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aurélien bellanger
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Les derniers jours du parti socialiste
Aurélien Bellanger
- Seuil
- Cadre Rouge
- 19 Août 2024
- 9782021571165
Début du XXIe siècle. Deux philosophes que tout oppose rêvent de prendre d'assaut la République des Lettres. Un apparatchik de seconde zone, agitateur d'idées au Parti socialiste, a lui pour obsession de sauver la République française. Alors que la publication de caricatures par un journal satirique déclenche une crise géopolitique inédite et une succession d'attentats, ces trois ambitieux créent un mouvement secret qui va entraîner le pays vers un destin imprévisible.
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«Comprendre Benjamin, c'était comprendre le monde moderne. C'est en tout cas l'équation parfaite qui m'est apparue. Il ne me restait plus alors qu'à faire rentrer la BNF dans celle-ci.»
En 2014, un poète se suicide à la Bibliothèque nationale de France, où il vient de donner une conférence sur le grand penseur du vingtième siècle Walter Benjamin. Sidérées par cette nouvelle, les trois seules personnes qui ont assisté à la conférence cherchent à comprendre ce qui a pu provoquer cet acte irrémédiable. Édith, universitaire, Ivan, critique de cinéma, et Thibault, architecte, sont des inconditionnels du philosophe allemand. Mais quel lien le trio entretient-il avec le Groupe Benjamin, une organisation d'extrême gauche qui réalise des actions militantes énigmatiques ? -
« Pourquoi, parmi tous les musées du monde, j'ai choisi d'aller dormir au milieu des Poussin à deux kilomètres de chez moi ? Aimer Poussin, le classique des classiques, il y avait eu, dans cette préférence affichée dès mon adolescence, une part incompressible de snobisme. Passer la nuit au milieu des Poussin était une manière de revenir sur mes années jeunesses. Et sur l'absence de celles de Poussin. Car ce peintre apparait immédiatement classique. De ses années parisiennes, ses années et oeuvres de jeunesse, nous ne connaissons presque rien. Tout ce que nous savons, d'ailleurs, c'est Balzac qui l'a inventé, en faisant du jeune apprenti peintre le héros du Chef-d'oeuvre inconnu.
Les hasards du calendrier ont voulu qu'au moment de cette nuit au Louvre, j'étais justement en train de redécouvrir mon propre chef d'oeuvre inconnu : une oeuvre honteuse et immontable. Il y a vingt ans, en arrivant à Paris, j'avais en effet accroché une petite caméra à mon cou, avec laquelle j'ai filmé mes années d'apprentissage. Il y a là quarante-huit heures de film que j'avais décidé, pour la première fois, de visionner en entier. J'en étais pile à la moitié, à la moitié de ma jeunesse quand j'ai passé une nuit entouré des oeuvres de ce grand peintre sans jeunesse. Et comme je comprenais qu'il ait caché celle-ci, moi qui étais rendu depuis plusieurs jours à la mienne. Car la jeunesse a toujours quelque chose de honteux. Surtout quand on voudrait qu'elle soit celle d'un jeune artiste. Qui devra multiplier les expériences et les échecs, découvrir sa personnalité, rejouer l'éternelle comédie de la montée à Paris et des débuts dans la vie.
Au peintre de l'éternelle maturité qu'est Poussin, j'ai donc essayé de prêter une oeuvre de jeunesse, maladroite et fervente : la mienne. »A. B. -
«Il avait basculé du côté des puissants, du côté de ceux qu'on n'aimait pas mais qu'on avait appris à craindre, et qui avaient appris en retour à savourer les flatteries hypocrites qu'on leur adressait, moins comme des signes de respect que comme des marques de déférence.» Sébastien Bitereau, originaire de la Drôme, est un jeune comptable d'exception. Lorsqu'il rencontre par hasard l'animateur vedette de La roue de la fortune, il le choisit comme mentor et le suit à Paris. Entre amitiés, trahisons, drogues, sexe et démonstrations de luxe, il est plongé presque malgré lui dans les coulisses du monde télévisuel des années 1990. Visionnaire, il prend le pari de miser sur ce que tous considèrent comme une folie, et devient le producteur du meilleur filon de la décennie : la téléréalité...
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Enfant de l'Ouest parisien, Alexandre Belgrand a grandi à l'ombre des tours de la Défense, au bord de la voie royale qui conduit du Louvre à la Grande Arche et qui sert de frise chronologique à l'histoire de France.
Héritier autoproclamé de ce majestueux récit, il rejoint une école de commerce, certain d'intégrer à sa sortie l'élite de la nation.
L'un de ses professeurs l'initiera alors à l'histoire secrète de la capitale, avant de le faire entrer au service de l'homme fort de la droite - le Prince - en passe de remporter la prochaine présidentielle. Au soir du 6 mai 2007, il est au Fouquet's, prêt à intégrer le cabinet du Prince en tant que conseiller en urbanisme. Suivront, pour Alexandre, des années d'alcoolisation heureuse, de travail acharné et d'amitiés nocturnes au coeur du Triangle d'or parisien. C'est lui qui écrira l'un des discours les plus remarqués du Prince, sur l'avenir architectural de Paris, et qui imaginera un grand métro automatique, le Grand Paris Express.
Mais dans sa quête de plus en plus mystique d'une ville réconciliée, l'urbaniste aura l'orgueil de se croire indestructible.
Le Grand Paris est le récit à la première personne du sauvetage d'une âme et d'une métropole.
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«Nous contemplons là, tranquillement assis au coin du feu, le complot le plus ambitieux et le mieux conçu qu'on ait jamais vu.» La construction d'une ligne de TGV place un village de l'ouest de la France à la jonction d'intérêts diamétralement opposés. Autour d'un châtelain et de sa fille, d'un capitaine d'industrie, d'un préfet à la retraite, d'activistes solitaires et d'un archéologue, nombre d'enjeux se cristallisent.
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L'Europe est un continent disparu, le rêve d'un autre temps, le rêve d'un autre monde. Anomalie géographique perdue dans la grande mer gelée des Alpes, la principauté fantastique du Karst semble scellée pour toujours, et avec elle la mémoire des anciens empires. Mais depuis New York, où s'est réfugiée une diaspora karste, plusieurs personnages ambigus tentent d'en restaurer la splendeur. Une banquière ambitieuse, un écrivain maudit et un philosophe enquêtent sur un mathématicien à l'enseignement révolutionnaire et sur un calculateur énigmatique qui aurait traversé le siècle, des camps de la mort à la Russie soviétique en passant par un mystérieux programme spatial yougoslave. Le Karst défie l'histoire pendant qu'un jeune homme, Flavio, s'éveille lentement aux mythes de la construction européenne. Et si l'Atlantide tant recherchée était dans cette construction inachevée : la forme toujours recommencée du continent de la douceur ?
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La théorie de l'information est une épopée économique française.
De l'invention du Minitel à l'arrivée des terminaux mobiles, de l'apparition d'Internet au Web 2.0, du triomphe de France Télécom au démantèlement de son monopole, on assistera à l'irruption d'acteurs nouveaux, souvent incontrôlables.
La théorie de l'information est l'histoire de Pascal Ertanger, le plus brillant d'entre eux. Adolescent solitaire épris d'informatique, il verra son existence basculer au contact de certains artefacts technologiques :
éditeur de jeux en BASIC, pornographe amateur, pirate récidiviste et investisseur inspiré, il deviendra l'un des hommes les plus riches du monde.
La théorie de l'information raconte aussi comment un article scientifique publié en 1948 a révolutionné l'histoire des télécommunications et fait basculer le monde dans une ère nouvelle, baptisée Âge de l'information. Pascal Ertanger s'en voudra le prophète exclusif.
La théorie de l'information évoque enfin le destin d'une planète devenue un jouet entre les mains d'un milliardaire fou.
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Aurélien Bellanger a rencontré Julien Gosselin, metteur en scène, qui a été remarqué pour ses adaptations des Particules élémentaires de Michel Houellebecq et de 2666 de Roberto Bolaño.
Ils ont sympathisé et décidé de concevoir un spectacle autour de l'idée d'Europe. Écrite pour le théâtre national de Strasbourg, Eurodance a été crée à Marseille en juillet 2017 et entame une tournée au printemps 2018 : elle sera jouée à Gennevilliers, Strasbourg, Valenciennes, Lièges... une trentaine de dates est prévue.
Le projet a été baptisé « 1993 ». Il se compose de deux parties : Eurodance et Erasmus. L'action se passe à Calais, ville dont Julien Gosselin est originaire. La première partie raconte l'histoire de la ville, entre la construction du tunnel et l'arrivée de la jungle. Ce n'est pas une pièce de théâtre classique avec des personnages qui dialoguent, mais une sorte de poème polyphonique pour une dizaine de comédiens. Une pièce « chorale » donc.
L'ensemble est court et brillant, une sorte de « livret » pour les spectateurs, qui comporte une belle cohérence esthétique et une vraie progression dans l'intrigue.
Une préface signée d'Aurélien Bellanger situe le tout où se mêlent les espoirs, les élans, les illusions, les déceptions qu'a fait naître l'idée d'Europe.
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«Quand Guillaume Erner m'a appelé pour me proposer d'écrire une chronique quotidienne dans "Les Matins" de France Culture, j'ai dû raccrocher en catastrophe : ma fille menaçait d'avaler un Playmobil. On s'est cependant rappelés très vite, et quelques jours plus tard, je lisais à l'antenne ma première chronique. Jamais texte n'avait été relu avec autant de soin, de minutie et de délicatesse - et prononcé de façon plus hachée, avec une bouche trop sèche et un coeur trop rapide. On ne réalise pas, avant d'avoir à parler dans un micro, à quel point trois minutes peuvent être longues. Et à quel point, aussi, on les aimera passionnément. J'étais censé, à l'origine, passer la dernière semaine d'août à dévaler les Alpes du col de la Croix-de-Fer à Nice en passant par l'Izoard. Aucun regret, évidemment, et d'ailleurs les sensations seraient très similaires, notamment quand je m'adonnerais à l'un de mes exercices favoris, la description de paysages : l'écriture d'une chronique prend à peu près le temps qu'il faut pour escalader un col. Tout le jeu, je crois, c'est de varier les perspectives tout en tenant solidement son itinéraire - le principe de la route en lacets, avant la grande descente du direct. On ne sait jamais, au début, ce qu'on va dire. On sent, pourtant, dès la première phrase, si cela sera facile ou difficile, fluide ou interloqué. C'est comme une toute petite onde, au début, qui va progressivement grandir, ou se rapetisser - les deux phénomènes sont inquiétants à leur manière. C'est là tout le charme de l'exercice : ne jamais savoir ce qu'on dira, ni comment on le dira. Tenter quelque chose, et puis recommencer - lier son écriture au cycle infini des jours. Écrire comme on se réveille ou comme on s'endort : c'est un privilège rare. Est-ce pour cela que j'ai voulu donner à ces chroniques une forme un peu universelle, et tenter de passer d'un ressenti personnel à une définition collective du temps - passer de la chronique quotidienne à la chronique du temps? En cherchant, pour ce recueil, une entrée assez large pour compiler le plus de chroniques possible sous une thématique commune, j'ai découvert que ce dont j'avais parlé le plus souvent, c'était de cet universel si particulier et si problématique qu'on appelle la France : la France et ses paysages, la France et ses particularismes innombrables, la France et ses passions politiques - la France, de l'élection d'Emmanuel Macron au mouvement des Gilets jaunes.
Aurélien Bellanger.
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Beaucoup de choses ont été dites sur Michel Houellebecq, sur son oeuvre un peu moins, sinon qu'on y trouvait le parfait catalogue du cynisme contemporain ou l'encyclopédie des ratages de la modernité.
C'est une double méprise : Houellebecq est un écrivain sincère et ambitieux. Il ne cherche jamais à sauver ce qui ne peut plus l'être. Néanmoins, si le monde n'est pas toujours drôle, il est améliorable. Nous disposons, dans la science, des moyens de le réenchanter. L'homme n'est pas condamné au tragique. Désespérance et utopie, l'une comme l'autre argumentées avec soin : la douleur est un indice ; le monde doit être réparé.
Les racines du mal sont trop profondes pour être entièrement arrachées, mais nous saurons en extraire des fleurs. Houellebecq est un écrivain romantique. De Pascal à Lovecraft, Houellebecq a étudié la littérature de la chute, mais c'est, de Novalis à Baudelaire, celle de la rédemption par la technique qu'il a choisi de continuer.
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La fête
Aurélien Bellanger, Thomas Lévy-lasne
- Editions De La Menagerie
- 14 Novembre 2017
- 9782956009306
Livre qui réunit des aquarelles de "fêtes" de Thomas Lévy-Lasne, accompagné d'une fiction d'Aurélien Bellanger, dans laquelle, à la fin d'une fête parisienne, un étrange philosophe, du fond de la cuisine où il a trouvé refuge, se lance dans une démonstration un peu grandiloquente où il évoque Locke et l'empirisme anglais, Leibniz, Newton et Van Gogh, tout en jouant avec son iPhone.