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Les sautes d'humour de Mozart père et fils
Mario Pasa, Geneviève Geffray, Wolfgang Amadeus Mozart
- PAYOT
- 3 Mai 2023
- 9782228933353
On parle toujours de l'abondante correspondance de Wolfgang Amadeus Mozart en oubliant celle de Leopold, ce père si important dans l 'épanouissement de son talent. On parle toujours des plaisanteries scatologiques du fils en oubliant son véritable humour, celui d'un artiste très conscient de sa supériorité : il l'exerçait pour peindre la société de son temps (aristocrates, musiciens, élèves...) ou pour décrire les inconvénients des voyages, comme le faisait aussi Leopold. Ce sont là autant de sautes d'humour vachardes sur les ridicules du XVIIIe siècle. Elles se savourent comme un opéra bouffe et nous offrent une approche biographique originale sur un génie qui n'a pas fini de nous étonner.
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Le souvenir des séjours dans la capitale de la France est resté si vif chez Leopold Mozart, père de Wolfgang, que c'est à Paris qu'il décide d'envoyer son fils âgé de vingt-deux ans tenter sa chance en 1778. Paris, ville cosmopolite, accueille alors de nombreux musiciens allemands. Wolfgang accompagné de sa mère, Anna Maria, s'y installe le 23 mars tandis que la saison des concerts bat son plein. C'est son deuxième voyage dans la capitale où « à pied, tout est trop loin, ou trop sale, car à Paris, il y a une saleté indescriptible ». Il trouve les Français « désormais bien près de la grossièreté et affreusement orgueilleux » (lettre du 1er mai 1778) ; ils « n'ont aucun savoir-vivre » (18 juillet)...
Peu de temps après son installation, il rencontre Joseph Legros, directeur du Concert-Spirituel. Il lui commande une symphonie concertante destinée aux concerts de la Semaine Sainte, et sympathise aussi avec Jean-Georges Noverre, maître de ballet de l'Opéra.
Mais à l'insouciance des premiers jours succèdent vite les désillusions.
Les visites dans les maisons aristocratiques auprès de riches mécènes n'aboutissent à rien et Legros écarte finalement sa symphonie concertante. Pourtant, sollicité par Noverre, Mozart compose plusieurs pièces du ballet Les Petits Riens. Il participe enfin au Concert-Spirituel du jour de la Fête-Dieu, le 18 juin, avec la Symphonie no 31 en ré majeur, surnommée « Paris » très applaudie. Mais la malchance le poursuit car sa mère tombe malade et meurt le 3 juillet. Les dernières semaines se passent tristement, bien qu'il soit recueilli par le baron Grimm et Madame d'Épinay. Poussé par son père que Grimm a alerté, Mozart quitte Paris dès la fin de l'été. Malgré plusieurs tentatives, ce sera son dernier grand voyage à l'étranger.
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Lettres des jours ordinaires 1756-1791 : Choisies et présentées par Annie Paradis
Wolfgang Amadeus Mozart
- Fayard
- 16 Novembre 2005
- 9782213622132
Mozart a partagé sa vie entre deux écritures : celle de la musique et celle des lettres. Des centaines de milliers de notes sur la partition, des centaines de milliers de mots sur le papier; de l'une à l'autre et de l'autre à l'une, toute une vie, la plume court. Sur la scène épistolaire des personnages s'animent, croqués sur le vif; des villes défilent, au rythme des auberges, des palais, des églises, des théâtres; toute l'Europe musicale des Lumières s'agite sous la plume mozartienne; et toute sa musique, à la lettre: symphonies, concertos, messes, opéras... l'Opéra! ... N'oubliez pas mon désir d'écrire des opéras. J'envie quiconque en compose un... Et lorsque l'opéra vient à Mozart, la lettre s'enchante, car l'oeuvre se trame aussi sur le fil des mots; ainsi dans cette correspondance de 1780 échangée entre un fils très obéissant à Munich et un vieux père fidèle à Salzbourg. Nous voici dans l'atelier où, en duetto, s'élabore le premier grand opéra mozartien, l'Idomeneo.
Mais c'est aussi la petite musique des jours ordinaires qui nous retient et nous touche ; la vie comme elle va, ou ne va pas, griffonnée à la hâte, le me dépêche... Je suis pressé... le quotidien tissé des petits riens que l'on échange pour que perdure le lien, J'ai bien reçu le colis, et j'espère que vous aurez aussi déjà le portrait et les rubans... Sur le papier s'inscrit la suite des jours, des années, s'écrivent les amitiés, les amours, les épousailles, les naissances et les morts... Parfois, de devoir tant parler, la plume se lasse ; le silence creuse les mots, ... Je n'ai rien de nouveau ni de nécessaire à écrire...
De cette foisonnante correspondance, des quelques 1196 lettres que comporte l'édition allemande, 163 ont été choisies pour composer ce livre. Traduites par la plume vive de Bernard Lortholary, elles font résonner non seulement la voix de Mozart, mais toutes les voix familiales et familières qui l'ont entouré; voix de basse de Léopold, le père, l'interlocuteur privilégié, soprano de la mère, Anna Maria, de la soeur, Nannerl, de Constanze, l'épouse. Et l'on entend, ensemble et pourtant distinctes, comme à l'opéra, toutes les voix.