Laure, prof, est mariée, mère de deux filles et propriétaire d'un pavillon. À 40 ans, elle a parfois l'impression d'être la somme non pas de ses désirs, mais de l'effort et du compromis. Clément, célibataire, 50 ans, s'ennuie dans un bureau vitré, lassé de la vue qu'il offre autant que de YouPorn. Laure envie, quand elle devrait s'en inquiéter, la rage militante de sa fille aînée. Clément n'envie personne, sinon son chien. De la vie, elle attend la surprise. Il attend qu'elle finisse. Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent de se débarrasser l'un de l'autre en assouvissant le désir... convaincus qu'il se dompte.Dans une langue nerveuse et acérée, Maria Pourchet nous offre un roman vif, puissant et drôle sur l'amour, cette affaire effroyablement plus sérieuse et plus dangereuse qu'on ne le croit.Renversant. Une stupéfiante vivacité. Le Monde des livres.Derrière sa belle allure cynique, ce texte est plein de sanglots. Maria Pourchet rappelle avec un talent brûlant que l'amour est une affaire de vie et de mort. Le Journal du dimanche.
D'abord Victoria, jeune personne en quête d'avenir. Peu pressée de cotiser et convaincue que tout arrive, elle est disposée à étudier n'importe quelle offre du Destin - en dehors du travail. Victoria se tient donc la plupart du temps au balcon, dans un état de vigilance avancée. Sous le même toit, Marc-Ange, quelqu'un d'assez facile à vivre. Jadis professeur de Victoria, il est aujourd'hui son compagnon alors qu'il s'était juré de ne pas tomber dans le panneau. De son prochain, Marc-Ange n'attend rien d'extraordinaire:qu'il aille voir ailleurs s'il y est. Ça ne l'empêche pas d'avoir un fils, le Petit, brillant sujet de dix ans prompt à donner son avis sur des questions extérieures à son champ d'expertise, dans une langue trop recherchée pour être honnête. Qui d'autre? Les Dupont. En ce moment les Dupont - un jeune, un vieux, l'un poli l'autre non - vivent sur le trottoir, d'air frais et d'on ne sait quoi. Bref chacun est à peu près à sa place. Pour l'instant. Tout arrive, en effet.
Dans une maternité, une femme épuisée. Elle vient d'accoucher d'une fille, Adèle, et contemple le berceau, entre amour, colère et désespoir. Quelque chose la terrifie : la loi de la reproduction. De génération en génération, les femmes de sa lignée transportent la blessure de leur condition dans une chaîne sans merci où chacune « paye l'ardoise » de la précédente. Elle le sait, elle est faite de l'histoire et de la douleur de ses aînées. Mais elle voudrait que ça s'arrête. Qu'Adèle soit neuve, libre.
Alors comme on vide les armoires, comme on nettoie, elle raconte. S'adressant au bébé, elle explore la fabrique silencieuse de la haine de soi qui s'hérite aussi bien que la vaisselle. Défiance du corps, diabolisation de la séduction, ravages discrets de la jalousie mère-fille... Elle offre à Adèle un portrait tourmenté de la condition féminine, où le tort fait aux femmes par les femmes apparaît dans sa violence ordinaire.
En mettant à nu, rouage après rouage, la mécanique de la transmission, elle pourrait bien parvenir à la détruire.
Un livre âpre et direct. Marine Landrot, Télérama.Un texte frappant sur la maternité, la transmission et le langage. Raphaëlle Leyris, Le Monde des livres.Prix SGDL Révélation 2018.
A trente-deux ans, pas d'enfants mais beaucoup de diplômes, Reine capitalise assez de réussites professionnelles pour combler plusieurs vies. Elle s'apprête à relever un énième défi : un poste d'influence, une N+1 irritable, une tour à la Défense, encore des miles. Mais à la faveur d'un acte manqué, elle craque, envoie tout balader. Le salariat, les escarpins, sa carrière et la fierté de ses parents.
La voilà libre. Libre de s'inventer une vie, une fortune, dans un monde affolé où l'urgence est d'entreprendre, où l'injonction est d'oser. A ses côtés, son ami Etienne, un triomphe de la République. Parti de la classe ouvrière puis recalibré dans quelque fabrique d'élites, il trépigne sous les ordres d'un PDG increvable, certain qu'à sa place il ferait beaucoup mieux. Et puis Pierre, un mari trouvé à HEC.
Et bientôt Martin, une passion trouvée au bon moment. Ou au pire. Tout dépend de ce qu'on attend de l'amour. Le roman agile et rapide d'une génération hyper-formée, pour qui la réussite est une nature, la performance un état, l'argent l'air qu'on respire, et le désir le premier combustible. Dans cette radiographie d'une brève époque et d'un mince milieu, on retrouve l'écriture très vive de Maria Pourchet et son talent d'ironiste - tempéré, pour cette romance, d'une vraie tendresse.
Fabien, adolescent subversif et railleur, écrit d'un centre de repos où il poursuit une thérapie inédite : il doit raconter en détail les événements qui l'y ont conduit. Il ne pourra sortir que s'il y parvient. Dans des cahiers à carreaux, il adresse à sa psychiatre le récit mordant de sa vie de pensionnaire dans un collège catholique du nord-est de la France, au début des années quatre-vingt-dix. Il raconte aussi ses week-ends de fils unique, dont l'humour ne masque pas tout à fait le désarroi, au sein d'une famille décomposée par un mystérieux drame.
De cahier en cahier, la vérité attendue par le médecin reste pourtant dissimulée dans les motifs tragi-comiques du récit de Fabien. Sa mémoire se fait plus inventive à mesure qu'elle semble refouler un secret qui, tel celui de la chambre de Barbe-Bleue, serait mortellement dangereux à découvrir. Tout en essayant d'en retarder l'émergence, Fabien livre une chronique singulière et effrontée où scintillent ses incessantes trouvailles de langage.
«Paul était devant le poste, à mille lieues d'envisager qu'on pût lui réserver un anniversaire surprise fin juin, à lui, natif de février.» Marguerite tente en vain de convaincre Paul de sortir. C'est le début d'une guerre dont les proportions vont leur échapper à tous deux. À l'autre bout de la ville, en attendant l'arrivée du couple, les invités prennent possession des lieux. Peu à peu, la soirée dérive loin du projet initial.
Maria Pourchet explore le fonctionnement d'un couple, les origines de son désastre mais aussi l'étendue des solitudes. On rit à chaque page. non sans un certain effroi.
L'exercice littéraire implique différentes situations de communication. Ces opérations peuvent être avantageusement comprises à la lumière du concept de médiation. Que nous disent ces supports et processus de médiation des modalités de l'écriture ? Qu'éclairent-ils de la complexité des rapports de l'écrivain à son travail, à la réception de celui-ci, à sa propre image ? Que nous révèlent-ils du sens de l'oeuvre et de l'auteur, des représentations sociales du livre, de la littérature, de l'écriture, de l'écrivain d'hier et d'aujourd'hui ?