Alexia et Frédéric se retrouvent vingt ans après. Ils s'étaient dit qu'une fois les enfants partis, le conjoint aussi, ils pourraient enfin s'aimer pleinement.
Comme au temps de l'adultère, ils décident de s'aimer à l'hôtel. Dans le règne de l'ici et maintenant, le plaisir et la joie de l'instant.
D'hôtel en hôtel, de Paris aux châteaux de la Loire, ils vivent le bouleversement de la première fois, les jeux de petite perversité, la réinvention de l'amour...
Mathias Lair nous plonge au coeur des méandres du désir charnel pour tenter d'éclaircir les mystères du sentiment amoureux.
Voici un conte pour adultes. Son ambition : restituer la grande fabulation dans son exacte vérité, depuis Adam jusqu'aujourd'hui. Car tout est vrai dans ce récit, tout est puisé aux meilleures sources religieuses, scientifiques, politiques et testimoniales.
Ève conçut avec l'ange Séraphin un géant, comme il est dit dans la Bible (Genèse, 6,4), d'autres suivirent. Voilà pourquoi nous avons tous une part angélique. Chérubin en aima plus d'une, comme en témoignèrent nos mystiques. Par amour pour Marion, Damiel s'incarna dans une forme humaine, ce fut la chute des anges et la fin de l'amour. Les Ubus sont les descendants dégénérés des géants d'autre fois, ils n'ont plus rien d'angélique. Heureusement, des femmes travaillent à la restauration de l'amour.
À l'heure du fake et du storytelling, il est temps de rendre fiction pour fiction !
Vous m'avez dit : « Il y a de la lumière ». Vous avez sauté par dessus le portail, dans la nuit. Franchi les quelques dizaines de mètres jusqu'au panneau de bois encadré d'un fil clair. Derrière le volet, la télé continue son bavardage. Elle se fout bien de savoir si quelqu'un l'écoute ou non, elle pond mécaniquement son train d'images.
« On va devoir entrer - Oui, forcez une porte ». L'espoir s'amenuise, mais pourtant. Je me souviens, une fois, maman n'avait pas voulu répondre, elle croyait que c'était une ruse de voleur. Ou bien elle dort profondément, et la voix du gendarme se mêle à celle de la télévision...
Une mère ferme sa porte, le fils n'est pas là pour retenir sa main. Comment élaborer son geste ? Ne pas y rester cloué ?
Il arrive que la beauté éblouisse : nous ne voyons plus rien. Dès lors, quel souvenir reste d'une histoire amoureuse ? Peu de choses au regard de ce qui a été vécu. La lutte contre cet oubli fut le moteur de l'écriture de ces cinq récits. Mais celle-ci nous embarque ailleurs, les mots ne font rien retrouver, sinon à un autre étage que celui de la réalité. Toute autographie est autofiction, heureusement sans doute. De la première femme à celle qui aurait pu être la dernière, se dessine un parcours au cours duquel le narrateur devient, peut-être, un homme. Il lui aura fallu, pour y parvenir, traverser la déréliction. Finalement, c'est peut-être bien dans le style que l'auteur retrouve quelque chose de ces femmes qui l'ont ébloui. Puisque ces cinq récits diffèrent dans leur écriture, comme si chacune d'elles apportait sur la page son propre univers.
Dans cette pièce de théâtre, l'auteur utilise l'entretien annuel d'évaluation, ce rituel du management participatif, comme un microscope braqué sur l'entreprise. Entre l'évaluateur et l'évalué se joue une partie de dialogue qui s'apparente à un poker menteur : du côté cadre, identification forcée à la stratégie de guerre de la société anonyme et au maître qui l'incarne ; du côté collaborateur, résistance confuse aux tentatives de manipulation ressenties sans les comprendre au fond. À la fin du match, y a-t-il un vainqueur ? Un drame en sept tableaux de la vie en entreprise postmoderne.
« On ne peut écrire la mort ni la jouissance. La mort parce qu'on n'est pas là pour en parler, par définition. La jouissance parce qu'elle reste inconsciente, on n'en connait que les effets bouleversants. Pari d'écriture impossible, et donc tentant.
Par jouissance, je n'entends pas le plaisir sexuel (encore moins l'orgasme de la pornographie), mais la satisfaction totale qui renvoie à un désir primordial sinon exaucé, du moins approché. Un désir que les psychanalystes qualifient d'incestueux.
"Pas de mot" pour est un moment de cette recherche qui s'est conclue par la publication d'"Inzeste" aux éditions Gros textes - les paradoxes de l'édition ayant voulu qu'il paraisse avant Pas de mot pour.
"Pas de mot" pour tente de retrouver dans les mots (et donc de répéter à chaque lecture !) cette ouverture vers la jouissance que provoque la rencontre amoureuse.
Aujourd'hui que ce cycle d'écriture a trouvé son aboutissement, je cherche à explorer l'extase poétique, qui me semble au fondement de notre élan vital. Toujours la jouissance, donc ! » Mathias Lair
Ce dont tu n'es plus, tu ne veux pas t'en souvenir, du coup tu oublies tout, pas seulement ces générations muettes courbant le dos, au bord de la faim. Ce que tu as rejeté : le goût étrange qu'avait leur souffrance. Dans ton jeune âge tu la subissais sans rien dire, que pouvais-tu faire d'autre? Puis tu tournais le dos. Plus tard ils t'ont qualifié d'ingrat, jurant que ça ne se fait pas d'oublier la famille. En effet, tu ne les voyais guère.
Voilà ce que tu as dû admettre, contre toi-même : tu avais eu honte d'eux. Mais cela n'a pas suffi : maintenant tu as honte de ta honte. Ils ne te lâcheront donc jamais.
Une génération d'ouvriers tisserands de la ville d'Elbeuf disparaît, une génération suivante a escaladé quelques barreaux de l'échelle sociale. De l'une à l'autre, qu'est-ce qui se joue?
Les poèmes passent par une mise en forme qui déstructure le fil de la prose narrative, jouent de la géométrie dans la page, toujours groupés, jamais flottants, le lecteur est d'abord interpellé par cette géométrie qui proposent des analogies fortes comme la symétrie, le liséré typographique qui encadre, sont au service d'une mise à distance immédiate qui ouvre la voie au poème.