Plus de quatre cent cinquante ans après sa mort, machiavel demeure le penseur le plus contesté de la politique moderne.
Conservateurs et révolutionnaires s'accordent généralement sur ce point : la doctrine de machiavel est néfaste, car elle prive la politique de toute référence morale. d'oú vient cette sombre renommée ? est-elle réellement fondée ? quelles conceptions de la morale et de la politique sous-tendent exactement le prince, les discours sur la première décade de tite-live, l'art de la guerre et les histoires florentines ?
Dans ce livre limpide, écrit avec finesse et simplicité, quentin skinner raconte la vie, la formation, l'action diplomatique et politique de machiavel, depuis sa naissance à florence le 3 mai 1469 jusqu'à sa mort le 21 juin 1527.
Et c'est un philosophe de la liberté qui émerge finalement de la lecture des grands textes.
« J'ai tenté d'esquisser l'essor et le déclin, au sein de la théorie politique anglophone, de ce que j'ai appelé une conception néo-romaine de la liberté civile. La théorie néo-romaine se fait jour au cours de la Révolution anglaise du XVIIe siècle. Plus tard, elle sert à attaquer l'oligarchie qui règne en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, et, par la suite, à défendre la révolution montée par les Américains contre la Couronne britannique. Au cours du XIXe siècle, cependant, la théorie néo-romaine s'évanouit progressivement. Certains de ses éléments survivent dans les Six Points des Chartistes, dans la description par John Stuart Mill de la sujétion des femmes et dans d'autres plaidoyers en faveur des subordonnés et des opprimés.
Mais le triomphe idéologique du libéralisme laisse la théorie néo-romaine largement discréditée. C'est alors que la conception rivale de la liberté présente dans le libéralisme classique commence à jouer dans la philosophie anglophone le rôle de premier plan qu'elle n'a jamais abandonné depuis. L'ambition de cet essai est de remettre en cause cette hégémonie libérale en tentant de retourner dans un univers intellectuel que nous avons perdu. Je m'efforce de situer la théorie néo-romaine dans le contexte intellectuel et politique où elle fut d'abord formulée, afin d'examiner la structure et les présupposés de la théorie elle-même, nous offrant ainsi les moyens de repenser, si nous le voulons, les droits qu'elle peut revendiquer sur nos allégeances intellectuelles. » Q. S.
En se donnant pour objet le célèbre cycle de fresques du Buon Governo d'Ambrogio Lorenzetti dans le Palais Communal de Sienne, Quentin Skinner s'engage, dans une relecture décisive de la philosophie politique des communes italiennes et des origines intellectuelles du républicanisme au cours du Moyen Age et des débuts de la Renaissance, à partir de ce qui en constitue l'une des expressions les plus précoces et pourtant les plus abouties.
Le déchiffrement des énigmes iconographiques jusqu'ici insolubles de cette oeuvre ne peut, en effet, se réaliser que dans la relecture systématique de la pensée politique médiévale et des traités de l'art de gouverner qui contribuent alors à transformer historiquement les enjeux de la réflexion sur la conduite des affaires publiques. En représentant les effets opposés du Bon Gouvernement et de la Tyrannie, Lorenzetti, artiste en philosophe, donne à voir ce qui s'accomplit alors justement dans la République de Sienne.