Emma Goldman voyait en elle "la femme la plus douée et la plus brillante que l'Amérique ait jamais produite". Excellente oratrice, ardente combattante de la domination masculine, Voltairine de Cleyre (1866-1912) était plus littéraire que Goldman et surtout plus radicale dans son féminisme et son anarchisme. Ce recueil comprend "Pourquoi je suis anarchiste", "De l'action directe", "L'esclavage sexuel", "L'idée dominante", "L'anarchisme dans la littérature", ainsi qu'un portrait de Voltairine de Cleyre par Goldman.
"Même si deux personnes sont parfaitement adaptées l'une à l'autre, rien ne prouve qu'elles continueront à l'être le reste de leur existence".
Plus que le contrat même du mariage, c'est la vie commune permanente que rejette Voltairine de Cleyre, figure très populaire de l'anarchisme américain du début du XXe siècle, dans cette conférence d'avril 1907. Dans un style vif et clair, puisant dans les exemples de la vie quotidienne, elle explique pourquoi... En introduction, une courte biographie de l'auteur, signée Chris Crass.
Paru en 1909 dans la revue Mother Earth, ce texte est un des écrits les plus connus de Voltairine de Cleyre. S'appuyant sur l'histoire de la naissance des États-Unis, l'auteur souligne les points communs entre les idéaux des Pères fondateurs et ceux de l'anarchisme, mais aussi, plus de cent ans après la déclaration d'Indépendance en 1776, leur déclin.
Plaidoyer contre les gouvernements, constat lucide sur la nature humaine, ce texte plaide, en pleine industrialisation des grandes villes américaines, pour un anarchisme à retrouver : économie d'auto-subsistance, désintégration des (trop) grandes communautés, utilisation de la terre ; car sont libres ceux qui subviennent eux-mêmes à leurs besoins.
"Toute personne qui a pensé, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, avoir le droit de protester, et a pris son courage à deux mains pour le faire ; toute personne qui a revendiqué un droit, seule ou avec d'autres, a pratiqué I'action directe".
Qu'est-ce que l'action directe ? Féministe et anarchiste américaine, Voltairine de Cleyre (1866-1912) démonte avec éloquence le malentendu, diffusé par les pouvoirs politique et médiatique, qui identifie l'action directe à la violence contre la vie et les biens des personnes.
L'égalité politique des femmes, le rapport entre mariage, prostitution et esclavage sexuel, l'action directe, la réforme de l'éducation moderne, les minorités et le progrès, les causes de la jalousie (et ses remèdes), la désillusion en Russie en 1917, la fausse démocratie, etc. : le recueil de textes, pour la plupart inédits, de deux figures de l'anarchisme féminin aux États-Unis au tournant du XXe siècle.
Dès la fin de la guerre de Sécession, les États-Unis s'affirment comme l'une des puissances clés du monde industriel et capitaliste émergeant. Incarnation du « rêve » d'un monde meilleur pour ses nombreux immigrants, le pays se construit à travers les crises sociales, identitaires et politiques qui traversent l'ensemble du monde occidental. Revenir sur cette époque à travers les écrits de Voltairine de Cleyre (1866-1912) et d'Emma Goldman (1869-1940), militantes anarchistes, permet de mettre en perspective certaines de nos problématiques actuelles.
Les textes, pour la plupart inédits en français, ont été écrits au long d'un demi-siècle crucial, entre 1880 et 1940. Ils disent l'articulation entre la critique franche de la société moderne et la redéfinition du statut des femmes. De quoi est-il question ? De sexualités, de prostitution, de mariage, de contrôle des naissances, d'amour, de jalousie, de propriété, de liberté, d'éducation, de leurre idéologique, notamment... de dissidence et de liberté surtout.