Depuis des années, mes amis me pressent, en m'écoutant raconter mes histoires, d'écrire mes Mémoires. Je me suis toujours refusé à cette tâche que je sentais pourtant, moi-même, nécessaire.Les souvenirs ici réunis ne s'apparentent donc pas à des Mémoires, au sens classique du terme, mais à un mélange de ce que j'ai baptisé «lieux de mémoire» et «ego-histoire». Pour mieux dire, ils relèvent de ce que l'on appelait autrefois un roman d'apprentissage.Je me suis spontanément concentré sur les traits singuliers de mes jeunes années:la guerre de neuf à treize ans pour un enfant juif; une famille faite d'individualités fortes; une impossibilité à me plier aux normes universitaires sans pouvoir cependant m'en détacher; une initiation amoureuse des moins banales; une ouverture à plusieurs types de vie qui n'a pas été offerte à tous. Une jeunesse qui m'a fait ce que je suis.P. N.
Cinquante-sept ans chez Gallimard et trente-cinq ans d'enseignement et de recherche, plus de mille livres édités, sept volumes des Lieux de mémoire, quarante ans à la tête du Débat, en faut-il davantage pour justifier mon titre ?Je me suis souvent défini comme marginal central. Marginal, parce que je n'ai pas été un universitaire classique, ni un éditeur professionnel, ni un historien typique, ni un écrivain authentique. Encore qu'un peu tout cela.Central cependant, parce que beaucoup des auteurs, beaucoup des idées d'une des époques les plus effervescentes et créatrices de la France contemporaine sont passés par mon petit bureau du premier étage de la rue Sébastien-Bottin, devenue Gaston-Gallimard.C'est ce vu et vécu dont, avant de disparaître, j'ai voulu laisser la trace. Les auteurs, les idées, l'époque. En mémorialiste et en historien.P. N.
Répartis en trois thèmes, les trente-deux articles qui composent ce recueil délimitent un champ d'étude et de recherche que Pierre Nora n'a cessé d'explorer : l'avènement d'une conscience spécifique du temps présent ; les nouvelles formes de l'histoire et de l'identité de la nation ; la montée en puissance d'un régime de mémoire dans les sociétés contemporaines.
Présent Nation Mémoire, ou pourquoi ces termes qui se commandent l'un l'autre se sont chargés d'un sens qu'ils n'avaient pas. Comment leur rapprochement fait apparaître l'unité d'un domaine nouveau. Qu'est-ce qu'un « présent historique » ? Qu'impliquent les métamorphoses de la nation ? A quoi répond le règne de la mémoire ? Cet ensemble d'histoire réflexive plutôt que savante est inséparable des Lieux de mémoire, l'épine dorsale de son travail d'historien.
Il en constitue les approches, les contours, les prolongements. Il s'agit, en définitive, d'essayer de mettre en relief ce que les sociétés contemporaines ont de plus neuf en montrant que cette nouveauté ne s'éclaire que par du recours à l'histoire longue.
Cet essai a paru en mars 1961, au moment le plus tragique de la guerre d'Algérie : au lendemain du référendum sur l'autodétermination, qui ouvrait la voie à une négociation sur l'indépendance, et à la veille de l'insurrection du " quarteron de généraux ", comme l'avait baptisé le général de Gaulle, décidé à mobiliser les Européens pour conserver l'Algérie française.
Revenu d'Algérie, où il avait été professeur à Oran de 1958 à 1960, Pierre Nora avait écrit à la hâte ce petit livre, mélange qui tenait du pamphlet de citoyen en colère, du récit d'une expérience vécue et de l'analyse historienne. Il pointait pour la première fois et avec éclat les ambiguïtés d'un supernationalisme illusoire et flamboyant, dans une situation qui tenait à la fois d'une indéniable appartenance protectrice à la Métropole et d'une domination coloniale inavouée.
Une réaction inattendue lui vint de Jacques Derrida, dont il avait été le condisciple en khâgne et qui était resté un ami. En cinquante pages manuscrites truffées de notes, celui-ci, pour l'unique fois de sa vie, prenait appui sur ce livre pour se mettre à jour avec son Algérie natale. Ce texte est pour la première fois présenté aux lecteurs, dans cette nouvelle édition des Français d'Algérie.
"Après Historien public, qui se voulait un portrait d'époque à travers les engagements d'un itinéraire individuel, après Présent, nation, mémoire, qui tentait de dégager, par ces trois mots, les rôles de la conscience historique contemporaine, ce troisième volet de mon entreprise réunit les principaux essais que j'ai consacrés à la France, son identité et sa mémoire. L'organisation presque naturelle de ce rassemblement fait apparaître une image fortement unitaire : celle de l'État-nation dans son âge accompli.
Il s'enracine chronologiquement de la Révolution de 1789 aux retombées du gaullisme et du communisme, ces deux versions ultimes de la France qui ont mélangé toutes les deux, à doses variables, la nation et la révolution. Car ce sont en définitive les entrelacs de la nation, de la république et de la révolution qui sont le sujet de ce livre. On va de la nation universelle à la nation communautaire, de la République de combat à la République patrimoine, de la Révolution conquérante à l'épuisement de l'idée révolutionnaire.
Toutes les percées idéologico-politiques qui se sont affirmées depuis, - socialiste ou libérale, européenne, souverainiste ou écologique -, n'ont fait que souligner l'ébranlement de cette identité traditionnelle. C'est la fin d'un projet national incorporé. Entre ces Recherches de la France et Les lieux de mémoire, auxquels ce livre emprunte plusieurs de mes propres contributions, il y a par-delà la différence de nature, un air de parenté.
Dans les deux cas, ce n'est pas une histoire personnelle de la France, mais une manière personnelle d'écrire cette histoire ; une histoire éclatée, où cependant l'analyse approfondie de chaque éclat dit quelque chose de la singularité mystérieuse du tout", Pierre Nora.
«Après avoir édité quelque sept cents livres, je me suis résolu à m'éditer moi-même. Cet ouvrage-ci mêle autobiographie intellectuelle et portrait d'époque à travers les interventions, polémiques et prises de position que j'ai été amené à provoquer ou à soutenir depuis cinquante ans. C'est au croisement de mon activité d'éditeur d'une intelligentsia encore au sommet de son rayonnement mondial et d'historien de la France contemporaine et de sa mémoire nationale que je me suis retrouvé "historien public". Depuis "Archives", cette collection de poche qui mettait les bibliothèques dans la rue et les archives dans la poche, jusqu'à "Liberté pour l'histoire", qui défend l'indépendance du travail de l'esprit, en passant par la revue Le Débat et Les Lieux de mémoire, qui réconcilient l'histoire de pointe avec la mémoire collective, une même volonté se dégage de tant d'engagements sans rapport apparent : mettre l'histoire au coeur de la culture et de l'identité françaises.» Pierre Nora.
Pierre Nora a été élu à l'Académie française à la place laissée vacante par la mort de Michel Droit. Ce discours a été prononcé à l'occasion de sa prise de séance le jeudi 6 juin 2002. Après la réponse de René Rémond, les allocutions prononcées à l'occasion de la remise de l'épée l'ont été par Geneviève Barrier, Mona Ozouf, Antoine Gallimard, Jacques Revel, Alain Decaux et, in fine, Pierre Nora.
La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles:fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées.Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse.Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable.Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
Contient 1 CD audio. Durée d'écoute : 61 mn 57 s
La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles : fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées.Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française ; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse.Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable.Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme ; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
Premier titre de la collection Actes des Entretiens du Patrimoine, cet ouvrage rassemble les textes des interventions prononcées lors des Entretiens du Patrimoine qui se sont déroulés en novembre 1994 au Théâtre national de Chaillot sous la présidence de Pierre Nora. Intitulé Science et conscience du patrimoine, ce colloque, organisé à l'occasion du trentième anniversaire de l'Inventaire général, a permis de faire le point sur les étapes essentielles de la prise de conscience du patrimoine et de la politique menée en sa faveur depuis André Malraux.
Initiées par la direction du Patrimoine au ministère de la Culture, en 1988, ces rencontres annuelles ont pour objectif de favoriser une réflexion doctrinale approfondie sur le patrimoine. Les Entretiens du Patrimoine sont ainsi l'occasion d'une confrontation des connaissances et des expériences entre spécialistes français et internationaux.
Collection des Actes des Entretiens du Patrimoine SCIENCE ET CONSCIENCE DU PATRIMOINE Sous la direction de Pierre Nora, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
A paraître:
PATRIMOINE, TEMPS, ESPACE _ PATRIMOINE EN PLACE, PATRIMOINE DEPLACE Sous la direction de François Furet, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
PATRIMOINE ET PASSIONS IDENTITAIRES Sous la direction de Jacques Le Goff, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles:fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées.Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse.Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable.Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles:fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées.Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse.Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable.Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles:fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées.Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse.Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable.Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
Ce texte est un débat entre deux historiens du 20e siècle qui interrogent les croisements et les décroisements des mémoires liées à l'immigration et à la colonisation. Une thématique qui ne cesse d'être d'actualité. En évaluant l'impact de l'approche postcoloniale sur les questions migratoires, il s'agit de questionner la place de la mémoire de la colonisation, et de la guerre d'Algérie en particulier, dans l'histoire générale de l'immigration en France.
En quoi ces mémoires traduisent elles les fractures et les impensés de la société française ? Une rencontre entre le penseur des Lieux de mémoire et l'historien spécialiste de la mémoire liée à la guerre d'Algérie.
Pierre Nora, historien, membre de l'Académie française Benjamin Stora, historien. Auteur récemment chez Bayard de Retours d'histoire
Suivis des allocutions prononcées à l'occasion de la remise de l'épée par Élisabeth de Fontenay et Amin Maalouf
Directeur de la revue Le Débat et de la prestigieuse collection Bibliothèque des Histoires chez Gallimard, maître d'oeuvre des Lieux de mémoire, Pierre Nora est l'un des grands noms de la recherche historique contemporaine. Figure marquante de la Nouvelle Histoire, il témoigne d'un fort intérêt pour la problématique mémorielle. Mais comment en vient-on à cette démarche intellectuelle ? Voici ici, esquissé pour la première fois, son propre essai d'ego-histoire, articulé principalement autour de sa double identité, à la fois juive et française. Antoine Arjakovsky, directeur de recherche aux Bernardins, qui l'accueillit le 3 mai 2012 au Collège des Bernardins, haut lieu symbolique de la rencontre sapientielle entre la foi et la raison, retrace les grandes étapes du parcours intellectuel de Pierre Nora. Il introduit également, en l'interrogeant, le second texte de l'académicien qui porte sur le rapport de l'historien au pouvoir et à la justice.
«Alain Decaux, l'homme en qui s'incarnait l'histoire pour la majorité des Français, notre instituteur national de l'âge cathodique. C'est ce qui m'avait poussé, il y a trente ans, à me tourner vers lui pour lui demander de se raconter lui-même et de livrer à travers ce témoignage les secrets de l'histoire médiatique. À l'heure même où les historiens de la nouvelle histoire, tel Georges Duby avec Le Temps des cathédrales, se tournaient vers la télévision. La mort récente d'Alain Decaux a été l'occasion d'exhumer cet échange paru dans Le Débat en mai 1984. Il m'a paru redonner vie à un genre, à une époque, à un homme dont tant de Français ont le souvenir, et la nostalgie. D'où l'idée de le leur remettre sous les yeux.» Pierre Nora.
Cet ouvrage veut être plus qu'un bilan, autre chose qu'un panorama.
Un diagnostic sur la situation de l'histoire, telle qu'en france du moins la pratiquent des historiens venus d'horizons divers et appartenant à des générations différentes, mais qui partagent - en dehors de toute école - un même esprit de recherche. un point de départ aussi pour les voies nouvelles de l'exploration historique. beaucoup s'y sont déjà engagés, quelques uns témoignent ici.
L'histoire en effet, comme les autres sciences de base, a connu depuis quelques années une profonde mutation.
De même que la linguistique ou les mathématiques vivantes sont celles que l'on appelle " modernes ", il y a une histoire " nouvelle ".
Sa nouveauté paraît avoir tenu à trois processus : de nouveaux problèmes ont remis en cause l'histoire elle-même ; de nouvelles approches ont enrichi et modifié les secteurs traditionnels de l'histoire ; de nouveaux objets enfin sont apparus dans le champ épistémologique de l'histoire.
A chacun de ces aspects est consacré un volume.
Des intellectuels, parmi les plus prestigieux, s'interrogent sur les médias, n'hésitent pas à les malmener. Ils disent leur agacement, leur méfiance. Leurs craintes aussi. Ils ont été interviewés, au cours de ces dernières années, par la revue Médias. Leurs points de vue, divers, parfois opposés ou discordants, devraient intéresser tous ceux qui, au-delà du fonctionnement des médias, intarissables machines à produire de l'information, s'interrogent sur leur rôle dans nos sociétés, leurs effets et parfois leurs méfaits. Retrouvez, dans le tome 1, les contributions de Daniel Bougnoux, André Comte-Sponville, Régis Debray, Marcel Gauchet et Yves Michaud.
Les Archives nationales, un vaste quadrilatère de 3 hectares, en plein coeur du Marais. Au-delà des espaces extérieurs et des salles communément visitées, à quoi ressemblent ces lieux magiques que sont les Archives nationalesoe Nous sommes dans un univers clos au coeur d'une grande ville. Un monde de mystères, de rites et de codes.
Regard posé, curieux et témoin : les images naissent de manière systématique, là où la trace du vivant côtoie l'aspect figé et esthétique du patrimoine.
À l'aube du bicentenaire (2008) et du déménagement d'une partie des collections à Pierrefitte-sur-Seine (2009), et travaillant à la chambre, le photographe Patrick Tourneboeuf a parcouru ce labyrinthe et en a rapporté un témoignage unique et inédit, levant ainsi le voile sur ces lieux si secrets. Montrer la face cachée de dépôts extraordinaires. Mettre en lumière les traces du passage de l'humain dans ces kilomètres de rayonnages de papiers. Des images rapportées de cette exploration semblent surgir des passerelles entre présent et passé...
A travers un parcours d'une vingtaine de photographies inédites, des tirages sur bâches présentées sous la colonnade de la cour de Soubise et des grands formats dans une salle d'exposition de l'Hôtel de Soubise, les visiteurs vont pouvoir pénétrer dans le " labyrinthe " des Archives.
Le regard d'un historien, grand connaisseur des archives, vient croiser celui du photographe dans la préface du livre. Pierre Nora apporte son témoignage de " chercheur ", " arpenteur " d'archives, avec la passion et la ferveur de Michelet en son temps. Ainsi, photographe et historien entraînent le visiteur dans " les entrailles de la bête "... et ressuscitent notre mémoire collective.