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Littérature
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Le mythe de l'éternel retour : archétypes et répétition
Mircea Eliade
- Folio
- Folio Essais
- 3 Mai 1989
- 9782070325122
Ce livre pourrait s'intituler " introduction à une philosophie de l'histoire " car tel est, en définitive, le sens de cet essai.
Eliade interroge les conceptions fondamentales des sociétés archaïques, qui, tout en connaissant elles aussi une certaine forme d'histoire, s'évertuent à n'en pas tenir compte.
Eliade étudie plus particulièrement la révolte des sociétés traditionnelles contre le temps historique et leur nostalgie d'un retour périodique au temps mythique des origines.
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Allan, jeune ingénieur européen, travaille aux indes.
Son chef, un bengali, l'admet dans sa famille et veut l'adopter. mais un violent amour naît entre allan et la fille de la maison, maitreyi. amour contrarié par la religion, les moeurs, le mystère de l'âme de la jeune fille. mais amour que le temps ne pourra effacer, et qui se prolongera dans la jalousie et le regret.
Une figure féminine inoubliable et un roman qui agit comme un sortilège.
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«La compréhension du mythe comptera un jour parmi les plus utiles découvertes du XX? siècle. L'homme occidental n'est plus le maître du monde:devant lui, il a maintenant non plus des indigènes, mais des interlocuteurs. Il est bon qu'on sache comment amorcer le dialogue:il est indispensable de reconnaître qu'il n'existe plus de solution de continuité entre le monde primitif ou arriéré et l'Occident moderne. Il faut prendre conscience de ce qui reste encore de mythique dans une existence moderne.»Mircea Eliade.
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Noces au paradis est, certes, un beau roman d'amour, un beau roman de l'amour. On ne peut oublier l'évocation très raffinée du personnage de l'héroïne montré à trois étapes de sa vie de jeune femme. Mais cette évocation extraordinaire contraste très fortement avec l'atmosphère tourmentée, presque démente, où peu à peu s'enlise ce double amour «parfait», gâché sans gloire par l'égoïsme, par l'orgueil de mâle, par la goujaterie des deux héros.
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Mademoiselle Christina
Mircea Eliade
- LE LIVRE DE POCHE
- Le Livre De Poche Biblio
- 14 Février 2018
- 9782253073529
« Il sentit soudain une main chaude lui caresser la joue. Tout son sang se figea, car la sensation de cette main chaude d'une chaleur irréelle, inhumaine était effroyable. » Christina hante la demeure isolée des Mosco, où Egor et M. Nazarie sont venus séjourner. Il y règne une ambiance étrange. Madame Mosco cache des secrets, l'une de ses filles, Sanda, exerce un certain charme sur les deux hommes ; l'autre, Simina, encore enfant, indispose par ses sourires narquois et par sa maturité. Sanda est de plus en plus affaiblie, ce qui ajoute à l'interrogation des invités. Et, sous la lumière blafarde de la lune, les ombres trahissent la présence d'un autre monde, effrayant.
Écrite en 1935, Mademoiselle Christina est l'une des oeuvres de jeunesse de l'historien des religions Mircea Eliade. Elle emprunte à dessein au folklore roumain et amorce la veine fantastique de l'auteur.
Traduit du roumain par Claude Levenson.
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Un vieil homme qui fut directeur d'une école primaire de bucarest sous l'ancien régime, cherche à retrouver la trace de certains de ses élèves d'autrefois.
Il a cru reconnaître l'un d'eux devenu fonctionnaire de la police secrète, parvient à forcer la porte, évoque ces temps d'enfance qui sont " plus loin que l'inde et que la chine ". en vain, l'autre nie, l'éconduit. mais un collège du policier a surpris le dialogue, qui l'intéresse. il fait suivre le vieil homme qui sera dès le lendemain conduit au siège de la police secrète.
Interrogé sur son ancien élève supposé, le professeur en vient à dresser un tableau de l'époque révolue qui, sans quitter le monde bien réel des fréquentations de jeunesse du fonctionnaire, prend les dimensions fascinantes d'un récit légendaire.
Le récit intéresse si fort le commissaire par les obscurités mêmes qu'il contient (et qu'il ne peut manquer de croire volontaires ) qu'il place en détention le vieil homme. on l'installe plutôt, dans les locaux de la police, on lui donne ce qu'il faut pour écrire, et on le prie de rédiger ses souvenirs. ce qu'il fait, des semaines durant. chaque jour, la ration manuscrite lui est retirée, remise aux responsables, avidement lue, étudiée.
De temps en temps, les lecteurs demandent à l'auteur des éclaircissements. de nouvelles digressions s'ensuivent. on le voit : ce sont les mille et une nuits, replacées dans l'univers stalinien.
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«Parce que je ne suis pas comme les autres, moi, je suis un enfant trouvé. Je ne serai pas un n'importe qui, moi, un jour je deviendrai très grand, plus grand qu'Alexandre de Macédoine. Un jour, je serai le maître du monde. Je le sais. Voilà pourquoi je ne fais pas comme les autres. Je dors la nuit dans la montagne et je n'ai pas peur et je monte aux arbres sans que les oiseaux m'entendent et un jour je pourrai me jeter dans le ravin sans me faire de mal.» Cinq nouvelles qui vont de l'adolescence à la vieillesse, comme un roman. Le talent de Mircea Eliade est rare. Il sait mêler la magie des mythes à l'histoire contemporaine de la Roumanie et de l'Europe. Qu'ils rencontrent la fille d'un capitaine, un lieutenant poète ou un devin des pierres, ses personnages sont en quête:ils cherchent leur salut par le Merveilleux.
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Et c'est maintenant que vous commencez à devenir un "cas intéressant", dit-il en s'asseyant sur une chaise, à côté du lit. Je pense que vous comprenez pourquoi. Jusqu'ici, personne n'a trouvé une explication plausible, pas plus ici qu'à l'étranger. À la manière dont la foudre vous a frappé, elle aurait dû vous tuer sur le coup ou, sinon, vous auriez dû mourir asphyxié en dix minutes ou un quart d'heure ; dans le meilleur des cas, vous devriez être paralysé, muet ou aveugle. Les énigmes auxquelles nous sommes confrontés dans votre cas ne cessent de se multiplier. » Un soir de Pâques, un vieil homme est frappé par la foudre. Contre toute attente, il y survit, développe un don d'hypermnésie et, surtout, rajeunit de jour en jour. Médecins et savants accourent à son chevet, la rumeur publique enfle, et ce qui était un cas médical sans précédent devient rapidement un dossier politique...
Eliade poursuit une interrogation sur le temps à travers ces deux récits fantastiques où la subtilité s'entrelace à l'humour, et compose deux fables entraînantes autour d'un vieux rêve : arrêter les horloges, et enraciner la trop brève existence des humains dans les silences infinis du cosmos.
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"Puisque je suis resté seul, j'ai décidé de me mettre à écrire aujourd'hui même le Roman de l'adolescent myope. J'y travaillerai chaque après-midi. Je n'ai pas besoin d'inspiration ; il faut que j'écrive ma vie, et ma vie, je la connais ; quant au roman, j'y pense depuis longtemps".
Voici décrit dès les premières phrases le projet de ce livre, où le narrateur, un adolescent précoce et tourmenté dans la Bucarest du début du siècle, dévoile - avec précision et presque impudeur - son quotidien : les travers de ses profs, les complots des élèves, leurs convoitises sexuelles, les premiers exploits érotiques, la découverte de sa propre altérité... mais aussi la nécessité d'écrire, qui lui est chevillée au corps.
Retrouvé voici peu dans un grenier de Bucarest, ce roman - écrit alors même que Mircea Eliade avait l'âge de son héros - est aussi un inestimable document sur le grand écrivain qui fut lui-même cet adolescent de génie qu'il nous révèle en faisant mine de le découvrir.
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Contributions à la philosophie de la renaissance ; itinéraire italien
Mircea Eliade
- Gallimard
- 10 Novembre 1992
- 9782070727537
Mircea Eliade avait vingt et un ans. Ne fût-ce que par son sujet, sa thèse de maîtrise annonçait déjà son devenir : l'étude de l'universalité humaine - unité dans la diversité. Il se lançait à corps perdu dans la culture, avec une fougue juvénile qui sacrifiait parfois le jugement à la passion. Il alla faire sa quête de la Renaissance dans l'Italie des années vingt de notre vingtième siècle. Et il nous donna des «croquis de voyage» où, qu'il s'agisse de Venise ou de Florence, de Naples ou de Rome, on est frappé par la modernité de la relation. Moeurs des habitants ou des touristes, état des maisons ou des monuments, il n'y a guère eu de changements. Plus de soixante ans après, le «Guide Eliade» garde sa validité. Sur l'Italie, le temps s'use les dents. Le ton d'Eliade est souvent mordant, malicieux, par exemple quand il croque l'éternel touriste bruyant ou le non moins éternel mâle italien plastronnant. Mais il y a d'abord toutes ces pages qui sont autant de déclarations d'amour aux beautés de l'Italie, dues à la nature pour une bonne part, mais surtout au génie de l'homme, d'hier comme d'aujourd'hui, à sa pensée créatrice.
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Occultisme, sorcellerie et modes culturelles
Mircea Eliade
- Gallimard
- Nrf Essais
- 5 Mars 1992
- 9782070726639
Notre époque passe pour scientifique et rationaliste : mais la fascination de l'occulte y est aussi vive que jamais. L'éminent historien des religions se penche sur le réveil de l'astrologie ou de la sorcellerie, et montre que ces engouements populaires sont archaïques par leurs racines et périodiques par leur réapparition dans certains mythes, symboles et rituels. Dans les six essais ici rassemblés, Mircea Eliade illustre les nostalgies inconscientes qui influencent les modes intellectuelles (comme celles de Teilhard de Chardin ou du structuralisme) ; met à nu l'antique besoin de sacraliser le monde où l'on vit, de se faire une «terre sainte» ; explique cette «intelligence de la mort» qui unit corps et âme, être et non-être en une même réalité, par le rite ou par l'extase ; isole les éléments pré-chrétiens de la croyance occidentale à la sorcellerie ; et examine, enfin, les résonances magiques et religieuses des orgies et des rites sexuels.
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Comment monter un spectacle expérimental qui aurait pour cadre le camp de Buchenwald, «un endroit où des êtres humains se sont fait piéger» ? Comment réagirait le public d'une pièce dont le premier mot serait «Adieu !...» et c'est tout ? Ensuite plus rien, ni acteur, ni lever de rideau... Mircea Eliade, dans ces deux fables étonnantes, entraîne le lecteur à travers une réflexion sur la vie, le temps et la mort.
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Compression ou dilatation du temps, jeunesse perdue puis retrouvée, d'étranges aventures guettent les personnages de Mircea Eliade aux détours des rues de Bucarest, «centre d'une mythologie inépuisable». La mort, constante de la plupart de ces nouvelles, n'y a rien de repoussant ni de terrifiant. Au contraire. Elle n'y apparaît pas sous les traits de la vieille faucheuse décharnée, mais plutôt sous «l'aspect charmant d'une adorable rousse» - la Femme, source de la vie, est aussi celle qui prendra l'homme par la main pour l'entraîner dans la lumineuse contrée de l'après-vie.
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Memoire - ii - les moissons du solstice - (1937-1960)
Mircea Eliade
- Gallimard
- 11 Mars 1988
- 9782070712526
Avec ce deuxième tome des Mémoires de Mircea Eliade, nous retrouvons l'auteur à trente ans, en 1937. L'avant-guerre, la guerre. Époque des grandes épreuves, où tout chavire. Il faudra à Eliade une force de caractère peu commune et, aussi, pas mal de chance pour ne pas être emporté par la tourmente. Célèbre en Roumanie, où il était le chef de file de la jeune génération intellectuelle, il lui faudra repartir de zéro, à l'étranger, comme un humble inconnu. Pour cela, savoir se remettre en question. Et, surtout, travailler, travailler. Nous assistons à la création de ses grandes oeuvres, nous suivons le cheminement de sa pensée ; et, en même temps, il nous fait rencontrer plusieurs des personnalités dont l'esprit ou l'art a marqué notre siècle. L'écriture alerte, le ton simple ont vite fait d'entraîner le lecteur aux côtés du «héros» de ce roman vrai aux multiples rebondissements : de la prison et de la guerre à l'amour et à la gloire, dans une démarche où le philosophe met la chronologie au service de la réflexion.
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Ces Fragments d'un journal commencent le 16 septembre 1945, date de l'arrivée de Mircea Eliade à Paris. Romancier consacré par le succès à Bucarest à l'âge de vingt-six ans, écrivain orientaliste, historien des religions, attaché culturel à Londres et à Lisbonne, Mircea Eliade choisit maintenant l'exil. Il enseigne à l'École des Hautes Études, et dans plusieurs universités européennes. Depuis 1957 il est titulaire de la chaire d'Histoire des religions et «distinguisted service professor» à l'université de Chicago. Son journal s'ordonne autour de sa vie intellectuelle. Romans, essais, articles, recherches, conférences, lectures, expositions servent de points de repère et forment le calendrier d'un livre qui ne veut pas se borner à être le témoignage d'une vaste érudition et d'un travail intense. «Il me semble, dit Mircea Eliade, que le journal est plus accompli comme genre littéraire et plus instructif sur le plan éthique, psychologique, historique si l'auteur fixe dans l'écoulement des heures certaines images, situations ou pensées. Si, comme je l'écrivais à une occasion, il sauve ainsi en les figeant certains fragments du temps concret.» Ses rencontres, ses amitiés avec les personnalités roumaines, françaises, américaines, suisses donnent lieu à de nombreux et rapides portraits des intellectuels et artistes de tous les pays du monde : Teilhard de Chardin, Henri Michaux, Georges Bataille, Georges Dumézil, Henry Corbin, Ionesco, Brancusi, Cioran, Papini, Jung, Borges, Benedetto Croce, Jünger, Georges Enesco et bien d'autres encore. Ses voyages aux États-Unis, au Mexique, au Japon, en Italie, en Suisse, en France, les souvenirs roumains, la tristesse, la joie, la nostalgie font de ce journal l'histoire passionnante d'un homme et un document d'une portée internationale. Sans esprit de système, mais avec rigueur, Mircea Eliade fait participer le lecteur au gré de son humeur au cheminement quotidien et profond d'une sensibilité aux aguets. Il lui ouvre le monde avec générosité par la richesse de son interprétation. Ce journal d'un philosophe est aussi celui d'un poète dont la force spirituelle, la confiance en la puissance créatrice de l'esprit irradient tout le volume.
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Stéphane croit aimer deux femmes, alors qu'il n'est voué qu'à une seule, Ileana. Cependant, il est jaloux du passé de Joana, sa femme, car celle-ci a été fiancé à un écrivain célèbre, Partenie : une grande ressemblance physique fait qu'on confond souvent Stéphane avec Partenie. Stéphane tourmente Joana pour savoir si elle aime toujours l'écrivain, sans qu'on puisse deviner s'il désire ou craint qu'il en soit ainsi. Pour n'avoir pas su déchiffrer à temps le message qui lui signifiait son amour pour Ileana, Stéphane ne pourra rejoindre la jeune fille que dans la mort. Ce drame, ou cette légende, se déroule sur la toile de fond d'une Europe en guerre où l'emprise de l'Histoire n'a d'égale que la volonté de Stéphane de lui échapper. Autour de Stéphane, dans un Bucarest où la catastrophe devient quotidienne, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, d'autres personnages sont broyés ou accomplissent leur destin. Qu'ils soient pittoresques, comme le Balkanique mythomane Vadastra ; illuminés par la grâce, comme sa femme ; truculents, comme le pope Bursuc familier du péché, tous se détachent avec la même force de cette vaste fresque historique. Et c'est en leur compagnie que nous parcourons les saisons d'une grande Année où les êtres connaissent l'épreuve du Temps.
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«Passent les jours et passent aussi, malheureusement, les derniers mois qui me sont donnés...» , écrivait Mircea Eliade, quelques mois avant de disparaître, dans ce Journal publié aujourd'hui en traduction française. Comme dans les deux volumes précédents et dans ses Mémoires, on retrouve ici ce quotidien de la vie qui en fait une sorte de roman, parfois plus attachant que des oeuvres de pure fiction. D'abord le travail et encore le travail ; des notes en marge de diverses lectures et des réflexions qui ouvrent souvent de nouveaux champs d'investigation intellectuelle ; quelques rêves, avec l'interprétation que peut, prudemment, en donner un esprit aussi éclairé qu'Eliade ; des rencontres, des entretiens enrichissants, avec, par exemple, Saul Bellow, Cioran, Henry Corbin, Georges Dumézil, Eugène Ionesco, Giuseppe Tucci ; des jugements sur lui-même et sur son oeuvre, littéraire et philosophique ; des voyages : la Belgique, les États-Unis, son cher Paris, l'Italie... Mais ce dernier volume est aussi et peut-être surtout la description poignante du combat d'un homme contre l'âge et la maladie : «Je ne m'attendais pas à cette ultime "épreuve initiatique" - la décrépitude de la vieillesse -, mais je dois l'affronter. Je dois poursuivre mon oeuvre (c'est-à-dire ce qu'il m'a été écrit de faire) malgré les infirmités qui ne cessent de m'assaillir...»
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Retour du paradis ouvre une série de romans que Mircea Eliade a consacré sa génération. La personnalité protéiforme et souvent contradictoire de l'auteur se reflète ici dans presque tous les personnages. Les protagonistes sont tiraillés entre l'action et le leurre. Ses jeunes héros mettent toujours en question leur propre vie, avec une ironie grave, dans une solitude complète ou dans des réunions bachiques.
Une vie faite d'amours passionnés et d'idéaux turbulents dans un monde qui semble incapable de trouver son emplacement. Peu de choses se produisent, après tout pour Dav, Paul ou Eléazar, mais ils sirotent leurs expériences avec délectation, ils regardent la vie avec les yeux grands ouverts, dans une recherche fiévreuse d'eux-mêmes et des autres.
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Naissances mystiques - essai sur quelques types d'initiation
Mircea Eliade
- Gallimard
- Les Essais
- 23 Mars 1959
- 9782070221912
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«On n'a pas encore clairement saisi que les "ouvertures" pratiquées par les découvertes des psychologues et des explorateurs de la pensée archaïque sont homologables à l'apparition massive des peuples non européens dans l'Histoire ; qu'il ne s'agit donc pas seulement d'un élargissement considérable de l'horizon scientifique (comme ce fut le cas avec les découvertes géographiques et astronomiques de la Renaissance), mais aussi, et surtout, de l'expérience de la rencontre avec les "inconnus". Or, la rencontre avec le "totalement autre", que l'on s'en rende compte ou pas, déclenche une expérience de structure religieuse. Il n'est pas exclu que notre époque passe à la postérité comme la première qui ait redécouvert les "expériences religieuses diffuses", abolies par le triomphe du christianisme. Il n'est pas exclu que l'attraction ressentie pour les activités de l'Inconscient, l'intérêt pour les mythes et les symboles, l'engouement pour l'exotique, le primitif, l'archaïque, les rencontres avec les "Autres" avec tous les sentiments ambivalents qu'elles impliquent - il n'est pas exclu que tout cela apparaisse un jour comme un nouveau type de religiosité. [...]» Mircea Eliade.
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«Nous entrerons bientôt dans une phase de l'Histoire universelle où aucune des libertés que nous avons à peine eu le temps de connaître ne sera plus tolérée», écrit Mircea Eliade. Mais il est peut-être un moyen d'échapper à cet univers orwellien qui avance inexorablement ses tentacules : existerait-il, dans les Carpates enneigées, non pas un quelconque château de Dracula, mais une sorte de porte invisible, un passage permettant de s'évader dans un autre espace-temps ? Un passage réservé à un petit nombre d'élus, chaque année pendant la nuit de Noël...Les personnages du roman s'y aventurent, et le lecteur d'Eliade retrouvera parmi eux le mystérieux Ieronim Thanase (Uniformes de général), dont le geste et la parole créent des mondes fantastiques, mais aussi l'inquiétant Albini, l'inspecteur des services secrets (Dayan).
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La nostalgie des origines - methodologie et histoire des religions
Mircea Eliade
- Gallimard
- Les Essais
- 31 Mars 1971
- 9782070277995
Mircea Eliade, qui a consacré une partie importante de son oeuvre à l'histoire des religions, s'est proposé de souligner dans ce recueil le rôle culturel que l'historien des religions est appelé à jouer dans une société désacralisée, en contribuant à l'élaboration d'une culture de type universel. En effet, l'analyse des religions archaïques et exotiques ne se limite pas à leur importance historique. Le philosophe, le théologien et le critique littéraire peuvent également tirer profit des découvertes faites dans ce domaine.
Dans cette perspective, Mircea Eliade s'est efforcé de présenter et de discuter des documents tirés de religions peu ou mal connues, dans l'espoir qu'un «nouvel humanisme» pourrait être engendré par la confrontation de l'Occidental moderne avec ces mondes étrangers.
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Ce second tome du Journal de Mircea Eliade est avant tout un livre de référence : dans les impressions, même fugaces, notées au jour le jour, sans ordre apparent, on retrouve beaucoup des fils qui constituent la trame même de l'oeuvre d'un auteur qui s'est patiemment, passionnément, attaché à élucider tout ce qui pouvait concourir à renforcer les liens entre l'homme et son univers. Le regard d'un passant, quelques mots échangés avec un ami d'exil, une statuette égyptienne, des tapis multicolores flottant dans le vent d'un marché mexicain, des conversations avec des étudiants ou des collègues suédois ou américains, tout peut trouver un sens nouveau, et en même temps s'intégrer et gagner une cohérence insoupçonnée. L'éparpillement n'est ainsi qu'apparent, et, derrière lui, s'organise et se met en place le réseau fertile de ce qui demeure un des axes essentiels de la pensée d'Eliade, cet antiréductionnisme par lequel il refuse de voir l'homme confiné à l'une quelconque de ses dimensions, toutes devant être prises en compte et harmonisées pour mieux assurer son insertion dans le monde.