Pierre Yves Le Pogam
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Saint Louis
Pierre-Yves Le Pogam
- Editions Du Patrimoine
- Catalogues D'exposition
- 26 Mars 2015
- 9782757704721
A l'occasion du 800e anniversaire de la naissance de Saint Louis, l'exposition met en avant la singularité du roi capétien et le renouveau économique, artistique et intellectuel qui a marqué son règne.
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Dans l'Occident médiéval et moderne, l'écriture entretient un rapport privilégié avec la sculpture. En effet, lorsque la première se veut monumentale (qu'elle devient « épigraphie »), elle emploie de manière fréquente les matériaux (pierre, marbre, bronze) et les techniques (incision, polychromie, éventuellement relief ) de la seconde. Inversement, de nombreuses oeuvres sculptées comportent des inscriptions.
Ce parcours dans les magnifiques collections du département des Sculptures se propose de faire découvrir tous les aspects de ces « textes dans la sculpture », qui sont résumés dans un essai introductif : leur histoire (modèle de l'Antiquité, évolutions de l'écriture et de la langue), leurs fonctions (commémorative, informative, célébrative, ornementale, etc.), ainsi que leur apport décisif pour la connaissance des oeuvres, des commanditaires et des artistes. Les notices des oeuvres choisies, illustrées en couleur et avec le détail des inscriptions, analysent les sculptures en fournissant également une transcription et, si nécessaire, une traduction des textes épigraphiques. L'ample parcours chronologique couvert, qui va du XIIe siècle aux débuts du XIXe siècle, permet d'apprécier l'évolution de la forme de l'écriture (des capitales romaines employées à la période romane aux caractères gothiques, puis au retour aux caractères classiques sous l'influence de l'humanisme italien, pour arriver aux minuscules et revenir enfin, à l'époque néo-classique, à l'écriture monumentale) et l'usage de langues variées : le latin prévaut d'abord pendant longtemps, puis il est concurrencé, notamment en dehors de l'Italie, par les langues vulgaires, à leur tour marquées par des variantes dialectales. Les inscriptions portées sur les sculptures peuvent donc nous renseigner sur à peu près tous les aspects de la création artistique sur les personnes impliquées dans la réalisation de l'oeuvre (commanditaires, conseillers, artistes), sur le processus de sa réalisation, sur sa chronologie, sur sa fonction, sur son sujet et les sources de celui-ci, sur son histoire, sur son succès à condition de les lire et de les interpréter. Cet ouvrage nous aide à le faire de manière concrète et stimulante, à travers l'une des plus importantes collections de sculpture au monde.
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De la "cité de Dieu" au "palais du Pape" : les résidences pontificales dans la seconde moitié du XIIIe siècle
Pierre-Yves Le Pogam
- Ecole Francaise De Rome
- 15 Décembre 2005
- 9782728307296
Par la multiplication des déplacements de la papauté dans la seconde moitié du XIIIe siècle et par l´obligation faite à ses hôtes de lui bâtir de nouvelles résidences, cette période représente un siècle d´or pour les constructions civiles des pontifes. Le présent ouvrage est fondé sur l´étude monographique des onze résidences principales de la papauté (palais et châteaux situés à Rome, dans le Latium et en Ombrie), depuis les plus célèbres, comme les palais du Latran et du Vatican, aux plus méconnus, tel le château de Soriano nel Cimino, et s´appuie sur des textes multiples en partie inédits. Cette double approche permet d´aborder tous les aspects de cette riche floraison dans une double perspective, celle de l´histoire de l´architecture, mais aussi celle de l´histoire tout court, car l´étude des résidences conduit à aborder l´histoire de la cour pontificale, de la curie, de la papauté elle-même. Après l´étude des monuments sont traitées la mise en oeuvre des bâtiments, l´étude des diverses parties de la résidence au service de la personne du pape et de l´administration pontificale (depuis les grandes salles jusqu´à la chambre et à la chapelle du pape), la typologie des palais et châteaux et leur insertion dans leur tissu urbain respectif. Enfin est envisagé l´ensemble de l´activité architecturale des pontifes, qui apparaît comme l´expression de l´ambition universelle de l´Église du XIIIe siècle. Pourtant, à cause de l´instabilité des séjours, de la brève durée de nombreux pontificats et des moyens encore limités de la papauté et des communes qui la recevaient, le résultat présente un aspect un peu anarchique, si on le compare au siècle suivant où une grande partie des moyens sera concentrée dans l´élaboration d´un programme cohérent, et l´ambition des pontifes se conclut sur un échec, avec l´attentat d´Anagni. Mais c´est ce qui fait tout l´intérêt de cette période, qu´on peut voir comme un temps d´expérience, de recherche, de tâtonnement, avant les temps de la papauté et du palais d´Avignon.
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Figures du fou
Pierre-Yves Le Pogam, Elisabeth Antoine-konig
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 17 Octobre 2024
- 9782073084644
«Miroir de la folie : chacun s'y reconnaît en voyant son portrait» Sébastien Brant, La Nef des fous, 1494 Dans l'art du Moyen Âge et de la Renaissance, les fous pullulent : silhouettes sautillantes, visages grimaçants au sourire moqueur, ils nous interpellent. Se moquent-ils d'eux-mêmes, de nous ou de l'Autre ? Qu'il s'agisse du fou de cour - simple d'esprit ou infirme issu des campagnes -, des bouffons du roi, des fous burlesques des carnavals, des bateleurs de Hieronymus Bosch... cette figure aux multiples avatars voit son statut évoluer au fil du temps, puis ressurgit au XIX? siècle. Reconnaissable à ses attributs emblématiques - capuchon à oreilles d'âne, crête de coq, grelots, marotte, costume bariolé -, le fou est loin d'incarner la maladie mentale et sa représentation se charge d'une véritable portée symbolique. Mêlant peintures, sculptures et objets d'art, cet ouvrage nous entraîne dans un monde étourdissant, où chacun saura trouver un miroir de lui-même.
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Prix Augustin Thierry de l'Académie française 2021.
Illustré par une iconographie en partie inédite, cet ouvrage porté par deux éminents spécialistes, Pierre-Yves Le Pogam, avec une collaboration de Sophie Jugie, envisage la sculpture gothique à la fois dans son développement artistique et dans son contexte de création (commandes, ateliers, outils, circulation des formes, etc).
À partir du milieu du XIIe siècle, alors que l'art roman est encore en plein essor, certains développements de l'architecture occidentale annoncent une rupture profonde qui va donner lieu à une nouvelle étape de l'art européen, qu'on désigne après coup, depuis le XVe siècle, par le qualificatif de gothique. Dans le domaine de la sculpture, il s'agit d'une période qui voit se déployer des évolutions multiples et décisives. Les églises, notamment les grandes cathédrales, se couvrent d'un décor sculpté foisonnant, à la fois didactique et séduisant, qui illustre les grands cycles de l'histoire chrétienne et fait appel à la sensibilité des fidèles. Les XIIIe et XIVe siècles sont aussi marqués par le retour à la ronde-bosse, le développement de la statuaire autonome, l'invention ou la recréation de genres disparus depuis l'Antiquité (les tombeaux et les portraits sculptés, la statue équestre), qui préfigurent tout ce que nous entendons aujourd'hui dans la notion de sculpture.
Ces inventions aboutissent, autour de 1400, à l'un des derniers moments où les différents pays européens utilisent la même langue stylistique, avant que n'apparaissent au xve siècle des idiomes artistiques profondément individualisés et nationaux, liés à la Renaissance, laquelle a créé par dédain le concept d'art gothique. Or, les sculptures réalisées dans tout l'Occident entre la fin du XIIe et le début du XVe siècle, loin d'exprimer la barbarie que voulaient y voir, en forgeant ce terme, les intellectuels du Quattrocento, illustrent un des sommets de l'humanisme européen, par leur capacité à transmettre aussi bien des valeurs transcendantes que les affects et les émotions d'ici-bas.
Dix ans après La Sculpture romane, de Jean-René Gaborit (Hazan, 2010), auquel il offre un pendant, il s'adresse à un public érudit et curieux tout en enrichissant les connaissances d'un lectorat avisé.