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Otto Dix
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En 1914, Otto Dix, élève de l'école des Arts et Métiers de Düsseldorf, s'engage dans les troupes allemandes du front occidental, en Picardie, et combat jusqu'en 1918. Comme tous ceux qui ont survécu au conflit, l'artiste reste hanté par la vision du chaos. Il ressent le besoin de témoigner et d'exorciser son expérience combattante. En 1924, il réalise une série de cinquante eaux-fortes, Der Krieg (La Guerre). Servies par une technique en clair-obscur exceptionnelle, ces scènes hallucinées de batailles, de tranchées, de corps disloqués, abandonnés sur une terre éventrée, composent une chronique visuelle dont la radicalité suffoque et éblouit. Inspiré par Les Désastres de la guerre de Francisco de Goya, le manifeste pacifiste d'Otto Dix suscite la polémique. À l'héroïsation du combat prônée par les nationalistes, il oppose l'atroce réalité, la mort dévorante et l'absurdité tragique. Le peintre, stigmatisé dans l'exposition «L'Art dégénéré» organisée par les nazis en 1937, verra une partie de son oeuvre détruite. Cet ouvrage permet de découvrir la force plastique et subversive des cinquante eaux-fortes de Der Krieg (La Guerre), dont l'HistoriaI de la Grande Guerre à Péronne conserve l'un des rares exemplaires complets.
Édition d'Hervé François.
Avec des textes de Gerd Krumeich, Frédérique Goerig-Hergott et Marie-Pascale Prévost-Bault.
Coédition Gallimard / Historial de la Grande Guerre
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À travers la traduction et la présentation de plus de 300 lettres en quasi-totalité inédites, accompagnées de dessins et croquis, cet ouvrage propose un portrait intime et souvent surprenant du grand peintre allemand. L'esprit révolté de Dix, son sens de la dérision mais aussi sa foi en l'humanité y transparaissent.
Cette correspondance couvre un demi-siècle, des années 1920 aux années 1960. Dix s'isolait fréquemment pour peindre, loin de sa famille : adressées à sa femme Marta, à ses enfants, à des proches, ses lettres au ton familier dévoilent le mari, le père, l'ami. mais aussi le peintre qui s'interroge sur son art, s'inquiète des difficultés pour le faire reconnaître, houspille les galeristes. ou encore le citoyen mis au ban par la société nazie ou peinant à trouver sa place dans l'Allemagne divisée d'après-guerre.
Les dessins et croquis illustrent la vie familiale et sociale, ils sont faits à main levée, souvent dans le but d'amuser les enfants de l'artiste.
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Ce catalogue dédié aux estampes d'Otto Dix révèle un ensemble de gravures sur bois, d'eaux-fortes et de lithographies, auxquelles l'artiste se consacra tout au long de sa carrière en parallèle à son oeuvre picturale, issues de la collection du Zeppelin Museum de Friedrichshafen, en Allemagne. Une section iconographique thématique et une série d'essais reviennent sur les thèmes de prédilection d'Otto Dix - le nu, le portrait, la ville, la religion et la guerre - symptomatiques de sa volonté de saisir l'homme dans son entier, de la naissance jusqu'à la mort, comme un être de chair, de palpitations et de sang.
Cette monographie, constituant le 136e numéro des Cahiers de l'Abbaye Sainte-Croix, est publiée à l'occasion de l'exposition éponyme au musée de l'Abbaye Sainte-Croix - MASC, Les Sables d'Olonne, du 14 octobre 2018 au 13 janvier 2019.
L'oeuvre et la vie d'Otto Dix (1891-1969), artiste reconnu aujourd'hui comme l'un des peintres allemands les plus importants du XXe siècle, ont traversé des temps d'une violence et d'une cruauté extrêmes. Elles furent irrémédiablement marquées par les horreurs de la Première Guerre mondiale, à laquelle l'artiste participa comme engagé volontaire puis par le nazisme, qui stigmatisa son oeuvre comme « art dégénéré ».
Otto Dix, malgré la tourmente, fit de la représentation fidèle de la réalité, tout aussi cruelle soit-elle, son credo, et fut, à l'instar de Francisco de Goya, un témoin implacable de la société de son temps dont il saisit les fastes et la décadence, les crimes et les souffrances, dans une oeuvre sans concession qui restitue la vérité dans toute sa crudité. Son style tranchant oppose à une technique virtuose et réaliste, empruntée aux maîtres anciens (Baldung-Grien, Cranach, Altdorfer) des sujets modernes, reflets de la société de l'entre-deux-guerres - scènes de crimes, de rue ou de cabarets.
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En 1958, Otto Dix rédige deux leçons de peinture pour la Washington School of Art, école d'art par correspondance autrefois basée à New York et aujourd'hui oubliée. Dans ces documents, publiés pour la première fois dans une traduction française, l'artiste expose des principes de peinture et de composition révélateurs de ses conceptions personnelles du travail pictural. Il y détaille aussi les principales étapes d'une technique qui a contribué au succès de ses oeuvres dans les années vingt. Cette précieuse source d'information pour les conservateurs et les restaurateurs a légitimement retenu leur attention ; elle est aussi, pour les historiens d'art, un objet d'interprétation. Dans un texte de présentation où elle explicite la genèse et le contexte d'un épisode pour le moins surprenant au regard de la place aujourd'hui occupée par Otto Dix dans l'histoire de l'art du xxe siècle, Catherine Wermester s'attarde sur les implications des choix techniques de l'artiste et sur leur réception par la critique. Elle revient sur les principales étapes du parcours de l'artiste, de son succès à l'époque de la République de Weimar jusqu'aux difficultés qu'il rencontre, à la fin des années cinquante, pour poursuivre une carrière brutalement interrompue par le nazisme.