La géographie et l'histoire ont légué au Massif central un lot alléchant de richesses patrimoniales. Plus que d'autres sans doute, les paysages qui constituent une composante majeure de son identité, en disent long sur la succession des évènements géologiques, la diversité des climats, l'ancienneté et la variété des installations humaines ainsi que le renouvellement permanent des pratiques dans leur relation à l'espace de proximité.
Accessibles à chacun les paysages rappellent également des destins individuels et des légendes familiales. Ils sont susceptibles de nourrir des émotions artistiques comme de provoquer des passions et des répulsions quand ils sont jugés par trop dénaturés. Ils permettent également de titiller nos papilles par les goûts variés des produits issus des appellations et autres signes officiels de qualité liés à un rattachement géographique.
Tel Sherlock Holmes, Marc Prival en tant que pédagogue et chercheur a promené son regard affûté sur les grands espaces du Massif central afin de résoudre les énigmes issues de la riche histoire des relations entre Homme et paysages. La grande variété des illustrations proposées au cours de cette quête ajoute beaucoup d'agrément à cet ouvrage de 300 pages.
L'Auvergne a produit de nombreux conteurs dont le plus célèbre est Henri Pourrat L'auteur, en s'inspirant de ces illustres devanciers, a imaginé un monde où des loups rencontrent un écrivain ; où un hérisson délivre un musicien de ses geôliers ; où Jupiter vient remettre de l'ordre chez les apprentis sorciers... et bien d'autres histoires où la malice est toujours en bonne place.
Quant aux récits de vie qui alternent avec ces contes, ils nous font pénétrer dans l'intimité du charron, de la guérisseuse ou du meunier Jean de la Nuit.
Marc Prival est géographe de formation et anthropologue par ses méthodes de recherche. Une vingtaine d'ouvrages jalonnent son parcours. En 2019, son oeuvre a été saluée par l'obtention du prix Nos racines d'Auvergne.
Au coeur de l'hiver, des traces sont laissées dans l'espace géographique par les habitants qui se déplacent : circuits des agents des centres routiers pour ouvrir les voies ; tournées des professionnels de santé, des laitiers, des commerçants ambulants, des facteurs des Postes. Le témoignage oral de ces informateurs, mis en cartes, dessine un lacis qui permet à des populations isolées parfois de vivre jusqu'aux limites de l'habitat permanent.
Selon les statistiques des Nations Unies, plus de 800 millions de personnes ne bénéficient d'aucune source d'eau potable et 2,6 milliards de personnes n'ont pas accès à un assainissement amélioré (en 2012).
Est-il alors pertinent d'étudier l'accès à l'eau potable d'un département bien pourvu en ressource et dont tous les points habités sont dotés d'une adduction?? Nous croyons que oui.
En ouvrant un robinet, qui se préoccupe du procès qui nous fournit l'eau consommable?? C'est-à-dire, le recours à l'hydrogéologue, aux techniciens de l'eau, aux spécialistes de la salubrité, aux fontainiers, aux syndicats ou aux sociétés privées, aux élus de tous niveaux??
En payant sa facture, qui se soucie des éléments qui contribuent à fixer la valeur d'un mètre cube d'eau?? On la trouve toujours trop chère, mais l'eau qui n'a pas de prix a un coût, selon la formule consacrée.
L'auteur, en tant que géographe, connaît le cheminement de l'eau. Avec sa curiosité d'anthropologue, il est allé à la rencontre de tous ceux dont le métier est de participer à la production du précieux liquide.
Six siècles d'histoire, Le bassin coutelier thiernois emploie environ 1500 personnes sur une vingtaine de communes de l'arrondissement et une commune de la Loire (Noirétable). Soit un chiffre d'affaires de 160 à 170 millions d'euros et 70% de la coutellerie française produite.
C'est au XVè siècle que les premières traces d'activité coutelière apparaissent à Thiers dans les terriers. On compte alors nombre de papetiers, de tanneurs, de gainiers, de cartiers, de fabricants de fils. Leurs articles sont vendus en Europe et bien au-delà par les marchands bourgeois, véritables entrepreneurs capitalistes de l'époque (XVIe-XVIIIe siècles).
Au fil du temps, les couteliers vont remplacer les papeteries le long de la Durolle. Au milieu du XIXe siècle, on a pu compter jusuq'à 20 000 ouvriers dans tous les rangs couteliers.