Héros favori de la littérature de l'Ouest américain dès le XIXe siècle, le cow-boy s'est définitivement imposé au XXe siècle grâce au western. Le sourire de Gary Cooper, le profil de Clint Eastwood et la carrure de John Wayne ont fait le tour du monde. La réalité historique du personnage s'est brouillée derrière l'artifice de cette image, son passé s'est effacé devant le mythe.À l'époque des expériences coloniales hispanique et anglo-saxonne qui ont marqué la conquête des Amériques, rien ne distingue ce simple vacher du chopo mexicain ou du gaucho argentin. Et aux belles heures de l'élevage texan, après une journée de piste sur un cheval dont le prix sera déduit de son maigre salaire, ce « travailleur ordinaire du bétail » n'a pas toujours l'allure ni l'âme d'un héros. Le cow-boy s'affirme dans l'Amérique anglo-saxonne prospère du XIXe siècle. Il est utilisé dans la lutte contre le métissage et imposé dans un processus de quête d'identité nationale. Homme de la terre, aventurier, individualiste, il fait le lien entre l'Amérique pastorale et l'Amérique industrielle.Incarnation du rêve américain, le cow-boy est un parfait exemple de la réussite des inventions culturelles de l'Amérique. Philippe Jacquin, spécialiste de l'Ouest américain, le démontre avec brio dans ce livre.
Au milieu xixe siècle, fuyant les crises agricoles et les épidémies, trois cent cinquante mille pionniers parcourent 3 000 km dans la chaleur des plaines et le froid des montagnes rocheuses vers les terres promises de l'ouest, de l'oregon et de la californie.
L'achèvement de la ligne de chemin de fer new york-san francisco en mai 1869 met fin à la cohorte des chariots sur les pistes poussiéreuses. a la figure du pionnier succède celle du cow-boy. homme de peine, il convoie vers les gares du middle west des milliers de vaches, ensuite acheminées vers les abattoirs de chicago ou de kansas city. dans les villes qui ont poussé au milieu de ces espaces démesurés, les shérifs peinent à maintenir l'ordre.
Les frères dalton, billy the kid, jesse james et autres desperados défraient régulièrement la chronique. philippe jacquin retrace une page majeure de l'histoire américaine et raconte la naissance de l'ouest héroïque.
Cette collection présente la vie quotidienne des hommes et des femmes d'une époque ou d'une civilisation.
De l'Eldorado convoité par les conquistadors aux laboratoires high-tech de la Silicon Valley, la saga de l'Ouest américain dure cinq siècles - il fallut des millénaires au Vieux Continent pour mener à bien une telle évolution. On en connaît les fruits mythiques : cow-boys et hippies, Texans richissimes et producteurs hollywoodiens, sirènes s'ébattant sur des plages dorées peuplent notre imaginaire. En réalité, c'est là que s'est forgé le destin des États-Unis, dans le mouvement qui poussa, depuis le Mississippi jusqu'au Pacifique, pionniers et immigrants. Une dynamique qui mêle agressivité et esprit messianique, et qui se prolonge longtemps après le XIXe siècle, ère de l'expansion territoriale.Passé et présent se répondent dans cet ouvrage qui tente de déchiffrer les énigmes d'une région immense, dont on perçoit l'unité sous la diversité des paysages et du peuplement. Résistance et renaissance indiennes, rapports conflictuels à l'environnement, pénurie et surabondance, individualisme rugueux et esprit communautaire, anti-intellectualisme et pensée futuriste, autant de dilemmes constamment actualisés. Entre la précarité du quotidien et la vitalité projetée dans l'avenir, l'Ouest américain est toujours recommencé.
Analyse, commente et recadre cette idée de destinée manifeste qui a toujours sous-tendu la vie nord-américaine, dans les diverses expressions qu'elle a eues au XIXe siècle : discours politiques, essais, récits, romans, articles de presse, pamphlets et textes officiels ou diplomatiques.