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Sylvie Doizelet, qui pratique la capitale anglaise depuis l'adolescence, a pris lors de ses récentes promenades quelques instantanés qui traquent Londres dans Londres - quelques-unes des innombrables mises en garde qui attendent le Londonien à chaque pas.
Et Jean-Claude Pirotte a, en quelque sorte, légendé les clichés, qui lui ont inspiré de courtes fables disant à la fois l'air du temps, la mémoire perdue, et les dangers qu'affronte aveuglément l'être humain dans un univers en voie de délabrement, ou de métamorphose inquiétante. Cent cinquante ans après Les cris de Londres, en voici donc les périls.
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"Pèlerins, vagabonds, meurtrier l'arme à la main, amiral à la démarche hésitante...
Tous sont là où ils ne devraient pas, ne devraient plus être. Ils auraient dû passer leur chemin.
Quelque chose les a freinés, retenus. Un obstacle mis en évidence par le dessinateur; ou bien un rêve, un instant de rêverie qui dans le destin de ce promeneur va tout décaler, produire un effet de tremblé. Un moment d'inquiétante étrangeté et les repères sont perdus une fois pour toutes." Sylvie Doizelet fait ici le portrait de trois artistes visionnaires qui ont vécu et travaillé dans une époque troublée : Alfred Kubin, Henry Moore et Ernst Barlach, également torturés par le chaos dans lequel est plongée leur époque.
Ce faisant, elle nous invite à une profonde méditation sur la guerre et sur la place de l'art dans les régimes d'exception (le nazisme en l'occurrence). "Il est si difficile de hanter un siècle en ruine", aurait pu conclure avec elle le poète Auden.