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Christine hoflehner, la " demoiselle des postes " que la guerre et ses lendemains ont privée de sa jeunesse, des dix années qui auraient pu et dû être les plus belles de sa vie, a été invitée à séjourner dans un palace par sa riche tante d'amérique.
Le papillon libéré de sa chrysalide connaît l'exaltation des cimes. pourtant, il suffit de la perfidie d'une petite peste pour que se manifeste la violence sociale tapie sous l'insouciance et les dorures. l'absence même de perspectives faisait que christine acceptait l'horizon borné, le manque d'air, de lumière - une " vie de chien ". mais elle ne peut admettre de se voir soudain renvoyée à une misère sans perspectives, devenue intolérable après que son éphémère métamorphose lui a révélé la possibilité d'une autre existence.
A travers l'histoire de christine, c'est tout le climat social de l'autriche de l'entre-deux-guerres qui se révèle, avec les terribles menaces dont il est porteur. zweig est revenu à maintes reprises sur ivresse de la métamorphose. c'est dire l'importance que ce texte revêtait à ses yeux : " je ne prends jamais le parti des prétendus "héros", mais je vois toujours le tragique dans le vaincu, écrivait stefan zweig.
C'est toujours celui qui succombe au destin qui m'attire. "
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Les trois nouvelles qui composent ce recueil - destruction d'un coeur, la gouvernante et le jeu dangereux - ont été écrites à des périodes différentes.
Quand, en 1931, stefan zweig décide de les réunir en un même volume, il pense certainement à maupassant. lui aussi donne à voir des instants de vie révélateurs de l'âme humaine et de ses tourments. ici, vérité et mensonge, faux-semblants et hypocrisie des conventions sociales mettent en relief le destin dramatique de ceux qui ne veulent ou ne peuvent se résoudre à s'y soumettre.
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Trois poètes de leur vie (1928) est la dernière des trilogies conçues par stefan zweig comme éléments des bâtisseurs du monde, vaste " typologie de l'esprit " consacrée à divers modèles exemplaires de génies créateurs, étudiés selon une " méthode comparative " qui permettra d'accuser les reliefs.
Cet ouvrage confronte des écrivains voués comme par nature à l'autobiographie : stendhal, casanova et tolstoï, qui ont fait de leur propre existence leur sujet de prédilection. ils ont en commun, entre eux et avec zweig, d'être des " figures qui passent leur vie à se scruter elles-mêmes ". ils ont laissé trois autobiographies dont zweig veut " essayer de fixer la véracité et le mensonge ", compte tenu de cette contradiction : seul le poète peut parvenir à la connaissance de soi ; mais, justement, le poète est voué à transformer cette connaissance.
La poésie va-t-elle servir la vérité ou la travestir ? usant de cette empathie dont il est un maître, stefan zweig révèle en ces écrivains des personnages aussi problématiques que ceux de ses oeuvres de fiction. en une réflexion approfondie, nourrie par l'expérience, il explore pourquoi et comment des auteurs désireux de perpétuer leur souvenir par l'écriture ou de " s'analyser pour se connaître " sont irrésistiblement entraînés vers " le plus dangereux " de tous les genres littéraires.
Serge niemetz.
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Le combat avec le démon confronte kleist, hölderlin et nietzsche, " types allemands les plus représentatifs du poète terrassé par le démon ", apparemment vaincus dans leur lutte contre une puissance extrahumaine qui présente tous les caractères du sacré.
Précieux et terrible, le démon est cette inquiétude primordiale et inhérente à tout homme, qui le fait sortir de lui-même et se jeter dans l'infini ", ce " ferment qui met nos âmes en effervescence, qui nous invite aux expériences dangereuses, à tous les excès, à toutes les extases ". il inspire un savoir d'ordre surhumain au poète, qui aura pour mission de traduire ce message dans la parole des hommes.
Ce sujet, qui s'inscrit dans le prolongement des discussions menées depuis le xviiie siècle sur les rapports entre folie, génie et création artistique, zweig l'aborde à la lumière des affinités profondes qui le lient à ces trois visionnaires. en nous rendant sensible l'action qu'exerce en lui l'oeuvre de ces errants de l'absolu, il nous rappelle à l'exigence de rester éveillés et attentifs à leur déraisonnable et inextinguible pouvoir de questionnement.