Il y a longtemps déjà que les philosophes ont été frappés par l'interdépendance des jeux et de la culture. Roger Caillois fait, pour la première fois, un recensement des sortes de jeux auxquels s'adonnent les hommes. À partir de ce recensement, il élabore une théorie de la civilisation et propose une nouvelle interprétation des différentes cultures, des sociétés primitives aux sociétés contemporaines.
«Mes livres, qui sont très disparates, qui parlent de la guerre, du rêve, de la poésie, des insectes, de la fête, etc. représentent des préoccupations qui peuvent sembler différentes et parfois même incompatibles. Aussi j'ai été frappé de cela et même un peu inquiet. Je n'ai pas voulu les aligner comme dans un échiquier; mais en essayant de trouver ce qu'elles avaient de commun, ce que l'on pourrait nommer le tissu conjonctif ou tissu interstitiel, je me suis aperçu que mes livres créaient également des relations obliques entre eux, de sorte que leurs relations étaient plus complexes que ce que j'avais d'abord imaginé.» Roger Caillois.
« Je traite les pierres avec déférence, mais en minéraux insensibles qu'elles sont et demeurent. Je tiens les fables pour fables, avec la prudence, l'incertitude et l'incrédulité qu'elles commandent. Plus d'une fois, cependant, il m'est arrivé de penser qu'il convenait aussi de regarder les pierres comme des sortes de poèmes et de chercher en revanche dans les fictions la pérennité des pierres, leur inébranlable signification, c'est-à-dire d'essayer de réunir par quelque biais même ténu les parties disjointes et contrastées de notre indivisible univers » R.C.
La première édition dans la presse :
« Il arrive un moment où la lecture se transforme en quelque chose qui ne la nie pas, mais la complète : la contemplation. Nous le lisons alors comme il lisait les signes gravés sur chaque pierre : comme les échos et les reflets du temps incorporel. » Octavio Paz, Le Monde du 14 mai 1991 « Il m'apparaît à l'évidence que si un écrivain a jamais mérité le nom d'essayiste, c'est bien lui. » Robert Bréchon, Critique n°391 « Pour un peu, je lui en voudrais d'être mort. Mais, de ce monde des pierres et des rêves où il a fini par se fondre, il sait que c'est parce que je l'admirais et parce que je l'aimais. » Jean d'Ormesson, Le Figaro du 23-24 décembre 1978 « Je prends le pari qu'au siècle prochain on se penchera encore sur tel paragraphe parfait de ce veilleur poète, avec le même tremblement ravi que lui-même, quand, lunettes au front, il dévisageait un cristal dans la nuit. » Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde du 8 décembre 1978