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Moyen Age (de 476 à 1492)
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Dire et mal dire ; l'opinion publique au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 5 Février 1992
- 9782020129022
Quelque chose se passe au xviiie siècle qui permet au peuple d'exister en politique.
Le goût pour l'information, la curiosité publique se développent dans un espace urbain qui met les individus en position de " savoir sur l'autre ". le public vit entre le vrai et le faux, l'information et le secret, la rumeur et la publicité, le possible et l'invérifiable ; ses incertitudes, aiguisées par les manipulations politiques et policières, renforcent encore sa soif de savoir. car le menu peuple veut connaître les ressorts qui animent les rumeurs sur l'assassinat du roi, ou encore les affaires de diables, de poisons, d'alchimie et d'autres magies.
Dans ce livre, arlette farge montre comment se construit une parole publique que les autorités craignent, pourchassent et incitent tout à la fois. elle observe quelles sont les tactiques d'approche de la chose publique pour ceux qui en sont les exclus. avec dire et mal dire, arlette farge nous donne un livre sur un sujet inédit qu'elle défriche dans les archives : l'opinion publique au xviiie siècle.
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La déchirure ; souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle
Arlette Farge
- Bayard
- 5 Septembre 2013
- 9782227478213
Depuis son travail avec Michel Foucault et Le gou t de l'archive, Arlette Farge sonde les archives de police afin d'appre hender la vie du petit peuple autrement qu'en termes ge ne raux et de donner ainsi une autre image du sie cle des Lumie res.
Dans cet essai, un de ses plus personnels, l'auteur poursuit et tente de dire ce que furent les douleurs de ces e tres de peu, a partir des traces laisse es dans les proce s-verbaux les interrogatoires ou re cits des te moins, qui recensent, de manie re implacable, les noyades, accidents, agressions quotidiennes ; a partir aussi des e crits des plus aise s qui la plupart du temps ne voient pas cette mise re mais e changent sans cesse sur les maux, bien re els bien que diffe rents, qui affectent leurs propres corps. Les correspondances des plus nobles viennent ainsi s'ajouter aux rares paroles des malheureux pour peindre une socie te ou l'attention au corps, l'expe rience de la douleur des plus aise s ne les rend pas moins sourds aux souffrances des autres. Sans cesse recommence , le travail de l'historienne vient surtout contredire un des discours les plus tenaces sur la douleur, qui voudrait que la durete de la vie entrai ne accoutumance chez ceux qui la subissent et qu'au XVIIIe me, une relative indiffe rence des couches populaires ait pre ce de une monte e de la sensibilite . -
Il y a dix ans, Arlette Farge écrivait ce texte fondateur, nourri par une découverte dans les archives des procès-verbaux. Avant elle en effet, les historiens n'avaient pas prêté attention à ce minuscule morceau de papier, attaché au poignet des hommes et femmes précaires au XVIIIème siècle, dont les corps étaient identifiés par la police.
A partir de ces traces écrites, l'historienne faisait le récit de ces vies oubliées, tentant de saisir ce qu'avaient pu être ces existences la plupart du temps muettes.
Le contexte éditorial actuel jette une autre lumière sur ce travail, tant les récits de vie sont à la mode et apparaissent même récemment, dans le projet de Pierre Rosanvallon par exemple, comme la manière de réparer notre démocratie. Dans une nouvelle préface, Arlette Farge ne cache pas ses réserves sur ces tentatives et nous invite à distinguer exposition de soi et singularité, juxtaposition des vies et émancipation collective. -
Le principe d'égalité fonde notre démocratie parce qu'il fonde notre justice. Il nourrit tellement notre sentiment du juste que nous peinons à imaginer une justice en dehors de ce principe.
Pourtant,avant son affirmation par les révolutionnaires français, les tribunaux de l'Ancien Régime examinent et condamnent quotidiennement.
Mais sur quelle base ? Au nom de quoi ? Selon quelles règles et procédures ? Et puis, qui sont ces condamnés ?
Arlette Farge convoque ici les faits les plus divers ou des grandes affaires pour dresser le tableau très vivant d'une justice bien singulière à nos yeux, celle du XVIIIe siècle. Ignorant la prison, obsédée par l'aveu, déchirant les corps et poursuivant les mauvaises pensées, la justice d'Ancien Régime régit un ordre social qui nous permet de mieux concevoir notre propre idéal de justice. Grâce à ce récit brillant, Arlette Farge nous aide à comprendre le terreau sur lequel les grandes réformes judiciaires et politiques de la fin du XVIIIe siècle ont été pensées. C'est là un moment décisif et fondateur de notre histoire.