« Il est cinq heures, le cours est terminé » sont les dernières paroles prêtées à Henri Bergson sur son lit de mort début janvier 1941 à Paris.
Avec Bergson disparaissait « le dernier grand nom de l'intelligence européenne » (Paul Valéry). Né au milieu du siècle précédent, Bergson avait suivi un itinéraire à nul autre pareil qui le conduisit des salles obscures d'une pension israélite à Paris où ses parents l'avaient abandonné enfant, aux cimes éblouissantes de l'École normale supérieure, de l'agrégation de philosophie, du Collège de France, de l'Académie française et du Prix Nobel de ittérature, en laissant derrière lui une oeuvre magistrale nimbée, comme d'une poussière d'étoiles, d'honneurs, de distinctions, de récompenses et de titres.
Ascension vertigineuse, qui porta Bergson à l'apogée de la gloire et même de cette « rallonge bizarre de la gloire qu'est la légende » (Thibaudet), mais qui s'acheva dans la désolation d'une nuit d'hiver où la France qu'il chérissait tant, s'enfonçait dans la honte de la collaboration et de la persécution des Juifs dont il ne voulut pas se désolidariser en renonçant à une conversion catholique annoncée.
Plus de quatre-vingts ans après sa disparition, la figure de Bergson s'est estompée comme sur ces vieilles photographies qui avec le temps ne laissent voir que des silhouettes fantomatiques.
Il est cinq heures, le cours est terminé veut replacer dans la lumière celui que Raymond Aron sacrait « le plus français des philosophes ».
« Écoutez-moi ! Je me nomme Pierre Victurien Vergniaud. Je vous parle d'outre-tombe. Je fus traduit le 24 octobre 1793 devant le Tribunal révolutionnaire avec vingt autres députés de la Convention sous l'accusation d'une conspiration imaginaire contre l'unité et l'indivisibilité de la république, la liberté et la sûreté du peuple français ».
On les appelait les Girondins, et bien sûr Vergniaud, l'avocat qui était leur leader charismatique, n'eut pas l'occasion de proférer ces paroles, car au bout de deux séances houleuses qui tournèrent à leur avantage, le tribunal aux ordres de Robespierre décida de les envoyer directement à l'échafaud sans autre forme de procès. Ainsi périrent des élus qui avaient été parmi les premiers artisans de la révolution, mais qui avaient eu le tort de s'opposer à la Terreur.
Michel Laval a retrouvé les notes que Vergniaud a prises en prison pour préparer son procès. Il lui donne ici, enfin, la parole dans un plaidoyer lucide et émouvant qui non seulement récuse les accusations absurdes portées contre les Girondins, mais fait la démonstration politique que le pire ennemi de la révolution fut la minorité extrémiste qui s'afficha comme son seul représentant légitime. Et pose la question : toutes les révolutions sont-elles donc condamnées à finir en bain de sang ?
Il aurait pu s'appeler Itinéraire d'un intellectuel engagé. Arthur Koestler, né dans une famille juive en Hongrie en 1905, a en effet été un lutteur infatigable, défendant la liberté et la démocratie sur tous les fronts avec pour seule arme sa plume : en Palestine au moment des premiers kibboutz, en Espagne pendant la guerre civile, en Russie soviétique pendant la Grande Terreur et les premiers procès de Moscou, à Berlin tandis que monte la peste brune, en France sous Vichy, en Angleterre pendant la guerre, à Jérusalem derechef quand le nouvel État d'Israël naît dans la douleur et l'urgence, à Saint-Germain-des-Prés dans les années 50 avec Sartre, Aron, Beauvoir et les autres.
Ayant commencé son itinéraire politique comme communiste, Koestler est un des premiers à discerner le caractère consubstantiellement liberticide et meurtrier du communisme. Dès 1930, il prend ses distances avec le Komintern, et en 1940, il lui déclare la guerre avec Le Zéro et l'Infini. Ce livre, qui dénonce les procès de Moscou et qui connaîtra un énorme succès mondial, le révèle comme un romancier exceptionnel, à l'égal d'un Malraux. Interné avec d'autres « apatrides suspects » au camp du Vernet, dans les Pyrénées, après la chute de la République, il connaît la faim, la maladie, les brimades et la peur. Cela donnera La Lie de la terre, un livre viscéralement antifasciste. Dès lors, Koestler n'aura de cesse de combattre les deux têtes de l'hydre totalitaire : la rouge et la brune. Essais, pamphlets, discours, romans : toutes les formes de communication lui seront bonnes pour alerter les démocraties occidentales (ou ce qu'il en reste) du danger mortel qu'elles leur font courir. Vilipendé, insulté, calomnié, traîné dans la boue par une meute d'intellectuels épris de l'un ou l'autre totalitarisme, il fera front avec cran et panache jusqu'à la fin de sa vie, heureux que l'Histoire lui ait donné raison, mais désespérant de la nature humaine.
Profondément européen, humaniste et engagé, d'un courage intellectuel et physique inouïs, mais aussi séducteur, querelleur et alcoolique, tel est le Koestler que Michel Laval nous fait découvrir dans cette biographie magistrale qui contient tout le XXe siècle - un siècle de « bruit et de fureur » dont peu d'intellectuels sortirent grandis. Koestler, incontestablement, est l'un d'eux.
« Ce soir, ma muse s'amuse, de roses en roseaux.
Près de l'étang, la souris s'oublie, se rêve oiseau, Attend la nuit, et d'un vol plané, se réveille chauve.
Un grillon crisse et gratte au pied d'une mauve...
Hélas les rêves sont des rayons de lune, Qu'au matin, brillant, le soleil importune... »
Le 1er août 1914, la France décrète la mobilisation générale. Comme trois millions cinq cent mille Français, le lieutenant Charles Péguy reçoit sa feuille de route, embrasse les siens et rejoint son unité, le 276e régiment d´infanterie de réserve, à Coulommiers. Intellectuel engagé, normalien d´origine modeste, chrétien fervent, républicain et dreyfusard, pamphlétaire et poète, Péguy est à la croisée des grandes traditions françaises et incarne plus que tout autre ce qu´on appelle encore le « génie français ». S´il vit ce moment avec un sentiment de plénitude, c´est que s´impose à lui comme à tous le devoir sacré de défendre la patrie, et, à travers elle, un système de valeurs démocratiques issu des Lumières et de la Révolution face à une puissance dont il a, l´un des premiers, compris la menace qu´elle faisait peser sur la vieille Europe. Ce combat unit dans une même détermination, une même exaltation quarante millions de Français, sans distinction d´opinions et de croyances, d´origines et de conditions. La bataille des frontières se solde par une série de terribles défaites. Comme des centaines de milliers de soldats, le lieutenant Charles Péguy et ses hommes doivent marcher jour et nuit pendant quatre semaines sous des pluies battantes ou dans des chaleurs torrides, les pieds en sang dans leurs godillots cloutés, reculant sans cesse devant l´invasion ennemie jusqu´à ce que Joffre donne l´ordre de la grande contre-offensive de la Marne.Charles Péguy ne verra pas cette première victoire. Il meurt le 5 septembre 1914 près de Meaux dans un assaut du 276e face aux mitrailleuses allemandes. Il repose depuis avec plus d´une centaine de ses soldats dans une grande tombe à l´endroit même où ils ont été ensemble « tués à l´ennemi ».Michel Laval, en racontant les trente-cinq derniers jours de la vie de Charles Péguy, entonne un requiem à la gloire de ce vieux peuple français en marche, avant que quatre ans d´une guerre impitoyable et inhumaine ne l´engloutissent dans la boue et le sang et emportent la « grande illusion » d´une « dernière guerre » pour la justice et la paix.
Le 19 janvier 1945, la cour de justice de la Seine condamne à mort l'écrivain et journaliste Robert Brasillach.
Son crime ? Avoir sciemment entretenu avec l'Allemagne, depuis le 16 juin 1940, des «intelligences» en vue de favoriser les entreprises de celle-ci contre la France et les nations alliées.
Les preuves ? Une centaine d'articles parus dans les hebdomadaires collaborationnistes Je suis partout et Révolution nationale, un siège au conseil d'administration de la librairie de propagande allemande Rive gauche, des rapports suivis avec la Propagandastaffel de l'Institut allemand, deux voyages en Allemagne en 1941 et 1943. plusieurs conférences données à travers l'Europe occupée. Les débats devant la cour ont duré six heures. Six heures âpres et sombres, denses et dénudées comme un «drame antique». Avec leur cortège de passions a vif et de haines tenaces.
Vingt jours plus tard. Sa sentence est exécutée.
Un demi-siècle se sera bientôt écoulé sans que la controverse sur le procès et l'exécution ne trouve son issue. D'un côté, la trahison du clerc engagé dans la collaboration, de l'autre la persécution du poète rallié au pouvoir légal du moment et la dénonciation d'une justice expéditive.
Le procès de Robert Brasillach, procès exemplaire, n'a pas avec le temps épuisé toutes ses significations.
Né en 1949, Michel Laval est avocat. Brasillach ou la trahison du clerc, son premier livre, est une réaction contre tous ceux qui, aujourd'hui, pour réhabiliter la mémoire de Robert Brasillach, n'hésitent pas à excuser l'inexcusable.
Bénabar s'intéresse très jeune à l'univers du cinéma. En effet, le jeune homme adore prendre sa plume et imaginer une histoire. Mais curieux de tout, il échange son stylo contre le piano. La musique lui procure les sensations qu'il attendait, au point de former un groupe de musiciens. Devenu chanteur, il lui suffit de quelques années pour être un personnage apprécié du milieu musical. L'originalité de ses textes et de ses musqiques est frappante...
Si la comédie musicale " Nore Dame de Paris" a laissé des souvenirs inaltérables dans les mémoires, révélant à la France entière l'identité artistique du jeune Garou, la suite n'a pourtant pas été aussi facile pour lui. Garder le cap du succès en allant sur les terres de la chanson n'était en rien évident, même doté de solides bases instrumentales, acquises très tôt. Garou, habile musicien, doué en chant, est habité d'une forte sensibilité, mais surtout d'une voix qui gronde jusque dans le fond de son être. C'est grâce à cela qu'il se lance et devient un artiste à part entière, mais aussi pourrait-on dire un personnage hors du commun dans la chanson d'aujourd'hui.
Calogero, saviez vous qu'avant d'être un chanteur solo, il appartenait à un groupe ? Egalement, savez vous qu'il écrit et compose des chansons pour d'autres chanteurs et chanteuses ?
Ce chanteur, relativement discret, a réussi à se faire une place dans le coeur des français, quelque soit leur âge, tout en interprétant des chansons dans un style qui lui est propre.
Cette biographie vous permettra de découvrir tout son parcours, depuis ses débuts en groupe jusqu'à sa collaboration avec les plus grands.
Épilogue d'une des plus belles séries fantastiques de la bande dessinéeAzhen, l'enfant d'Arthis et Aline, est né. Le petit royaume oublié traverse une période difficile. Le Roi Joachim est persuadé que ce marasme est dû à l'absence d'Aline qui avait refusé de l'épouser. Traditionnellement, lorsque l'épouse du roi était du « Grand Pays », la reine bénéficiait d'une sorte d'« aura magique » qui marquait les esprits. Aussi, lorsque, par un étrange concours de circonstances, un couple de pharmaciens demande à Joachim d'instaurer un commerce de plantes rares entre Galthédoc et le « Grand Pays », le roi en profite pour leur demander de l'aider à retrouver sa bien-aimée...
Initiée au début des années 80, la Balade au Bout du Monde a connu un succès immédiat et jamais démenti. Cette grande saga est aujourd'hui conclue par cet opus de 64 pages réalisées par les dessinateurs de précédents cycles : Hérenguel, Laval, et Claude Pelet en remplaçant inspiré de son illustre prédécesseur Laurent Vicomte.Un soupçon de magie, un parfum de légende, la Balade déploie ses sortilèges. Replongez-vous au coeur des brumes du royaume de Galthédoc pour retrouver Arthis et Aline dans une ultime quête : celle de la Pierre de lumière.À l'occasion de la publication de l'épilogue, une réédition des intégrales des quatre précédents cycles est proposée aux lecteurs.
Depuis janvier 2018, autour de Jean-Michel Blanquer, s'est constitué un groupe de scientifiques majoritairement orientés vers les neurosciences et dirigé par Stanislas Dehaene. En France une nouvelle norme se met en place : comprendre, construire et orienter les politiques de l'éducation des générations futures à partir de la connaissance du cerveau obtenue par les neurosciences. Christian Laval met au jour les ressorts et les enjeux de la neuropédagogie.
Michel Blay fournit quant à lui les concepts nécessaires pour discuter du pouvoir heuristique de cette approche de l'homme. La force de leur argumentation donne une perception vertigineuse de la manière dont l'homme occidental construit et organise l'image qu'il a de lui-même. Cette image, lue et interrogée dans la longue trace de l'Histoire, loin de tout présentisme convenu, montre combien la place de cet animal multiple et singulier qu'est l'Homme peut être réduite par les neurosciences.
Ce livre aidera à penser et à surmonter cet écueil.