« ... C'est une véritable encyclopédie du Folklore de ce département-frontière, qui désormais, peut être considéré comme l'un des pays de France les mieux explorés. A ce titre, il mérite de prendre place dans la bibliothèque de ceux qui s'intéressent aux choses populaires. Les travailleurs y trouveront de bons documents sur la plupart des sujets qui se rapportent au traditionnisme, et ceux qui le consulteront par simple curiosité prendront grand plaisir à la lecture de ce livre qui reste scientifique sans être, pour cela, aride ou dogmatique. [...] Dans la partie consacrée aux Coutumes, l'auteur décrit successivement le Mariage, la Naissance, la Mort, les Funérailles. C'est un véritable et véridique tableau de la vie humaine dans les Ardennes, qu'il a comparé aux usages et aux coutumes que l'on a constatés dans les autres provinces de France [...] Dans les Ardennes, les Pèlerinages jouent un rôle important et se rattachent par plus d'un point à la médecine populaire. De nombreuses pages sont consacrées aux Fêtes et aux réjouissances qui se reproduisent périodiquement chaque année, ainsi qu'aux Jeux. La Sorcellerie - dans laquelle l'auteur a fait entrer la Médecine populaire - comprend presque un quart de l'ouvrage. Jusqu'à nos jours, les sorciers ont été florissants dans les Ardennes, et il ne semble pas que leur mystérieux pouvoir ait, aujourd'hui, complètement disparu. Les légendes dont ils sont les héros s'y retrouvent encore nombreuses, et quelques-unes, même, fort originales. Un chapitre d'un grand intérêt comprend deux cent cinquante formules de Superstitions diverses qui, par leur variété, échappent à la classification et n'avaient pu trouver place dans les monographies qui ont trait à la vie humaine ou aux coutumes » (extrait de la Préface, édition originale de 1890). Découpé en cinq livres (Traditions & coutumes : La Sorcellerie : Rondes & chansons : Légendes historiques : Contes), l'ouvrage original - grand format - comptait quelque 600 pages. Afin de le rendre plus accessible, il a été divisé en trois tomes : respectivement Tradition, coutumes & sorcellerie (Tome Ier) : Contes & légendes (Tome 2) : Rondes & chansons populaires (Tome 3). Les tomes 2 et 3 seront publiés ultérieurement.
Le conte populaire est un conte oral traditionnel et communautaire. Il a longtemps régi la création et la circulation des histoires. C'est en fait la littérature de nos ancêtres, il a présidé les veillées de nos campagnes champenoises et ardennaises depuis la nuit des temps jusqu'aux années 1950. Il a aujourd'hui presque disparu. Fort heureusement, à la charnière des XIXe et XXe siècles, quelques érudits passionnés de notre folklore ont pris soin de transcrire ces contes à l'écrit, ce qui leur a permis de venir jusqu'à nous, malgré le profond bouleversement de nos sociétés rurales qui ont rompu la transmission séculaire de ces contes par le bouche-à-oreille. Tout au long de ces pages, vous découvrirez ces récits qui faisaient le charme des veillées d'autrefois, et l'âme des campagnes : les contes animaliers, très appréciés et dans la lignée du Roman de Renard ou des Fables de La Fontaine ; les contes humoristiques, toujours astucieux ; les récits sur le diable, tantôt dupé, à la manière du loup Ysengrin, par des proies plus habiles que lui, tantôt triomphant et réellement terrifiant, héros d'histoires horrifiantes avec lesquelles, non sans malice, les conteurs concluaient parfois la soirée, et auxquelles on pensait en frissonnant en s'en retournant chez soi dans la nuit noire, à l'affût du moindre bruit, regardant nerveusement par-dessus son épaule, pour vérifier que l'on n'était pas pris en chasse par le diable en personne, par quelque revenant en colère, ou par d'autres créatures, sorciers, lutins et esprits malfaisants, que l'on rencontrera d'ailleurs dans les autres récits surnaturels de ce recueil ; plus légères sont les aventures merveilleuses et féeriques, de celles qu'on racontait volontiers aux enfants, mais où surtout les humbles se reconnaissaient, s'identifiant au petit, au déshérité, au faible, qui parvenait, par son courage, son intelligence, sa modestie et sa bonté, à réussir là où les puissants échouaient.
La Forêt des Ardennes a été publié, initialement, en 1896. C'est le fruit des recherches et des collectages de l'auteur : en quelque sorte une défense et illustration du pays ardennais, de ses spécificités réelles et légendaires, de son passé et de son présent de la fin du XIXe siècle.
« C'est cette chose mystérieuse et troublante, l'Âme d'un pays, qu'on sent frémir à chaque page, dans la Forêt des Ardennes de M. Albert Meyrac. Le passé de cette belle région se réveille, et ses héros défilent sous nos yeux enchantés ; ses tours abattues se redressent au sommet des monts, tandis que les chênes séculaires, les hêtres gigantesques, tous les grands arbres innommés - sous lesquels les peuplades antiques croyaient la divinité plus près d'eux - viennent refleurir magiquement à la place des cheminées d'usines et des poteaux du télégraphe. Quelle aimable évocation, quel bain de poésie et de rêve ! Après avoir décrit les Ardennes actuelles, telles que peut les voir le géographe le plus scrupuleux, l'auteur nous fait pénétrer dans l'Ardenne fabuleuse et fantastique, dans cette forêt immense qui s'étendait, d'après la légende, des portes de Poitiers à celles de Constantinople. Et dans le mystère de ces solitudes, il nous montre tour à tour, comme dans une éblouissante féerie, les Gaulois, les Romains, les druides aux faucilles d'argent, les évêques aux crosses d'or, les chevaliers aux rudes cuirasses, les jongleurs aux violes légères, tandis que les follets dansent au clair de lune, ou que de grands chasseurs blancs courent dans les airs en faisant, au son d'invisibles cors, de barbares et prodigieuses battues... (extrait de la Préface de Jean Rameau).
Histoire populaire et anecdotique de Napoléon III , par Albert Meyrac,... Préface de M. Auguste Marais http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54408388