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Sciences humaines & sociales
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Multiplication des dissidences dans le refus de soumettre la production à la logique du capital, volonté de protéger la diversité du vivant, expérimentations d'entreprises et d'organisations horizontales, refus d'une agriculture sans paysans, détermination à conquérir l'égalité des territoires, l'égalité contre le patriarcat et la culture coloniale... : tout une effervescence communiste existe, décidée à nous sortir de l'impasse anthropologique et écologique dans laquelle le capitalisme nous enfonce. Pour l'économiste Bernard Friot et le philosophe Bernard Vasseur, conquérir, dans l'action concrète, le communisme est un défi à notre portée. Ils montrent que les forces de l'émancipation devront néanmoins s'arracher aux systèmes d'évidences capitalistes pour parvenir à actualiser et généraliser ces déjà-là communistes.
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Le coût de la mort : La Sécurité sociale jusqu'au bout
Alban Beaudouin, Jean-Loup de Saint-Phalle
- EDITIONS DU DETOUR
- Essais
- 6 Mars 2025
- 9782385320805
Dans le débat autour de la mort digne, les funérailles et leur prise charge notamment financière semblent une question tabou. Les auteurs proposent de s'en emparer, tous ensemble.
Mourir coûte cher en France, et ce sont le plus souvent les plus meurtris, les proches, qui doivent en endosser la responsabilité, au pire moment. Alors que la pyramide des âges est en plein renversement, nos funérailles se dégradent et nombreux sont ceux contraints de partir au rabais, dans l'irrespect des volontés du décédé, du deuil de ceux qui l'aiment, dans l'irrespect aussi de la santé mentale des salariés qui ont la charge de ce dernier service.
Les auteurs, militants fondateurs du Collectif pour une sécurité sociale de la mort, ont longuement étudié les multiples problèmes qui se posent quand la vie s'achève : comment enterrer ses parents quand on est soit même très âgé, qui s'occupe de l'enterrement des personnes isolées, comment trouver un médecin pour constater le décès dans un désert médical, comment être enterré écologiquement si on le souhaite, comment offrir un rituel d'adieu digne dans un univers ubérisé etc. Il est temps de s'emparer de cette question systémique : comment garantir à tous la dignité de ses funérailles et aux endeuillés celles de leur deuil ?
L'ouvrage propose une extension de la Sécurité sociale à ce risque qui n'en est pas un?: la mort. En mutualisant son coût, il faudra aussi inventer de nouveaux rituels, de nouveaux garants, et c'est vers ces solutions que nous emmène ce livre, en toute humanité. -
La bataille de la Sécu : une histoire du système de santé
Nicolas Da Silva
- La Fabrique
- 21 Octobre 2022
- 9782358722414
Comment a-t-il été possible de construire la Sécurité sociale en 1946 dans un pays où la population dépendait de tickets de rationnement pour se nourrir alors qu'aujourd'hui nous ne serions pas capables de l'étendre dans un pays qui a rarement été aussi riche ? Ce livre propose une histoire des transformations de la protection santé en France de 1789 à nos jours, à travers le prisme des conflits qui l'ont façonnée. Au cours de la Révolution de 1789, alors que les débats sur la place de l'État et du capital dans la protection santé se déroulent dans des termes très contemporains, l'État refuse de procéder à des réformes d'envergure. Les mutuelles naissent alors comme forme d'auto-organisation malgré les interdits et la répression. Par crainte de leurs velléités révolutionnaires, l'État se réapproprie l'esprit des mutuelles par une série de loi à partir de 1852. C'est avec la Première Guerre mondiale que naît véritablement l'État social : la conduite et les conséquences de cette « guerre totale » renforcent le rôle de l'État dans la société, et son besoin de prendre soin comme de contrôler la population. L'État social en France n'est pas le produit de la bienveillance parlementaire mais celui de la guerre. Après 1945, deux logiques en germe depuis un siècle s'affrontent directement : d'un côté, des militants cégétistes issus de la Résistance mettent en place en quelques mois un système de sécurité sociale autogéré par les intéressés, dans la tradition de la « Sociale » initiée par la Commune de Paris ; de l'autre, dès 1946, l'État cherche à mettre la main sur la « Sécu » contre le pouvoir populaire. Bientôt, il va modifier les principes de l'institution - de « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » à « chacun paye selon ses moyens et reçoit selon son niveau de risque ». Au gré des réformes, l'État social renforce un capitalisme politique où la proximité entre élites politiques et économiques impose des politiques souvent en contradiction avec les aspirations populaires. Si les dépenses de santé ne baissent pas, elles sont de plus en plus contraintes (nouvelle gestion publique) et changent de nature. Au nom de la lutte contre les déficits - c'est l'invention du « trou de la Sécu »-, la politique de ciblage des dépenses vers les plus pauvres et les plus malades ouvre un espace pour l'épanouissement des alliés politiques de l'État (médecine libérale, complémentaires santé) et pour le capital (cliniques, industrie pharmaceutique). La pandémie a mis en lumière toute l'absurdité de ces évolutions et l'impérieuse nécessité reprendre le pouvoir sur la sécurité sociale.
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Quelle est l'origine de notre modèle social et comment le prolonger ? Cet ouvrage analyse la mutation qu'a connue le salaire à travers la sécurité sociale financée par la cotisation. À la fois récit et théorie du salaire socialisé, il mobilise des données très riches, nulle part ailleurs réunies, sur la protection sociale française entre 1930 et 1990 : son financement, ses prestations et son fonctionnement, les débats intellectuels et les confrontations politiques, l'entrée successive des fonctionnaires, des cadres et des ouvriers, les impasses des analyses dominantes sur la « double répartition » des ressources.
Le salaire socialisé est au fondement des puissances du salariat contre la mainmise du capital sur le travail et sur nos vies. Bien connaître sa construction, c'est se donner les outils théoriques et factuels pour poursuivre la marche vers l'émancipation.
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Les retraites sont au coeur de la conflictualité sociale depuis plusieurs décennies. Alors que le bras de fer est engagé contre le gouvernement Macron, Bernard Friot signe un essai pédagogique et incisif pour nous inviter à prendre le pouvoir sur nos retraites. L'auteur s'attaque à deux questions que tout le monde se pose : qu'est-ce qui explique l'obstination des classes dominantes à mener depuis des décennies des contre-réformes sur les retraites malgré leur si forte impopularité ? Et pourquoi les mobilisations contre ces réformes ont presque toujours échoué ? Puis il explique et met en débat une série de propositions politiques pour sortir de la défaite, prendre le pouvoir sur nos retraites et en faire un levier pour libérer le travail.
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En travail : conversations sur le communisme
Bernard Friot, Frédéric Lordon
- La Dispute
- Entretiens
- 15 Octobre 2021
- 9782843033223
Ce livre est l'occasion d'une rencontre que beaucoup attendaient. Bernard Friot est militant du Parti communiste et architecte de la théorie du salaire à vie. Frédéric Lordon construit une philosophie spinoziste des institutions. Ces trajectoires ont a priori peu en commun. L'un et l'autre parviennent pourtant au même constat : le communisme est à l'ordre du jour. Ces entretiens portent sur les figures que pourraient y revêtir le travail, la valeur, le salaire, l'investissement, l'État, la propriété. Mais déplient également accords et désaccord sur ce qu'il faut entendre par un « déjà-là »,sur la nature et l'existence d'une classe révolutionnaire, sur les processus de la transition.
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Contrairement à une idée reçue, les trois quarts des retraites sont calculées en fonction du salaire et non pas des cotisations versées : elles sont le salaire qui se poursuit, et non un revenu différé dans le temps. Près de dix ans après le succès de L'Enjeu des retraites, les événements confirment la pertinence de ses analyses : faute de promouvoir la généralisation du droit au salaire des retraités, les opposants sont impuissants pour contrer des réformes qui nient ce droit et veulent le remplacer par le différé des cotisations. Cette nouvelle version s'enrichit d'une longue introduction et d'une conclusion inédites qui, contre un dispositif de comptes à points, proposent d'unifier tous les régimes en assurant 100% du meilleur salaire net, porté à 2300 euros minimum, quelle que soit la durée de la carrière. Le Travail, enjeu des retraites analyse le coeur du conflit des retraites : qu'est-ce que travailler ? Qui travaille ? Comment faire du salaire un droit politique de la personne, afin d'en finir avec le temps après le travail de la retraite, aussi contestable que le temps avant le travail de l'insertion des jeunes ou le temps sans travail du chômage ?
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Le modèle capitaliste du travail conduit à notre perte: il est urgent de prendre la mesure des dynamiques porteuses d'émancipation. Bernard Friot, dans ces entretiens, décrit le conflit social depuis 1945 comme un affrontement entre deux façons contradictoires d'attribuer une valeur économique au travail. Pour le capital, seul un travail soumis aux propriétaires lucratifs et au marché du travail produit de la valeur. Mais les luttes syndicales et les initiatives populaires ont institué au contraire, grâce à la socialisation du salaire, une reconnaissance du travail tout autre, fondée sur le salaire à vie, sur la propriété d'usage des entreprises par les salariés. sur un investissement libéré des prêteurs. sur une autre mesure de la valeur que le temps. Cet ouvrage nous montre comment nous inventons, depuis plus de soixante ans. un travail libéré de l'emprise capitaliste. Nos entretiens sont l'occasion de présenter simplement cette analyse, de répondre aux objections et de proposer une démarche d'émancipation concrète. Il m'a semblé important, à moi qui ai vécu avec tant d'autres dans ma chair la maltraitance de l'emploi et du chômage. de contribuer à cet ouvrage de combat. Nous pouvons sauver notre peau. Patrick Zech
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Un désir de communisme ; conversation pour demain
Judith Bernard, Bernard Friot
- Textuel
- 2 Septembre 2020
- 9782845978164
Alors que nous sommes écrasés par le rouleau compresseur du capitalisme néo-libéral, Bernard Friot bouscule nos habitudes de pensées et présente des alternatives lumineuses à contre-courant du défaitisme ambiant. Il nous rappelle que le principe communiste est à la base d'institutions piliers de notre société comme le régime général de la sécurité sociale ou l'hôpital public. Fort de ce déjà-là, il explore dans ce dialogue avec Judith Bernard les voies possibles ouvertes par de nouveaux droits économiques comme le salaire attaché à la personne ou l'extension du principe de la sécurité sociale à l'alimentation, au logement ou à l'énergie.
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La souveraineté populaire doit être défendue.
Patronat et banquiers pratiquent le chantage à l'emploi et à la dette pour réduire les droits sociaux. Les gouvernants de droite et de gauche. loin de leur résister. s'évertuent à leur envoyer des " signaux qui les incitent à réclamer davantage. Est-il possible de briser cette soumission ? Oui. répond cet ouvrage. qui propose de porter plus loin les institutions qui sont nées des luttes pour le salaire.
Et dont nous faisons à grande échelle l'expérience de l'efficacité : la qualification personnelle et la cotisation. La qualification personnelle peut faire disparaître le marché du travail. à condition d'attribuer à chacun. à sa majorité, une qualification et donc un salaire. Et contre les projets de remplacer la cotisation sociale par la CSG. la TVA ou les mutuelles. il faut au contraire l'étendre en créant une cotisation économique pour un financement de l'investissement sans crédit et donc sans dette.
L'enjeu du salaire. c'est la disparition du marché du travail. et donc du chantage à l'emploi. ainsi que la suppression du crédit lucratif. et donc du chantage à la dette. Ce n'est ni d'une réforme fiscale ni d'une plus grande régulation étatique que nous avons besoin. mais de plus de pouvoir populaire sur l'économie et sur le travail.
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La Fièvre de l'évaluation : Quels symptômes ? Quels traitements ?
Bernard Friot, Jean-yves Trépos, Henri Sterdyniak, Nathalie Heinich, Albert Ogien, Bénédicte Vidaillet, Charles Hadji, Jean-Marie Harribey, Alain Caillé, Frédéric Jacquemart, André Bruston, Véronique Thomas-Vaslin
- Pu Du Septentrion
- 17 Mars 2016
- 9782757412695
L'évaluation envahit tous les champs de l'existence. La fièvre de l'évaluation interroge les pratiques évaluatrices dans des domaines très différents d'activités profondément humaines.
Forte de son aura de rationalité, elle s'impose comme une contrainte dont les objectifs sont mal définis, et dont les finalités et les modalités de mise en oeuvre ne peuvent être discutées. Elle devient alors une source d'inquiétude.
Dans un premier temps, cet ouvrage revisite dans toutes leurs dimensions économique et sociétale la notion de valeur, fondement étymologique de l'évaluation, et celle de richesse. L'évaluation de l'art contemporain constitue alors une bonne articulation vers l'étude des enjeux de l'évaluation dans les champs du monde du travail, de l'éducation, et plus globalement dans ceux des impacts des technologies, des politiques publiques, des risques et de l'expertise.
Ces exemples permettent de mener une analyse critique des approches quantitatives et normatives et d'aborder les questions essentielles des acteurs, des objectifs et des modalités de l'évaluation afin d'en appréhender les constances et les divergences. Finalement, cet ouvrage met en avant la nature profondément duale de l'évaluation des activités humaines : matérielle et économique ou spirituelle. -
La Littérature du collège
Bernard Friot, Isabelle Grellet, Danièle Manesse
- Ens Lyon
- 1 Janvier 1994
- 9782734204299
Quels textes enseigne-t-on au collège ? La culture littéraire", celle des auteurs classiques, a-t-elle résisté au bouleversement de la démocratisation ? Une enquête auprès de professeurs permet de mieux connaître les pratiques pédagogiques, les représentations, les démarches pour l'étude des oeuvres intégrales et celle des morceaux choisis. Présentant également des inventaires des textes étudiés dans les classes, ce livre contribue à une meilleure connaissance de la culture du collège.