucidée, tantôt l'interstice favorable.
Sous les mirages du nouveau, les mouvements fantomatiques, le monde persiste - et sa durée.
Un homme ne veut plus être l'éternel supplicié du mal économique. " Trêve ! ", annonce-t-il pour quelques jours. Attentif aux syllabes, inventeur d'îles en terre ferme, il poursuit, nomme et donne sa façon d'être dans le temps.
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Propose une lecture analytique suivie d'un rcit de Breton, essai qui n'aurait pas t possible si Breton lui-mme, sa faon, ne l'avait encourag par l'interprtation qu'il prsente dans L'Amour fou d'un moment de sa vie.