La collection " Écriture " dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale supérieure - Ulm, publie des essais sur divers problèmes théoriques concernant la littérature au sens large, témoignant de différentes sensibilités et approches du monde littéraire.
Pourquoi étudier la littérature ? La question peut paraître brutale. Elle mérite cependant d'être posée. Dans des programmes d'enseignement surchargés, est-il légitime de réserver du temps à l'étude de textes à la définition incertaine et dont la fonction est sans cesse interrogée? L'hypothèse de cet essai est qu'on ne peut réfléchir à l'intérêt et à la valeur d'une oeuvre littéraire sans prendre en compte son statut d'objet d'art. Le texte littéraire n'est ni un objet culturel parmi d'autres ni un simple fait de langage. Participant du champ artistique - dernier espace où tout est permis - il bénéficie d'une souplesse extraordinaire qui lui permet d'explorer les virtualités de l'existence et d'anticiper sur les connaissances à venir. Dans cet essai, l'auteur montre le rôle irremplaçable des études littéraires par ce qu'elles participent de la conscience de ce que l'on est et de la formation de l'esprit critique, moteurs de toute évolution culturelle. Cet ouvrage s'adresse aussi bien aux théoriciens de l'art et de la littérature qu'aux enseignants soucieux de penser leur pratique, ainsi qu'à tout amateur d'oeuvres littéraires.
Dans l'analyse littéraire, la notion de personnage est complexe. Les différentes approches n'ont pu, malgré des tentatives remarquables, expliquer l'essentiel : la relation originale, complexe et plurielle qui lie le personnage au lecteur du roman. Les théories de la lecture permettent d'éclairer, quant à elles, un point fondamental. Élucider l'énigme du personnage, c'est en effet savoir ce qu'en fait le lecteur, comment il l'imagine, sous quel angle il l'aborde et pour quels résultats.C'est à partir de lui, de son imagination, de sa vision, que le personnage est en partie élucidé. Les prolongements de cette étude touchent non seulement à l'esthétique mais aussi à la psychanalyse et à l'anthropologie.
1. Au seuil du roman : le contrat de lecture 2. Le corps du roman : les structures du récit 3. Le coeur du roman : l'histoire 4. Le moteur du roman : les personnages 5. Le discours du roman : l'énonciation 6. Le réel du roman : l'inscription du hors-texte 7. Le lecteur dans le roman
La question de la valeur est habituellement refoulée dans la réflexion sur les textes littéraires. Pourtant, nous avons tous le sentiment confus que les textes « littéraires » ne sont pas tout à fait semblables aux autres et qu'à l'intérieur de la littérature certains ont plus de valeur que d'autres. Qu'est-ce qui fonde un tel sentiment ? Peut-on avancer des critères qui ne soient pas strictement subjectifs et culturels ? N'est-on pas obligé d'en trouver pour refuser le nivellement des textes et, à terme, la disparition de la littérature ?
Les articles rassemblés dans ce volume acceptent d'affronter ces questions. La valeur littéraire y est envisagée dans toutes ses dimensions (esthétique, économique, institutionnelle, cognitive). La réflexion porte sur sa genèse (qui en décide ? selon quels critères ?) et sur ses fonctions (pourquoi et à quelles fins certains textes sont-ils dotés d'un statut spécifique?). L'enjeu est, finalement, de répondre à la question : à quoi sert la littérature ?
Sont réunies ici les contributions de Emmanuel Bouju, Karen Haddad-Wotling, Annick Louis, Brigitte Ouvry-Vial, Franc Schuerewegen, Alain Trouvé, France Vernier.