Joël Birman établit ici un dialogue transdisciplinaire entre la psychanalyse et les différents discours, à savoir, la philosophie, la religion, l'économie et les sciences sociales. Ce dialogue ne peut s'instaurer et s'accomplir dans la mise en oeuvre d'une pensée totalisatrice, mais doit être fondé par contre sur la recherche d'un objet bien circonscrit, de telle façon que la psychanalyse soit alors représentée à la frontière et en bordure de son territoire théorique. Le but de cette lecture est de réfléchir sur l'épistémologie et la recherche en psychanalyse ouvertes sur le champ social et historique pour montrer le parcours du sujet entre les registres de la pulsion et celui de la culture.
Depuis quelques dizaines d'années, le champ social de la contemporanéité a été bouleversé. Cet essai entreprend une interprétation de cette transformation en cours dans le registre du sujet à travers les formes de malaise qui perturbent son existence. Il souligne la spatialité de l'expérience subjective au détriment de la temporalité.
D'où vient le transfert ? Quels sont ses destins ? Les travaux psychanalytiques n'ont cessé de revenir sur ces questions et, de Freud à Lacan, ont été traversés par cette interrogation énigmatique. Car le transfert est la condition de possibilité de l'expérience analytique. Entre parole et silence, il est la source fondamentale de la construction de l'espace analytique. Pour cette raison, l'écriture de la psychanalyse apparaît comme la matérialisation du transfert et comme l'un de ses destins.
Transfert vers qui ? Transfert de qui ? De l'analyste ? De l'analysant ? Écrire la psychanalyse est une exigence de réflexion, dans un effort toujours renouvelé, pour tenter de répondre à ces questions. L'analyste ne peut s'en passer, non seulement pour comprendre la nature du transfert, mais, avant tout, pour pouvoir, encore, le soutenir. De la parole de l'analyste à la parole de l'analysant, l'écriture en psychanlyse opère un retour sur le déploiement du transfert dans la théorie. C'est pourquoi la transmission de la psychanalyse prend forme aussi de façon éloquente par l'écriture, qui devient alors l'un des destins du transfert.
Dans cet essai guidé par l'expérience de l'auteur, l'écriture se constitue ainsi comme objet théorique aussi bien pour l'interprétation que pour la transmission de la psychanalyse.
le dialogue de foucault avec la psychanalyse n'est ni épisodique ni ponctuel, mais parcourt la totalité de son oeuvre.
bien que la référence à la psychanalyse ne soit manifeste que dans quelques-uns de ses écrits, il existe en permanence une référence implicite, latente et virtuelle dans sa production. si sa lecture de la psychanalyse est toujours fragmentaire, elle est cependant insérée dans le champ de toutes les problématiques qui ont orienté sa recherche théorique - de l'examen méticuleux du statut de la folie et de la psychiatrie en occident jusqu'à la généalogie du pouvoir et à l'esthétique de l'existence, en passant par les archéologies de la clinique, de la maladie, du discours, du savoir et de la sexualité.
La problématique de ce livre est celle de l'interprétation psychanalytique.
Nous n'avons pas l'intention de présenter ici le concept d'interprétation tel qu'il est apparu au cours de l'histoire de la psychanalyse, mais nous désirons l'étudier dans le discours freudien. Cela parce que les conceptions de l'interprétation soutenues par les tendances de la psychanalyse contemporaine sont très éloignées du concept freudien. Cette diversité provient de plusieurs conceptions de l'acte de psychanalyser, forgées par les nombreux versants de la pensée pychanalytique postfreudienne.
Ce sont des différences tellement marquées que les différentes tendances du discours psychanalytique semblent issues historiquement de sources théoriques différentes. Donc, il faut commencer par reconnaître l'existence d'une véritable tour de Babel au sein de la psychanalyse. Restaurer le sens primordial de la conception freudienne de l'interprétation, en dégageant ses transformations et les inflexions cruciales qui ont eu lieu au long du parcours freudien, voilà une manière d'intervenir dans les lignes de force de cette tour de Babel psychanalytique.
Voilà donc l'intention de cet ouvrage.
Dans ce livre, les auteurs proposent une lecture de certaines problématiques contemporaines à travers l'interrogation de la pensée de Foucault et de Lacan. Si les registres de la science, de l'éthique et de la politique sont les enjeux majeurs où cette réflexion prend corps et forme, celle-ci cherche à interpeller les questions de la violence, de la loi, de la norme, de la religion et de la jouissance d'une autre façon, et ceci au fur et à mesure que nous essayons de travailler sur les bords où le discours philosophique de Foucault rencontre le discours psychanalytique de Lacan. Le réel contemporain se révèle ainsi autrement à nos yeux à travers ces deux discursivités.
Le retour du populisme pose la question de ce qu'est « un peuple » et interroge sur la construction et les mécanismes de défense de ce « peuple » à partir des valeurs identitaires qu'il défend. Ce livre donne une lecture de la notion d'identité dans son rapport à celle de « sujet politique », dont la définition s'appuie sur le sujet de la psychanalyse. Qu'on puisse parler d'une « guerre des identités » ne fait pas de doute.
Le retour à la psychologie des foules est indispensable pour penser cette question d'une foule avec ou sans leader, d'autant plus aujourd'hui où nous assistons à nouveau à une alliance du libéralisme avec des régimes autoritaires, là où on s'attendait au développement d'une philosophie du bonheur et de la jouissance individualiste.
Auteurs : Adèle Clément, Christian Hoffmann, Dimitra Athanasopoulou, Felipe Rafael Linden, Hélène L'Heuillet, Joel Birman, Luiz Paulo Leitão Martins, Marie-Jean Sauret, Roland Chemama, Thomás Zicman de Barros, Vladimir Safatle, Yannis Stavrakakis, Yorgos Dimitriadis.
Résistance et défense du monde démocratique aux côtés des ukrainiens, Notre question reste celle de la mobilisation générale des forces de vie démocratiques contre la destruction interne et externe d'une civilisation. La psychanalyse, souvent la première cible, selon Adorno, de la barbarie humaine, a toujours posé la question que nous reprenons dans cet essai : comment une société humaine est-elle possible ?
Eugène Enriquez retrace ici son parcours intellectuel et professionnel, revenant dans une série d'entretiens avec Joël Birman et Claudine Haroche sur les origines et les raisons profondes de son engagement dans la psychosociologie et la sociologie clinique.
Il rappelle que le psychosociologue et le sociologue clinicien travaillent à la formation de sujets désirants capables de penser par eux-mêmes, capables aussi de résister à des normes, des manières de vivre et de penser injustes et violentes, capables enfin d'exercer avec d'autres leur " puissance d'agir " pour contribuer à créer une société vivable et plus juste.